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EAN : 9782847204025
256 pages
Gaïa (05/03/2014)
3.54/5   284 notes
Résumé :
Sur une île du sud de la Suède au Xe siècle, un homme vit seul à la ferme avec ses deux fils. Le chemin de ceux-ci est tout tracé : naviguer au loin, pour guerroyer au-delà des mers à l'Ouest, ou pour faire commerce sur les voies fluviales de l'Est.
De l'autre côté de la Baltique, à Kiev, vivent un marchand de soie et sa famille. Radoslav rêve de devenir soldat, sa sœur Milka est une jeune fille raffinée qui joue avec ses deux esclaves : Petite Marmite et Poi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
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sur 284 notes
C'est la participation à un voyage formidable et lointain que nous offre Katarina Mazetti dans ce roman historique, une incursion totale dans l'univers viking de la fin du Xème siècle sur les côtes de la Baltique.

Un récit plein de vie.
Nous partageons le quotidien de ces hommes du Nord (et de leurs femmes) au fil des saisons, ryrhmées par les rendez-vous que sont les équinoxes et les solstices, les événénements familiaux et les aléas historiques, grâce aux figures emblématiques de deux familles dont les destins se croiseront, se rencontreront et fusionneront.
Ainsi de la ferme de Möchelö ou du chantier naval, dans la région de Blecinga (au Sud de la Suède) où règne Säbjörn « Lèvre fendue » sur sa famille ( deux fils, Svarte et Kare et sa belle soeur Arnlög, prophétesse) et ses ouailles (de nombreux esclaves) à la riche maison raffinée et précieuse de Kiev où Chernek, marchand d'esclaves et de soieries, gâte et chéri ses enfants ( Radislov et la jeune Milka) il y a un fossé! Mais les aventures personnelles de chacun permettront de le franchir pour rapprocher le monde Viking et Slave au sein de la communauté de Möchelö.

Nous voilà portés par les knorrs, le long des voies maritimes et fluviales (surtout sur le Dniepr) pour faire du négoce, échanger les diverses marchandises; participer aux rituels de croyances ancestrales et initier à l'art de la divination; ripailler quand les jours heureux arrivent ou grelotter les mauvais jours …

Un récit placé aussi sous le signe de la malédiction, des disparitions et de l'amour, entre les deux : vengeance et acceptation.

Bref une lecture savoureuse avec presque le regret de ne pas voir grandir les deux aînés (Joar et Yrsa) fruits de ce métissage à l'aube où les robes noires vont triompher dans cette région.

Pour me consoler, peut être que je suivrai les conseils de Katarina Mazetti, plonger dans l'une des inombrables autres sagas existantes...
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Je ressors agréablement surprise par cette lecture.

Je connaissais Katarina Mazetti uniquement de nom, grâce au fameux roman le mec de la tombe d'à côté. Si ce dernier ne m'a jamais intéressée plus que ça, le viking qui voulait épouser la fille de soie m'avait interpellée lors de sa première parution en grand format. L'autre jour je suis tombée sur le format poche, et après avoir longuement hésité, je suis repartie avec.

C'est avec un grand étonnement que j'ai été happée par cette histoire. Je m'intéresse depuis longtemps aux vikings et à leur mythologie et cette épopée historique dans la Scandinavie du Xème siècle m'a vraiment captivée. Il est étrange que sensible comme je suis, je m'intéresse à un peuple avec des manières aussi brutales, mais c'est avant tout pour leur mythologie que je me passionne. Effectivement, les vikings vénéraient de nombreuses divinités et tout ça fait partie intégrante de leur mode de vie. Lire un roman historique sur leurs coutumes, c'est aussi une manière pour moi d'en apprendre davantage sur leur spiritualité et sur les différents rituels de vénération. Je me focalise peut-être un peu trop sur leur cosmogonie et j'en oublie souvent qu'ils étaient des individus aux conditions d'existence âpres et aux moeurs rudes et barbares. Mais outre cet aspect assez désagréable, c'est un peuple qui me fascine toujours autant. La faute en est à l'influence héroïc-fantasy des films, jeux et autres sources d'inspiration.
Comme le démontre si bien l'auteure dans son histoire, c'est avant tout un peuple de marins, ils ont des connaissances immenses sur tout ce qui à trait à la navigation. Mais, pas seulement. Si certains étaient avides de conquête et de pouvoir, certains étaient plus versés dans l'agriculture et devenaient d'habiles fermiers, d'autres encore, étaient d'imminents négociants et vendeurs. Certains encore, combinaient toutes ces aptitudes. S'il y a quelque chose que j'ai en revanche trop tendance à oublier, c'est qu'ils avaient de nombreux esclaves. Et si dans cette histoire Sabjörn – le personnage central- est plutôt indolent avec les siens, on imagine assez bien les conditions horribles de ces individus rabaissés au rang de butin de guerre ou de rapt. L'auteure rend d'ailleurs bien compte de cet aspect là à plusieurs reprise dans le roman. Âmes sensibles, s'abstenir donc.

Au départ, la difficulté est de s'habituer aux divers noms que ce soit de personnages ou de lieux. Heureusement, ce sont toujours plus ou moins les mêmes figures qui reviennent au fil du texte, et on s'habitue très vite à ces patronymes peu communs. de même, la carte en début d'ouvrage est une aide précieuse pour nous situer dans cet espace totalement confus, et j'y revenais même souvent au cours de ma lecture.
Si vous n'êtes pas familiers avec les dieux scandinaves, il vous faudra peut-être faire quelques recherches pour comprendre les attributs des divinités citées dans le livre.
D'une manière générale, l'auteure reconstitue de manière précise les coutumes scandinaves du Xème siècle. Il apparaît clairement qu'elle a fait des recherches poussées et s'est longuement documentée sur la question pour nous offrir un récit le plus proche possible de la véracité historique. Elle a réussi à rendre crédible son intrigue tout en nuançant son propos et en romançant la globalité du récit. Elle nous propose des portraits très différents, certains auxquels on s'attache plus volontiers qu'à d'autres, car on les a découverts enfants et on a suivi toute leur évolution jusqu'à l'âge adulte. Elle attise notre curiosité en entourant certains personnages d'une aura mystérieuse et n'hésite pas à en faire disparaître ponctuellement certains pour mener à bien une mission. D'ailleurs le début même du livre s'ouvre sur une disparition, et pas n'importe laquelle. Cette mésaventure va peser lourdement sur la famille et ce jusqu'à la fin du récit.

L'atmosphère et les décors sont si palpables, et les coutumes de la communauté viking sont tellement détaillées que l'on a aucun mal à imaginer nos protagonistes évoluer dans cette réalité tangible. L'auteure dresse toute une série de portraits et nous présente des individus au caractère et tempérament variés. Cela va du père de famille jamais remis de sa perte, aux deux frères en perpétuel conflit, en passant par la tante prophétesse jusqu'à la princesse byzantine et à ses deux esclaves douées pour la divination. Mais dans tout ce florilège de personnalités, l'on remarque aisément que les femmes sont influentes, et essentielles à l'équilibre du village. Fait que ne manque pas de préciser Katarina Mazetti dans sa postface qui indique qu'avant la christianisation, les femmes avaient un rang social plus élevé. Pas de shieldmaiden ici, mais des femmes pour le moins fortes et affirmées, qui sont le coeur même du récit.
Dans leurs soif de richesse et de pouvoirs, dans leur avidité à parcourir les mers et à découvrir de nouveaux horizons et malgré la rudesse de leur tempérament, les vikings peuvent aussi faire preuve de tendresse et d'amour. Les sentiments qui enflamment nos personnages tout au long du récit en sont la preuve. Amour, haine, vengeance, trahison, amour maternel, fraternel, ou paternel, ce sont des personnages animés et déterminés. Katarina Mazetti prend deux familles déchirées par le coup du sort, les fait se rencontrer et se lier en une seule et même grande famille. C'est beau et émouvant. Puis, j'ai adoré l'ambivalence entre la réalité palpable et rurale et l'aspect mystique et prophétique du roman.

A ma grande surprise, je suis conquise par ce livre. Cette saga familiale au coeur de la Suède du Xème siècle m'a énormément plu, et je ne manquerais pas de recommander ce livre à mon entourage.
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Katarina Mazetti est plutôt connu pour ses romans drôles et légers comme le mec de la tombe d'à côté ou Les larmes de Tarzan mais j'étais curieuse de la découvrir dans un roman historique. Les critiques que j'avais pu lire étaient soit très bonnes soit très mauvaises et je voulais me faire mon propre avis. Ayant terminé ma lecture, je peux vous dire que je suis mitigée.

L'auteur nous entraîne au Xe siècle et l'on apprend énormément sur les vikings qui peuplaient la scandinave. On découvre une autre civilisation, avec des coutumes a part, une religion différente faite de plusieurs divinités, bref c'est un régal sur ce point de vue.
"- Pourquoi vos dieux doivent ils forcément être tous les mêmes ? Ai je dit. Chez nous, nous avons beaucoup de dieux qui nous aident de différentes manières dans la vie ! Personne ne s'en tient à un dieu en particulier, ni à tous, mais nous ne nous battons pas pour savoir lequel est le meilleur!"

Par contre, j'ai moins aimé les personnages et l'intrigue autour d'eux. Je n'ai pas réussi à m'attacher a aucun d'entre eux et a vraiment rentré dans le récit.

Malgré tout je suis contente de cette lecture qui m'a fait découvrir un peuple et un peu de l'histoire Scandinave.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Une saga scandinave écrite par Katarina Mazetti, une auteure suédoise contemporaine, qui nous offre un récit alliant le charme de ces récits de l'Islande médiévale et le confort d'une écriture contemporaine. Sans être un livre d'Histoire à proprement parler, les conditions de vie de l'époque sont bien restituées et on en apprend malgré tout beaucoup sur l'époque des Vikings, la condition féminine meilleure qu'elle ne sera sous la chrétienté, des moeurs qui s'apparentent davantage à notre vie moderne qu'à d'autres périodes historiques même plus récentes.

On se laisse séduire par cette famille de constructeurs de bateau, Säbjörn et ses fils, ces histoires d'amour contrariées, ces belles esclaves exotiques venues d'Afrique et d'Asie, Milka, la fille de Kiev, ces paysages nordiques sauvages, ces sangs mêlés symboles d'amour éternel, d'amitiés mais aussi du mélange des cultures qui s'enrichissent mutuellement. Un très beau roman plein de poésie qui nous ramène une dizaine de siècle en arrière, au temps des Vikings, des marchands de soie et d'esclaves, une vraie épopée qui nous parle de voyages, de guerre, d'exil mais aussi d'amour, de disparitions et de retrouvailles, de naissances et de morts, de haines et d'espoir, de justice, d'humanité. Et qui nous rappelle que sous des dehors parfois un peu barbares nos ancêtres étaient aussi des poètes...
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Katarina Mazetti sort ici de son habituel registre créatif. Elle nous entraine avec elle au Xème siècle au Sud de la Suède et nous fait partager le quotidien de ces normands, un quotidien de marins et de commerçants, un quotidien où les hommes partaient au loin. Les routes fluviales de la Baltique ne leur étaient pas inconnues et la ville de Kiev non plus.
Un récit où se mêlent histoire, légendes, croyances, un récit qui se lit aisément, une fois assimilés les noms des protagonistes .
Si j'ai appris beaucoup je reste néanmoins sceptique. Un contexte historique mieux défini m'aurait d'avantage convenu que cette romance au pays des Vikings .
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critiques presse (2)
Liberation
27 août 2014
Katarina Mazetti, plutôt spécialiste de la comédie légère et grinçante - le Mec de la tombe d’à côté (1999) -, s’est attaquée à une histoire viking. [...] La destinée des deux familles, c’était fatal, va faire un nœud dans lequel on se laisse prendre.
Lire la critique sur le site : Liberation
Actualitte
04 avril 2014
Voilà de quoi surprendre le lecteur. Katarina Mazetti met de côté sa fantaisie, son humour léger, parfois grinçant, échappe à la comédie dans ce nouveau roman sans pour autant perdre son talent de conteuse. Bien au contraire !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Pendant le semestre d'été, Säbjörn passait de longues périodes sur les îles tout au bout de l'archipel, Inlängan et Utlängan, juste à l'endroit où la route maritime venant de l'ouest changeait de cap et bifurquait vers le nord en direction de la ville de Birka et plus loin encore. Là, avec ses hommes, il avait entreposé le meilleur bois pour construire les embarcations légères et rapides à faible tirant d'eau qui étaient sa spécialité, des knörrs larges pour des expéditions commerciales et de petites barques pour toutes sortes d'usages. Ils disposaient d'une forge pour fabriquer des chaînes et des rivets, et ils avaient aménagé de solides jetées en pierre entre lesquelles les bateaux achevés pouvaient être amarrés. Des voyageurs du nord comme du sud venaient chez Säbjörn et ses hommes pour faire remettre en état leurs navires, réparer des mâts brisés ou des voiles déchirées et aveugler des voies d'eau. Säbjörn construisait uniquement des bateaux de taille modeste, pas les navires de guerre capables de naviguer en haute mer avec un important équipage de rameurs armés, bien qu'on lui eût souvent offert de l'or et de l'argent pour le faire. La guerre ne l'intéressait pas, il était un homme de paix, même si on avait du mal à le croire quand les crins de ses sourcils se mettaient à trembler et que les narines de son nez rougi se dilataient. Dans ces moments, l'explosion de colère n'était pas loin et ses hommes et ses esclaves savaient se mettre à l'abri lorsque bols et plats, outils et louchées de gruau volaient, lancés avec une grande précision sur la personne qui avait éveillé sa rage. On l'entendait souvent pester contre ses gens, et celui qui énervait sciemment Säbjörn le constructeur de bateaux devait se tenir prêt à quitter précipitamment la maison, alors qu'une hache au manche vibrant et résonnant se plantait dans le chambranle de la porte derrière lui.
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Pendant qu'elles tissaient, Arnlög leur chantait des incantations magiques et contait les épopées de ses dieux. Avec le temps, elles comprenaient assez bien ses paroles, mais elles eurent vite la tête qui tournait à entendre les noms de toutes ces divinités, et elles n'arrivèrent pas à comprendre qui était l'époux de qui. Cela ne semblait d'ailleurs pas avoir grande importance, ils avaient tous des amants et des maîtresses. Et parfois Arnlög oubliait ce qu'elle avait déjà conté et refaisait le même récit quoique d'une toute autre manière. Mais elle était une conteuse extraordinaire ! Poisson d'Or et Petite Marmite écoutaient, bouche bée, et oubliaient parfois leur terrible nostalgie des jardins de roses et des palmiers, du vin et des coussins de soie du sud.
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"Pourtant ils disaient tous d'une seule voix qu'ils avaient les mêmes dieux, un qui s'appelle Jésus et qui sait marcher sur l'eau, et sa mère qui s'appelle Marie, et puis il y a un oiseau sacré aussi. Le plus éminent de tous est quelqu'un qu'ils appellent simplement le Seigneur - comme s'il n'y en avait qu'un! Je suppose qu'il se situe au-dessus d'eux, un peu comme Odin chez nous. (...)
Et quand les prêtres de Brême ont compris que les prêtres d'Orient voulaient construire une église à Vång, ils sont devenus fous furieux parce qu'ils avaient pensé faire la même chose! Un soir ils ont commencé à se battre, des prêtres de l'Eglise romaine contre des prêtres d'Orient, et comme ils ne portaient pas d'armes, ils se tapaient et se cognaient dessus avec ces croix qu'ils utilisent pendant leur culte. J'ai essayé de les séparer, mais ils m'ont lancé des injures dans leurs étranges langues. "Pourquoi vos dieux doivent-ils forcément être tous les mêmes? ai-je dit. Chez nous, nous avons beaucoup de dieux qui nous aident de différentes manières dans la vie! (...)
Les prêtres ont été très indignés et pour une fois ils étaient d'accord. "Il n'y a qu'UN dieu!" ont-ils hurlé. Complètement fous! (...)
En tout cas j'espère que ni les uns ni les autres n'auront trop d'adeptes ici dans les Blecinga! termina-t-il. Que va-t-il advenir de nous, pauvres constructeurs de bateaux, si les gens se mettent à marcher sur l'eau?"
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-Comment ça, qui règne?
-Votre... votre prince? Votre khan? Votre roi, empereur, chef?"
Kåre réfléchit un instant.
"Je comprends ta question maintenant, dit-il. Je sais que dans le pays des Francs et dans les pays de l'Ouest, il y a des rois et des princes. Et à Kiev vous aviez ton cher Sviatoslav dont tu as tant parlé. Ils ont beaucoup de pouvoir et de grandes armées, ils règnent sur d'immenses territoires et ils lèvent des impôts. Ils appellent les hommes sous les armes et partent avec eux au combat, pour leur honneur ou pour défendre leur pays. Mais un roi, qu'est-ce réellement? Quelqu'un qui exige de toi de l'or et de l'argent et en contrepartie promet de te défendre contre les ennemis? Des ennemis, qui le sont peut-être devenus parce qu'il a essayé de soumettre leur pays? A quoi nous servirait un tel roi?"
Radoslav le fixa, stupéfait.
"Mais un pays doit bien avoir un prince, autrement c'est le chaos qui règne! s'écria-t-il. Autrement, nous serions comme les animaux dans la forêt qui s'entretuent sans loi ni justice!
-La loi et la justice, on les a! dit Kåre. On se rassemble pour des things plus ou moins importants, tu vas assister à l'un d'eux aujourd'hui! Avec l'aide des anciens qui connaissent les lois, nous y tranchons toutes sortes de litiges qui nous touchent. Nous réglons nos conflits et parfois nous punissons des scélérats et infligeons des amendes. Ne va donc pas croire que tu es libre de commettre n'importe quel méfait, mon ami, simplement parce que nous n'avons pas de khan ou de roi! Je ne pense pas que le souverain d'un grand royaume prêterait attention à nos petits différends, à savoir où la clôture doit courir, qui a volé le poisson dans mes filets ou a violé ma sœur, les grands souverains ne se soucient pas de ces choses-là, alors à quoi nous servirait-il? Il ne pourrait pas non plus nous défendre, car personne à part nous-mêmes ne maîtrise tous ces littoraux et ces îles, et même l'ennemi n'arrive pas à passer dans nos sombres forêts. Ainsi, nous n'avons pas à payer d'impôts à qui que ce soit. Et pourquoi devrions-nous aider un seigneur éloigné à conquérir davantage de terres et de pouvoir? Nous en avons assez avec nos propres affaires!
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Milka sentit la nostalgie de son pays natal s'apaiser peu à peu, au fur et à mesure que le magnifique printemps de Blecinga éveillait le paysage. Le coucou chantait et le rossignol lançait ses trilles au crépuscule entre des chênes et des tilleuls bourgeonnants. Pour Milka, qui avait vécu presque toute sa vie derrière les grilles sculptées des fenêtre de la maison de de Chernek, le Blecinga devint un pays enchanté où elle était entourée d'êtres dont elle n'avait jamais pu imaginer l'existence. De temps à autre, elle percevait un bruissement dans les fourrés du bois et voyait les miroirs blancs des chevreuils rebondir dans l'obscurité, ou alors elle entendait les sanglers grogner et farfouiller le sol à la recherche de glands. Dans la mer scintillante, des phoques se doraient sur des récifs que la glace avait désertés. De petites vagues venaient lécher les dalles lisses et roussâtres quand les femmes descendaient sur la grève pour laver les habits d'hiver et les étaler ensuite à sécher au soleil. Milka aimait alors ôter son foulard et laisser le vent salé chargé d'odeurs de varech jouer avec ses cheveux. Dans cette nouvelle vie, elle n'était jamais transportée en chaise à porteurs, mais d'un autre côté elle n'était pas non plus obligée de demander l'autorisation chaque fois qu'elle voulait faire un pas. Ses mains étaient devenues calleuses et gercées, mais elles ne restaient jamais oisi ves sur ses genoux à se contenter d'être belles.
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Libraire au Rayon BD, Adeline vous embarque et vous propose 3 conseils BD pour les enfants. Prenez garde : vous n'y résisterez pas !
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Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairiedialogues FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues TWITTER : https://twitter.com/Dialogues
À bientôt !
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