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Jean-Louis Maunoury (Éditeur scientifique)
EAN : 9782752902214
208 pages
Phébus (02/11/2006)
4.1/5   15 notes
Résumé :
Où nous retrouvons, toujours juché sur son âne, Nasr Eddin Hodja, le plus célèbre idiot du folklore arabo-musulman, pour de nouvelles aventures. Dans le respect de la tradition populaire, Jean-Louis Maunoury restitue toute la saveur et l'irrévérence d'historiettes tour à tour morales, absurdes ou coquines. Qui dit profondeur ne dit pas forcément esprit de sérieux, au contraire. La sagesse s'avance masquée et la naïveté a toujours eu raison des fausses certitudes.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lecture assez sympathique ces petites vignettes qui racontent les tribulations de Nasr Eddin Hodja. Un personnage venu d'Anatolie, assez.. haut en couleurs disons !

Pour faire justice à ce drôle de bonhomme, une meilleure présentation s'impose à ceux qui n'en seraient pas familiers.
Nasr Eddin Hodja (ou le Hodja) est un personnage qui n'a rien de politiquement correct, n'a aucun sens de la morale et tourne sans arrêt tout en dérision : le commerce, les relations de couple, l'amitié, la religion, la politique, etc
Parfois c'est lui qui est ridicule, et parfois il joue de son rôle "d'idiot" tout désigné pour prendre ses interlocuteurs à leur propre piège.
Difficile de le mettre dans une case car selon les histoires il se montre tour à tour rusé, ambiguë, grossier, lubrique, stupide ou sage soufi. Oui oui oui, cette dernière affirmation peut sembler sortir de nulle part et pourtant… le Hodja questionne parfois les frontières du rationnel et de notre perception de façon assez mystique. Certains disent qu'il est "l'ombre comique de Rûmî", célèbre fondateur de l'ordre des derviches tourneurs. Mais bon, on le dit , on ne le dit pas : tout cela se passe en Turquie, pays par excellence où les frontières - et pas seulement terrestres - sont souvent abolies dans les traditions orales. Il était une fois, il n'était pas une fois …

Un personnage intéressant par sa complexité car il est plus qu'un simple Toto. Presque entre le fou shakespearien et l'ange déchu - le fait qu'on le dise fils d'un imam, et que sa femme se prénomme Khadidja n'est sans doute pas un hasard - : mais à la sauce turque s'il vous plaît !

Le reproche que je ferai à ce recueil se porterait plutôt sur la forme. Les histoires sont enfilées les unes derrières les autres sans véritable raison, alors qu'il aurait été aisé de les regrouper sous certaines thématiques pour donner un aspect moins "décousu" à la lecture. Par exemple, en les regroupant en fonction de certains personnages récurrents dans ses aventures (son âne famélique, sa femme et Timour Leng, prince et tyran Tartare).
Mais je crois que c'est l'exception française (universitaire cette fois) qui aime toujours à couper les cheveux en 4 pour se donner des airs de grands intellectuêêêêêêêls. Ce qui a souvent pour résultat de rendre les présentations et explications indigestes et barbantes à souhait. Pourquoi faire simple pour rendre les choses plus accessibles et donner ainsi envie au plus grand nombre d'en découvrir davantage ? Non, Messieurs, dames, ici c'est la France alors il faut se donner des airs sérieux.

Bref.
Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu la culture turque, ces petites histoire permettent d'en donner un aperçu. En voyant notamment le nombre de blagues en-dessous la ceinture que font les Turcs, pas forcément crues, mais … dans tous les sens !
Et là où on peut se réjouir, c'est que ce type de personnage populaire qui tourne tous les aspects de la société en dérision, lorsqu'il est populaire, est la preuve de "bonne santé critique" et humoristique de la société.

Je suis Nasr Eddin Hodja !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Quand Nasr Eddin sort de chez lui, il laisse toujours la porte ouverte. En revanche, lorsqu'il rentre il se barricade très soigneusement.
On a bien remarqué ce comportement étrange, et lorsqu'un voisin finit par lui en demander la raison, il explique sans se faire prier :
- Je suis exactement à l'opposé de vous autres. Le seul objet de valeur que je possède, c'est moi-même. Ainsi, quand je suis chez moi, je me prémunis contre les voleurs, mais que m'importe s'ils entrent quand je n'y suis pas !
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- Eh bien, ma pauvre Khadidja, tu en fais une tête ! Une vraie tête d'enterrement.
- Tu ne crois pas si bien dire. Je suis allée tout à l'heure aux obsèques d'une cousine. Si tu crois que j'ai le coeur à rire !
- La mort de ta cousine n'a rien à voir là-dedans, tu faisais exactement la même tête le jour de nos noces.
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L'imam, un homme déjà âgé, et Nasr Eddin philosophent ensemble sur la vie, comme ils aiment à le faire.
- Tu vois, Hodja, ce que dit la sagesse des nations n'est pas toujours vrai.
- Tu m'étonnes.
- Ecoute : elle présente comme une vérité universelle que les honneurs fuient ceux qui courent après et qu'ils rattrapent malgré eux ceux qui les fuient. Je peux te dire qu'en ce qui me concerne je les ai fuis toute ma vie, et que pourtant ils ne m'ont jamais rattrapé.
- Oui, mais toi tu n'as pas cessé de te retourner pour voir s'ils arrivaient. Ca les a retardés.
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- Hodja, assez ! Tu nous casses les oreilles avec ton tambour. On ne s'entend même plus parler. A quoi joues-tu, à ton âge ? Tu n'es plus un enfant ! …
- Chers amis, si vous voulez goûter le silence, vous n'avez qu'à faire comme moi, leur répond-il après s'être retiré des oreilles deux étoupes de coton : avec ça, je n'entends absolument plus rien.
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Un jour de marché où il y a grande affluence, Nasr Eddin monte sur une charrette et interpelle les gens d’une voix forte :
- Holà, vous tous, écoutez-moi ! Voulez-vous la vérité sans le doute ?
- - Oui, nous la voulons ! répond d’une seule voix la foule qui n’a pas tardé à se former autour de lui.
- C’est très bien. Et le progrès sans l’effort ?
- Oui, oui, nous le voulons aussi.
- Bravo ! Et la réalisation sans le sacrifice, vous la voulez aussi ?
- Hourra ! Vive Nasr Eddin ! Vive notre Hodja !
- C’était juste pour me rendre compte s’il y avait des amateurs, fait alors Nasr Eddin en redescendant de son perchoir. Si je trouve de telles marchandises, soyez certains que je ne manquerai pas de venir vous les vendre.
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