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Critique de keria31


Un autre roman du genre thriller-polar, un de plus...
Je trouve que l'on en fait trop dans ce registre mais bon.

Ce qui m'a attiré dans Les Suicidées de ValMcDermid, c'est que l'auteure traite de thèmes d'actualités qui font références à la violence exercée contre les femmes : du cyber-harcèlement facile où des internautes se défoulent avec leur insultes sexistes à l'hostilité des hommes machos qui veulent se raccrocher à une vision traditionnelle de la mère-épouse. Des femmes qui sont si attaquées qu'elles en viennent à mourir avec cette confusion qui plane et qui va du suicide au meurtre. de loin, pour moi, le point fort de ce roman car ValMcDermid nous sensibilise au sort de ses semblables qui sont encore trop souvent victimes et ce malgré, l'émancipation des années 70 dans nos sociétés occidentales. L'essor des réseaux sociaux ayant aussi offert un outil puissant aux cerveaux sexistes et pervers pour les harceler. Au fond, a-t-on réellement progressé sur le traitement des femmes à travers le monde quand on sait en plus qu'en Orient, dans les pays arabes, ils ont durci leurs conditions de vie par opposition certainement à l'évolution des moeurs choisie par nous. A quand un peu plus de considération ? Lorsque l'on sait que le sexe faible a un passé déjà lourd derrière lui après plus de 20 siècles d'Histoire : chasse aux sorcières, loi salique, mariage forcé sous la gouverne des parents qui ont décidé longtemps pour leurs filles, harems et polygamie à l'usage exclusif des hommes, viols et incestes, exil ou bannissement des filles-mères, harcèlement sexuel ou moral (insultes à l'école, sur les réseaux sociaux aujourd'hui) ou encore abandon du foyer par l'époux-père. On retrouve les femmes victimes toujours et encore avec si peu d'évolution sociétale au fond par manque de courage des politiques pour réformer et par manque de motivation des policiers pour contrer ces attaques à cause de l'esprit dominant-égoïste d'hommes qui n'ont aucune conscience historique et pas de goût prononcé non plus pour la justice sociale. Une corruption collective qui se poursuit et qui pour ma part me donne l'impression de s'être renforcée plutôt que l'inverse au cours des dernières décennies (noter la diversité de nos jours des voiles intégral, des crimes de prédation sexuelle..).

Autrement pour en revenir au roman, l'intrigue elle-même selon moi traîne un peu en longueur : un manque de souffle (lyrique ou éthique) certain dans les échanges entre perso peut-être ? N'attendez pas de grandes réflexion sur le combat des femmes pour l'acquisition de leurs droits, ni même de plongée dans l'exposé de leurs frustrations, de leurs espoirs etc...La romance entre Tony et Carol est presque sans intérêt à mes yeux. Excepté le fait qu'il l'aide à arrêter de boire et elle, en retour, qu'elle l'intègre dans son équipe, il n'y a pratiquement rien entre eux : exit l'ambiance mystérieuse, les transports fougueux, l'expression marquée des sentiments, les tourments de la conscience. On est loin de l'époque romantique, c'est sûr, malgré un style nerveux parfois emporté mais qui reste plutôt froid et superficiel. Une tendance à s'enliser dans les détails de l'enquête aussi qui nous contraint à prêter attention au moindre indice ? Difficile à suivre cette enquête alambiquée surtout pour Stacey qui doit lire tous les mails des harceleurs, chercher la liste de clients de livres sur le net, faire des recoupements, relever le numéro d'immatriculation des véhicules et aller jusqu'à relever leur trajets dans le temps et les lieux. Et je ne parle pas des recherches à faire pour pincer le délateur de Jordan en parallèle.

Il faut reconnaître pourtant que ce dernier point correspond bien à la conduite des enquêtes de nos jours, qu'il y a là une dimension réaliste tant les policiers sont dépassés par la subtilité des procédés des tueurs en série, l'étendue illimitée du champs d'investigation (comme le net) ou le déguisement quasi permanent des internautes (plusieurs pseudos souvent pour 1 seule personne en sachant que des millions chaque jour s'expriment sur ce réseau).

Quant aux personnages, sans être forts, il y en a qui ont quand même réussi à capter mon attention. Surtout Stacey, ce petit génie du web, qui craque les systèmes de sécurité pour pénétrer sur les sites et récolter avec brio les info importantes. Elément fort du groupe, j'ai eu l'impression que c'était grâce à elle que l'enquête avançait. le profiler Tony aussi a un flair redoutable qui sans fausse note élabore le profil du tueur et voit l'angle d'attaque, la stratégie à employer pour l'attraper. Carol Jordan, elle, étant la figure du chef qui forme l'équipe, distribue les rôles, assure la coordination et défend son image face aux autres (presse, policiers). Mais bon, je le dis : pas vraiment marquants, ces perso passeront outre ma mémoire certainement...
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