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François Lasquin (Traducteur)Lise Dufaux (Traducteur)
EAN : 9782020530583
427 pages
Seuil (17/02/2002)
3.57/5   278 notes
Résumé :
Après les désormais mythiques Chroniques de San Francisco, les inconditionnels d'Armistead Maupin rongeaient leur frein. Que l'on se rassure, il revient avec sa patte inchangée, la griffe acérée d'un chat-tigre, égratignant gentiment le petit monde américain. Gabriel Noon, le narrateur, est un écrivain reconnu, figure de lance du milieu gay, il flirte avec la cinquantaine et la renommée. "Noon at night", sa chronique diffusée sur la National Public Radio, est suivie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Jess est parti et Gabriel s'ennuie. Pourtant le succès est là : émission radio plébiscitée et livres au sommet. Mais rien ne remplace l'absence, le silence. Gabriel s'accroche et espère que Jess va revenir mais rien n'y fait. Il doit être devenu trop âgé ou trop désespéré pour encore y croire.
Son quotidien et son intérêt vont se modifier quand un jeune lecteur, Pete, va prendre contact avec lui. Hospitalisé, Pete est atteint d'une grave maladie et a écrit un livre sur son lourd passé.
C'est un bouquin dans lequel j'ai eu beaucoup de peine à entrer, le début ne m'a guère emballé, voire presque rebuté. Mais très vite lorsque Pete entre en scène l'intérêt reprend de la vigueur. Un n'a pas de père, l'autre pas de fils, aussi Gabriel adopte téléphoniquement Pete. Mais très vite Armistead Maupin va semer le doute dans nos têtes.
C'est un livre très surprenant et très émouvant, doté d'une grande sensibilité, à cheval entre réalité et fiction. Il convient de le lire jusqu'au bout pour en apprécier toute la saveur.
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Armistead Maupin nous livre ici un livre très prenant et particulièrement troublant. le protagoniste Gabriel Noone, homosexuel et célèbre séduit chaque soir des milliers d'auditeurs. Ce qui ne l'empêche pas de souffrir lorsque son compagnon Jess, le quitte. Accablé de désespoir il va remonter la pente grâce à un adolescent de treize ans. Cet adolescent, Pete est lui brisé par le sida après avoir vécu une enfance traumatisante auprès de parents qui le violaient et abusaient de lui.

Débute alors une très belle amitié entre ces deux personnages. Une amitié qui touche facilement les lecteurs même si elle ne se passe qu'au téléphone. Grâce à ces coups de fil, ils s'entraident mutuellement. On a tous besoin d'une oreille attentive à qui se confier. Mais ici, cela va plus loin car Pete voit en Gabriel le père qu'il n'a jamais eu.

Et, alors que l'on pense que l'on va suivre une amitié et rien d'autre, Armistead Maupin débute une intrigue très intéressante où l'on finit par perdre le sens des choses : Où est la vérité et où est la fiction ? L'auteur nous met face à des questions subites et l'intrigue devient troublante… Et si tout ce que l'on croyait vrai était faux ? Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus sans finir par dévoiler trop de choses… Mais c'est un livre sublime qui touche, qui trouble, qui passionne… un livre avec des thèmes graves qui ne peut que faire passer des émotions.

En revanche, je reste sur ma fin concernant le dénouement.. J'ai l'impression qu'il faut l'interpréter à sa manière et de ce fait, je suis un peu déçue. Si quelqu'un l'a comprise, je ne suis pas contre à l'idée que l'on m'explique. .

Pour en venir aux personnages, ils sont tous très attachants. Les flash-back concernant le passé du protagoniste permettent d'en savoir plus sur lui et ils sont toujours bien placés dans le roman. On reconnaît là le bon travail de l'auteur. D'ailleurs, j'avais tenté de lire Les chroniques de San Francisco il y a plusieurs années mais je n'avais que peu accroché et, d'avoir lu ce livre du même auteur me donne envie de réessayer ces chroniques à l'occasion.

Une voix dans la nuit est un roman marquant à découvrir.
Lien : http://audreyreadings.wordpr..
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Ce livre n'a rien à voir avec le ton hilarant des Chroniques de San Francisco qui ont apporté à leur auteur une notoriété mondiale. Bien qu'il soit difficile de démêler les fils de la fiction et de la biographie, le lecteur se doute que ce titre est le plus personnel des romans d'Armistead Maupin. le narrateur-auteur parle de la difficulté à parler avec son père de son homosexualité, du désarroi causé par la rupture avec son petit ami et aussi d'un besoin de se sentir père!
Comme le narrateur, Armistead a animé des chroniques radio et c'est là le point de départ du roman puisqu'un jeune auditeur va prendre contact avec le narrateur! Les deux personnages semblent dépendants l'un de l'autre mais Armistead Maupin a choisi de laisser planer sur le personnage du jeune auditeur une part de mystère qui fait toute la force de ce livre. L'imagination peut parfois suffire à combler un manque! Une belle histoire que l'on quitte avec un pincement au coeur!
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Armistead Maupin, écrivain américain et ouvertement homosexuel, est surtout connu pour sa saga Les chroniques de San Francisco (Tales of the City en VO). En 2000, il publiait un roman atypique : Une voix dans la nuit (The Night Listener).

A San Francisco, Gabriel Noone, célèbre écrivain et animateur radio, est dans une mauvaise passe. Son compagnon de dix ans, Jess, vient de le quitter. Alors qu'il se débat dans les affres de ce chagrin d'amour, il entame une relation téléphonique un peu particulière avec un jeune garçon de treize ans. Ce dernier, qui voue un véritable culte à Gabriel, lui fait parvenir un manuscrit bouleversant. Victime de ses parents, maltraité, recueilli par une psychologue de Milwaukee, atteint du sida et en phase terminale de la maladie, Pete devient pour Gabriel une sorte de fils par procuration. Cependant, au fil de leur discussion le doute s'insinue : Pete existe-t-il vraiment ou n'est-il que le fruit de l'imagination de quelqu'un d'autre ?

Le roman est prenant et passionnant mais il prend encore plus de profondeur quand on sait que l'histoire est inspirée de celle qu'Armistead Maupin a réellement vécu lors de l'affaire "Anthony Godby Johnson". le personnage de Gabriel Noone est très fortement autobiographique, tout comme l'évolution de ses relations avec son père d'une part, et avec son ex-compagnon Jess d'autre part. Même si ce n'est pas le coeur du récit, j'ai apprécié les réflexions de Gabriel sur sa rupture avec Jess et sa façon de ne pas l'accepter.

On note également quelques allusions sympathiques aux Chroniques de San Francisco, la plus remarquable étant la présence dans l'entourage de Gabriel d'Anna, qui évoque son frère jumeau Edgar et sa mère DeDe Halcyon qui partage toujours sa vie avec D'orothea.

La relation entre Gabriel et Pete est incroyable, dans tous les sens du terme. C'est sur ce duo improbable que repose le récit qui nous permet de suivre l'évolution de leur relation et le chemin emprunté par Gabriel, de la curiosité jusqu'au doute. il est parfois difficile de croire à la véracité des événements que nous raconte Armistead Maupin et tout l'un des intérêts de ce roman est justement de faire le tri entre la réalité et la fiction, et ceci avec deux niveaux de lecture : dans l'histoire elle-même, et en tant que récit autobiographique.

J'avais été conquis par ma première lecture il y a quelques années et cette deuxième lecture ne m'a pas déçu. Entre le thriller psychologique et l'auto-biographie déguisée, c'est un livre très fort sur les relations humaines, sur le mensonge, sur le couple et sur la paternité. C'est l'un des livres qui m'a le plus marqué, l'un de ceux qui j'emmènerais avec moi sur une île déserte.
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Gabriel Noone est une célébrité, auteur à succès d'un feuilleton radiophonique et de nombreux best-sellers. Mais à son âge avancé, la vie n'est pourtant plus ce qu'elle était. Son couple se brise. Dix ans qu'il vit avec Jess, un beau mâle bien plus jeune que lui pris dans une nouvelle fougue, une seconde jeunesse qui l'éloigne de la grande maison avec un mari et un vieux chien malade dans le jardin, vers de nouvelles aventures mâtinées de cuir et de piercings. Gabriel sait qu'il ne pourra pas refaire sa vie. Alors il s'accroche à sa fin de couple comme à sa soudaine désillusion créatrice : la page reste définitivement blanche. C'est un tout jeune garçon de treize ans, Pete, qui lui sortira la tête de l'eau. Dans le manuscrit rédigé par ce jeune garçon blessé par la vie, Gabriel va découvrir des horreurs qu'il n'aurait auparavant pu imaginer. Mais il y trouve aussi toute la puissance d'un gamin désormais très malade et en mal d'amour, sain, protecteur : paternel. Plus leurs conversations deviennent fréquentes, plus les milliers de kilomètres qui les séparent prennent tout leur sens : Pete existe-t-il vraiment ? N'est-il pas une invention de son énigmatique mère adoptive ? Gabriel est-il le seul à croire et comprendre ce garçon, ou le seul à se laisser prendre au bout du compte dans un jeu de pistes pervers ?

Le nombre de questions que soulève ce roman vaut bien l'intelligence des réponses qu'il donne, suggère ou se contente parfois d'inviter à construire. Peut-on lui reprocher de ne pas donner clairement toutes les issues des nombreux ressorts de son intrigue ? de perdre en quelque sorte le lecteur sur les derniers chapitres ? Non, bien sûr. Car au-delà d'une histoire, il s'agit pour tout un chacun de trouver son chemin, de confronter ses démons et ses certitudes aux vicissitudes de son environnement. Maupin a voulu romancer sa douleur pour mieux en guérir. Il est parvenu à l'universaliser, rendant ce roman, tellement différent des « Chroniques de San Francisco », particulièrement attachant.

Toutes les amours sont ici questionnées : l'amour filial et le désamour paternel, l'amour de l'autre comme l'amour de soi, la désillusion sexuelle aussi – l'auteur a incroyablement mûri depuis les « Chroniques », assume le fait comme la souffrance qu'il engendre. Dans un San Francisco qui a perdu son faste et rangé quelques une de ses lumières, le clinquant vient d'ailleurs, alors que Maupin nous entraîne dans la vie, dans la tête, d'hommes. Ses hommes, simplement.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des moments où l'on sent qu'on va changer de vie, où l'on a presque l'impression d'entendre cliqueter la lourde mécanique du destin.
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N'est-ce pas la situation dont rêve tous les mecs : disposer à la fois d'une totale liberté et d'une sécurité absolue ?
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Frankly, I never wanted a kid. Never once believed that nature's whim had robbed me of my manly destiny. Pete and I were an accident, pure and simple, a collision of kindred spirits that had nothing to do with paternal urges, latent or otherwise. That much I can tell you for sure.
Son isn't the right word, of course.
Just the only big one enough to describe what happened.
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C'est le regard qui me frappa surtout. Il avait des yeux d'un vert pâle, luminescent, dont l'aspect irréel avait de quoi laisser bouche bée. Un peu comme ces cailloux d'une merveilleuse beauté que l'on ramasse sur une plage et dont on s'aperçoit, en y regardant d'un peu plus près, qu'ils ne sont que des tessons de bouteille longtemps roulés par les flots.
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Pour moi, Pete était l'auditeur idéal, le seul être au monde à qui je pouvais déballer sans crainte tout ce que j'avais sur le coeur. Pourquoi avais-je jeté mon dévolu sur quelqu'un de si jeune, qui vivait à l'autre bout du pays, que je n'avais guère de chance de rencontrer, et qui avait peut-être un pied dans la tombe ? Sans doute parce qu'il est plus facile de dire la vérité dans de telles conditions.
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Videos de Armistead Maupin (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Armistead Maupin
Qu'y-a-t-il de plus fort que la littérature pour raconter ce qui fait l'essence de nos vies ? Pour l'écrivain, aucune existence n'est ordinaire et tous les éclats du réel qui nous atteignent, chaque événement, toutes les émotions, forment une inestimable matière première pour l'écriture. Mais l'acte d'écrire n'est-il pas, en lui-même et au-delà des thèmes qu'il aborde, le grand sujet de la littérature ? Qu'il s'agisse de raconter la vie des autres ou la sienne, c'est la manière qu'on aura choisie pour l'écrire – le style, le ton – qui fera l'oeuvre. Choisir d'écrire pour dire n'est jamais un acte anodin. Armistead Maupin et Natasha Trethewey
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