Fay Holaderry sévit en tant que sorcière dans la ville de Grand Creek. Dans le journal qu'elle tient, elle nous explique que la vie des sorcières a bien changée. Au jour d'aujourd'hui, plus besoin d'aller à la recherche de leurs proies, ce sont les éducateurs eux-mêmes qui leur fournissent leurs repas : les parents, les enseignants, les baby-sitters, les bibliothécaires...
Par une chaude journée d'août, elle voit emménager une famille dans une maison voisine à la sienne. Et, comble de bonheur, cette famille compte deux enfants : Salomon, très intelligent, est âgé de onze ans ; sa petite soeur, Constance, n'a que huit ans, mais c'est une enfant très maligne et pleine de malice. Leur maman était une chercheuse talentueuse avant de disparaître en Antarctique. Ils vivent donc avec leur marâtre et celui qu'ils pensent être leur père, mais qui, on l'apprend très vite, n'est autre que son frère jumeau, leur oncle. En vu de toucher l'héritage d'un grand-oncle, celui a fait disparaître le père biologique des deux enfants pour usurper son identité. Malheureusement pour lui, il vient d'apprendre que "l'héritage sautera une génération s'il existe une descendance".
Alors, leur arrivée dans cette ville bien particulière est-elle vraiment un hasard et que va-t-il arriver à Salomon et Constance ?
Mon avis : Ce roman est adressé aux jeunes lecteurs. Des illustrations en noir et blanc ponctuent le texte sans que cela soit pour l'enrichir, simplement pour faire une pause... On pense au conte d'HANSEL ET GRETEL ou à celui du PETIT POUCET, si ce n'est que la motivations des adultes qui abandonnent leurs enfants à la sorcière n'est pas de ne pas pouvoir répondre à leurs besoins mais plutôt celle de se séparer d'eux pour être plus tranquilles, pour vivre plus librement, plus "chichement" aussi. Un conte moderne, assurément... avec des outils technologiques modernes comme internet au lieu des petits cailloux. Si je peux émettre un souhait, c'est que l'intelligence et la réactivité des deux jeunes héros donnent aux enfants l'envie de développer leur esprit d'analyse et de critique face à une situation périlleuse... et que l'histoire en elle-même rappelle aux adultes qu'avoir un enfant engage toute une vie en regard de ce petit bout d'homme...
Public : à partir de huit - neuf ans.
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Ce conte moderne remet à la sauce contemporaine la sorcière d'Hansel et Gretel, les parents du petit poucet avec des enfants qui eux ne comptent pas se faire manger! de l'humour et de l'aventure avec en prime une leçon sur les sentiments fraternels parfois pas très... fraternels justement des deux héros.
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De l'art de revisiter avec originalité et malice un grand classique de la littérature jeunesse, c'est le pari tenu par cette histoire savoureuse au ton enlevé, jamais gnangnan. Miam !
Lire la critique sur le site : Lexpress
Je fais en sorte que les parents puissent facilement se débarrasser de leurs rejetons, afin d'en récupérer le plus possible. Les temps ont changé. On ne conduit plus ses enfants dans la forêt. De toute façon je n'habite plus dans les bois. Aujourd'hui, ma maison est comme toutes les autres - du moins en apparence...
Salomon avait déjà sorti un télescope et un microscope. Ceux-ci lui permettaient d'observer d'autres mondes, grands et petits, qui lui semblaient parfois plus attirants que le nôtre.
Mes assistants, eux, étaient un peu contrariés : ils préfèrent embêter les enfants, plutôt que ce soit les enfants qui les embêtent. Moi, je comprenais les problèmes de Lily et ceux de Maurice. Je sais combien il est difficile d'être l'aînée. Et je sais combien il est difficile d'être le cadet. [la sorcière]
Parfois, la pourriture, c'est de famille. Il y avait longtemps que Mme Blink [la marâtre des enfants] avait établi son arbre généalogique et découvert qu'elle était parente d'un grand nombre d'importants personnages pourris du passé. Parmi eux, on trouvait une illustre reine qui avait déclaré : "Le peuple n'a plus de pain ? Eh bien, qu'il mange de la brioche !" A première vue, cela ne semble pas très pervers ; en réalité, ça l'était. Il y en avait une autre qui distribuait des pommes empoisonnées. Et il y avait bien sûr la fameuse marâtre de la vieille histoire de sorcière qui mangeait les enfants. (Pour vous donner tous les détails, Mme Blink était la onzième cousine, au quinzième degré, de cette belle-mère).
"Que d'ancêtres pourris !" se réjouissait Mme Blink.
A voir Constance s'amuser ainsi, il était impossible d'imaginer qu'elle cachait un secret honteux à son frère. Impossible aussi de deviner combien son chat, Quantum, lui manquait (il lui manquait énormément). Ça ne signifiait pas qu'elle ne ressentait aucune culpabilité ni aucune tristesse. Non, elle n'était tout simplement pas du genre à se plaindre.