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Louis Forestier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070382439
192 pages
Gallimard (20/04/1990)
3.84/5   197 notes
Résumé :
Les choses ne sont pas ce qu'elles semblent. Un rosier peut en cacher un autre. La première qualité de ce livre est de mystifier le lecteur : il y a du piquant dans le titre, mais il ne vient pas de l'arbuste qu'on croit. Dans cette savoureuse histoire de chasteté récompensée, le rosier est un garçon et la fleur est d'oranger. Un beau charivari auquel Mme Husson et les habitants de Gisors assistent éberlués. Le projet de la respectable dame est des plus louables : h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un bon recueil, — dans la moyenne —, pas le meilleur, pas le moins bon. J'y ai particulièrement savouré les trois nouvelles consécutives Une Vente, L'Assassin et La Martine.

La nouvelle titre explore deux directions distinctes. Tout d'abord le sujet principal, à savoir, selon l'auteur, le ridicule des « prix de vertu » (je n'ose même pas imaginer ce que Maupassant aurait pu écrire à propos des concours de Miss...) et du côté labile que peut prendre la vertu, surtout lorsqu'elle est exposée sous les projecteurs (voir à ce propos la fameuse chanson de Brassens, « 𝄞𝄆 ♬♪♫ trompettes de la renommée, vous êtes bien mal embouchées »).

Et puisque je suis dans la comparaison avec l'ami Brassens, l'autre axe majeur de cette nouvelle est la dénonciation du chauvinisme exacerbé du narrateur qui s'admire dans Gisors, modeste ville de l'Eure, comme dans la plus grande mégapole de tous les temps et qui ne peut que me faire songer à la chanson « les imbéciles heureux qui sont nés quelque part ».

Un Échec raconte la déconvenue (un bon vieux râteau des familles !) d'un dragueur auprès d'une femme mariée (petites remarques misogynes au passage, merci M. Maupassant).

Puisqu'on est dans le registre de la misogynie, l'auteur en remet une petite couche avec Enragée ? qui nous conte la nuit de noces d'une naïve persuadée d'avoir contracté la rage et qu'il fait passer pour une cruche des plus mémorables.

Le modèle est une forme de n-ième jugement du mariage comme un enfermement que rien ne justifie (l'auteur était personnellement contre cette institution et prétendait comme la chanson des Rita Mitsouko que « les histoires d'amour finissent mal en général »).

La Baronne est une sorte d'addendum à la nouvelle Yveline Samoris (recueillie après la mort de l'auteur dans le Père Milon). Il y est encore question de femmes à la vertu douteuse et intéressée.

Une Vente, est la vraie nouvelle originale du recueil et elle se situe dans la lignée de la Bête Au Maît' Belhomme ou des Tribunaux Rustiques, autres nouvelles savoureuses de l'auteur. Maupassant y emploie, comme il sait si bien le faire, le patois haut normand dans une histoire rocambolesque et franchement drôle.

L'Assassin se présente sous la forme d'une plaidoirie de procès. J'ai cru y lire en filigrane le propre jugement De Maupassant sur la société.

La Martine est probablement une des plus belles illustrations du génie littéraire De Maupassant. Il y décrit, tout en émotion, tout en délicatesse, tout en subtilité, tout en suggestion la passion d'un brave gars de la ferme, Benoist, pour une belle paysanne qui, ayant un temps fait écho à ses avances, choisira d'en épouser un autre.

Une Soirée se présente sous forme d'une petite farce sans prétention. Un soldat en permission chez sa soeur dans une ville inconnue, jouissant d'une tendance affirmée pour le goulot essaie de trouver des filles afin de prendre du bon temps et tombe nez-à-nez avec son beau-frère au beau milieu d'une réception mondaine.

La Confession explore le contraste entre un époux et sa femme. L'un militaire, vertueux, l'autre, rieuse, de moeurs faciles. Au soir d'un repas arrosé, le vertueux va fauter...

Divorce déploie, dans le registre de l'anecdote, la trame d'un notaire qui a « recruté » sa femme par petite annonce en examinant le montant de la dot apportée par l'épouse. Mais d'où provient cet argent ?...

La Revanche fait une nouvelle fois l'apologie de la relation extraconjugale au détriment de la légale.

L'Odyssée D'Une Fille raconte la suite de déboires liés au hasard qui ont conduit une fille pauvre vers les chemins de la prostitution. Ce thème sera repris et enrichi dans la nouvelle le Port (publiée dans le recueil suivant La Main Gauche).

Enfin, Une Fenêtre dévoile les dessous d'un procédé original de mise à l'épreuve d'un futur mari. Mesdames, si vous en avez les moyens...
...mais ceci n'est qu'un avis, donc, presque rien.
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Dans sa nouvelle "Le Rosier de Madame Husson", Maupassant déploie toute son ironie pour la vie de province.

A travers ce qui peut s'apparenter à une monographie littéraire de Gisors, petite ville du Vexin où le narrateur se trouve coincé quelques heures suite à un incident de chemin de fer, l'auteur se moque avec plus de tendresse que de mépris de la vie petit-bourgeoise et de la prédominance de la morale aux détriments du bon sens et de l'intelligence.

Ce n'est pas la nouvelle De Maupassant qui m'a le plus séduite, je lui préfère le registre de la peur et du surnaturel, mais je ne boude pas non plus un peu de bonhomie et de roublardise, surtout quand elles sont développées avec le talent d'un Maupassant.


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Le rosier de Madame Husson

Une drôle d'histoire! Madame Husson, une bien vertueuse femme, lance un prix de la vertu dont le but est de récompenser la rosière la plus chaste du village. Malheureusement, il n'yen a eu aucune après des enquêtes menées dans tout le village de Grisor. Par contre il y en un et c'est un homme, a la fin on se dit peu importe pourvu qu'il soit chaste. Alors c'est Isidore qui sera choisit pour bénéficier du prix de la vertu, et on l'appellera le rosier de madame Husson...or la chasteté est une vertu qui aime la discrétion, une fois dévoilée surtout publiquement, elle aura la susceptibilité de dégringoler les marches de la vertu au pire même de dépasser le sous-sol, si bien qu'on arrive à un résultat comme tel qu'à Grisor tous les ivrognes s'appellent maintenant les rosiers de madame Husson...

Surprenant quand même, Guy de Maupassant nous ramène à: pour mieux connaitre l'homme, donner lui l'argent et la femme!!!

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Le rosier de Madame Husson est une nouvelle divertissante et pleine d'humour. On y retrouve la plume soignée De Maupassant mais malgré ça, ce n'est pas pour moi son meilleur texte.

Une lecture agréable, une lecture rapide que je suis contente d'avoir découverte et qui surtout donne envie de lire d'autre récit de l'auteur.
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Maupassant... Avec cet auteur, je ne peux pas vraiment me montrer objective... car il est mon écrivain français favori du 19 ème siècle. Que ce soit pour ses nouvelles, très nombreuses, où ses quelques romans, il se montre toujours très psychologue et rédige ses textes avec une plume acérée. "Le rosier de Madame Husson" ne fait pas exception, l'histoire se révèle féroce, Maupassant est moqueur... Un texte rempli d'esprit, merveilleusement écrit. Drôle et caustique à la fois.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Là est son crime: le respect ! C'est un sentiment, messieurs, que nous ne connaissons plus guère aujourd'hui, dont le nom seul semble exister encore et dont toute la puissance a disparu. Il faut entrer dans certaines familles arriérées et modestes pour y retrouver cette tradition sévère, cette religion de la chose ou de l'homme, du sentiment ou de la croyance revêtus d'une caractère sacré, cette foi qui ne supporte ni le doute ni le sourire, ni l'effleurement d'un soupçon. On ne peut être un honnête homme, vraiment un honnête homme, dans toute la force de ce terme, que si on est un respectueux. L'homme qui respecte a les yeux fermés. Il croit. Nous autres, dont les yeux sont grands ouverts sur le monde, qui vivons ici, dans ce palais de la justice qui est l'égout de la société, où viennent échouer toutes les infamies, nous autres qui sommes les confidents de toutes les hontes, les défenseurs dévoués de toutes les gredineries humaines, les soutiens, pour ne pas dire souteneurs, de toutes les drôlesses, depuis les princes jusqu'aux rôdeurs de barrière, nous qui accueillons avec indulgence, avec complaisance, avec bienveillance souriante tous les coupables pour les défendre devant vous, nous qui, si nous aimons vraiment notre métier, mesurons notre sympathie d'avocat à la grandeur du forfait, nous ne pouvons plus avoir l'âme respectueuse. Nous voyons trop ce fleuve de corruption qui va des chefs du Pouvoir aux derniers des gueux, nous savons trop comment tout se passe, comment tout se donne, comment tout se vend. Places, fonctions, honneurs, brutalement en échange de titres et de parts dans les entreprises industrielles, ou plus simplement contre un baiser de femme.
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Il me dit : "Il me faut mille francs pour jeudi. (...) J' te vends ma femme." (...) Je lui demande : "Combien ça que tu me la vends ?" Il réfléchit ou bien il fait semblant. Quand on est bu, on n'est pas clair, et il me répond : "Je te la vends au mètre cube." Moi, ça m'étonne pas, vu que j'étais autant bu que lui, et que le mètre cube ça me connaît dans mon métier. Ça fait mille litres, ça m'allait. Seulement le prix restait à débattre. Tout dépend de la qualité. Je lui dis : "Combien ça, le mètre cube ?" Il me répond : "Deux mille francs." Je fais un saut de lapin, et puis je réfléchis qu'une femme ça doit pas mesurer plus de trois cent litres. J' dis tout de même : "C'est trop cher." Il répond : "J' peux pas à moins. J'y perdrais." Vous comprenez, on n'est pas marchand de cochons pour rien. On connaît son métier. Mais s'il est ficelle, le vendeur de lard, moi je suis fil, vu que j'en vends Ah ! ah ! ah ! Donc je lui dis : "Si elle était neuve, j' dis pas : mais a t'a servi, pas vrai, donc c'est du r'tour. J' t'en donne quinze cents francs l' mètre cube, pas un sou de plus. Ça va-t-il ?" Il répond : "Ça va. Tope là !"
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-Prévenu Cornu, vous paraissez être l'investigateur de cette infâme machination. Expliquez-vous !
-Et Cornu à son tour se leva:
-Mon président, j'étions bus.
-Le président répliqua gravement!
-Je le sais. Continuez !
J'y vas. Donc, Brument vint à mon établissement vers les neuf heures, et il se fit servir deux fils-en-dix, et il me dit! " Y en a pour toi, Cornu. " Et je m'assieds vis-à-vis, et je bois, et par politesse, j'en offre un autre. Alors il a réitéré , et moi aussi, si bien que de fil en fil, vers midi, nous étions toisés.
Alors Brument se met à pleurer: ça m'attendrit. Je lui demande ce qu'il a. Il me dit : "il me faut mille francs pour jeudi." Là dessus, je deviens froid, vous comprenez. Et il me propose à brûle tout le foin : "j'te vends ma femme".
J'étais bu et j'suis veuf. Vous comprenez, ça me remue. Je ne la connaissais point, sa femme ; mais une femme, c'est une femme, n'est-ce-pas ?..............................................................

(Une vente)
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─ (...) Croyez-vous aux idées dangereuses ?
─ Qu'entendez-vous par là ?
─ Croyez-vous que certaines idées soient aussi dangereuses pour certains esprits que le poison pour le corps ?
─ Mais, oui, peut-être.
─ Certainement. Il y a des idées qui entrent en nous, nous rongent, nous tuent, nous rendent fous, quand nous ne savons pas leur résister. C'est une sorte de phylloxera des âmes. Si nous avons le malheur de laisser une de ces pensées-là se glisser en nous, si nous ne nous apercevons pas dès le début qu'elle est une envahisseuse, une maîtresse, un tyran, qu'elle s'étend heure par heure, jour par jour, qu'elle revient sans cesse, s'installe, chasse toutes nos préoccupations ordinaires, absorbe toute notre attention et change l'optique de notre jugement, nous sommes perdus.
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Tu es donc gourmand ?
Parbleu ! Il n'y a que les imbéciles qui ne soient pas gourmands. On est gourmand comme on est artiste, comme on est instruit, comme on est poète. Le goût, mon cher, c'est un organe délicat, perfectible et respectable comme l’œil et l'oreille. Manquer de goût, c'est être privé d'une faculté exquise, de la faculté de discerner la qualité des aliments, comme on peut être privé de celle de discerner les qualités d'un livre ou d'une œuvre d'art ; c'est être privé d'un sens essentiel, d'une partie de la supériorité humaine ; c'est appartenir à une des innombrables classes d'infirmes, de disgraciés et de sots dont se compose notre race ; c'est avoir la bouche bête, en un mot, comme on a l'esprit bête. Un homme qui ne distingue pas une langouste d'un homard, un hareng, d'un maquereau ou d'un merlan, et une poire crassane d'une duchesse, est comparable à celui qui confondrait Balzac avec Eugène Sue, une symphonie de Beethoven avec une marche militaire d'un chef de musique de régiment...
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Vidéo de Guy de Maupassant
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