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Jean Guiloineau (Traducteur)
EAN : 9782070423095
391 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.57/5   44 notes
Résumé :

Ian Mc Ewan
L'Innocent

En 1955, Leonard Marnham, jeune technicien anglais, arrive dans le Berlin d'après-guerre pour participer à l'opération Gold, une vaste entreprise de services secrets anglo-américains visant à mettre sur écoutes les lignes téléphoniques des Soviétiques. Il rencontre une jeune Allemande, Maria, qui l'initie aux mystères de l'amour.
Mais à mesure que Leonard s'enfonce dans la guerre froide, cet amour vibrant e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Berlin, 1955. La guerre froide n'est pas encore déclarée, mais dans la ville dévastée, l'apparente entente cordiale entre les autorités des quatre secteurs (soviétique, américain, britannique et français) n'est qu'une couche de vernis prêt à s'écailler.
C'est dans ce contexte que débarque Leonard Marnham, jeune Anglais de 25 ans mis à disposition des Américains pour installer le matériel qui permettra d'espionner les communications soviétiques. On se dit alors qu'on plonge dans un bon vieux roman d'espionnage, entre John le Carré et Ian Fleming. D'autant plus que, très vite, les supérieurs (UK) de Leonard lui demandent de surveiller discrètement ses collègues (US).
Bon, mais alors pourquoi ce titre, L'innocent ? Parce que, comme dans tout roman d'espionnage à l'ancienne qui se respecte, il y a une femme. En l'occurrence, elle s'appelle Maria, elle est allemande, jeune mais déjà divorcée d'un mari violent et ivrogne qui vit aux crochets de la Sécu et, quand cela ne suffit plus, revient extorquer de l'argent à son ex-femme.
Pour le candide Leonard, être affecté à Berlin était déjà une aventure en soi, lui qui n'avait jamais quitté son Tottenham natal. Alors, la rencontre avec Maria et la découverte des mystères de l'amour, vous pensez…Coup de foudre, dispute, réconciliation et fiançailles, le tout en l'espace d'un an. Trop beau pour être honnête, et pour tenir la longueur des 400 pages ? Certes il y a des soupçons de manipulations à tous les étages et dans tous les sens. Mais le clou de l'intrigue, le pivot qui fait basculer le rêve dans le cauchemar, se produit la nuit même des fiançailles des deux tourtereaux, lorsqu'Otto (l'ex-mari) fait irruption dans la vie que Maria et Leonard avaient si bien planifiée.

Soyons clairs, ceci n'est pas le meilleur McEwan. Trop long, trop lent, trop de descriptions minutieuses des systèmes de télécommunication, trop oppressant et nauséabond. Ennuyeux.
Du côté positif de la balance, on comptabilisera cependant une belle description de l'ambiance berlinoise de l'après-guerre, une analyse psychologique toujours aussi fine chez McEwan (qui fait penser à Sur la plage de Chesil), et un épilogue qui, se déroulant en 1987, soit deux ans avant la chute du Mur, redonne un peu d'espoir.
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En 1955, un jeune technicien anglais timide participe à Berlin à une mission d'espionnage pour le compte des services de renseignement américain. La ville est alors écartelée entre les quatre secteurs britanniques, français et surtout américain et soviétique. le mur n'est pas encore construit mais il semble déjà pousser dans les esprits. C'est dans cette ville qui n'appartient plus à ses habitants que notre jeune Anglais tombe fou amoureux d'une jeune Allemande.

En fait j'ai acheté ce livre parce que l'intrigue se déroulait à Berlin. J'avoue que cette ville me fascine. Elle semble rassembler à elle seule toute l'histoire de l'Europe, sa culture, sa gloire, son passé colonialiste, son horreur, son renouveau. Au premier lieu cité dans le roman j'ai aussitôt ouvert mon plan de Berlin pour y suivre les pérégrinations de notre innocent.

L'opération d'espionnage m'a assez peu intéressée. Je n'en retiens que ces Américains mal élevés et trop sûrs d'eux - un peu clichés quand même.
Mais les affres de notre innocent qui tente de s'imposer dans ce monde trop grand pour lui m'ont passionnée. Et bien sûr la fin qui m'en fit suer à grosses gouttes dans mon lit. Quelle idée de lire un truc pareil avant d'éteindre la lumière et de tenter de faire un gros dodo !

Un bon roman qui nous plonge dans ce Berlin d'avant le Mur. A lire là, juste au pied du Reichstag, le Mémorial aux soldats russes tombés en 1945 derrière les arbres, la porte de Brandebourg à 200 m et les portraits de ceux morts sur le Mur juste en face.
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Une découverte de l'ambiance du Berlin de 1955, ville écartelée entre Anglais, Américains, Français et Russes. le héros, Leonard, tout jeune Anglais à la solde des Américains, est chargé de mettre en place le matériel pour espionner les lignes soviétiques. Il découvre l'Amour en la personne de Maria, dans cette ville qui ressemble à un cauchemar.

Au début, j'ai trouvé les deux personnages très sympathiques et le" boss" américain de Léonard, Bob Glass, très antipathique.

Puis, au fur et à mesure, les personnages deviennent plus complexes qu'ils en ont l'air. On perd ses repères. Innocent Léonard ? En amour oui mais il apprend vite ! Et à l'extérieur aussi ! Maria, une pauvre fille qui a été mariée à Otto, un Allemand ivrogne, qui vient une à deux fois par an encore pour la tabasser... Oui, certes, c'est abject et cet Otto est bien détestable. Mais l'attitude de Maria à l'égard de Léonard n'est pas toujours "nette". Elle sait le manipuler.

Et lorsque Leonard et Maria lui rendent la monnaie de sa pièce à Otto, ils me sont devenus encore plus détestables que tous les autres personnages du roman, à vouloir se trouver des excuses et un semblant d'innocence !!

Ce roman fait perdre au lecteur ses repères habituels en l'enfonçant dans un cauchemar sans nom. C'est l'histoire de manipulations en chaînes... Comme à son habitude, Ian McEwan réserve une suprise au lecteur à la fin du roman, dans le Berlin de 1987. Je suis encore partagée pour mon avis sur le héros, entre pitié et colère...
Quant à Maria, je trouve qu'elle s'en est bien sortie.

Un roman qui interroge la part d'ombre de l'être humain tout comme la frontière entre l'innocence et responsabilité.
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Je ne pensais pas que ce livre portant sur des opérations secrètes opérées pendant la guerre froide allait ma plaire autant, moi qui ne suis pas portée sur ce sujet...
Pourtant, l'auteur parvient à tisser une histoire captivante autour de ce jeune homme, arrivé tout droit d'Angleterre pour participer à l'opération Gold.
Avide de franchir les niveaux d'information secrets, ce travail mystérieux l'entraînera de plus en plus.
Parallèlement, une histoire d'amour se déclenche, et notre personnage se trouve donc doublement... "initié", sans vraiment se décider à avouer laquelle de ces deux initiation il préfère.

Ce qui m'a moins plu est la fin... assez irréaliste... et qui prend des allures à la limite du burlesque du "Père Noël est une ordure"... Heureusement, l'auteur se rattrape avec les derniers chapitres qui décrivent une errance malheureuse, où le héros est condamné à traîner (au sens propre du terme) son erreur derrière lui, sans cesse rattrapé par des coups du sort, et sauvé in extremis par ce qui incarnait au départ le principal danger.

Un beau roman, en conclusion, haletant et avec beaucoup de réflexion sur les sentiments.
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L'innocent m'a attiré tout d'abord par sa couverture anglaise représentant la porte de Brandebourg à Berlin, et l'évocation de la guerre froide avant le Mur. En 1955, Leonard Marnham, jeune anglais de vingt-cinq ans, est engagé grâce à ses compétences techniques dans un réseau anglo-américain d'espionnage qui vise à mettre les russes sur écoute. Il est sous couverture, et sensé travailler au réseau anglais de télécommunications. Il fait la connaissance de Bob Glass un américain qui sera son référent dans son travail, et de Maria, une jeune allemande divorcé dont il tombe rapidement amoureux.

L'auteur mêle habilement espionnage et histoire d'amour sur fond de Berlin en pleine reconstruction (et encore passablement en ruine dans certains quartiers) et n'hésite pas à faire prendre un virage inattendu au roman à deux reprises au moins. Ce qui me contraint à ne pas raconter trop pour laisser les futurs lecteurs aussi innocents que le héros de l'histoire. Quoique le titre soit pour le moins ambigu…
J'avais commencé ce roman il y a un an ou deux en anglais, mais le niveau de langue assez soutenu m'empêchait d'aller à mon rythme et m'avait fait craindre une relative lenteur du roman. En français, je ne l'ai pas du tout ressentie, et j'ai adoré me faire promener par l'auteur, tant dans la psychologie complexe des personnages que dans le Berlin de l'après-guerre. Sans doute pas le meilleur roman de l'auteur (pour moi l'incomparable Expiation !), ce livre par ses subtilités et son écriture, est de ceux qui restent en mémoire.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'était merveilleux de ne pas avoir peur d'un homme. Cela lui permettait de l'aimer, d'éprouver des désirs qui ne soient pas seulement des réactions aux siens.
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Un immeuble sur deux ou trois était éventré et sans toit. Des bâtiments entiers s’étaient effondrés, et les gravats gisaient encore sur place, hérissés de poutres et de gouttières rouillées.
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Les tunnels étaient des endroits dérobés et sûrs ; les enfants et les trains s’y glissaient pour échapper aux regards et à la surveillance avant d’en ressortir sains et saufs.
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Demandez l'impossible. Vous gagnerez le respect de tous. (p. 46)
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Vidéo de Ian McEwan
Rencontre avec Ian McEwan à l'occasion de la parution de son roman Leçons aux éditions Gallimard.


Ian McEwan a passé une grande partie de sa jeunesse en Extrême-Orient, en Afrique du Nord (en Libye), et en Allemagne, où son père, officier dans l'armée britannique, était envoyé. Il a fait ses études à l'université du Sussex et l'université d'East Anglia, où il a été le premier diplômé du cours d'écriture créative créé par Malcolm Bradbury. Insolite et insolente, provocatrice, hautement originale, l'oeuvre de Ian McEwan surprend par ses tours de force de concision et d'humour. L'auteur joue avec les énigmes qui sont l'essence de la narration. Tous ses romans affichent une parenté lointaine, sous forme de simulacre, avec l'énigme policière. Il a publié plusieurs nouvelles et romans pour adultes et, en 1994, le Rêveur, un recueil de nouvelles pour la jeunesse.
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13/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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