Une vie

Très attiré par ce qui concerne la seconde moitié du XIXème siècle et par les auteurs qui y ont sévi (Wilde, Zola, Proust, Baudelaire, Poe,...), et séduit par la série Chez Maupassant diffusée jadis sur France 2 et repassée récemment sur France 5; je me suis décidé à lire l'un des romans du Normand. Dans une autre vie, j'avais dû lire Pierre et Jean dont je ne garde aucun souvenir si ce n'est le sentiment que pour une épreuve obligée, cela ne m'avait pas trop déplu. Dans ma bibliothèque, j'ai toujours une vingtaine de classiques que Le Soir avait republié il y a une dizaine d'année. Parmi les volumes non encore dépucelés, Une Vie (1883), premier roman de notre ami Guy. Qu'en dire? Outre l'époque, dont j'ai parlé plus haut, c'est un roman ancré dans un terroir, le bocage normand, la mer, les paysans, la petite noblesse provinciale aux grands airs,... des thèmes récurrents chez Maupassant avec des moments singuliers où il n'hésite pas à faire parler les simples gens dans un sabir des plus suaves. Ce que j'aime, c'est le côté tragique de ce qu'il propose. Les différents personnages sont souvent tordus par le déroulement indifférent de la vie. Mais finalement, ce n'est pas moins la vie qui rend l'existence cruelle que les autres eux-mêmes. Ceux avec qui il faut irrémédiablement composer, jouer, mentir, singer afin de ne pas perdre le prétendu sens des choses obtenu par un bancal bricolage. La vie, ou le destin, est indifférent. Elle ne se soucie pas des gens. Elle leur propose une suite d'évènements tantôt heureux, tantôt - ou plutôt, devrai-je dire - malheureux. Évidemment, une histoire comme la vie humaine penche plutôt vers le malheur étant donné sa finalité définitivement tragique. Par contre, notre humanité est égoïste, cruelle, mesquine, ingrate et c'est finalement elle qui mine Jeanne, l'héroïne, à petit feu. En fait, "l'enfer c'est les autres" sartrien était déjà sous-entendu chez Maupassant. J'aime beaucoup. Et je ne tarderai pas à relire
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