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Benoît Tadié (Autre)France-Marie Watkins (Traducteur)
EAN : 9782072931857
704 pages
Gallimard (09/06/2022)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Des as de l'aviation entrés au service de contrebandiers, voilà ce que paraît être la Patrouille Noire. Jerry Frost, capitaine des rangers chargés de surveiller le ciel au-dessus de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, a déjà une dent contre ces renégats quand il découvre le cadet de son escadrille mitraillé et le pilote parti à sa recherche tué d'une balle dans la tempe.
La Patrouille Noire veut la bagarre ? Elle l'aura, avec des adversaires à sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On connait bien sûr Horace McCoy pour son premier roman paru en 1935 et traduit ici en 1946, « On achève bien les chevaux ». Comme beaucoup d'auteurs américains de cette époque pionnière du roman noir et du polar, il a également publié un certain nombre de fictions courtes, notamment dans la revue « Black Mask ». Dont celles qui nous intéressent dans ce beau volume.
Ce que l'on sait moins, c'est que McCoy a été dans l'aviation de chasse durant la Première Guerre mondiale. Cette période de sa vie est une partie du matériau de départ de ces pages.

Le premier texte, paru en 1929, est l'occasion de rencontrer Jerry Frost, capitaine des Air Rangers texans, ex-aviateur dans le ciel français de la première guerre au sein de l'escadrille La Fayette, puis présent sur d'autres ciels de guerre. Il se retrouve sur un aérodrome à enquêter au sujet de deux affaires de braquages spectaculaires. À cette enquête se mêlent ses souvenirs : une brusque possibilité de vengeance poind au même moment. D'intuitions en rebondissements, de cascades en rafales de mitrailleuse, les criminels se retrouvent menottes au poignet, dans le meilleur des cas, le tout en une quarantaine de pages.
Dès la deuxième, s'ajoutent Les Fils de l'Enfer, quatre pilotes (américains, anglais et allemand) vétérans eux aussi, cascadeurs pour Hollywood. Ils s'engagent dans la Patrouille du Sud des Air Rangers de Jerry Frost afin de surveiller la frontière avec le Mexique et pour combattre le puissant et tentaculaire gang des avions noirs qui sévit de chaque côté du Rio Grande.
Dans ces histoires, pas de poursuites en bagnoles en plein Chicago ou de duels de cowboys dans une ville désertée, mais plutôt des loopings, des descentes en piquées, de véritables chasses dans le grand ciel texan. McCoy sait y faire pour rendre vivants, concrets, ces combats aériens, jusqu'à nous donner le vertige ou nous effrayer quand la toile des ailes se déchire, quand les mitrailleuses crépitent de tous côtés. Quelques incontournables de l'Ouest américain ne manquent pas à l'appel : attaque de train, braquage de poste, trafic de bétail, etc.

Plus on avance, plus l'ambiance générale s'assombrit, comme dans cette quatrième histoire, « Le petit carnet noir », dans laquelle Frost et sa troupe font le coup de poing et de flingue avec la pègre de Jamestown et des flics locaux bien corrompus. Histoire qui démarre par une bagarre dans un boîte de nuit pour se terminer par un atterrissage forcé en hydravions.

La cinquième histoire, « Frost chevauche seul », marque un pas dans l'évolution du livre. D'une part Frost est mis à mal et se retrouve dans une posture fâcheuse, et d'autre part apparaissent les premières femmes des « Rangers du ciel ». Dont une certaine Helen Stevens, journaliste, qui disparaît alors qu'elle se trouve avec Frost dans un bistrot mexicain. Cette aventure fait basculer dans le polar ces histoires qui pour le moment relataient surtout les exploits des Fils de l'Enfer et de Jerry Frost. Les héros au grand coeur descendent subitement de leur piédestal et le récit prend une épaisseur jusqu'alors inédite, au plus grand bonheur de ma lecture.

Le style d'écriture de Horace McCoy est offensif, comme ses confrères de l'époque il laisse la psychologie des personnages au vestiaire. de l'action à fond en permanence, rythmée par des dialogues dynamiques, dans un décor planté en deux phrases et pourtant d'une précision horlogère, voilà ce qu'on lit dans cette suite de quatorze histoires d'une cinquantaine de pages, pas vraiment des nouvelles ni un roman, plutôt des feuilletons relativement longs qui s'inscrivent dans la tradition de la littérature populaire américaine publiée dans les pulps magazines.
Contrairement à ses contemporains, je pense à W.R. Burnett par exemple, H. McCoy conçoit ses personnages de façon très manichéenne. Jerry Frost et ses Fils de l'Enfer sont des héros sympathiques, très positifs, presque exemplaires, du genre qui s'arrêtent au passage clouté ou montent aux arbres pour redescendre le petit chat de mamie ; alors qu'il n'y a vraiment rien à récupérer des membres du gang des avions noirs.
On peut aussi trouver quelques incongruités à ces personnages et grincer un peu des dents. La quasi absence des femmes bien que les clichés soient bien présents, l'inexistence des Afro-américains et le mépris avec lequel sont traités les Mexicains sont typiques de l'époque. Il faut bien garder en tête que ces textes ont été publiés il y a 90 ans et qu'on y trouve toute la matière nécessaire pour construire de bonnes aventures : crime organisé et fausse monnaie, contrebande et corruption, et bien sûr assassinats, avec enquêtes, indices, arrestations et condamnations.

« Les Rangers du ciel » n'est pas un chef-d'oeuvre, et telle n'était probablement pas l'ambition de l'auteur, par contre ce volumineux recueil se révèle être une lecture bien plus que plaisante, les histoires sont solides et on s'attache rapidement à certains personnages. C'est déjà beaucoup, et comme le dit la devise The Rangers always get their man !
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Horace McCOY ( 1987 – 1955 ) est l'auteur de « On achève bien les chevaux » ( 1935 ) et de « Un linceul n'a pas de poche » ( 1937 ), deux titres emblématiques du roman noir américain. Horace McCoy a publié entre 1929 et 1934 dans le pulp magazine Black Mask une série ayant comme héros Jerry Frost. « Les Rangers du ciel » rassemblent les quatorze nouvelles, quatorze récits des enquêtes et des aventures aériennes de Jerry Frost. La lutte contre le crime est au rendez-vous avec pour les scènes aériennes l'expérience de l'auteur qui a été pilote de guerre durant le premier conflit mondial.

Les nouvelles sont liées entre elles et sont donc à lire dans l'ordre chronologique proposé. Dans la première « du sale boulot » attend Jerry Frost. La police de l'Etat souverain du Texas est impuissante face à la criminalité. Un train a été attaqué près de Jamestown. La presse est très critique et ce n'est pas bon à l'approche des élections. Nous ne sommes plus au Far West, il faut mettre fin aux activités de ce gang de bandits. L'adjudant général du Texas confit ce sale boulot aux Rangers et au plus réputé d'entre eux, le capitaine Jerry Frost. Mais avant tout Frost veut se rendre compte sur place. Chance et intuition sont avec lui et l'emmènent sur un terrain d'aviation. Les gangsters sont équipés d'avions modernes confiés à des pilotes expérimentés ayant combattus pendant la guerre. C'est le gang des avions noirs.

Les pilotes des Air Rangers sont des bleus, pas la hauteur du gang des avions noirs. Frost s'attache donc à recruter des pilotes aguerris, anciens de la guerre, reconvertis dans le cinéma sous le nom de « Les Fils de l'Enfer » ( c'est le titre de la deuxième nouvelle ). La lutte contre le crime peut alors se renforcer : kidnapping, « Trafiquants d'armes », trafic de stupéfiants, vol de bétail, contrebande, braquage sanglant de fonds destinés à la Federal Reserve Bank ( « La règle d'or » ), imprimerie clandestine de fausse monnaie, flics pourris ( « le petit carnet noir » ) . Sur terre, sur mer avec un hydravion ( « Frost chevauche seul » ), jusqu'au Rigaria pays imaginaire d'Amérique latine ( « La piste des Tropiques » ) et bien sûr dans les airs. Prenez place dans le cockpit, rugissement des moteurs lors des piqués, looping et immelmann. Il y a des crash et bien sûr résonne le Rat-tat-tat-tat-tat-tat des mitrailleuses. Pour l'essentiel, l'action se passe au Texas et au Mexique, le Rio Grande est une frontière sinueuse ( 1600 km ! ) au milieu d'un désert particulièrement rude avec des bourgades brûlées par le soleil et où il n'y a le plus souvent pas de routes mais seulement des pistes à peine tracées. le Rio Grande est aussi la frontière entre le bien et le mal. le Mexique n'a pas le beau rôle à cette époque ( cela n'a pas beaucoup changé … ). Autre mentalité de l'époque, les années 1930, la quasi absence de femmes dans les récits. A cette époque le vol de bétail semble banal par contre le trafic de stupéfiants apparaît comme annonciateur. « Les Rangers attrapent toujours leur homme», avec une telle devise le crime n'a qu'à bien se tenir !

Aventures, polar, roman noir … tout est réuni dans ces histoires écrites dans les années 1930. C'est tout le charme de ce recueil et il convient de féliciter l'éditeur.

Horace McCOYLes Rangers du ciel. Recueil de nouvelles parues aux Etats-Unis entre 1929 et 1934. Traduction française de France-Marie Watkins et Benoît Tadié parue le 9 juin 2022 dans la Série Noire des Éditions Gallimard. ISBN 9782072931888. Douze nouvelles avaient été traduites en français par France-Marie Watkins pour une publication en 1974. Benoît Tadié a révisé et complété les traductions de 1974 et assuré la traduction en français de deux inédites.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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En avant pour l'aventure dans le plus pur style hollywoodien avec ce recueil d'histoires à dévorer en une fois ou à picorer selon votre humeur. le héros a la mâchoire carrée, le regard franc. Il est droit dans ses bottes. Un pur et dur prêt à en découdre avec tous les brigands qui oseront passer la frontière du Mexique pour venir faire leurs sales affaires dans son Texas adoré.
Une lecture légère pour un été sans prise de tête.

#LesRangersDuCiel #HoraceMcCoy #SérieNoire #Gallimard #lecture #livres #chroniques #Aventure #Avions #Texas

Le quatrième de couverture :

Des as de l'aviation entrés au service de contrebandiers, voilà ce que paraît être la Patrouille Noire. Jerry Frost, capitaine des rangers chargés de surveiller le ciel au-dessus de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, a déjà une dent contre ces renégats quand il découvre le cadet de son escadrille mitraillé et le pilote parti à sa recherche tué d'une balle dans la tempe.

La Patrouille Noire veut la bagarre ? Elle l'aura, avec des adversaires à sa taille, car Frost recrute les Filleuls du diable, ses camarades pilotes de chasse du temps de la guerre...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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critiques presse (1)
LeMonde
28 juin 2022
L'auteur d'« On achève bien les chevaux » a écrit, entre 1929 et 1934, un étonnant feuilleton aérien, aujourd'hui traduit en intégralité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quelqu'un a un jour écrit qu'une enquête criminelle bien faite est composée d'un tiers de chance, d'un tiers de travail ardu et d'un tiers d'intuition. Les plus grands détectives mettent à égalité l'intuition et la chance, considérant l'une aussi importante que l'autre.
Jerry Frost n'était pas un savant, ni un criminologue, et, au sens technique du terme, il n'était pas du tout un détective. Mais jusque-là il avait eu pas mal de chance, il était tout à fait disposé à travailler dur et il savait que son intuition l'avait tiré de plus d'un mauvais pas.
Et il allait pouvoir s'en servir cette fois. Il s'en rendit compte une heure après avoir quitté le chef de la police de Jamestown.
Il vit quelque chose qui fit tilt dans son esprit ― sans doute possible. C'était le côté incroyable de l'idée qui l'avait convaincu.
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― Ce soir, Eddie, on va faire une descente chez Singleton, dit Jerry. L'heure de la fermeture a sonné pour eux. Je leur ai dit, et ils n'ont même pas dit peut-être. Ils ont carrément dit non. Donc on va le faire pour eux.
Ce soir-là, à dix heures et demie, les cinq hommes bouclèrent leur ceinture de pistolet, cinq hommes dont le maître était la loi ― au-dessus de la terre et sur terre.
― On n'y va pas pour rigoler, dit Frost. Si ça tourne mal, visez entre les deux yeux. Et restez ensemble. Andale !
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