AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de isabellelemest


Histoire d'exils, de guerres et de déracinements, "La mer, le matin" raconte cette Méditerranée, un monde d'eau qui joint et sépare deux pays et deux continents, l'Italie et la Lybie, dont L Histoire a jeté des émigrants sur les rivages opposés.
La famille d'Angelina a fait partie des colons italiens venus en Afrique dès 1911, mais surtout à l'époque de l'"empire" mussolinien, pour conquérir, défricher, prendre racine dans cette nouvelle terre. Ces nouveaux venus font souche, s'adaptent aux usages arabes, ce pays devient le leur. Mais avec la prise du pouvoir par Kadhafi au début des années 70, ils sont expulsés, chassés de leur patrie et Angelina doit dire adieu à sa vie à Tripoli et à son amitié amoureuse avec Ali...
Par un fatal retour de l'Histoire, le Printemps arabe de 2011 jette encore plus d'émigrants libyens sur des embarcations de fortune avec pour terre promise l'Italie, ainsi Jamila et son jeune fils Farid, privés d'un mari et d'un père tué dans les affrontements. Mais ce sera un voyage sans retour...
Dans ces destins bien différents qui se croisent entre Lybie et Italie, c'est toute une souffrance humaine, celle de la guerre et de l'arrachement à la terre natale, celle de l'impossible exil, celle des migrants noyés dans les flots de ce désert salé qui borde les deux terres méditerranéennes. Lourde de douleur et de mélancolie, fatale comme le destin et ses décrets implacables, légère comme la gazelle apprivoisée par Farid et les subtiles fragrances mêlées dont la Lybie pourvoit la mémoire d'Angelina, cette méditation emporte le lecteur dans un monde de regrets et d'espoirs vains mais à l'impérieux pouvoir suggestif.
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}