Quelle bonne idée de la part des éditions de Pocket de rééditer tout ce cycle en une intégrale ! Une fois de plus, l'univers que nous décrit
Anne McCaffrey est agréable à découvrir, même s'il peut paraître parfois assez ébauché, notamment quand certaines planètes sont simplement ramenées à un seul climat ou un seul type de paysage. Mais là n'étant pas vraiment le propos de la Transe de crystal, ce n'est pas gênant. L‘écriture est fluide et on entre très facilement dans cet univers, si bien que l'on passe d'un tome à un autre s'en presque s'en rendre compte.
L'héroïne, Killashandra, apparaît tour à tour détestable ou attachante. Si ceux qui chantent le crystal deviennent égoïstes et égotistes au fur et à mesure de la dégénérescence, Killashandra part déjà avec une belle dose d'estime pour elle-même. On sent que l'auteur s'amuse à ses dépends de ce trait de caractère qui constitue aussi sa force. Elle arrive ainsi à s'imposer dans des milieux parfois très machistes ou trop encadrés.
Toutefois, les personnages secondaires peuvent manquer de nuances, comme les Trundimoux ou les Ophtériens. Les méchants sont souvent plus ridicules qu'autre chose. Cependant ce dernier aspect peut venir de la narration elle-même qui se place toujours du point de vue de l'héroïne. J'ai également trouvé que Lars Dahl apparaissait trop comme l'homme parfait, mais il a au moins le mérite de savoir recadrer notre héroïne.
le premier livre, La Chanteuse Crystal, est à mon sens le plus facile à lire car il n'a pas vraiment de temps morts. C'est un peu le livre de la découverte: Ballybran, la Ligue, les mystères entourant les chanteurs de crystal, etc… Tout s'enchaîne vite et bien.
J'ai eu un peu plus de mal avec le livre suivant, Killanshandra. Si dans un premier temps la découverte d'une nouvelle planète avec ses codes rigides sous fond d'intrigue policière et d'espionnage m'emballait, tout retombe dès que l'héroïne se retrouve dans les îles. Je ne sais pas si c'est pour concorder avec les coutumes des îles, mais toute cette partie traîne en longueur. Les sentiments amoureux semblent arriver un peu comme ça. Enfin, le manichéisme déjà assez présent est renforcé.
Le dernier livre, La Mémoire du Crystal, remonte le niveau. J'ai beaucoup apprécié le début où on retrouve l'aspect SF du cycle. Mais c'est surtout sur la dégénérescence des chanteurs que porte l'intrigue. Il est ainsi intéressant de voir comment pernicieusement les chanteurs se laissent ronger au point de devenir à peine des humains.
Pour conclure, j'ai passé un très agréable moment de lecture, même si l'univers est moins attachant que celui de Pern qui est plus long et suit une multitude de personnages sur différentes époques. En espérant que les autres cycles d'
Anne McCaffrey soient également réédités...