Le caveau de famille

Ils m'agacent, mais ils m'agacent d'une force! Ces personnages, j'ai envie de les secouer mais d'une force, de leur dire "mais décidez vous, faites un effort, pourquoi vous vous enfermez là dedans?". Et pourtant, l'auteur réussit à me faire changer d'avis régulièrement. Au début c'est Désirée, cette citadine qui ne fait aucun effort, ne comprends vraiment rien de rien. Et puis petit à petit, on glisse vers Benny, cet homme bloqué sur ces vieux principes où la femme fait tout parce que lui, il travaille voyons.
C'est un très joli dessin de milliers de famille. On pourrait se dire que c'est en Suède, vous savez, la Suède du congé parental à rallonge, de l'égalité homme femme, de la non violence et j'en passe. Mais en fait, en Suède comme ailleurs, il reste des petits îlots de "famille" où rien ne se passe comme il le faudrait. Et cette façon d'entrer dans ce foyer, c'est un peu nous tous. Et l'auteur réussit tellement bien à nous faire ressentir quelque chose pour ces personnages que rien que ça est un exploit. On ne parle pas de personnages dont on tombe amoureux parce qu'ils sont trop parfaits, non, on parle de personnages qui nous agacent, qui nous transportent, qui nous convainc, qui nous font même ressentir de la pitié parfois. La dernière fois que j'ai eu tout ces ressentis, c'est en lisant la série d'Elena Ferrante (l'amie prodigieuse etc.). Qu'est ce qu'elles ont pu m'agacer ces filles! Mais j'ai enchaîné les tomes quand même. Là c'est pareil, j'en ressort énervée, mais pas déçue du tout par le livre...
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