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EAN : 9782070442638
336 pages
Gallimard (26/09/2013)
3.66/5   22 notes
Résumé :

1944. Face à l'avancée des forces américaines dans le Pacifique, le haut-commandement de la Marine impériale japonaise applique une tactique de la dernière chance : engager ses pilotes de dragons dans des attaques suicide. Très vite, un autre feu du ciel s'abat sur le Soleil Levant. Les superforteresses B-29 lâchent sur les grandes villes des bombes au napalm. Seuls de rares pilotes se révèlent assez courageux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Kamikaze. Un terme que l'on ne prononce pas aujourd'hui sans un léger frisson de crainte mâtiné de colère et qui n'a désormais que peu de chose à voir avec sa définition d'origine. Kami Kaze, au Japon, c'est avant tout le Vent Divin, un typhon légendaire qui serait parvenu à stopper les tentatives d'invasion mongoles du XIIIe siècle. Ce n'est que face à la menace d'une défaite déshonorante au profit des Américains lors de la guerre du Pacifique que le mot a plus tard été repris par les Japonnais. Il désigne alors la première unité d'attaque spéciale née en 1944 et composée de jeunes pilotes volontaires dont l'objectif était de faire s'écraser leur avion ou leur sous-marin sur les navires américains et alliés. Ce n'est désormais plus une surprise, Xavier Mauméjean semble vouer une véritable passion pour L Histoire dont il s'inspire largement pour décor de ses romans : L'Angleterre victorienne pour « Mémoires de l'homme éléphant », la ville antique de Babylone dans « Car je suis légion », l'Amérique des premiers pionnier dans « Bloodsilver »..., ce ne sont pas les choix qui manque. Cette fois, c'est à la seconde guerre mondiale qu'entend s'intéresser l'auteur, et plus particulièrement à un aspect bien particulier du conflit : ces fameux attentats-suicides en masse lancé par l'armée japonaise afin de freiner coûte que coûte l'avancée des Américains sur leur sol.

Sans être pour autant un très grand roman, « Rosée de feu » se sera en tout cas révélé une lecture fort divertissante, et ce à plus d'un titre. Comme souvent, le plus grand point fort de Xavier Mauméjean réside dans son habilité à proposer un récit immersif car abondamment documenté. le roman est ainsi truffé de petites anecdotes véridiques, bien que parfois légèrement teintée de fantasy pour le bien de l'histoire : l'horrifiant récit du suicide collectif des civils de l'île de Saipan à l'arrivée des Américains ; le massacre de Nankin perpétré par les troupes japonaises ; ce soldat luttant sur une île tellement isolée que l'on ne l'a informé que des années plus tard que la guerre était terminée depuis 1945... On voit également défiler un certain nombre de personnages historiques qui parleront sans aucun doute aux amateurs de cette période historique : l'amiral Onishi, chef des forces aériennes à l'origine de la création du corps des kamikazes, les plus grands chefs de l'état-major... Xavier Mauméjean nous dresse là le portrait sans fard d'une société fortement éloignée de la notre, encore fortement imprégnée du code d'honneur des samouraïs remontant au XIIe et où la reddition n'est pas une option envisageable. Et c'est justement là toute la force du roman qui, loin de mettre en scène des fanatiques fous furieux et haineux, porte au contraire un regard dénué de tout jugement et de toute condamnation sur ces jeunes hommes avant tout portés par leur sens de l'honneur et par l'amour qu'ils portent à leur pays et ses traditions.

Le roman se constitue ainsi de trois points de vue différents qui se succèdent au fil des chapitres : celui d'un jeune garçon plein d'admiration pour ces vaillants soldats japonnais qui vont donner leur vie pour leur pays ; celui de son grand frère, affecté au poste de pilote, et qui déchante pour sa part bien vite face aux horreurs de la guerre ; et enfin celui d'un militaire en partie à l'origine de la création du corps des kamikaze. Les émotions des personnages sont rarement explicitées et la narration adopte souvent un ton froid et concis qui n'empêche malgré tout pas le lecteur de se prendre d'affection pour la plupart des personnages. le seul véritable bémol du roman tient en fait aux légères touches de fantasy rajoutées par l'auteur. Car au lieu d'avion, ce sont des dragons que pilotent ces kamikazes japonais ! Un élément qui n'est pas sans laisser penser à la série « Téméraire » de Naomi Novik mettant en scène des dragons utilisés comme véritable corps d'armée à l'époque des guerres napoléoniennes, mais qui n'apporte ici que peu de choses et qui aurait mérité d'être davantage exploité (notamment en ce qui concerne les liens entretenus entre pilote et dragon). Les scènes de combat aérien sont pour leur part un peu trop nombreuses et parfois difficilement compréhensibles car trop chaotiques.

Avec « Rosée de feu » Xavier Mauméjean s'attaque avec succès à un sujet rarement abordé lorsqu'il est question de la Seconde guerre mondiale. Un récit très instructif qui ne commet par l'erreur de tomber dans le jugement moral ou le pathos et nous offre au contraire une vision la plus impartiale possible concernant le Japon et ses traditions, y compris celles qui passeraient pour du fanatisme aux yeux des lecteurs occidentaux. Dommage que le seul élément « fantasy » de l'histoire ait été un peu trop maladroitement intégré au roman. Encore une belle réussite pour Xavier Mauméjean !
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Critique:

J'ai été vraiment surpris par ce roman sombre sur le sacrifice ultime des guerriers japonais pendant la seconde guerre mondiale. Je savais qu'il y avait des dragons, je n'imaginais pas qu'on pouvait aussi bien intégrer un élément fantastique à un fond réaliste.

le seul souci finalement se réduit au fait que l'intégration est telle que l'élément perd de sa portée inattendue. Rapidement on se dit que si les dragons étaient de simples avions, on n'y verrait que du feu et que ça ne changerait finalement pas grand chose. Ce qui peut donc sembler une bonne idée de départ s'essouffle progressivement.

Bon j'avoue, j'ai prit le bouquin uniquement parce qu'il y avait des dragons et des B-29 sur la couverture.

le 4e de couverture m'a fait croire pendant un bon moment que j'allais lire un roman de fantasy axé sur une Seconde Guerre Mondiale alternative ; c'est donc avec surprise que j'ai découvert ce qui est plutôt un essai sur la mentalité du Japon, le vrai, dans la réalité de la fin du conflit, entre création des unités kamikaze et manoeuvres politiques à l'imminence de la défaite.

Les dragons ne servent finalement pas à grand-chose, et on peut remplacer chaque occurence du mot dans le roman par « A6M Zero » sans que cela change le reste du contenu, d'autant plus que l'auteur hésite entre deux approches : comme il le dit lui-même dans sa note finale, les dragons du roman sont une « évidence », en ce sens qu'ils n'ont rien de fantastique. Ils sont intégrés à l'univers de la même manière que les avions le sont dans le nôtre. Et pourtant, Xavier Mauméjean ne résiste pas au coup classique du chapitre qui décrit l'entraînement des pilotes, histoire de distiller quelques éléments de background dans le roman ; j'aurais préféré, pour rester fidèle à « l'évidence » des dragons, être plongé dans le bain sans la moindre explication. Dans notre univers, un bouquin qui traite de pilotes et d'avions n'irait pas ré-expliquer le principe de portance, après tout.
Il n'en demeure pas moins que le roman est magnifiquement documenté et fort bien écrit.

Des scènes de bataille trop présentes:

Il n'en reste pas moins que ce roman est prenant, qu'on vibre pour ses personnages sans grand espoir pour eux compte tenu de l'issue du combat. Les scènes de bataille sont rythmées, intenses mais occupent une part trop importante du récit. le texte offre plusieurs points de vue: celui d'un jeune garçon, de son frère trop rapidement formé à la conduite des dragons et de son chef militaire qui prépare en toute conscience ses soldats au sacrifice.
Cette partie là me fascine totalement. Bravo à Xavier Mauméjan de rendre compréhensible à ses lecteurs une notion presque inaccessible aux Européens. Les faits historiques occupent une place plus marquée que les adaptations fantastiques d'autant que le style, parfois un peu froid, rend parfaitement le contexte réaliste de ces événements dans toute la retenue qu'on connait du peuple japonais.

Un texte qui manque un peu d'émotion
:
Les dragons occupent une place un peu décevante d'entrée de jeu pour quelqu'un qui s'attend à ce que le fantastique remplace progressivement le contexte connu de tous. Ce ne sont que des montures, un peu plus exotiques que des machines de guerre mais guère plus chaleureuses.

D'un côté on doit faire son deuil d'un développement de ces personnages fantastiques (on n'est pas dans la relation intime entre le dragon et son pilote comme dans Eragon de Christopher Paolini) et d'un autre côté on comprend parfaitement la limite que l'auteur a placé sur ce développement. J'ai davantage apprécié la part humaine du roman, la dureté des mots et des situations.

J'avoue éprouver une certaine fascination pour les récits "noirs et blancs", sans couleurs, où le récit n'apporte pas de chaleur mais crée un vrai malaise. Mais fascination n'est pas forcément plaisir. C'est bien là tout le souci.
Le texte manque un peu d'émotion, il me laisse sur ma faim. Les amateurs de pure fantasy seraient certainement déçus par ce roman dont le format papier annonce dès la couverture un magnifique dragon aux yeux de braise. Pour les autres, il faut goûter pour apprécier.
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Très joliment écrit, fouillé, mais pourtant décevant...

Paru en 2010, ce roman modérément uchronique et fantastique promettait beaucoup, et m'a un peu déçu...

1944-1945 : le Japon vit des heures sombres alors que la défaite inévitable se rapproche à grands pas. Une habile construction romanesque nous permet de suivre l'avancée de la fin et le sort de la tentation kamikaze à travers les regards d'un officier expérimenté de l'aéronavale, d'un jeune pilote et de son petit frère encore écolier, au milieu de dizaines de personnages historiques réels. Cette immersion dans la société militaire japonaise, les liens étroits entretenus entre religion et propagande durant ces terribles années, le rôle des différentes factions militaires et politiciennes : tout cela est superbement documenté et très habilement rendu (à la manière froide, toutefois, du bunraku - théâtre de marionnettes - comme l'explique l'auteur dans sa postface). Une belle bibliographie sur le sujet est d'ailleurs fournie en annexe, dans laquelle il ne manque guère que le remarquable "Japan's War" (1986) d'Edwin Hoyt (sans doute la meilleure étude disponible sur la guerre du Pacifique vue du côté japonais).

Là où le bât blesse quelque peu, c'est que les Japonais pilotent des dragons cracheurs de feu,... et que cet artifice fantastique, certes amusant, n'apporte au fond pas grand-chose au propos, alors qu'il tient une place très importante (quantitativement) au sein des 250 pages du roman. L'osmose entre pilote et animal / machine a déjà été particulièrement bien traitée et rendue par Ann McCaffrey, dès son "Dragonflight" de 1968, et les considérations produites ici n'ajoutent rien de notable à la saga de Pern...

Ce détour "raté" gâche donc quelque peu le plaisir d'une remarquable plongée dans la société japonaise, à un tournant de son histoire.
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Etrange roman que ce ROSEE DE FEU, écrit par un Mauméjean féru d'histoire. le romancier s'attaque ici à la guerre du pacifique et décrit les défaites successives des Japonais après leurs premières victoires, notamment à Pearl Harbour. Les Nippons ont alors recours aux kamikazes, ces fameux pilotes lancés dans des missions suicides pour tenter de couler les navires américains.
Xavier Mauméjean aurait pu tirer de cette fascinante histoire un roman historique « de guerre » traditionnel sur le sens du sacrificie mais il a choisi une approche différente. le romancier livre, en effet, une étrange uchronie et remplace les avions japonais par des dragons. Ce sera, étrangement, le seul élément fantasy introduit dans l'histoire (ou l'Histoire), d'ailleurs assez peu développé quoique l'auteur s'attarde sur le lien qui unit les créatures à leur pilote, un peu à la manière de la BALLADE DE PERN. On aurait aimé davantage de divergence entre cette Histoire et la notre suite à la présence des dragons mais, dans l'ensemble, il n'y a pas d'altérations majeures.
Au-delà de cet aspect fantastique, beaucoup de faits historiques sont donc présents et peu (ou pas) romancés, certains connus, d'autres nettement moins. le livre revient ainsi sur l'anecdote du soldat ne sachant pas que la guerre est terminée depuis des décennies. Mauméjean décrit aussi le massacre de Nankin (immortalisé au cinéma dans « City of life and death » mais aussi dans le très déviant « Black Sun »), les exactions de la fameuse Unité 731 (vue dans les films d'exploitations « Men behind the sun »), la création des kamikazes, etc. Les grandes figures historiques de l'époque répondent également présentes à côté de personnages fictifs, ROSEE DE FEU suivant les points de vue de trois protagonistes principaux : un jeune soldat idéaliste qui découvre la guerre dans toute sa violence, son jeune frère, resté au pays et plein d'admiration pour lui et, enfin, un gradé qui lance le projet kamikaze. Ils représentent, comme nous le dit l'auteur dans la postface, les trois éléments (terre, air, feu), rejoints par le quatrième (l'eau) à la toute fin du roman, en signe d'harmonie retrouvée.
L'inclusion des éléments fantasy dans ROSEE DE FEU produit, au final, une impression étrange. D'un côté le lecteur peut les trouver superflus. de l'autre, il peut aussi avouer que sans la présence de dragons sur la magnifique couverture il serait passé à côté d'un roman historique instructif et réussi. A découvrir en sachant à quoi s'attendre…

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Je voulais lire ce livre depuis pas mal de temps étant intéressé par les ouvrages traitant de la seconde guerre mondiale. J'ai pu rencontrer l'auteur aux imaginales en mai dernier et acquérir ce roman uchronique. Ce roman raconte l'épopée des pilotes suicides japonais de la seconde guerre mondiale mais les avions sont remplacés par des dragons. On apprend énormément de choses sur cette période du japon. C'est presque plus un récit historique qu'une uchronie. le roman est très bien écrit et passionnant mais il vaut mieux être féru d'histoire pour l'apprécier à sa juste valeur.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
25 septembre 2013
Une lecture mature et exigeante qui sort assurément de l’ordinaire.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Du fait de leur évolution, les dragons vivent sur terre, sous la mer et dans les airs. On en dénombre dans toute l'Asie, particulièrement en Chine. Ils étaient peut-être présents en Europe jusqu'au Moyen Age, sans que cela soit scientifiquement démontré. Aucun spécimen n'a été découvert sur le continent américain, même si certains récits mayas ou aztèques laissent supposer qu'il y en ait eu. Les États-Unis ont donc été contraints de recourir à la technique pour s'élancer dans le ciel.
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Ce qui est un vaut moins que l'unité. L'individu ne compte pas face à la nation tout entière.
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L'arme bactériologique pourra alors être lâchée sur San Francisco.
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Vidéo de Xavier Mauméjean
Cité des congrès De Nantes
Au-delà de la physique, il y a la pataphysique, la science des solutions aux problèmes imaginaires, celle qui se consacre à l'accident, au particulier, à l'épiphénomène, et non au général. Proche parente de la science-fiction, ses chemins délibérément non conventionnels heurtent le sens commun, entre humour parfois potache et provocation. Et l'Oulipo dans tout ça ?
Avec : Hervé le Tellier, Xavier Mauméjean, Olivier Cotte
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