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Critique de lilicrapota


Je ne sais toujours pas si j'ai aimé ce livre ou pas (en tout cas j'ai été pressée de le finir). On va dire qu'il aura au moins réussi à quelque chose : m'interpeller.


L'histoire (horrible) : Holme et sa soeur Rinthy vivent ensemble, très pauvrement. le livre commence quand Rinthy accouche (de l'enfant de son frère !). Holme ne voulant pas de cet enfant, raconte à sa soeur qu'il est mort et s'en va l'abandonner dans la forêt. Un colporteur qui passait par là le trouve et l'emmène. Quelques jours plus tard, Rinthy voulant se recueillir s'aperçoit que le tombe de son fils est vide et elle part alors à sa recherche.


Tout le roman raconte alors, à tour de rôle et de chapitre, le chemin suivi par Rinthy pour retrouver son fils et par Holme pour retrouver sa soeur. Ils feront des rencontres souvent mauvaises, voire effrayantes (une seule sera vraiment positive pour Rinthy, quand elle va voir le docteur et qu'il lui dit que si ses seins continuent à fournir du lait alors qu'elle n'allaite pas, c'est que son petit est toujours vivant), sinon mortelles.


A la fin, Rinthy tombe sur le colporteur qui lui fait croire que le bébé est en nourrice, et qui la renvoie violemment quand il apprend que l'enfant est le fruit d'un inceste.


A peine plus tard, c'est Holme qui retrouve à son tour le colporteur, mais il vient d'être pendu par des hommes (qui avaient déjà croisés la route de Holme, malheureusement pour lui), il y a aussi ce bébé qui pleure et que Holme ne reconnaît pas comme étant son fils mais il se doute que c'est lui, et des trois hommes finit par prendre le bébé et l'éventre au couteau, comme ça, gratuitement. Donc Holme n'aura pas retrouvé sa soeur, Rinthy n'aura pas retrouvé son fils, et voilà comment le roman s'achève, plus d'un an s'étant écoulé entre le début et la fin.


L'ambiance (affreuse) : désolation de paysages où tout est laid, même ce qui pourrait être beau : les champs, la campagne bucolique, les rivières, les falaises…tout est terne, Sali par la crasse, la boue, les traces de chariot ou l'aboiement des chiens, tout est recouvert d'un voile de « fin du monde » qui va bien au-delà du romantisme à la Chateaubriand (là je suis en train d'essayer de me rappeler de mes cours…mais ça date un peu !!! vous savez la période en France quand il pleut dehors c'est que le héros n'a pas le moral !!!! c'est quoi déjà ?) qui n'a de cesse de montrer la misère des personnages (misère sociale, affective), le dénuement complet de toute trace même d'humanité (car même l' « amour » qui rapproche Rinthy de son fils ressemble à un instinct animal, et la recherche éperdue de Holme pour retrouver sa soeur à une ultime lutte contre la solitude). Les villes sont peuplées de morts, de pendus, d'hommes à fusils ou à couteaux au regard torve, les chemins regorgent de brigands, si les mains se tendent c'est pour tuer, si la bouche sourit c'est pour trahir, si les mots semblent gentils c'est qu'ils sont à double sens. le coeur ne vit que dans la peur, la méfiance, guidé par l'instinct de survie. Il n'y a pas une once de beau là-dedans, les habits sont des loques, la nourriture est à peine pour les chiens, les gens vivent moins bien que des animaux. Beurk !


Le style (horreur !) : des phrases très courtes, ou qui font 10 km de long, peu de juste milieu, une ponctuation anarchique, sans parler des dialogues (enfin, si on peut appeler ça comme ça : pas de tirets ni de guillemets, à peine un retour à la ligne et avec ça débrouille toi pour savoir qui cause !). une quantité d'adjectifs à la page qui devrait être inscrite dans le guiness, de la description, de la description, encore de la description…et là-dessus, pas une miette de sentiment, jamais, genre on sait que le personnage a peur parce qu'il se met à courir avec les yeux révulsés par l'effort, mais ce ne sera dit « Holme sentait la peur lui vriller les tripes » ah non ça jamais !!! pas un pouce d'analyse psycho là-dedans !!!! (Faut dire, fait-on de l'analyse psychologique sur les animaux, hein ?)


L'obscurité du dehors, c'est surtout l'obscurité du dedans (merci samsagace !) la noirceur des âmes, les errements des êtres, l'avidité insipide de l'homme qui n'a d'homme que le nom, la constante déshumanité des corps…

cette critique date du 29/10/2011 ;aujourd'hui 22/09/2014, j'ai relu ce livre en ne me souvenant même plus que je l'avais déjà lu!!!! Et j'ai le même sentiment : les style m'a oppressé par sa complexité, sa densité, son vocabulaire beaucoup trop riche et compliqué ;-), ses phrases à rallonge et sans ponctuation ; mais à la fois, un étrange sentiment de malaise m'a pris qui faisait aussi qu'il fallait que je continue... Ce qui est sûr, c'est qu'on peut difficilement jouer l'indifférence!
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