J'ai sauté dans cette série des enquêtes de Mma Ramotswe, à pieds joints, c'est à dire que je commence par ce tome 14, ce qui n'est jamais judicieux. Et pourtant j'ai aimé l'ambiance de ce roman, riche de mille et une petites réflexions et pensées, toutes cocasses, et amusantes . Imaginez l'Afrique vue par un auteur anglais ( qui y a beaucoup vécu ) et vous aurez une idée ...
Mma Ramotswe est perplexe et inquiète, sa secrétaire est visiblement enceinte mais ne lui donne aucune information sur la date prévue d'accouchement , sur la durée du congé maternité. Mma Ramotswe a très peur d' être seule dans son bureau, peur que son employée et amie ne revienne jamais, peur de ne pas arriver à résoudre ses enquêtes sans elle...
Il faut dire que ( d'après ce que j'ai pu voir), c'est surtout la secrétaire qui est futée .. Mma Ramotswe , n'a pas l'air de bosser beaucoup, elle est assez douée en procastination, mais elle est gentille, et droite, et sympa etc...
Les enquêtes ne démarrent pas dés la première page, ici, la qualification "roman policier" peut prêter à confusion, le côté policier n'est qu'un prétexte pour parler de l'Afrique, de ses habitants, de sa flore, de sa faune,
C'est léger, frais, amusant .
Je connaissais l'auteur avec ses deux autres séries "Les Chroniques d' Edimbourg" et "Les enquêtes d'Isabel Dalhousie", je préféré celle-ci, moins superficielle,et plus accessible aux "non-anglais" . J'imagine, pour qui a vécu en Afrique, combien cette lecture doit être savoureuse et jubilatoire...
Mais pour les autres dont je fais partie, un petit tour au Botswana avec cette " Dame détective" en ces temps troublés, ne se refuse pas !
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J'ai ajouté ce livre à ma pal... Pourquoi déjà ? — Je ne sais plus vraiment mais le titre et la couverture m'avait bien plu sûrement.
Avant de le commencer j'ai découvert que c'était le tome 14! Alors un peu d'appréhension d'être perdue.
Eh bien pas du tout. le petit clan de Mma Ramotswe est super sympathique. Des personnages haut en couleur, amusants, réalistes.
En lisant les étiquettes je pensais lire un roman policier avec détective privée rigolote. Mais pas que. Ce roman n'est pas seulement policier et je dirai même que dans ce tome l'enquête —les enquêtes, sont fondues dans le quotidien des personnages. On découvre le décor africain, la vie des personnages, leurs petites habitudes... Leurs échanges sont drôles, parfois émouvants. le mari Rra Matekoni garagiste est super marrant avec ses cours du soir d'un nouveau genre.
J'ai beaucoup aimé l'univers de ce roman et je compte bien repartir prochainement aux origines avec le tome 1. En découvrir plus sur le couple Mma Ramotswe et Rra Matekoni, les débuts du duo avec Mma Makutsi.
Vous l'aurez compris un roman frais, bien sympathique. Un bon moment de lecture
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Un titre rigolo et original, la collection "Grands détectives" que j'apprécie pour ses univers toujours si diversifiés, ont fait que ce roman a fait partie de mes lectures d'été.
Je me suis donc embarquée pour le Botswana, pays que j'ai connu grâce à la comédie "Les dieux sont tombés sur la tête".
J'ai beaucoup aimé ma lecture, même si ce n'est pas un coup de coeur. Mais l'ambiance est très bien rendue. Je me suis retrouvée au Botswana et Mma Ramotswe (de constitution traditionnelle) est vraiment un personnage a découvrir, bien que ses talents de détectives m'aient laissés un peu dubitative. J'ai trouvé que c'était sa secrétaire (pardon son associée) qui se débrouillait mieux qu'elle.
J'ai aimé la façon dont les choses sont présentées. Tout est toujours fait pour arrondir les angles et essayer de ne pas blesser les gens ! Cela donne lieu a des dialogues assez savoureux.
Les enquêtes en elles-mêmes ne sont pas très palpitantes, mais le dépaysement est garanti !
Pour ma part, c'est le premier (et apparament la 14e enquête de Mma Ramotswe) que je découvrais. Je serais curieuse de voir si je peux lire les autres.
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Une fois par an, il y a cet indéniable moment de plénitude où on savoure le retour de Mma Ramotswe : une ou deux enquêtes légères pour révéler les travers des hommes plus qu'une énigme policière, et les micros évènements de la vie.
Qu'apporte ce tome ? Une envie de cake aux fruits et de couches de soleil sur le Bostwana, un regard attendri sur un homme-enfant qui se découvre la fibre paternelle, et sur un autre, aguerri qui se découvre soudain des envies d'homme moderne...
une jolie fournée, bien enlevée, et toute douce-amère.
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Gwithie se courba pour caresser la plante avec douceur, comme un docteur pouvait toucher un patient.
- Les gens s'en servent contre beaucoup de choses, expliqua-t-elle. Comme presque tout ce qui pousse dans la savane, elle a son utilité. Elle est excellente pour l'arthrose et les rhumatismes, parait-il. Et on peut aussi la manger, ses feuilles ont un goût d'épinards.
Elle se redressa et sourit.
- On peut aussi la donner aux personnes qui ne s'occupent pas assez de leurs parents âgés. Et elle aide à ressouder les membres d'une équipe de football.
Mma Ramotswe se mit à rire.
- Ce doit être une plante très occupée !
Elle sourit en imaginant l'instant où Dieu avait observé le monde, repéré une vaste étendue de territoire et déclaré : Ca, ce sera le Botswana ! Il avait donné à ce pays le Kalahari, Il lui avait donné les terres fertiles le long de la frontière orientale et avait adjoint, pour faire bonne mesure, le pan de Makadikadi, ce désert de sel. Il s'apprêtait à y ajouter de grands fleuves rassurants quand quelque chose L'avait distrait, et Il avait alors oublié d'achever son oeuvre...A moins qu'Il ne se fût aperçu, à ce moment là, qu'Il avait déjà distribué presque tous Ses fleuves et qu'il en restait très peu pour le Botswana...C'étaient des choses qui arrivaient quand on créait un monde, surtout un monde aussi exigeant que le nôtre, où tant de peuples pensaient mériter davantage de cours d'eau qu'ils n'en avaient reçus et lorgnaient sur les territoires -et les rivières- d'autrui.
Ne pouvez-vous pas penser à une personne qui ait vraiment une bonne raison de vous détester assez pour vouloir vous faire du mal ?
- Mma Soleti leva les yeux vers le plafond.
- Peut- être, murmura-t-elle, distante.
- Mma Ramotswe attendit.
- Il y a cette femme...
- Quelle femme ?
Mma Soleti eut un air écoeuré.
- Celle qui raconte que je lui ai volé son mari.
- Ah bon ? Fit Mma Ramotswe
- En fait, c'est bien ce qui s'est passé, reprit Mma Soleti. Seulement, il était mûr pour être volé, Mma.
Tandis qu'' elle se dirigeait vers sa fourgonnette, elle crut déceler un mouvement à la fenêtre de la maison. Cela ne la surprit pas : Mma Molapo devait la surveiller. Et il existait à cela une explication très innocente : quand vous habitiez en pleine savane, comme elle, et qu'un visiteur venait vous voir, il était normal de l'observer. On n'avait pas grand-chose à faire et une étrangère présentait forcément un intérêt , quelle que fût son activité.
Et quand je lui demande à quoi il pense dans ces moments-là, il me répond " A rien". C'est ce que disent tous les enfants, me semble-t-il. On leur demande ce qu'ils ont fait et la réponse est toujours "Rien". De quoi ont-ils parlé au téléphone avec leurs amis ? "De rien". Tout ce "rien" les occupe beaucoup.
Alexandre MacCall Smith au Botswana par Journeyman Pictures