Guy de Maupassant/5
38 notes
Résumé :
"La métempsycose, c'est moi ; c 'est moi qui ai découvert la loi des évolutions des âmes. C'est moi qui fus Pythagore." Le docteur s'arrêta soudain, plus pâle qu'un linceul. "Pardon, dit-il, Pythagore, c'est moi." Et ils se regardèrent de nouveau. " Le docteur Héraclius Gloss, qui n'a tien d'un plaisantin, est formel : Pythagore, le célèbre philosophe grec, est revenu. Il s'est réincarné. Mais où se cache-t-il ? Et sous quelle apparence doit-il se manifester ? En c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8)
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Voici un petit recueil de trois nouvelles ayant pour dénominateur commun le thème de la folie. On sait que Guy de Maupassant était assez intéressé par cette thématique et craignait lui-même pour sa propre santé mentale.
(Je tiens au passage à lever une petite inexactitude le concernant. On considère souvent qu'il a fini sa vie fou, ce qui n'est pas tout à fait exact bien que le résultat soit le même. Il avait simplement contracté une bonne vieille syphilis des familles par la fréquentation assidue des maisons de tolérance et, environ dix ans après sa contamination, la maladie entrant dans sa phase terminale, des lésions et dégénérescences nerveuses sont apparues, conduisant à un diagnostic de " folie ", mais ce n'est que l'évolution " normale " de la maladie. Maupassant n'ignorait d'ailleurs pas sa contamination ni les effets attendus qui inévitablement feraient leur apparition chez lui. C'est probablement la raison pour laquelle cette thématique le taraudait tant.)
On trouve donc dans ce livre, outre la nouvelle titre, les nouvelles intitulées L'Homme de Mars et Qui Sait ?, cette dernière étant la seule des trois à avoir été reprise dans un recueil du vivant de l'auteur, à savoir L'Inutile Beauté.
Le Docteur Héraclius Gloss est une nouvelle très originale pour Maupassant, écrite en trente minuscules chapitres chacun muni d'un titre et d'un ton qui n'est pas sans rappeler immanquablement Don Quichotte.
Héraclius Gloss est aussi monomaniaque et passionné que l'Ingénieux Hidalgo et ses moulins à lui se nomment métempsychose. Convaincu, donc, que chaque animal est la réincarnation passagère d'un homme, qui purge sous une forme plus ou moins dégradante, le prix du rachat de ses péchés contractés lors de sa vie d'homme.
Une nouvelle, ma foi, fort drôle au début et qui s'essouffle quelque peu sur la fin. On reconnaît le ton d'ironie et de dérision du jeune Maupassant qui ne s'exprimera plus guère de cette façon lors de la carrière mature de l'écrivain, ainsi que la taille démesurée de cette nouvelle par rapport à la suite de sa production.
La seconde nouvelle, L'Homme de Mars est selon moi franchement moyenne voire médiocre. Guy de Maupassant nous y décrit les lubies d'un illuminé qui croit aux martiens et s'en amuse, mais nous, pas tellement.
Enfin, la dernière nouvelle, Qui Sait ? est la narration " presque " normale d'un homme qui sombre dans un état " presque " anormal. Plus intéressante que la précédente et surtout plus révélatrice du style mature de l'auteur, elle n'en est pas moins une nouvelle plutôt quelconque de son si brillant auteur.
Pour conclure, un petit recueil facile à transporter pour les vacances, vite lu, mais assez moyen. Si vous voulez lire du très bon Maupassant, il n'y a que l'embarras du choix. Ceci dit, ce n'est là que mon avis, sûrement un peu givré lui-aussi, c'est-à-dire, pas grand-chose.
(Je tiens au passage à lever une petite inexactitude le concernant. On considère souvent qu'il a fini sa vie fou, ce qui n'est pas tout à fait exact bien que le résultat soit le même. Il avait simplement contracté une bonne vieille syphilis des familles par la fréquentation assidue des maisons de tolérance et, environ dix ans après sa contamination, la maladie entrant dans sa phase terminale, des lésions et dégénérescences nerveuses sont apparues, conduisant à un diagnostic de " folie ", mais ce n'est que l'évolution " normale " de la maladie. Maupassant n'ignorait d'ailleurs pas sa contamination ni les effets attendus qui inévitablement feraient leur apparition chez lui. C'est probablement la raison pour laquelle cette thématique le taraudait tant.)
On trouve donc dans ce livre, outre la nouvelle titre, les nouvelles intitulées L'Homme de Mars et Qui Sait ?, cette dernière étant la seule des trois à avoir été reprise dans un recueil du vivant de l'auteur, à savoir L'Inutile Beauté.
Le Docteur Héraclius Gloss est une nouvelle très originale pour Maupassant, écrite en trente minuscules chapitres chacun muni d'un titre et d'un ton qui n'est pas sans rappeler immanquablement Don Quichotte.
Héraclius Gloss est aussi monomaniaque et passionné que l'Ingénieux Hidalgo et ses moulins à lui se nomment métempsychose. Convaincu, donc, que chaque animal est la réincarnation passagère d'un homme, qui purge sous une forme plus ou moins dégradante, le prix du rachat de ses péchés contractés lors de sa vie d'homme.
Une nouvelle, ma foi, fort drôle au début et qui s'essouffle quelque peu sur la fin. On reconnaît le ton d'ironie et de dérision du jeune Maupassant qui ne s'exprimera plus guère de cette façon lors de la carrière mature de l'écrivain, ainsi que la taille démesurée de cette nouvelle par rapport à la suite de sa production.
La seconde nouvelle, L'Homme de Mars est selon moi franchement moyenne voire médiocre. Guy de Maupassant nous y décrit les lubies d'un illuminé qui croit aux martiens et s'en amuse, mais nous, pas tellement.
Enfin, la dernière nouvelle, Qui Sait ? est la narration " presque " normale d'un homme qui sombre dans un état " presque " anormal. Plus intéressante que la précédente et surtout plus révélatrice du style mature de l'auteur, elle n'en est pas moins une nouvelle plutôt quelconque de son si brillant auteur.
Pour conclure, un petit recueil facile à transporter pour les vacances, vite lu, mais assez moyen. Si vous voulez lire du très bon Maupassant, il n'y a que l'embarras du choix. Ceci dit, ce n'est là que mon avis, sûrement un peu givré lui-aussi, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Le docteur Héraclius Gloss
Une histoire bien loufoque, on se fait appeler docteur, on se dit savant sans évoluer dans une science précise, puis on révèle son génie dans ''la science de l'âme'' ou la métempsycose, on se fait le docteur de l'âme via les animaux car une âme entachée des péchés antérieurs doit inévitablement de réincarner dans un animal pour y subir les remontrances du karma...
D'un pas à un autre, on suit, peut être pas avec enthousiasme ou plaisir mais avec curiosité les démarches de ce fameux docteur avec sa doctrine inspirée de Pythagore( le philosophe, le chien ou sa supposée propre réincarnation) qui se transforment en de véritables aventures...c'est vrai qu'on poursuit cette lecture par ce qu'on veut vraiment savoir où est ce qu'il veut nous entraîner cette fois-ci notre cher Maupassant avec son docteur des "âmes incarnées"...
Une histoire bien loufoque, on se fait appeler docteur, on se dit savant sans évoluer dans une science précise, puis on révèle son génie dans ''la science de l'âme'' ou la métempsycose, on se fait le docteur de l'âme via les animaux car une âme entachée des péchés antérieurs doit inévitablement de réincarner dans un animal pour y subir les remontrances du karma...
D'un pas à un autre, on suit, peut être pas avec enthousiasme ou plaisir mais avec curiosité les démarches de ce fameux docteur avec sa doctrine inspirée de Pythagore( le philosophe, le chien ou sa supposée propre réincarnation) qui se transforment en de véritables aventures...c'est vrai qu'on poursuit cette lecture par ce qu'on veut vraiment savoir où est ce qu'il veut nous entraîner cette fois-ci notre cher Maupassant avec son docteur des "âmes incarnées"...
Cette édition regroupe trois nouvelles écrites à différentes époques. Les deux dernières "l'homme de mars" et "qui sait?" sont très courtes et je n'y ai pas trouvé grand intérêt.
J'ai par contre bien aimé la nouvelle principale qui donne le titre à l'ouvrage. Elle a été publiée post-mortem mais il s'agit d'une oeuvre de jeunesse De Maupassant.
Le docteur Héraclius Gloss cherche la vérité philosophique et lors de ses recherches, il tombe sur un manuscrit parlant de la métempsychose, théorie reposant sur le passage de l'âme d'un être à l'autre, que ça soit un être humain ou animal. Il en vient à adopter un singe et à créer une véritable ménagerie dans sa maison. Au fil du temps, le docteur voit en chaque animal la réincarnation du philosophe Pythagore jusqu'à penser que c'est peut-être lui Pythagore.
La démence le guette jusqu'à ce qu'il rencontre plus fou que lui...
J'ai par contre bien aimé la nouvelle principale qui donne le titre à l'ouvrage. Elle a été publiée post-mortem mais il s'agit d'une oeuvre de jeunesse De Maupassant.
Le docteur Héraclius Gloss cherche la vérité philosophique et lors de ses recherches, il tombe sur un manuscrit parlant de la métempsychose, théorie reposant sur le passage de l'âme d'un être à l'autre, que ça soit un être humain ou animal. Il en vient à adopter un singe et à créer une véritable ménagerie dans sa maison. Au fil du temps, le docteur voit en chaque animal la réincarnation du philosophe Pythagore jusqu'à penser que c'est peut-être lui Pythagore.
La démence le guette jusqu'à ce qu'il rencontre plus fou que lui...
N°1824 – Janvier 2024.
Le docteur Héraclius Gloss– Guy de Maupassant – Librio.
Ce sont bien trois histoires de fou que nous conte ici Maupassant.
Ce docteur Gloss qui se pare d'un titre universitaire qu'il n'a sûrement pas s'imagine que le monde dont il recherche l'explication entre absolu et éclectisme, répond au principe de la métempsychose, passe ses journées et parfois ses nuits à lire, prétend que sa naissance remonte à l'an 184 de l'ère chrétienne, croit être la réincarnation de Pythagore lui-même ! Et ce n'est pas tout, cet « homme de Mars » venu de de la planète du même nom et qui en parle avec faconde, et cet autre dont les meubles disparaissent puis réapparaissent comme par enchantement.
En tout cas ils terminent tous dans un asile d'aliénés !
Ce sont bien trois textes, peut-être pas parmi les plus connus du répertoire de notre auteur, qui sont peut-être le fruit de son imagination débordante, peut-être la conséquence d'un atavisme familial mais plus sûrement celui des ravages de la syphilis dont il mourra à l'âge de 43 ans.
Il reste qu'à titre personnel ce n'est pas dans ce registre que je le préfère mais bien plutôt dans celui du nouvelliste, témoin de son temps.
Le docteur Héraclius Gloss– Guy de Maupassant – Librio.
Ce sont bien trois histoires de fou que nous conte ici Maupassant.
Ce docteur Gloss qui se pare d'un titre universitaire qu'il n'a sûrement pas s'imagine que le monde dont il recherche l'explication entre absolu et éclectisme, répond au principe de la métempsychose, passe ses journées et parfois ses nuits à lire, prétend que sa naissance remonte à l'an 184 de l'ère chrétienne, croit être la réincarnation de Pythagore lui-même ! Et ce n'est pas tout, cet « homme de Mars » venu de de la planète du même nom et qui en parle avec faconde, et cet autre dont les meubles disparaissent puis réapparaissent comme par enchantement.
En tout cas ils terminent tous dans un asile d'aliénés !
Ce sont bien trois textes, peut-être pas parmi les plus connus du répertoire de notre auteur, qui sont peut-être le fruit de son imagination débordante, peut-être la conséquence d'un atavisme familial mais plus sûrement celui des ravages de la syphilis dont il mourra à l'âge de 43 ans.
Il reste qu'à titre personnel ce n'est pas dans ce registre que je le préfère mais bien plutôt dans celui du nouvelliste, témoin de son temps.
Dans cette oeuvre posthume qui est la “dernière” publiée tout en étant la deuxième écrite par le jeune écrivain, on découvre un Maupassant primitif assez amusant, qui pastiche les contes philosophiques du XVIIIe en relatant les aventures d'Héraclius Gloss, un savant autodidacte persuadé d'avoir compris le sens de la vie dans un livre traitant de la métempsychose de Pythagore (la réincarnation).
L'écrivain de ce livre prétend avoir eu 17 vies, et avoir été dans ses vies antérieures Pythagore lui-même. Les multiples réincarnations dans des enveloppes humaines sont entrecoupées par des expériences de purification dans la peau d'animaux, chaque réincarnation. En toute logique, Gloss comprend qu'il doit respecter tous les animaux, car ils possèdent en eux les âmes des hommes “en purgation”. le singe étant la forme animale la plus proche de l'homme, l'ultime réincarnation du cycle de rédemption, il adopte un chimpanzée qui régnera vite en maître sur la maison du docteur.
Ayant trouvé en ce livre le sens à la vie, le Dr Gloss doit aussi trouver qui en est l'auteur visionnaire. Immanquablement, il en vient à penser que, poussé par le destin à retrouver ce livre, c'est lui-même qui l'a écrit, dans l'une de ses vies précédentes: lui, Héraclius Gloss, est la dernière vie en date du grand Pythagore... Tout cela le mène à une folie des grandeurs aux épisodes alternant entre le loufoque et le pathétique.
Outre pour son pastiche et son comique, je recommande chaudement ce gros conte en 30 parties pour les réflexions qui, à la Voltaire, jalonnent le récit et pour les éclairs de retour au réel dont la crudité ressort d'autant plus qu'ils sont rares. Je pense en particulier à la scène de la cruauté du groupe des enfants, aux descriptions de la dureté des conditions de l'hôpital psychiatrique ou aux diverses scènes de violence sur les animaux. Ces scènes annoncent derrière le ton burlesque général du conte l'acuité corrosive des descriptions réalistes corrosives que Maupassant va déployer en maître dans ses récits ultérieurs.
L'écrivain de ce livre prétend avoir eu 17 vies, et avoir été dans ses vies antérieures Pythagore lui-même. Les multiples réincarnations dans des enveloppes humaines sont entrecoupées par des expériences de purification dans la peau d'animaux, chaque réincarnation. En toute logique, Gloss comprend qu'il doit respecter tous les animaux, car ils possèdent en eux les âmes des hommes “en purgation”. le singe étant la forme animale la plus proche de l'homme, l'ultime réincarnation du cycle de rédemption, il adopte un chimpanzée qui régnera vite en maître sur la maison du docteur.
Ayant trouvé en ce livre le sens à la vie, le Dr Gloss doit aussi trouver qui en est l'auteur visionnaire. Immanquablement, il en vient à penser que, poussé par le destin à retrouver ce livre, c'est lui-même qui l'a écrit, dans l'une de ses vies précédentes: lui, Héraclius Gloss, est la dernière vie en date du grand Pythagore... Tout cela le mène à une folie des grandeurs aux épisodes alternant entre le loufoque et le pathétique.
Outre pour son pastiche et son comique, je recommande chaudement ce gros conte en 30 parties pour les réflexions qui, à la Voltaire, jalonnent le récit et pour les éclairs de retour au réel dont la crudité ressort d'autant plus qu'ils sont rares. Je pense en particulier à la scène de la cruauté du groupe des enfants, aux descriptions de la dureté des conditions de l'hôpital psychiatrique ou aux diverses scènes de violence sur les animaux. Ces scènes annoncent derrière le ton burlesque général du conte l'acuité corrosive des descriptions réalistes corrosives que Maupassant va déployer en maître dans ses récits ultérieurs.
Citations et extraits (9)
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Le savant homme qui n'avait pas toujours exclusivement cherché la vérité philosophique et qui d'ailleurs ne soupçonnait pas encore le grand mystère de la métempsychose, au lieu de ne s'occuper que des brebis, comme il l'eût fait certainement, s'il avait su ce qu'il ignorait, hélas ! se mit à causer avec celle qui les gardait. Il la prit bientôt à son service et une première faiblesse autorisa les suivantes. Ce fut lui qui devint en peu de temps le mouton de cette pastourelle, et l'on disait tout bas que si, comme celle de la Bible, cette Dalila rustique avait coupé les cheveux du pauvre homme trop confiant, elle n'avait point, pour cela, privé son front de tout ornement.
En multipliant les générations qui se sont succédé depuis le commencement de cette terre par celles qui ont pullulé sur les mondes innombrables habités comme le nôtre, on arriverait à un nombre d'âmes tellement surnaturel et impossible, le multiplicateur étant infini, que Dieu infailliblement en perdrait la tête, quelque solide qu'elle fût, et le Diable serait dans le même cas, ce qui amènerait une perturbation fâcheuse ;
Puisque, le nombre des âmes des justes étant infini, comme le nombre des âmes des méchants et comme l'espace, il faudrait un paradis infini et un enfer infini, ce qui revient à ceci : que le paradis serait partout, et l'enfer partout, c'est-à-dire nulle part.
Puisque, le nombre des âmes des justes étant infini, comme le nombre des âmes des méchants et comme l'espace, il faudrait un paradis infini et un enfer infini, ce qui revient à ceci : que le paradis serait partout, et l'enfer partout, c'est-à-dire nulle part.
Le vrai est un — et avec votre éclectisme vous n'obtiendrez jamais qu'une vérité de pièces et de morceaux. Moi aussi j'ai été éclectique, maintenant, je suis exclusif. Ce que je veux, ce n'est pas un à-peu-près de rencontre, mais la vérité absolue. Tout homme intelligent en a, je crois, le pressentiment, et le jour où il la trouvera sur sa route il s'écriera : "la voilà". Il en est de même pour la beauté ; ainsi moi, jusqu'à vingt-cinq ans je n'ai pas aimé ; j'avais aperçu bien des femmes, jolies, mais elles ne me disaient rien - pour composer l'être idéal que j'entrevoyais, il aurait fallu leur prendre quelque chose à chacune, et encore cela eût ressemblé au bouquet dont vous parliez tout à l'heure, on n'aurait pas obtenu de cette façon la beauté parfaite qui est indécomposable, comme l'or et la vérité. Un jour enfin, j'ai rencontré cette femme, j'ai compris que c'était elle et je l'ai aimée.
Quelle que soit la joie du naufragé qui, après avoir erré pendant de longs jours et de longues nuits par la mer immense, perdu sur un radeau fragile, sans mât, sans voile, sans boussole et sans espérance, aperçoit tout à coup le rivage tant désiré, cette joie n'était rien auprès de celle qui inonda le docteur Héraclius Gloss, lorsque après avoir été si longtemps ballotté par la houle des philosophies, sur le radeau des incertitudes, il entra enfin triomphant et illuminé dans le port de la métempsycose.
Puisque, le nombre des âmes des justes étant infini, comme le nombre des âmes des méchants et comme l’espace, il faudrait un paradis infini et un enfer infini, ce qui revient à ceci : que le paradis serait partout, et l’enfer partout, c’est-à-dire nulle part
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