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EAN : 9782707318572
126 pages
Editions de Minuit (02/01/2004)
3.48/5   291 notes
Résumé :
Il avait dit : ici, je n’en peux plus. Avec toi je ne peux plus. Alors après son accident, les semaines dans la chambre blanche, son retour à la maison pour la convalescence, ça a été comme une nouvelle chance pour elle, pour eux. Elle a repris confiance et elle s’est dit, je serai celle qui donnera tout, des fleurs, mon temps, tout. Pour que tout puisse recommencer.
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 291 notes
Apprendre à finir est une longue plainte d'une femme blessée, par un mari auquel, elle à tout donné, pourtant celui-ci est parti voir ailleurs comme si le temps inexorablement distendait l'amour. Et puis, un jour, un accident le ramène au bercail après un longue hospitalisation. Cette femme qui dans un monologue intérieur au bord de la folie, reprend espoir, vois dans ce signe du destin la chance peut-être de récupérer l'homme aimé, malgré ces trahisons, ces mensonges, son indifférence.
Mauvignier signe un magnifique roman sur la souffrance d'une femme bafouée, mais qui est prête coute que coute à saisir cette ultime opportunité de retrouver cet homme qui ne la mérite pas. Une plongée dans les sentiments contradictoires, ou Mauvignier avec un talent narratif remarquable, joue avec les mots mais aussi les silences, les ruptures de ton, avec des phrases d'une grandes justesse, l'émotion est là palpable , qui vous oppresse, vous touche, vous remue. Un cri intérieur déchirant, avec l'espoir de retrouver peut-être un semblant de bonheur.
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Suite à un accident presque mortel, une femme accueille son mari momentanément invalide et muet. S'en suit un long monologue intérieur qui relate la vie de couple amère que les deux ont menée. Il ne l'aime plus, en aime une autre, elle, toujours amoureuse ou obsédée par sa soumission, le sait et imagine toutes sortes de choses: des causes, des raisons à telle situation, des possibilités, des conséquences à tel événement, essaie de le garder, imagine un second départ, tente de changer le destin, mais elle se fait une idée. Cela n'arrivera pas. Remis sur pied, son mari partira. Elle le sait. Son plus jeune fils lui a dit...

Voici un roman qui procure un bonheur d'interprétation immense. Un exercice de style si bien réussi qu'il en rend vert de jalousie un lecteur-écrivain envieux. Des phrases léthargiques, longues, interminables, celles du dernier souffle, soutenues par des expressions béquilles (qui est l'invalide ?) qui font avancer le discours sans qu'il puisse aller trop loin. Il piétine, va et revient, les mots se répètent dans une syntaxe qui montre ses dessous.

L'héroïne, la narratrice, a appris à finir et Laurent Mauvignier apprend à finir ses phrases. Ce livre est sublime.
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Parler pour ne rien dire aurait été de loin un meilleur titre que le « Apprendre à finir » de Laurent Mauvignier , mais bien entendu l'auteur a voulu nous montrer la subtilité de son écriture, son intelligence, ainsi que le côté éducatif de son petit livre prétentieux.

Qui se résume, si l'on cherche à travers les mots, les mots qui n'en finissent pas de ne rien dire, à l'amour d'une femme pour un homme qui ne l'aime plus.
Il faudrait bien qu'elle apprenne, qu'elle en finisse, voulez vous bien finir d'aimer, chère madame?, parce que, pendant ce temps, vous nous saoulez avec votre monologue.
Et qu'on en finisse ave cette logorrhée inutile.
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Dans un long monologue, une femme raconte : son mari s'apprêtait à la quitter lorsqu'un accident de voiture l'envoie à l'hôpital, paralysé.
Après les multiples scènes qui avaient entaché leur couple, elle se reprend à espérer.
Elle dévide son histoire dans de longues phrases (Il aime ça Laurent Mauvignier)
Et le fil se déroule, de phrase en phrase, de page en page.
Une longue mélopée.
La foi en un nouveau départ alterne avec l'abattement, le désespoir.
On retrouve le style si particulier de l'auteur.
L'émotion se dégage des paroles de la femme.
Se sortira-t-elle du piège dans lequel elle est enfermée ?
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N°1730 – Avril 2023

Apprendre à finirLaurent Mauvignier – Les éditions de Minuit.

La voix de ce monologue c'est celle d'une femme blessée dont le mari, après un accident de voiture, est paralysé et revient chez lui après une hospitalisation. C'est un couple déjà vieux, la fille aînée est mariée et deux adolescents sont encore au foyer. Elle lui a fait de la place dans leur petite maison, s'occupe de lui avec une attention de tous les instants, avec dévouement et amour et se consacre principalement à lui. Elle sait qu'il remarchera mais qu'il faudra du temps, elle accepte cela avec abnégation mais cette perspective lui permet de faire des projets de voyages avec lui, accepte d'aller faire des ménages pour rendre cela possible, l'immobilisation de son mari compromettant l'équilibre financier du ménage. C'est un peu comme si elle récupérait cet homme, certes diminué, mais qui revenait au foyer, comme si elle cherchait à oublier ce qu'avait été leur vie d'avant l'accident, faite d'invectives, d'insultes, d'hostilités et même de coups de sa part à elle et dont leurs enfants meurtris, désemparés et dégoûtés de leurs parents, avaient été les témoins, comme si cette tranche de vie n'avait jamais existé, comme si cette ambiance délétère était imaginaire, comme si cet homme au passé un peu secret, fait de souffrances dues à la guerre, de doutes et de chômage n'était pas allé chercher dans d'autres bras un bonheur qu'il savait impossible chez lui, comme si elle n'avait jamais été jalouse et agressive. Elle était trompée, le savait et l'acceptait, impuissante à s'opposer à cet adultère.
Maintenant, pour elle c'est une véritable renaissance, avec une volonté de chaque instant de lui témoigner son amour par de petits gestes dévoués du quotidien et, après avoir été désespérée, agressive même, elle revit de l'avoir retrouvé et ce d'autant plus qu'il est coincé chez lui. Elle veut donc lui faire oublier cette maîtresse, cherchant intimement les raisons de cet abandon, en éprouvant même de la culpabilité, se présentant comme une épouse attentive, patiente, absolutoire, tentant d'apprendre à finir cette histoire d'amour de contrebande pour en recommencer une autre avec lui et effacer cette passade, de se poser en garante de la famille. Pourtant tout avait bien commencé entre eux, mais dégénéra très vite, imperceptiblement, sous les coups du quotidien. Elle se présente comme une femme courageuse, patiente, honnête, pleine de sollicitudes face aux erreurs passées de ce mari qui grâce à elle aujourd'hui revit. C'est un peu comme si elle choisissait d'oublier ses rancoeurs, sa soif de vengeance, l' éventualité  d'une reprise de cette relation adultère, pour un retour à une vie de famille apaisée, pour que les choses rentrent dans l'ordre, reviennent à une place qu'elles n'auraient jamais dû quitter et peut-être un nouvel amour avec lui.
Lui n'a rien de contrit, de repentant, au contraire, il est bizarrement silencieux comme s'il opposait à ses bons soins une attitude bizarrement indifférente voire négative. C'est à peine s'il prend la parole, se félicite de ses progrès, se réapproprie son entourage, son quartier. Il n'est pas douteux qu'il a de la chance d'être ainsi cocooné, d'être chez lui, avec sa femme aux petits soins. Il vit peut-être mal, comme un reproche , une honte ou une vengeance intime cette sollicitude face à son adultère passé.
Son attitude à elle est peut-être inspirée par l'amour mais j‘y vois une forme d'égoïsme, une manière de se protéger elle-même mais aussi peut-être une opportunité, une dernière chance qu'il ne faut pas laisser passer pour une meilleure qualité de vie commune. Elle envisage même de lui pardonner, d'oublier son orgueil et sa résignation passée et de lutter dans les plus petits gestes du quotidien dans ce seul but et invite même un de ses fils à adopter son attitude. Toute cette posture est évidemment méritoire et porteuse d'avenir pour eux mais j'avoue aussi que je partage ses doutes pour l'avenir, inopportunité des voyages qui les eût réunit, la menace de la reprise de cette relation extraconjugale parce que, malgré tous ses efforts pour paraître plus jeune et plus désirable, l'ombre de l'autre femme qui l'obsède.
Le livre refermé, ce roman me laisse pourtant quelque peu perplexe par les sujets qu' il soulève, l'amour entre les êtres qui est fragile, le pardon qui est malgré tout difficile, l'oubli, les compromis voire les compromissions, les mensonges qu'on se fait à soi-même pour enjoliver le présent, la honte d'avoir été trompé et aussi de s'être tromper soi-même, d'avoir vu sa confiance trahie et son impuissance à réagir, de connaître les regrets et les remords, les doutes qui empoisonnent le présent et hypothèquent l'avenir, l'hypocrisie qui force à ne rien voir ou à tout supporter, le sentiment d'injustice de voir comment a été récompensé chaque moment d'abnégation passée, la certitude qu'on est plus rien pour celui qu'on a choisi et sa volonté de tourner la page, de passer à autre chose, l'évidence d'être partagé entre la crainte de son départ définitif et la volonté qu'il parte pour que les choses soient enfin claires, que tout ce qu'on avait imaginé s'effondre, la certitude que leur passé destructeur sera toujours le plus fort.

J'apprécie cet auteur pour son style à la fois simple, dénué d'artifices littéraires, parfois brusque, plein d ‘émotions mais aussi pour les thèmes humains qu'il a choisis et qu'il traite à la fois avec humanité et humilité. C'est toujours pour moi un bon moment de lecture mais aussi de réflexion.


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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi tu ne dis pas : je sais, je sais bien que nous deux c'est perdu. C'est si dure que ça, dire ça, quand on est un homme ? Mais moi, est-ce que je pourrais te dire ça à toi ? Avec mes mots qui ne te touchent jamais,dis, puisque de moi rien ne te touche, maintenant, ,ni mes paroles, ni mes mains...
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Mais tout cela c'était fini. J'aurais voulu lui dire, à Philippe, que maintenant il ne fallait pas rester sur tout ça si on voulait reprendre une chance, notre dernière chance à nous, d'être ensemble, comme avant tout ça. Il faudrait bien pourtant qu'un jour on oublie il faudrait bien que lui aussi oublie, que lui aussi pardonne. Que moi je ne voulais pas qu'on ai supporté tout ça pour rien, non, qu'il fallait savoir se taire, savoir oublier, savoir ranger l'orgueil, savoir aimer plus que les autres parce qu'on peut des fois faire plus et mieux que de se résigner, qu'on peut plus, qu'i faut plus, et non pas avouer les défaites, non pas les faire gagner sur soi, ne pas s'écraser , et c'est encore lutter que de mettre des fleurs dans un vase, lutter que de sourire, que de se coiffer, lutter de faire la vaisselle, le linge, lutter et j'aurais voulu qu'il comprenne, Philippe, que moi je me disais que j'avais tout attendu de son père, que j'avais tout cru en lui.
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Maintenant, aucune importance. Rien n'a d'importance après, quand on sait ce qu'on a refusé tout le temps, qu'on se dit que, même son corps à côté de nous, on était seul toujours, parce quand on est seul on est tout seul, même avec celui qu'on voulait garder, si ce n'est que son corps, si ce n'est qu'un regard vide et puis puis toute sa vie, toute sa tête qui sont tournées là où jamais il n'y aura de place pour nous. Il n'y a rien aucun visage, aucun regard pour nous sauver de ça. Et au contraire, je me disais, il faut en finir vite et plonger pour en finir, vite, pour aller au bout une fois et ne plus se lasser d'attendre des autres que ça change. Rien ne change. Tout est déjà là. Rien, il n'y à rien à attendre ce jour qui vous délivrera de l'illusion des autres, c'est tout.
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Qu'elles pourrissent, jaunes, que l'eau aussi devienne boue, jaune et puante et presque évaporée dans le vase, je verrais la boue que ça ferait contre le verre, avec l'odeur des tiges qui se déchireraient en fibres jaunes, marrons, et les fleurs, les pétales, les couleurs mortes, pourries, rabougries comme des peaux qui n'auraient plus qu'à s'écraser sur le sol pour être piétinées, rongées, et tomber en poudre sous les talons des autres, des autres seulement parce que toi, toi tu ne viendrais plus, plus jamais, tu m'aurais oublié et tu aurais compris, tu aurais renoncé, tu ne viendrais plus parce qu'enfin tu saurais que je n'aime pas tes fleurs ni ton manteau, ni ton sourire pour t'excuser de tout, de remettre l'eau, tes précautions, toi, si lente à poser la vase et l'eau sur la table, les gouttes, si prompte à vouloir tout bien faire, tes manières de bonne femme quand je n'ai jamais voulu que tu sois ça, une de ces bonnes femmes, tu sais ce que c'est, dis, une bonne femme, tu comprends, avec tes mascaras pour venir me voir, tes rouges achetés pour venir me voir ici, comme si tu sortais en ville, tes rouges et tes chagrins trop mûrs, tes besoins de me plaire pour seulement consoler ton petit chagrin de rien.
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" Un peu comme les nuits où je savais qu'il se réveillerait une heure trop tôt, une heure avant que le réveil ne sonne. Je me souviens de ces heures à regarder dans la nuit, comment je regardais ses yeux ouverts sans qu'il me voie, lui, dans la nuit, croyant que moi je dormais et alors je le regardais dans son silence , éveillé, les yeux clignaient, je voyais les reflets - et c'était comme de lui voler des regards qu'il donnait aux choses auxquelles il pensait. Comme j'aurais voulu lui demander, toujours, en surprenant dans son regard la sincérité d'une pensée tournée vers elle-même, de quoi elle était faite, de quels souvenirs, de quelles attentes, j'aurais dit : dis-moi, dis-moi où tu es...

Et je ne pouvais rien faire. Rien pour que ça change. juste espérer. juste tout donner, me jeter là-dedans, dans cette idée de tout donner et de se dire : je finirai par oublier et peut-être qu'un jour je penserai comme les autres, que ce ne sont pas des histoires qu'on raconte aux autres, ce ne sont que des histoires toutes bêtes, des histoires d'amour, c'est tout. Et des gens qui partent, de toute façon, tout le monde connaît ça. Le monde est fait de gens qui partent..."
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Videos de Laurent Mauvignier (52) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Mauvignier
Place au théâtre dans le débat, nos critiques passent en revue la réinterprétation de "L'opéra de quat'sous" par Thomas Ostermeier et la première mise en scène de Laurent Mauvignier, d'après son texte "Proches".
#théâtre #critique #culture ________________ Livres, films, jeux vidéo, spectacles : nos critiques passent au crible les dernières sorties culturelles par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrosjQHaDUfeIvpobt1n0rGe&si=ReFxnhThn6_inAcG une émission à podcaster aussi par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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