AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nadael


Maupassant est décidemment le maître de la nouvelle, il manie ce genre avec art. En peu de pages, il réussit un tour de force. Aux premiers mots, le lecteur se sent happé par l'histoire qu'il nous raconte : il plante le paysage, fixe l'ambiance, nous dévoile ses personnages avec lenteur en gardant leur part de mystère pour la toute fin. On sent que quelque chose se trame, mais rares sont ceux qui en connaissent la teneur. La lecture est souvent oppressante, la tension monte crescendo. Et c'est la chute. Surprenante, toujours.
Des histoires en clair-obscur qui débutent, pour la plupart, par une belle description de la nature environnante souvent lumineuse, et s'assombrissent au fur et à mesure de la lecture. Maupassant y parle des hommes et des femmes de toutes origines ; des paysans de Normandies aux bourgeois de la Riviera, la misère des uns, la fortune des autres, les gens des villes et ceux de la terre.
Il évoque tour à tour l'amour souvent contrarié, la mort indicible mais inévitable, les enfants illégitimes, l'adultère, la jeunesse qu'il confronte fréquemment à la vieillesse – la fuite du temps, incontrôlable – , les apparences trompeuses , l'envie, l'étrangeté, la cupidité... Chez Maupassant, il y a du Baudelaire, du Edgar Alan Poe, du Flaubert, bien sûr. Il rend compte de la bêtise des hommes et de l'horreur qu'elle peut engendrer parfois, si on n'y prend pas garde.
Lire des contes De Maupassant procure une sorte de vertige car si certaines histoires font sourire, d'autres mettent mal à l'aise. Et ces dernières sont enveloppées d'un style incroyable ; des descriptions sublimes et oniriques des paysages à la beauté des femmes, de la tristesse des hommes à leur brutalité... Les Fleurs du Mal résonne sans cesse autour de ces contes. L'écriture romanesque est alerte et belle, tantôt légère, tantôt lourde, entrelaçant le parler pâtois du monde paysan et le phasé pompeux des bourgeois. A travers ses mots, l'auteur nous livre finalement le reflet d'une époque désenchantée.

le recueil compte vingt nouvelles, voici quelques mots sur quatre d'entre elles :

Dans La parure, on sent qu'Emma Bovary n'est pas loin. Une jeune femme envie tant les dames de la bonne société qu'elle se fait prêter par l'une d'elles une ravissante parure pour un soir. Malencontreusement, ce bijou disparaît. Elle et son mari passeront une bonne partie de leur vie à rembourser l'objet. Son rêve qui lui était si cher finit par la ruiner... jusqu'au dernier coup de théâtre qui la détruit totalement.

le vieux se meurt auprès de sa famille. Ses jours sont comptés désormais. Ses proches par soucis d'organisation anticipent les choses en invitant les amis et voisins à venir veiller le vieux. Mais, ce dernier tarde à mourir.

Rose est la nouvelle femme de chambre d'une bourgeoise qui ne tarit pas d'éloges pour elle. Mais, les apparences sont parfois trompeuses !

Dans un parricide, le lecteur suit le supplice d'un enfant illégitime, lâchement abandonné par ses parents dont il deviendra l'assassin.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
Commenter  J’apprécie          350



Ont apprécié cette critique (29)voir plus




{* *}