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Jean Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782070387106
272 pages
Gallimard (25/05/1993)
3.56/5   51 notes
Résumé :
Il guettait la jeune femme qui, pour une fois, lui paraissait jolie.
Elle était seule et le sac qu'elle portait en bandoulière sur l'épaule semblait lourd... Le coup rêvé... Il s'avança sans bruit et si vivement qu'elle n'eut pas le temps de crier. Son bras lui encercla la gorge et il l'entraîna dans la ruelle. - Pas un mot! souffla-t-il, tout en la coinçant contre le mur de brique. Son poing partit au même instant, s'écrasa sur la figure de la femme. Ensuite... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Le titre est moyennement bien choisi pour la traduction de mugger qui irait mieux avec "l'agresseur de femmes". Cette enquête policière n'est qu'un volet de toute l'histoire de ce 87e district car un meurtre bien plus abominable mène à une enquête parallèle qui se dénoue de façon tout à fait imprévisible. L'écriture est tournée de bonne façon, avec des touches d'humour et des dialogues durs mais non vulgaire, tout comme le déroulement du scénario. Les acteurs sont sympathiques, un début de romance entre un agent et l'un des témoins apporte même un intérêt supplémentaire. L'ambiance au commissariat et autour des vies privées des policiers donne le ton pour ce roman procédural. du genre Simenon à la façon USA. Etant amateur de roman policier, d'enquête, et pas nécessairement amateur de trop de tueries et de langages vulgaires, je trouve pour ces caractéristiques la mesure parfaite de Ed McBain qui n'en abuse pas et préfère dérouler une bonne histoire. Ne pas oublier que l'auteur a été scénariste pour des films à succès comme Les Oiseaux.
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Les inspecteurs du 87ème District sont sur les dents en ce début d'automne. Hal Willis et Roger Havilland sont à la recherche d'un homme qui multiplie les attaques contre les femmes seules dans la rue la nuit pour leur voler leur sac à main. Caché derrière des lunettes de soleil, s'il distribue généreusement quelques coups de poing à ses victimes, il n'en demeure pas moins poli puisqu'avant de s'enfuir il leur fait une courbette en disant "Clifford vous remercie". Parallèlement, un vieux copain d'enfance de l'agent de patrouille Bert Kling lui demande de rencontrer son épouse pour la rassurer car elle se fait du mauvais sang à cause du mode de vie dissolu de sa jeune soeur qui vit avec le couple depuis la mort de la mère deux ans auparavant. Les deux histoires semblent se rejoindre quand la jeune fille est retrouvée assassinée, une paire de lunettes de soleil cassée à ses côtés. "Clifford" serait il passé de l'agression nocturne au meurtre ? A la demande de l'épouse dévastée par la mort de sa soeur, l'agent kling accepte de mener discrètement l'enquête en dehors de ses heures de ronde en marchant sur les plates-bandes de la brigade criminelle.

"Le Sonneur" est la suite temporelle de "Cop Hater" traduit en français sous le titre "Du balai !", le premier opus des enquêtes menées par la brigade du 87ème District d'Isola. A la chaleur caniculaire de l'été de "Cop Hater" se substitue la douceur d'un automne aux couleurs flamboyantes. Steve Carella est en voyage de noces mais d'autres inspecteurs prennent le relais et sont sur le devant de la scène tout comme l'agent Bert Kling qui sort d'une longue convalescence due à une blessure par balle à l'épaule alors qu'il enquêtait sur le tueur de flics de "Du balai !". Cette deuxième histoire permet à l'auteur d'asseoir encore davantage les personnages de sa série fétiche qui comptera, entre 1956 et 2005, 53 romans et 3 nouvelles. Comme "Du balai !", "Le Sonneur" fera l'objet d'une adaptation cinématographique dès 1958. Publié par Gallimard dans la Série Noire sous le numéro 370, ce recueil possède une préface intéressante d'Ed McBain qui fait la génèse de l'oeuvre. Mais il présente aussi, à mon avis, un défaut d'impression qui intervertit un certain nombre de pages à deux reprises : au milieu de la page 39 débute un paragraphe qui me semble plutôt constituer la suite logique de la page 61 et les pages 76 à 83 viennent s'immiscer au milieu de la partie de craps qui débute page 70 et se termine page 92. Je ne tiens pas compte de ce problème pour donner une bonne note à ce polar qui s'attache, comme le reste de la série, à coller aux réalités sociales du moment et pour lequel le maître de la procédure policière déploie tout le talent que l'on lui connait dans ses dialogues et dans la qualité d'imbrication des intrigues qu'il imagine.
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Est-ce qu'un roman policier sans enquêtes complexes, ni super héros, ni culte de la personnalité , ni déductions à la Maigret peut valoir la peine et même nous inciter à s'engager dans une longue série ? À la lueur de ce “sonneur”, la réponse est nettement positive, d'autant plus que les qualités décelées dans le premier tome ,“Du balai”, se retrouvent incontestablement dans cet opus. Un travail d'équipe, patient, quasiment routinier peut à la fois donner des résultats, ici l'arrestation d'un violent voleur de sacoches, et charmer d'une certaine façon le lecteur qui apprécie l'atmosphère de ce commissariat, la dynamique interne et la façon qu'ont ces policiers d'envisager leur métier. On devine qu'au fil des tomes on connaitra mieux les divers membres de l'équipe de ce poste, leurs réactions face à une certaine routine, car il est loin d'être vrai que les meurtres sordides et les enquêtes passionnantes sont leur lot quotidien. Mais les crimes banals doivent aussi être résolus et suivre le rouleau compresseur de la justice a son attrait même lorsqu'il n'exhibe rien de spectaculaire.
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"Le Sonneur", tel est le surnom que les flics du 87ème District ont donné à un étrange escroc qui attaque les noctambules de sexe féminin pour leur arracher leur sac et s'enfuir avec son butin après leur avoir fait une espèce de salut digne d'un gentilhomme et leur avoir murmuré : "Clifford vous remercie."

Si le Sonneur cogne volontiers, il ne le fait jamais à mort. de même, il ne semble pas non plus porté sur le sexe.

Aussi Isola tout entier (le nom fictif de la ville où Mc Bain campe l'action de ses romans et qui évoque assez New-York) est-il stupéfait d'apprendre que le Sonneur a assassiné une jeune fille de 17 ans, Jeannie Paige. On a retrouvé sur les lieux du crime la moitié d'une paire de lunettes de soleil : car le Sonneur offre aussi la particularité de commettre ses agressions en portant des lunettes noires.

Le meurtre est évidemment confié à la Criminelle. Mais à la suite d'un concours de circonstances, l'agent Albert Kling, du 87ème District, va être amené à intervenir. Et c'est lui qui résoudra l'affaire.

Avec ce second volume, l'univers d'Isola et du 87ème, que Mc Bain nous avait présenté dans "Du Balai !" transpirant à grosses gouttes sous une canicule de cauchemar, s'infiltre un peu plus dans l'âme du lecteur. Si l'inspecteur Carella est en voyages de noces, Albert Kling, lui, n'est autre que le flic en tenue qui, à la suite d'un malentendu, avait reçu une balle de revolver à l'épaule, en lieu et place de Savage, le journaliste opportuniste de "Du balai !"

A l'arrière-plan, se précisent des personnages secondaires comme Hal Willis, le petit inspecteur qui ne paie pas de mine mais qui est en réalité un adepte redoutable des sports de combat ; Meyer, le policier d'origine juive, à qui son père n'avait trouvé rien de mieux à faire que de lui donner également Meyer comme prénom (!!!) ; le lieutenant Byrne qui, du fond de son bureau, supervise ses seize inspecteurs ...

En bref, on en redemande. ;o)
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Un agresseur de femmes seules sème la panique dans Isola. le nommé Clifford ne tue pas, ne viole pas mais il cogne sec avant de s'emparer des porte-monnaies. de quoi mettre les inspecteurs du 87e en ébullition. D'autant plus qu'une autre affaire survient, l'assassinat d'une jeune fille. le sonneur aurait-il changé sa manière d'opérer ?

Deuxième volet d'une très longue série, le sonneur est un roman bien mené dans lequel Ed McBain complète avec bonheur sa galerie d'inspecteurs. Si Carella est absent pour cause de voyage de noces, on notera l'apparition de Meyer Meyer (« Déjà quand on naît juif, il faut être patient ; mais si votre plaisantin de père vous affuble d'un nom comme Meyer Meyer, il faut s'armer d'une patience surnaturelle. »), la première apparition d'Eileen Burke (qui jouera le rôle d'appât pour l'agresseur, comme dans Maigret tend un piège) et surtout la véritable entrée en scène de Bert Kling, l'agent de police qui veut monter en grade. Sans oublier Monoghan et Monroe en duo comique.

McBain excelle une fois de plus dans les descriptions, qu'elles soient froidement cliniques (le rapport d'autopsie) ou sur le mode comique (un entretien avec un fabriquant de lunettes). Cela donne un roman fort plaisant à lire même si l'on peut regretter qu'une procédure longue et précise se termine par un dénouement plus que rapide et, soyons honnête, un peu facile.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
[...] ... - "Voilà pourquoi je suis venu ..." dit enfin [Peter Bell.].

- Je t'écoute," murmura [l'agent] Kling.

- "Ecoute, ça me gêne un peu, mais c'est Molly qui a pensé ... (Bell s'interrompit.) Je suis marié, tu sais.

- Non, je ne savais pas.

- Si. Molly, c'est ma femme. Elle est extra. On a deux gosses et un troisième en route.

- Compliments," dit Kling, de plus en plus mal à l'aise.

- "Oh, et puis à quoi bon tourner autour du pot ? Voilà. Molly a une soeur, une gentille petite gosse. Jeannie, qu'elle s'appelle. Elle a dix-sept ans. Elle habite avec nous depuis la mort de sa mère ... ça doit faire deux ans maintenant. Oui, deux ans."

Bell se tut.

- "Je t'écoute," fit Kling, qui se demandait en quoi la vie conjugale de [son ancien condisciple] pouvait bien le regarder.

- "La petite est mignonne. Ecoute, autant que je sois franc avec toi, c'est une bombe. Tout-à-fait comme Molly au même âge ; et pourtant, je t'assure que Molly ne se laisse pas aller ... même maintenant, enceinte et tout.

- Je vois toujours pas où tu veux en venir, Peter.

- Eh ! bien ! la petite s'est mise à cavaler.

- A cavaler ?

- Du moins, c'est ce que Molly s'imagine."

D'un seul coup, Bell eut l'air très gêné.

- "Tu comprends, elle sait que sa soeur ne sort pas avec les petits gars du quartier, ni rien, n'empêche que la gosse est souvent dehors, alors Molly a peur qu'elle ait de mauvaises fréquentations, tu vois ? Ce ne serait pas tellement grave si Jeannie n'était pas si mignonne. Mais elle l'est ... Ecoute, Bert, je te parle franchement. C'est ma belle-soeur, elle est de la famille et tout ça, mais elle a plus de sex-appeal que bien des filles plus âgées ... Tu peux me croire, c'est une bombe.

- Je te crois," dit Kling.

- "Jeannie ne veut donc rien nous dire. On s'use la salive à lui parler, mais pas moyen de lui tirer un mot. Molly avait bien pensé à engager un détective privé pour la filer, qu'on sache au moins où elle va, mais tu comprends, Bert, avec ce que je gagne, je n'ai pas les moyens. D'ailleurs, je ne pense pas que la petite fasse vraiment des bêtises.

- En somme, tu veux que moi, je la suive ?" demanda Kling, ébahi. ... [...]
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[...] ... - "Miss Ellio," dit [Hal Willis], à quel moment cet homme vous a-t-il frappée ?

- Après m'avoir pris mon sac.

- Pas avant ?

- Non.

- Combien de fois vous a-t-il frappée ?

- Deux fois.

- Et il a dit quelque chose ?

- Oui, il ... (Le visage de Miss Ellio se crispa dans l'effort qu'elle faisait pour rassembler ses souvenirs.) Il a dit que c'était juste un avertissement. Pour que je n'appelle pas au secours quand il s'en irait.

- Qu'est-ce que tu en penses, Rog ?," demanda Willis.

[L'inspecteur] Havilland soupira, puis hocha la tête tout en haussant vaguement les épaules.

Willis, comme lui, garda quelques instants un silence songeur. Puis il demanda :

- "Est-ce qu'il vous a donné son nom, Miss Ellio ?

- Oui," dit la femme. (Des larmes montèrent à ses yeux ternes.) "Je sais que ça a l'air idiot. Je sais que vous ne me croyez pas. Mais c'est pourtant vrai. Je n'ai pas inventé toute cette histoire. Je ... je n'ai jamais eu un oeil au beurre noir de ma vie."

Havilland poussa un soupir. Willis se montra soudain débordant de compassion.

- "Voyons, Miss Ellio," dit-il, "nous croyons mot pour mot à votre histoire. Vous n'êtes pas la première à venir nous faire un récit de ce genre, vous savez. Nous essayons simplement de trouver le lien entre votre mésaventure et les faits que nous connaissons déjà."

Il alla chercher, dans la poche de son veston, un mouchoir qu'il tendit à Miss Ellio.

- "Tenez, séchez vos larmes.

- Merci," fit Miss Ellio entre deux sanglots.

Havilland, abasourdi, fit un clin d'oeil à son chevaleresque collègue. Willis souriait aimablement, comme un vendeur de grand magasin. Miss Ellio se reprit aussitôt, renifla et se tamponna les yeux, aussi peu émue que si elle avait épluché une demi-livre d'oignons au lieu de subir un interrogatoire sur les méfaits d'un agresseur nocturne.

- "Dites-moi," reprit Willis avec douceur, "à quel moment vous a-t-il dit son nom ?

- Après m'avoir frappée.

- Qu'est-ce qu'il a dit ?

- Eh ! bien, il ... il a commencé par faire quelque chose.

- Quoi donc ?

- Il ... Oh ! je sais bien que ça paraît absurde ..."

Willis eut un sourire radieux, rassurant. Miss Ellio releva la tête et lui rendit son sourire avec des mines de jeune pensionnaire, si bien que Havilland se demanda si ces deux-là n'étaient pas en train de découvrir l'amour.

- "Pas du tout, le moindre détail peut être capital," dit Willis. "Nous vous écoutons.

- Voilà," fit Miss Ellio. "Il m'a donc frappée, puis il m'a dit de ne pas crier, et là, il ... il m'a fait une courbette. (Elle regarda les deux policiers, guettant dans leur regard une lueur incrédule, mais les deux visages restèrent impassibles.) Voilà, il a fait une courbette," répéta-t-elle, visiblement déçue de tant d'indifférence.

- "Et alors ?" insista Willis.

- "Alors il a dit :"Clifford vous remercie, madame." ... [...]
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Un rapport d’autopsie est quelque chose de froid et de scientifique.
On y ramène des êtres de chair et de sang à des formules médicales, à des mesures en centimètres et à des analyses impersonnelles. Il n’y a ni chaleur ni émotion dans un rapport d’autopsie. Il n’y a pas place pour le sentiment ni pour la philosophie. Cela tient en un ou plusieurs feuillets d’apparence officielle, format 21x27, sur lesquels des mots dactylographies expliquent dans un langage scientifique et direct les circonstances dans lesquelles telle ou telle personne a trouvé la mort.
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Vidéo de Ed McBain
"À chacun son heure" ("No Time to Die", 1992), Saison 11, Épisode 2 de la série TV Columbo, tiré du roman "N'épousez pas un flic" ("So Long as You Both Shall Live", 1976) d'Ed McBain. Extrait.
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