Jean se remémore les moments suspendus passés aux côtés de son grand-père, quand ils vivaient ensemble dans la maison du marais. A l'âge où ses camarades couraient les filles, lui préférait courir la campagne "Il était chasseur de toutes ses fibres. C'était un séducteur d'oiseaux." Il vivait heureux, "entre le presque rien et l'indicible" habité par des rêves à sa mesure :
"Voir, seulement, la bécassine double. Prendre un grand tétras au chant, un seul pour la vie, quelque part dans un pays d'Europe de l'Est. Et parvenir à toucher, de la main, un gros animal -sanglier, cerf, phacochère, antilope - peu m'importait..."
Avec ces
Chasses furtives, Jean -alias Léon- souhaite rendre hommage à son grand-père qui s'en est allé trois ans plus tôt rejoindre les cieux aux côtés des oiseaux. Accompagné de son fidèle chien, compagnon de toujours, Jean arpente les marais de son enfance, à l'affût, plongé dans ses souvenirs mélancoliques, "Seul avec son esprit traqué par la disparition des êtres et par la transparence des choses."
Apparaissent quelques personnages derrière le grand-père : la "femme-renarde", le braconnier taiseux, mais les personnages qui survolent poétiquement ces pages et leur donnent tout leur sens restent les oiseaux. Ceux qui relient le passé et le présent, ceux qui planent avec son grand-père, ceux qui témoignent d'une vie harmonieuse avec le monde et la nature, et donnent soudain l'impression d'être à sa place. Ancré dans un monde qui a soudain du sens.
L'émotion à fleur de peau caresse les pages de ces "
Chasses furtives" et leur offre toute leur beauté.
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