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EAN : 9782253011163
Le Livre de Poche (01/01/1967)
3.8/5   25 notes
Résumé :
C'est à la crédulité d'une jolie personne dont il était pourtant fort aimé que le chat nommé Misti dut de perdre sa place dans un foyer douillet. La- beauté n'empêche pas un peu de sottise, sinon rien de cette aventure ne serait arrivé. Sa conclusion n'est pas aussi triste en tout cas que celle de Mme Hermet, autre dame à la tête plus belle que solide.

Aux simples terreurs d'origine égoïste comme celle de Mme Vermet vient s'ajouter La Peur, celle qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
MISTI est un recueil de 20 nouvelles constitué dans les années 1960 par l'éditeur Albin Michel, qui n'a donc jamais existé du temps de l'auteur, et qui essaie de tirer le meilleur parti des miettes, c'est-à-dire les nouvelles publiées par Guy de Maupassant dans des journaux à l'époque, mais que lui n'avait pas jugé bon de reprendre dans des recueils.

Pourtant, on ne peut pas dire qu'il dénote particulièrement ; certes on n'y rencontre peut-être pas de ces nouvelles luminescentes qui fleurissent çà et là dans certains recueils, mais tout de même un niveau moyen très convenable. Comme cet ouvrage est constitué de façon artificielle, je ne vois pas l'intérêt de respecter sa construction et vais plutôt vous présenter les nouvelles dans l'ordre chronologique de leur parution car, dans l'ensemble, elles ont tendance à être meilleures à mesure que l'on avance dans le temps :

1) La Main D'Écorché est une histoire un peu brinquebalante, surnaturelle, à défaut d'être crédible ou poignante, où un jeune homme achète une main momifiée ayant appartenu à un malfrat notoire. Cette main, en plus d'un aspect effrayant semble douée d'autres vertus qu'il serait malsain de vous dévoiler. Cette histoire annonce une autre nouvelle plus tardive intitulée simplement La Main et parue dans le recueil Contes du Jour Et de la Nuit. L'une comme l'autre ne m'ont pas particulièrement parlée, mais c'est normal, une main n'est pas faite pour parler, quoique…

2) le Donneur D'Eau Bénite est une nouvelle potentiellement hyper riche mais, à l'instar de la précédente, qui souffre un peu de la jeunesse de l'auteur et de son manque de maniement du genre propre qu'est la nouvelle. La langue est déjà impeccable, telle qu'on la connaît par ailleurs, mais pas forcément l'organisation de la narration. Les enchaînements sont un peu téléphonés et le suspense pas suffisamment maintenu à mon goût. Mais c'est très dommage car cette histoire de kidnapping d'un enfant de cinq ans chez un brave couple d'artisans qui va tout abandonner pour se lancer à la recherche de son enfant, coûte que coûte, aurait vraiment tout pour plaire et pour faire du super Maupassant.

3) le Mariage du Lieutenant Laré est encore un passage de l'épopée prussienne en Normandie durant la guerre de 1870 (époque brève et peu relatée dans les livres d'histoire mais surreprésentée dans l'oeuvre De Maupassant) où l'on voit, pour une fois, un effet indirect de la guerre qui a des répercussions positives. Nouvelle très brève mais vraiment à point et plaisante.

4) « Coco, Coco, Coco Frais ! » est le titre pas trop heureux d'une nouvelle pourtant agréable et assez amusante sur la destinée. Elle a aussi le mérite de nous faire ressouvenir d'un métier et d'un produit oublié, à savoir, le coco, boisson issue de la macération de bâtons de réglisse dans de l'eau citronnée et qui était l'objet d'un commerce ambulant dans la capitale au XIXème siècle.
Au soir de sa vie, un homme dévoile à son neveu l'impact qu'eurent toujours sur son existence ses rencontres avec des marchands de coco. (N. B. : Je suppose que c'est cette boisson qui est à l'origine du terme d'argot désignant l'essence dont on abreuve les automobiles.)

5) Une Page D'Histoire Inédite nous rapporte une mésaventure survenue en Corse au jeune Bonaparte, pas encore devenu Napoléon et qui aurait bien failli ne jamais le devenir sans le dévouement de deux ou trois partisans de la première heure.

6) Un Million est une version initiale et notablement plus réduite de la nouvelle qui deviendra plus tard L'Héritage reprise dans le recueil Miss Harriet. Il est question d'un fonctionnaire propret d'un ministère, personnage irréprochable sous tous points de vue dont l'épouse est vouée à devenir l'unique héritière d'une tante millionnaire n'ayant jamais eu d'enfant. Et c'est d'ailleurs pour cette intime raison qu'elle exige que sa nièce devienne mère avant de toucher le magot ; malheureusement, la progéniture tarde à se montrer, si bien que la vieille tante passe l'arme à gauche.

Notre brave fonctionnaire et son épouse espèrent donc toucher l'héritage mais ne sont pas peu surpris d'apprendre que celui-ci est soumis à condition, celle de faire naître un enfant viable dans les trois ans suivant le décès, sans quoi, l'intégralité de la somme sera versée aux pauvres. Maupassant prend plaisir à nous faire sentir les entorses à la bonne moralité dont devront se rendre coupables les braves gens, propres sur eux, pour jouir de la somme tant convoitée.

7) Ma Femme est une nouvelle un peu franchouillarde, un peu machiste, probablement destinée à brosser dans le sens du poil les lecteurs du journal dans lequel elle était destinée à être publiée et développant la thèse selon laquelle il ne sert à rien de choisir une femme car l'on fait toujours le mauvais choix et que même, le mieux, si vraiment il faut en passer par là, c'est de ne pas choisir. Messieurs, à vous de voir. Pour le reste, nouvelle très quelconque dans l'oeuvre De Maupassant.

8) M. Jocaste, comme son nom l'indique, est une référence au personnage féminin de la mythologie grecque, Jocaste, à la fois mère et épouse d'Oedipe. Ici, l'auteur nous dresse la fable d'un cas limite, plus théorique que crédible, où un père ayant perdu celle qu'il aimait s'éprend de sa fille qui est aussi la sienne. le seul côté (un peu) intéressant de cette petite nouvelle malgré tout d'une lecture agréable c'est le parti pris osé de ne pas condamner l'acte d'inceste.

9) le Père Judas est une nouvelle pas très éloignée d'un tableau biblique, verset moderne aux relents lyriques, symboliques et ésotériques, dont le thème rejoint l'acceptation de la différence à l'échelle de la populace. Une belle écriture, indubitablement.

10) Dans Les Caresses, l'auteur nous dévoile sa conception de la volupté et de l'amour physique. Peut-être pas un essai, mais une vision personnelle très intéressante.

11) Humble Drame nous conte le désarroi d'une mère, devenue vieille, et à qui l'on a, puisque c'était dans les moeurs de la haute société d'alors, privé des droits et des prérogatives d'une mère vis-à-vis de son fils, envoyé en pension loin d'elle. Elle ne l'a ainsi point vu grandir ni devenir un homme et une fois homme, celui-ci n'avait plus vraiment besoin de s'encombrer d'une mère puisqu'il lui fallait une femme, et ainsi de suite jusqu'à ce que la vieille mère s'aperçût que son fils était lui-même un homme d'expérience, avec des cheveux blancs… Un récit touchant.

12) La nouvelle titre, Misti, me fait énormément penser à la chanson de Brassens « À l'ombre des maris » et je ne serais pas surprise qu'elle en soit l'inspiratrice. Ce à quoi est mêlé une histoire de vague ésotérisme et de jalousie animale que je vous laisse le loisir de découvrir.

13) La Peur est un récit très intéressant, pas si éloigné que cela d'un mini essai, où l'auteur nous guide sur la définition de la peur, la peur ancestrale, s'entend, la peur primale, originelle, celle des dragons et des êtres immatériels.

14) La Tombe est l'une de ces nouvelles coutumières où Maupassant nous emmène au tribunal pour juger d'un cas de conscience, lui permettant au passage de donner son avis sur la rigidité du système judiciaire et pénal. Ici, y a-t-il une vraie bonne raison pour rouvrir une tombe ?

15) Un Fou ? reprend un peu la thématique du Horla, celle de nos sens insuffisants pour percevoir tout ce qu'il y a à percevoir, notamment, dans ce cas précis, le magnétisme.

16) Blanc Et Bleu est une petite nouvelle sans prétention (et presque, si j'ose, sans intérêt) qui traite d'une balade en barque sur les bords de la Méditerranée. Barques et maisons blanches sur fond bleu. Bof.

17) Madame Hermet est une énième nouvelle relative à la folie, celle d'une mère absolument traumatisée par la petite vérole contractée par son fils.

18) le Voyage du Horla, contrairement à ce que l'on pourrait croire de prime abord, n'a réellement rien à voir avec la nouvelle célèbre intitulée le Horla. Ici, il s'agit simplement du nom donné à un aérostat, sorte de zeppelin embryonnaire qui permet à l'auteur de prendre de la hauteur. Sans doute captivant à l'époque mais désormais sans grand intérêt avec les progrès de la navigation aérienne.

19) Alexandre est une très belle, très subtile petite nouvelle qui nous conte la destinée ambiguë d'un domestique et de sa maîtresse, ainsi que de l'acariâtre maître. Mais au fait, pourquoi est-il si acariâtre ce maître ? Humm… du grand art !

20) L'Endormeuse est une magnifique nouvelle, dont l'argument est très original : le suicide institutionnalisé, contrôlé, dans le confort, dans une structure adaptée. Idée farfelue ? Pas tant que cela et voilà qui nous questionne sur la signification sociale du suicide. Un vrai petit chef-d'oeuvre selon moi, et l'une de mes favorites. Il s'agit de l'une des toutes dernières nouvelles écrites par Maupassant, cela en dit peut-être long sur l'origine de cette thématique.

Il me reste sûrement à vous préciser, de façon tout à fait indicative et subjective, mes quelques favorites. Je retiendrai très volontiers L'Endormeuse, puis, un ton en dessous, Alexandre, La Peur, Misti, Humble Drame, Les Caresses, le Père Judas et le Mariage du Lieutenant Laré. Les autres m'apparaissent très quelconques, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Misti est une très courte nouvelle De Maupassant que je découvre dans mon édition de la Pléiade (cadeau du papa noël). Elle est parue pour la première fois dans la revue Gil Blas du 22 janvier 1884.

L'histoire en est relativement simple (en même temps, en cinq pages, il est difficile de faire quelque chose de complexe !) : le narrateur cumule les maîtresses. Elles doivent être mariées et, comble du comble, il faut également que leurs époux lui conviennent : "J'ai encore un faible, c'est d'aimer les maris de mes maîtresses. J'avoue même que certains époux communs ou grossiers me dégoûtent de leurs femmes, quelque charmante qu'elles soient. Mais quand le mari a de l'esprit et du charme, je deviens infailliblement amoureux fou. J'ai soin, si je romps avec la femme, de ne pas rompre avec l'époux". Bref, ce grossier personnage cumule également les perversions ! Sa maîtresse du moment, Emma, était la femme d'un inspecteur, souvent absent. Les deux amants se retrouvaient donc chez elle, sous l'oeil d'un gros chat noir, Misti. Un soir, alors qu'ils étaient de sortie dans un assommoir de Montmartre, ils font la rencontre d'une vieille dame, "une sorcière" selon le narrateur, qui prédit à la jeune femme une mort dans son entourage. Elle leur conseille de se rendre chez elle le lendemain pour en apprendre un peu plus. le narrateur prend cela à la légère mais cette prédiction bouleverse Emma. En se rendant dans l'appartement de cette dame, Emma découvre un gros chat noir, empaillé, ressemblant étrangement à Misti.

Je n'irai pas plus loin pour ne pas déflorer l'histoire. Ce court texte fait des références à Zola, ainsi qu'aux propres romans de l'auteur (Bel-Ami ; Une vie). Il est très agréable à lire.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Les nouvelles, cela se déguste. Il faut prendre son temps afin de les apprécier, pour ne pas être saturé, et tout mélanger.

Car les nouvelles de Guy de Maupassant se dégustent, chacune possédant un goût différent, une saveur différente, oscillant entre réalisme, humour parfois noir, et sociologie car l'auteur dépeint son époque d'une façon sarcastique mais au combien réelle et toujours d'actualité, avec naturellement quelques aménagements.

La plupart du temps, il s'agit d'une narration à la première personne, comme si l'auteur avait réellement vécu les épisodes décrits.

Par exemple dans Madame Hermet, l'auteur déclare : Pourtant les fous m'attirent toujours, et toujours je reviens vers eux, appelé malgré moi par ce mystère banal de la démence. Et c'est ainsi, alors qu'il visite un asile, un médecin lui propose de lui montrer un cas intéressant. Celui d'une femme qui se cache toujours derrière un voile, persuadée que son visage est marqué de cicatrices. Mais ce n'est que son imagination qui travaille, car sa figure est nette de toute marque diffamante. Mais cette peur, cette phobie remonte au décès de son fils qu'elle élevait seule, étant veuve.



Alors que notre narrateur aime les rencontres imprévues lors de ses déplacements, alors qu'aucun échange verbal ne se produit, pas même un sourire ou un regard, il croise en visitant l'Auvergne par trois fois une vieille dame en pleurs. C'est alors que celle-ci s'épanche, racontant le pourquoi de ses larmes. Un humble drame.



Dans Misti, le narrateur aime les femmes mariées, de préférence avec un homme possédant de l'esprit et du charme. Une condition pour que les relations entre les deux amants s'épanouissent mais lorsque le mari est absent, bien entendu. Seulement un problème existe entre lui et sa maîtresse du moment : un chat. Et peut-on faire confiance à un félin même s'il se love en ronronnant ?



Poursuivons notre balade littéraire et attardons-nous sur Blanc et bleu, une aimable déclinaison sur ces deux couleurs qui impressionnent le narrateur en villégiature près de Nice. le blanc des maisons, le bleu du ciel ou celui de la mer, le blanc des cimes des montagnes enneigées vue d'un canot. le marin en profite pour narrer une anecdote dont il fut le témoin, celle d'un homme les pieds nus dans la neige hivernale s'adonnant à une hygiène corporelle dans un but bien précis.



Dans L'endormeuse, le narrateur, qui reçoit régulièrement les journaux de la capitale, est intrigué par un article dénombrant huit mille cinq cents suicides en un an. Flânant sur les rives de la Seine, il pense à tous ces cadavres, morts dans des conditions souvent sanglantes, et bientôt notre promeneur fait un rêve éveillé, imaginant un immeuble dans Paris, à une époque indéfinie, et sur la façade duquel est inscrite la mention Oeuvre de la mort volontaire. Son imagination divague. Une nouvelle qui date de 1889, qui n'est pas sans rappeler par certains points le club des suicides de Stevenson, et se veut une légère anticipation puisque le responsable de cette Oeuvre particulière situe sa fondation environ cinq ans après l'Exposition Universelle de 1889 justement.



Terminons ce léger tour d'horizon par Une page d'histoire inédite, dont l'action se déroule en Corse, patrie de Napoléon Bonaparte, alors qu'il est tout juste lieutenant-colonel. Donc en 1792. Deux clans s'affrontent, les Paolistes qui prônent une monarchie à l'anglaise et les Bonaparte qui soutiennent la Révolution. Un épisode qui aurait pu changer la face du monde, sans exagérer, car Bonaparte aurait très bien pu ne pas connaître son ascension militaire et devenir empereur.



Des nouvelles émouvantes, comiques voire ironiques, frôlant le surnaturel, la terreur ou la proche anticipation, revisitant l'histoire, sans oublier le charme, le burlesque, toujours empreintes d'une certaine poésie, et un regard porté sur ses concitoyens non dénué d'humanisme, telle est la riche palette de ce nouvelliste que l'on ne cesse de redécouvrir.



Sommaire :

Misti

Humble drame

M. Jocaste

Madame Hermet

Blanc et bleu

L'endormeuse

Le mariage du lieutenant Laré

Une page d'histoire inédite

La main d'écorché

Coco, coco, coco frais!

Ma femme

Alexandre

Le père Judas

Un million

Le voyage du Horla

La peur

Les caresses

Un fou ?

La tombe

Le donneur d'eau bénite

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Un recueil de nouvelles plaisant, malgré certaines histoires moins interessantes que d'autres, illustrant parfaitement la vision de la folie et de l'amour propre à Maupassant.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Donc, j'avais pour maîtresse une drôle de petite femme, une brunette, fantasque, capricieuse, dévote, superstitieuse, crédule comme un moine mais charmante. Elle avait surtout une manière d'embrasser que je n'ai jamais trouvée chez une autre !... mais ce n'est pas le lieu... Et une peau si douce ! J'éprouvais un plaisir infini, rien qu'à lui tenir les mains... Et un œil... Son regard passait sur vous comme une caresse lente savoureuse et sans fin. Souvent je posais ma tête sur ses genoux; et nous demeurions immobiles, elle penchée vers moi avec ce petit sourire fin, énigmatique et si troublant qu'ont les femmes, moi les yeux levés vers elle, recevant ainsi qu'une ivresse versée en mon cœur, doucement et délicieusement, son regard clair et bleu, clair comme s'il eût été plein de pensées d'amour, bleu comme s'il eût été un ciel plein de délices.

Son mari, inspecteur d'un grand service public, s'absentait souvent nous laissant libres de nos soirées. Tantôt je les passais chez elle, étendu sur le divan, le front sur une de ses jambes, tandis que sur l'autre dormait un énorme chat noir, nommé "Misti", qu'elle adorait. Nos doigts se rencontraient sur le dos nerveux de la bête, et se caressaient dans son poil de soie. Je sentais contre ma joue le flanc chaud qui frémissait d'un éternel "ron-ron", et parfois une patte allongée posait sur ma bouche ou sur ma paupière cinq griffes ouvertes, dont les pointes me piquaient les yeux et qui se refermaient aussitôt.
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Et si vous voulez, Madame, que je vous dise une vérité que vous ne trouverez, je crois, en aucun livre, les seules femmes heureuses sur cette terre sont celles à qui nulle caresse ne manque. Elles vivent, celles-là, sans souci, sans pensées torturantes, sans autre désir que celui du baiser prochain qui sera délicieux et apaisant comme le dernier baiser. Les autres, celles pour qui les caresses sont mesurées, ou incomplètes, ou rares, vivent harcelées par mille inquiétudes misérables, par des désirs d’argent ou de vanité, par tous les événements qui deviennent des chagrins.
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J'ai encore un faible, c'est d'aimer les maris de mes maîtresses. J'avoue même que certains époux communs ou grossiers me dégoûtent de leurs femmes, quelque charmante qu'elles soient. Mais quand le mari a de l'esprit ou du charme, je deviens infailliblement amoureux fou. J'ai soin, si je romps avec la femme, de ne pas rompre avec l'époux.
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N’avez-vous jamais eu le désir du baiser ? Dites-moi si les lèvres n’appellent pas les lèvres, et si le regard clair, qui semble couler dans les veines, ne soulève pas des ardeurs furieuses, irrésistibles ? Certes, c’est là le piège, le piège immonde, dites-vous ? Qu’importe, je le sais, j’y tombe, et je l’aime. La Nature nous donne la caresse pour nous cacher sa ruse, pour nous forcer malgré nous à éterniser les générations. Eh bien ! volons-lui la caresse, faisons-la nôtre, raffinons-la, changeons-la, idéalisons-la, si vous voulez. Trompons, à notre tour, la Nature, cette trompeuse. Faisons plus qu’elle n’a voulu, plus qu’elle n’a pu ou osé nous apprendre. Que la caresse soit comme une matière précieuse sortie brute de la terre, prenons-la et travaillons-la et perfectionnons-la, sans souci des desseins premiers, de la volonté dissimulée de ce que vous appelez Dieu. Et comme c’est la pensée qui poétise tout, poétisons-la, Madame, jusque dans ses brutalités terribles, dans ses plus impures combinaisons, jusque dans ses plus monstrueuses inventions.
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Et doucement porté par le flot, bercé par le mouvement des rames, loin de la terre, dont je ne voyais plus que la crête blanche, je pensais à cette pauvre et petite humanité, à cette poussière de vie, si menue et si tourmentée, qui grouillait sur ce grain de sable perdu dans la poussière des mondes, à ce misérable troupeau d’hommes, décimé par les maladies, écrasé par les avalanches, secoué et affolé par les tremblements de terre, à ces pauvres petits êtres invisibles d’un kilomètre, et si fous, si vaniteux, si querelleurs, qui s’entretuent, n’ayant que quelques jours à vivre.
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