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EAN : 9782264015761
190 pages
10-18 (01/10/1990)
3.43/5   14 notes
Résumé :
Juillet sur la ville, c'est comme un couvercle. Un couvercle vissé sur une cocotte-minute. L'asphalte fond, et la patience des hommes aussi. Les enfants s'en mêlent et cherchent à s'affirmer, à jouer aux jeux des hommes. Ils ont leur héros : Pepe Miranda, le tueur claquemuré dans un taudis, qui résiste à tous les hommes du 87e District, à la foule, et à lui-même. Les badauds sont là comme au spectacle. Et la fusillade éclate...
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cela faisait une éternité que je voulais m'attaquer à la série du 87ème district de McBain. Une éternité aussi que ce « mourir pour mourir » dormait dans ma PAL. Je me suis enfin décidée à l'en sortir même s'il ne s'agit pas du 1er roman de la série. J'ai bien fait de me décider, « mourir pour mourir » est un roman solide, concis et efficace.

Avec « mourir pour mourir » je retrouve le type de récit mettant en scène des policiers que j'affectionne. Il ne s'agit pas d'un roman policier à énigme. On s'intéresse au travail des flics mais il n'y a pas d'enquête à proprement parler. On est plutôt dans un polar réaliste avec un aspect social assez marqué.

Le récit, s'intéressant alternativement aux flics et aux gamins du quartier portoricain, est très bien mené, très dynamique. La peinture de ce quartier est très réussie. En quelques pages, il prend vie sous la plume de l'auteur. Mais le véritable point fort du roman c'est sa galerie de personnages. Ils sont parfaitement campés. L'auteur évite les facilités et le simplisme et parvient à donner vie à des personnages complexes et fouillés. Un vrai tour de force pour un roman si court.
McBain semble vouloir laisser une place à l'espoir à la fin de son récit et cède à un brin de facilité avec un dénouement au ton un peu naïf. Mais l'ensemble reste toutefois noir et crédible.

Bien que publié en 1960, certains aspects du roman sont toujours autant d'actualité. le portrait de cette jeunesse des quartiers délaissés qui sont tentés par la voie criminelle rappelle beaucoup la problématique de certaines banlieues. L'auteur évoque, à travers quelques dialogues bien sentis, le déterminisme social qui pipe les dés dès le début de la partie. Même le personnage de Pepe Miranda, criminel notoire, est caractérisé de façon subtile. Après tout, les mauvais choix de vie qu'il a fait étaient-ils de vrais choix ? le libre-arbitre existe-t-il vraiment dans ces quartiers pauvres ? le bien et le mal sont-ils si facilement identifiables ? L'auteur a indéniablement une fibre humaniste. Il ne condamne pas en bloc, il cherche avant tout à comprendre, à expliquer.

J'ai adoré ce roman efficace et attachant qui me donne envie de lire l'ensemble de la série du 87ème district, cette fois dans l'ordre. J'ai de la chance, ma mère possède l'intégrale en omnibus, je vais tenter de lui subtiliser.
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Titre original : See Them Die.

L'histoire se passe pendant un mois de juillet caniculaire. Les agents du 87° district doivent gérer l'échauffement des esprits dans ce quartier où se côtoient Américains et Porto Ricains, un peu comme dans West Side Story. Pepe Miranda fait la nique à la police. Carella et ses hommes, et surtout Andy Parker, doivent tout faire pour le mettre hors d'état de nuire d'autant que Pepe passe pour un héros dans le quartier aux yeux de la population Porto Ricaine.
En parallèle à la traque contre Miranda, une bande de gamins menés par Zip, un jeune adolescent qui se cherche, jouent aux gangsters et aimeraient ressembler à leur héros. Toutes les histoires convergent vers le snack de Luis, histoires de vengeances aveugles où Zip voudrait emmener sa petite bande, histoire d'amour d'un matelot de passage pour China, elle-même désirée par Zip qui veut éliminer un soi-disant rival, histoire d'un policier - Andy Parker- avec tous les a priori qu'il peut avoir envers les hispaniques...
C'est un dimanche, le jour du seigneur et les gamins attendent leur victime à la sortie de la messe, Carella doit se déguiser en curé pour aller chercher Miranda et finalement lui servir de bouclier. D'un côté (Miranda) comme de l'autre (les gosses), la religion n'est pas respectée ce qui les distinguent encore des autres hispaniques qui pourraient en faire des héros.
La tension et la haine montent comme la chaleur chez Parker comme chez les gamins et on sent qu'un rien pourrait faire tout basculer. La scène finale de fusillade est bien troussée, un peu comme un western, et notamment les rapports policier/truand entre Carella et Pepe Miranda où l'on montre que lorsqu'on est truand, il faut assumer son destin et aller jusqu'au bout, ce que Sixto, un garçon de la bande qui réfléchit un peu, réussit en partie à montrer à Zip aussi en ralliant, Papa, le grand costaud un peu simple, qui vit sous la coupe gouailleuse de Zip. En définitive, le truand sème sa graine tant qu'il est considéré comme un héros, statut dont Miranda se passerait bien:
"Vous savez quoi? Ce genre Ennemi Public n° Un, j'aime pas ça. C'est comme si...Je sais pas... Comme s'ils attendaient quelque chose de moi, comme si je devais me conduire comme le traître, le mauvais gars."
C'est polar d'ambiance à la construction solide du début à la fin.
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Il est assez fréquent que les éléments, le climat, les intempéries jouent un rôle à part entière dans la littérature. Surtout celle d'ambiance, de "genre" comme on dit. Tempête de neige, ouragan, etc.

Chez Ed Mc Bain, c'est un été torride. Et il utilisera ce "personnage secondaire" plus d'une fois.

Il fait chaud et ce temps exerce un impact sur l'histoire. Sur le mental et le moral des protagonistes, échauffant les corps et les sens. Faisant monter la tension, une histoire de filles et de gars au sang chaud. L'Inspecteur Carella intervient peu, finalement, mais tout cela le laissera plus dubitatif et sceptique que jamais.

Ed Mc Bain apporte une nouvelle pierre (le roman date de 1960 et a pas mal vieilli) au 87è district, dont les aventures ont débuté en 1956. Une nouvelle fois il fournit un miroir à l'Amérique, la ramenant à ses propres contradictions et à ses démons.
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Mourir pour mourir est un des épisodes de la saga du 87e district, opposant ce commissariat aux délinquants du quartier portoricain d'Isola. Pépé Miranda, gangster et assassin, traqué par la police vient se réfugier dans le quartier portoricain où il a grandi. Il est aux abois. Paradoxalement, il est l'idole des jeunes délinquants qui l'identifie y a une figure héroïque qui les vengerait des humiliations infligées par la police du pouvoir blanc.
McBain un construit avec les titres de la série sur le 87e district un véritable roman noir social. La psychologie de la jeunesse délinquante y est extrêmement bien traitée. MacBain campe aussi parfaitement ses personnages comme ici celui de Luis, le cafetier, qui à lui seul représente la voix de la raison et du consensus.
Si vous n'avez jamais le Macvin il faut absolument vous procurer les romans de son 87e district cette lecture est indispensable

Lien : https://collectifpolar.com/
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Chaude , chaude la ville en ce mois de juillet . Brûlante la traque que mène le 87 contre Pépé Miranda , meurtrier ,idole des gangs porto-ricains. Pour sûr ça va saigner …Et pour Frankie Hernandez , inspecteur portoricain c'est encore plus dur !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L’île avait tendance à rapprocher les hommes et à renforcer leurs liens en tant qu’êtres humains. Seulement, de manière tout à fait contradictoire, il y avait des impératifs économiques qu’on ne pouvait oublier, si bien que Luis se sentait tout à la fois comme un personnage important, entouré d’amitié et d’amour, et comme une bête sauvage qui crevait la faim.
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Elle avait quarante-deux ans, était parfaitement consciente de sa condition de femme – une femme en pleine possession de ses moyens –, comme elle connaissait les hauts et les bas de toute mère. Ce n’était pas une femme de grande taille, sans doute le seul défaut qui compromettait sa beauté sinon parfaite, mais en ce moment même, debout à côté du lit de son fils, elle semblait exceptionnellement grande.
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Et lorsqu’on avait faim, on avait beau savoir que tout le monde était logé à la même enseigne, on n’en avait pas moins le sentiment de ne pas exister.
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Il y avait comme un air d’innocence bon enfant qui frémissait dans l’été, pur comme la vérité.
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Frankie Hernandez n'était pas un homme heureux .Peu d'hommes le sont qui sont dévoués à une cause unique.La sienne était de démontrer que les porto-ricains sont des gens comme les autres ,ni meilleurs , ni pires, que les garçons ne jouent pas tous du couteau et que les filles ne sont pas toutes de putains. Ce n'était pas toujours commode.
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Videos de Ed McBain (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ed McBain
"À chacun son heure" ("No Time to Die", 1992), Saison 11, Épisode 2 de la série TV Columbo, tiré du roman "N'épousez pas un flic" ("So Long as You Both Shall Live", 1976) d'Ed McBain. Extrait.
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