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La trilogie des confins tome 3 sur 4

François Hirsch (Traducteur)Patricia Schaeffer (Traducteur)
EAN : 9782020530590
319 pages
Seuil (17/02/2002)
4.12/5   126 notes
Résumé :
Troisième et dernier volet de la Trilogie des confins, ce roman réunit John Grady Cole et Billy Parham. Tous deux se retrouvent dans un ranch du Nouveau-Mexique, peut-être un des derniers bastions de l'Ouest sauvage dont la disparition, en ce début des années 50, est annoncée.

Accompagné de son ami, et pour l'amour d'une jeune prostituée mexicaine, John Grady va précipiter sa propre fin, en même temps que celle du rêve de liberté que fut le mythe amér... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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De si jolis chevaux rencontre le grand passage, et ça donne Des villes dans la plaine. Alors que les deux premiers tomes de cette Trilogie des Confins mettaient de l'avant deux intrigues absolument distinctes, ce troisième et dernier tome les réunit. Leurs protagonistes respectifs, John Grady Cole et Billy Parham, travaillent maintenant comme cow-boys dans un ranch du Nouveau-Mexique. Mais, en 1952, le monde des vaqueros n'est plus ce qu'il était. Il vit ses derniers soubresauts (je n'ose même pas parler de moments de gloire).

Excellent prémice, mais… plusieurs éléments ont fait en sorte que j'ai moins accroché à ce tome alors que les deux premiers m'avaient enthousiasmé. Pourtant, l'univers est le même, le bout de la civilisation (américaine), la frontière, le Mexique tout près, les chevaux, la nature (sauvage), etc. C'est bien mais, la nouveauté n'étant plus là, c'était moins excitant. Je n'étais plus en train de découvrir mais de revenir sur un univers crépusculaire, morne, triste. Comme si j'étais moi-même en train de vivre les derniers sousbresauts de ce mode de vie.

Dans ce troisième tome, l'intrigue est lente à se développer. Tellement que ça m'a pris davantage de temps m'y plonger, m'y intéresser. Et cela même si Cole et Parham m'étaient sympathiques. Ce qui m'a surtout déplu, c'est leurs nouvelles aventures apportent peu, à mon humble avis. Que du déjà lu ! Ils ont peu changé depuis les tomes précédents et changent peu dans celui-ci. Est-ce que l'auteur Cormac McCarthy était en panne d'inspiration et qu'il n'a ressorti ces personnages d'un tiroir que pour livrer ce roman promis à son éditeur ?

De plus, tout ce qui m'avait charmé, j'en découvre les revers, le côté agaçant. Par exemple, le fait que les dialogues ne soient pas présentés à l'aide de tirets. Ça ne m'avait jamais dérangé auparavant mais, puisque qu'il y en a énormément cette fois-ci, ça rendait plus difficile la lecture. Pareillement pour les passages en espagnol. Finalement, je crois que je préfère les cow-boys quand ils sont silencieux ou, du moins, avares de paroles. Comment ressentir leur mélancolie, pénétrer leur intériorité s'ils ne cessent de jacasser ?

Bref, avec Des villes dans la plaine, la magie de Cormac McCarthy n'était pas au rendez-vous pour moi. Toutefois, ça ne m'a pas détourné de ma nouvelle passion pour les westerns. Des lectures et des critiques à venir…
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La fin de la trilogie, cowboys et histoire d'amour mexicaine.

Dans ces confins, on retrouve l'amitié entre les hommes, les chevauchées dans les grands espaces et même une horrible chasse aux chiens sauvages.

Et puis, dans un bordel mexicain, un jeune homme qui tombe amoureux d'une fille. C'est l'amour fou, il veut l'épouser, il prépare même une maison pour l'accueillir. Mais cette fille appartient à quelqu'un d'autre au Mexique, un truand qui ne la laissera pas partir facilement…

Si le premier tome était davantage centré sur la nature, le deuxième sur les grandes réflexions, celui-ci se distingue par l'omniprésence des dialogues. Il est plus facile à lire en termes de rythme, mais il faut vraiment avoir lu les précédents pour apprécier. Les personnages ne sont pas décrits ou présentés, il faut déjà connaître les interlocuteurs pour comprendre les dialogues.

Un roman qui apporte vraiment la fin de l'histoire, parce qu'on ne pouvait pas quitter les personnages sans savoir ce qu'il pourrait leur arriver après. Maintenant, c'est fini, on sait.
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"Des villes dans la plaine" n'est que ma seconde lecture de Cormac McCarthy après "La route". Et cette seconde incursion m'a moins convaincu.

D'abord parce que, sans que je sache si c'est habituel chez lui, Cormac McCarthy laisse le lecteur se débrouiller pour savoir qui s'exprime. Aucun tiret, jamais. Ce qui n'est pas gênant dans "La route" le devient davantage ici, où nombre de protagonistes s'expriment. Et il n'est pas toujours aisé de suivre les dialogues.

Ensuite parce que, et sans que cela ne gêne outre mesure la lecture et la compréhension globale, il y a quelques échanges en espagnol non traduits - sauf parfois dans le corps du texte - et que certains termes m'ont évidemment échappé. Peut-être est-ce là une intention de l'auteur, comme pour montrer l'impossibilité de se comprendre de part et d'autre de la frontière, entre Mexicains et Américains. Ou entre les protagonistes du roman, comme pour dire que la fin était inéluctable ...

Enfin parce que ce roman est ancré dans une réalité qui m'échappe, celle d'une Amérique en plein bouleversement social et économique, après la seconde guerre mondiale. John Grady et Billy, les deux principaux protagonistes, sont une espèce en voie de disparition, des cow-boys dont le monde est peu à peu en train de s'écrouler.

C'est d'ailleurs une forme de point commun avec "La route" ... des solitudes qui cherchent en vain à s'adapter à un monde qu'ils ne reconnaissent plus.

Comme souvent, écrire une critique permet de revenir sur sa lecture. Et l'on s'aperçoit parfois - c'est mon cas ici - que l'on a davantage apprécié l'ouvrage que de prime abord. D'autant que d'autres critiques m'ont appris que ces "Villes dans la plaine" formaient la conclusion d'une trilogie. Il me reste donc à en découvrir les deux premiers tomes.
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Des Villes dans la plaine clôture la trilogie informelle de Cormac McCarthy - dite Trilogie des confins, c'est-à-dire une série de livres s'affranchissant d'une chronologie interne linéaire, pouvant être lus indépendamment, et à de longs intervalles, sans trop de dommage.

John Grady Cole et Billy Parnham, compagnons de route ayant partagé une commune aspiration à la liberté des grands espaces d'un Far West fantasmé ont échoué dans un ranch en sursis - l'armée convoitant les terres qu'il occupe, au Nouveau-Mexique. le Mexique se trouvant à proximité, ils y vont souvent tirer une bordée : écluser quelques verres et aller voir les filles. C'est durant une de ces occasions que Cole s'éprend d'une femme et forme peu à peu le projet fou de l'épouser. L'objet de son émoi est une belle prostituée mexicaine, mineure et épileptique de surcroit, ne parlant pas un traitre mot d'anglais, surveillée dans la maison de passe dans laquelle elle officie par un homme de main et sa mère, argus du proxénète qui n'entend pas laisser partir l'oiseau rare. Autant dire que l'entreprise s'avère périlleuse, sinon illusoire.

Bien qu'assez représentatif de la manière de McCarthy - une narration qui colle au plus près de l'action, la virgule étant systématiquement sacrifiée au profit de la conjonction de coordination "et", participant de l'effet de séquençage cinématographique si caractéristique du style de l'auteur et s'inscrivant dans l'univers fascinant de ce dernier, relevant du Southern Gothic et principalement du roman western, des Villes dans la plaine est une oeuvre de second plan, dans cette trilogie au demeurant remarquable, qui permit à l'auteur de s'ouvrir un plus large lectorat. Après la découverte indispensable des principaux opus de ce romancier culte, le scripteur ne saurait trop conseiller au lecteur débutant de porter son choix sur Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme et Méridien de sang avant de s'atteler éventuellement à la Trilogie dont Des villes dans la plaine est l'ultime volet.
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Cormac McCarthy est un écrivain américain né en 1933 à Providence (Rhode Island). Après ses études, il rejoint en 1953 l'armée de l'air américaine pour quatre ans, dont deux passés en Alaska, où il anime une émission de radio. En 1957, il reprend ses études à l'université, se marie avec la première de ses deux femmes en 1961 et a un fils. Il quitte l'université sans aller jusqu'au diplôme, et s'installe avec sa famille à Chicago, où il écrit son premier roman. Aujourd'hui Cormac McCarthy vit au nord de Santa Fe (Nouveau-Mexique) dans une relative discrétion et accorde très rarement des interviews.
Auteur d'une dizaine de romans dont La Route (2006), Des villes dans la plaine (1998) est le dernier volet d'une trilogie informelle nommée La Trilogie de la frontière, qui comprend également de si jolis chevaux et le Grand Passage.
Nouveau Mexique au début des années 50. John Grady et Billy Parham sont cow-boys dans un petit ranch qui risque de disparaitre, menacé d'expropriation par l'armée. Pour les loisirs, le Mexique proche propose tout ce qu'on peut s'offrir contre quelques billets. Quand John Grady va tomber amoureux d'une jeune prostituée épileptique de seize ans, il enclenchera le décompte de son destin et celui de son « presque frère » Billy…
Si le fil rouge de ce roman peut se résumer en cette idée folle, arracher de son bordel de Juarez, une jeune prostituée ne parlant pas l'anglais pour la ramener aux Etats-Unis et l'épouser, le bouquin est autrement plus ambitieux que ce vague/banal scénario de western.
D'abord il y a l'écriture de McCarthy, ses ellipses et ses non-dits renforcés par le caractère « taiseux » de ses personnages, des cow-boys donc des hommes qui agissent et qui parlent peu. On notera l'absence des tirets pour indiquer les dialogues. A cette écriture particulière, s'ajoute curieusement, une avalanche de « et » qui surprennent le lecteur attentif à ce genre de détail (« Il entra au Florida et commanda un whisky et le but et paya et ressortit. ») Par contre, contrairement à tant d'autres romans où foisonnent les anglicismes, ici ce sont les « espagnolicismes » qui envahissent le texte ; il est vrai que Cormac McCarthy parle couramment cette langue, mais enfin… Un fil rouge donc, mais très fin car largement haché de digressions sur la vie de ces hommes dans une estancia où il est fort logiquement beaucoup question de chevaux par exemple et de nature.
Pourtant, ce qui frappe le plus à la lecture de ce livre, c'est la mélancolie qui s'en dégage ; une musique triste qui nous accompagne d'un bout à l'autre car, inutile de tourner autour du pot, chacun sait et même ses héros, que l'histoire finira mal. Epilogue en deux parties puisque nous avons deux personnages, John et Billy. Pour le premier, une sorte de corrida finale en forme de chorégraphie sanglante et dramatique, pour l'autre une fin de vie plus longue mais pas moins difficile peut-être avec quelques pages philosophiques sur le sens de la vie et le destin.
Un roman magnifique et extrêmement touchant avec des personnages inoubliables et ce sentiment qu'un temps ancien disparaît. Je n'attendais pas moins de ce grand écrivain.

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critiques presse (1)
LesInrocks
16 juin 2023
Un homme et trois confins. Le bronco sauvage Cormac McCarthy clôt sa “Trilogie des confins” avec “Des Villes dans la plaine”, évocation lyrique et implacable d’un monde qui réclamait sa part de rêve avant la mort.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il se retourna. Une fois encore il passa la lame devant lui d'un geste de faucheur el le regardant comme s'il lui posait une question. Et comme s'il allait peut-être y répondre à la fin.
C'est ce qui t'a amené ici et ce qui vous amènera toujours. Les gens de ton espèce ne peuvent pas admettre que le monde est quelque chose de banal. Qu'il ne contient rien que ce qu'il y a devant nous. Mais le monde des Mexicains n'est que décor et rien d'autre et en-dessous il est assurément très ordinaire. Tandis que votre monde à vous - il avança et recula la lame, l'avança et la recula, comme une navette sur un métier à tisser - votre monde à vous vacille au bord d'un incroyable labyrinthe d'interrogations. Et nous finiront par vous dévorer, mon ami. Vous et votre empire incolore.
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Mon idée est celle-ci, et je vais la répéter : son histoire est la même que la tienne ou la mienne. C'est l'étoffe dont il est fait. Quelle autre étoffe peut-il y avoir? L'aurai-je créé comme Dieu façonne les hommes alors n'aurais-je pas su ce qu'il allait dire avant même qu'il ait jamais parlé? Ou comment il allait se mouvoir avant même qu'il ait bougé? Dans un rêve on ne sait pas ce qui va arriver. On est surpris.
Bon
Alors d'où vient le rêve?
J'en sais rien.
Il y a ici deux mondes qui se touchent. Tu crois que les hommes ont le pouvoir d'évoquer ce qu'ils veulent et de le faire surgir? D'évoquer un univers, éveillés ou endormis? De le faire respirer et d'y disposer des personnages qu'un miroir peu réfléchir ou que le soleil peut reconnaitre? Qu'on peut aimer ces personnages en leur insufflant sa propre joie ou son propre désespoir? Peut-on se cacher ainsi de soi-même? Et si tel est le cas, qui se cache? Et de qui?
On n'évoque que le monde qui a été façonné par Dieu et ce monde-là seulement. Cette vie qui est tienne à laquelle tu accordes tant de prix n'est pas non plus ton ouvrage, aussi fort que tu l'affirmes. Cette forme a été imposée au néant dès l'origine et tout bavardage sur ce qui aurait pu tourner autrement est absurde car il n'y a pas d'autrement. De quoi pourrait-il être fait? Où pourrait-il se cacher? Ou comment pourrait-il se manifester? La probabilité du réel est absolue. Que nous n'ayons pas le pouvoir de le deviner par avance ne le rend pas moins certain. Que l'on puisse imaginer différents parcours possibles ne signifie absolument rien.
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Il savait que les choses qui nous tiennent le plus à coeur nous sont souvent arrachées mais que celles dont nous voudrions être débarrassés semblent puiser dans ce désir même un pouvoir insoupçonné de durée. Il savait comme est fragile le souvenir des êtres chers. Comme nous fermons les yeux pour leur parler. Comme nous souhaitons entendre encore leurs voix et comme ces voix et ces souvenirs se brouillent de plus en plus au fil du temps jusqu'au jour où ce qui était chair et sang n'est plus qu'ombre et écho. Et pas même ça peut-être à la fin.
Il savait qu'au contraire nos ennemis semblent être toujours à nos côtés. Plus grande est notre haine plus durable est leur souvenir de sorte qu'un ennemi vraiment exécré devient immortel. De sorte que l'homme qui nous a fait beaucoup de mal ou nous a fait subir une grande injustice n'a pas besoin d'invitation pour être toujours présent sous notre toit. Seul l'oubli peut-être a le pouvoir de le déloger.
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Le vieil homme était toujours assis devant la table avec son chapeau sur la tête. Il était né en 1867 dans l'est du Texas. Il était encore tout jeune Quand il était arrivé dans le pays. Depuis le pays était passé de la lampe à pétrole et de la voiture à cheval à l'avion à réaction et à la bombe atomique mais ce n'était pas ça qui le troublait. C'était l'idée que sa fille était morte qu'il ne pouvait pas accepter.
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Je ne regrette pas d’avoir à arracher une dent avec des pinces à ferrer et rien que de l’eau de puits glacée pour calmer la douleur. Mais je regrette la vie que j’ai connue dans les ranchs dans le temps. J’ai fait la piste quatre fois. Les meilleurs souvenirs de ma vie. Les meilleurs. Vivre dehors. Voir du pays. Y a rien de plus beau. Rien ne le sera jamais. Etre assis autour d’un feu le soir avec le troupeau qui dort bien tranquille sur la prairie et pas un souffle de vent. Boire un peu de café. Ecouter les vieux gardians raconter leurs histoires. De belles histoires, je t’assure. Te rouler une cigarette. Faire un somme. Jamais je n’ai dormi comme ça. Jamais.
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Il est inondé
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Tous les sols sont craquelés

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