"Ça prend un temps fou pour arriver" (gimmick récurrent de titrage chapitrant le livre) mais finalement, on arrive vite à la fin de ce livre.
Un sentiment mitigé à sa lecture. Introduit par
Hubert Selby Jr, ce bouquin fleurait bon l'audace et la plume solide. Or, on n'en est pas vraiment là quand on le referme…
Ce n'est pas vraiment un roman, ça ressemble davantage à de petites nouvelles découpées en morceaux puis enchevêtrées les unes aux autres. Sans réel filtre de lecture. C'est une expérience inédite ou rare qui nous est proposée. Sous forme de séquences plus ou moins courtes, juste quelques lignes parfois, l'auteur nous introduit dans les pensées souvent nébuleuses de dizaines de personnages sans autre fil conducteur que leur désespoir et leur mal-être.
Parsemés de phrases récurrentes où la répétition accentue l'impression de malaise. On assiste à une sorte de zapping mental où l'on passe d'un personnage à l'autre à une cadence infernale, point original et puissant du livre et d'un seul coup, changement de rythme, on se pose sur un texte plus long où l'auteur peine à convaincre tant les personnages sur lesquels il choisit de s'arrêter ne sont pas les plus intéressants et où on le sent surtout beaucoup moins à l'aise.
Au final,
Matthew McIntosh nous convie donc à une ambiance dark, une atmosphère assez ténébreuse et dépressive. Au bout du chemin la mort et peu d'espoir dans une vie de souffrances. On suit des voix égarées dans le désert de la vie et qui ne trouveront jamais leur terre promise.
Trop de pathos peut lasser et effectivement c'est la lassitude au corps que l'on referme la dernière page avec un goût agaçant d'inachevé en bouche. On sent qu'on est pas passé loin d'un grand livre et c'est encore plus énervant. 2.5/5