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EAN : 9782253183815
672 pages
Le Livre de Poche (16/03/2016)
3.49/5   39 notes
Résumé :

En 1693, le père jésuite Yves de La Croix, féru de philosophie naturelle et de science moderne, explorateur au service du Roi Louis XIV, ramène à Versailles un couple de créatures marines capturées dans les mers sauvages du Nouveau Monde. Aidé de sa jeune soeur qui, loin des intrigues de la cour, se voue à l'étude des sciences naturelles, protégé par le Roi qui espère découvrir le secre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Fin du XVIIe siècle. Un jésuite au service de Louis XIV rapporte à Versailles deux spécimens de monstres marins, capturés au large du Nouveau Monde. le mâle n'a pas survécu au voyage mais qu'à cela ne tienne, son cadavre sera disséqué au profit de la science devant l'ensemble de la cour. La femelle est en revanche bien vivante et se retrouve exposée aux yeux des curieux dans l'un des nombreux bassins que comptent les jardins royaux. Si sa laideur rebute la plupart des visiteurs, la beauté de son chant ne laisse en tout cas pas indifférente la soeur du jésuite responsable de sa capture, Marie-Josèphe, qui va se prendre d'affection pour la créature. Celle-ci ne tarde d'ailleurs pas à soulever de vifs débats dans l'entourage du roi : s'agit-il véritablement d'un monstre ? A t-elle une conscience ? Des sentiments ? Et si oui, est-il bien moral de la priver de liberté ? Écrit il y a tout juste vingt ans, le roman de Vonda N. McIntyre a fait il y a peu l'objet d'une nouvelle parution qui n'a pas tardé à éveiller mon intérêt. A raison, puisque l'ouvrage repose effectivement sur une intrigue solide et fort plaisante que l'on suit sans ennui pendant près de sept cent pages. La quasi totalité de l'action se situe à Versailles dont la reconstitution est tout à fait convaincante et dont l'auteur donne avec succès une image très ambivalente, le faste et la beauté des salles de jeu ou des jardins étant nettement contrebalancés par la vétusté et l'exiguïté dans laquelle devaient alors se résoudre à vivre une partie de la noblesse. Les personnages sont quant à eux plutôt atypiques, de la jeune demoiselle de compagnie avant tout passionnée de musique et de sciences au proche conseiller du roi bien éloigné des standards de beauté de cette époque comme de la notre, en passant bien évidemment par ce « monstre marin » dont on découvre peu à peu la véritable nature.

Le roman ne manque donc pas de qualités, mais comporte aussi un certain nombre de défauts qui ne passent malheureusement pas inaperçus. le plus gênant d'entre eux reste incontestablement le style de l'auteur qui devrait en refroidir plus d'un. Sans aller jusqu'à la qualifier d'indigeste, la plume de Vonda N. McIntyre manque en tout cas de fluidité et se montre tour à tour trop concise ou trop volubile. Il y a par exemple cette manie de décrire par le détail les moindres mouvement des personnages par une succession de phrases lapidaires composées uniquement d'un sujet et d'un verbe (« Il frappe. Il entre. Il s'assoie »... et j'en passe). A l'inverse, l'auteur n'a pas assez de mots pour nous dépeindre par le menu les usages de la cour ce qui, là encore, devient quelque peu lassant (qui fait la révérence à qui, qui porte quoi, qui a la préséance sur qui...). On apprend d'ailleurs dans la postface que le roman avait à la base été écris sous la forme d'un scénario, ce qui explique d'une certaine façon beaucoup de choses et nuit incontestablement à la narration. le second gros bémol que je mentionnerais concerne la personnalité de l'héroïne qui comportait pourtant de nombreux éléments susceptibles de me plaire : Marie-Josèphe se passionne pour la science, compose de la musique, se refuse à garder une esclave à son service, et surtout fait preuve d'une véritable aversion pour le couvent. Bref, on aurait pu avoir affaire à une jeune fille intéressante et bien décidée à ne pas se laisser emprisonner par les carcans imposés par son époque. Sauf que c'est tout le contraire. C'est notamment vrai dans la première moitié du roman pendant laquelle l'héroïne adopte un comportement insupportable dès l'instant qu'elle se retrouve confrontée à un personnage masculin.

Les minauderies passent encore, mais le fait qu'elle se rabaisse sans arrêt dès qu'un homme lui adresse la parole, là s'en est trop. « Ne soyez pas impudente », la tance à plusieurs reprises le comte Lucien alors qu'elle ne fait qu'emmètre une hypothèse pleine de bon sens concernant les causes de l'agitation du monstre auprès du roi. La réaction de la jeune fille face à cette remontrance injustifiée et désagréable ? Elle rougit et se fustige : « Il avait raison de la traiter ainsi. ». Même chose avec son frère qui lui explique qu'après avoir joui d'une relative liberté à la cour, elle doit désormais se contenter de jouer à la bobonne avec lui, ce qui n'a pas l'air de la gêner plus que cela (« Ce que disait Yves était vrai. Elle était égoïste et stupide de souhaiter davantage. »). Compte tenu de l'époque à laquelle se déroule l'action, il était évident que la jeune femme n'allait pas pouvoir faire preuve d'une liberté d'esprit et d'une volonté d'émancipation trop voyante, mais de là à la dépeindre satisfaite de se faire brider et soumettre en permanence, il ne faut tout de même pas exagérer ! Les circonstances l'obligent heureusement à légèrement se rebiffer dans la deuxième moitié du roman (notamment à l'encontre de son frère qui est tout bonnement insupportable), mais c'est aussi le moment que l'auteur choisit pour davantage mettre en lumière sa romance avec un autre noble de la cour. le récit tombe alors à plusieurs reprises dans le mièvre avec des scènes parfois peu flatteuses pour la jeune femme qui se contente trop souvent de regarder avec des yeux énamourés son soupirant faire presque tout le travail. Tout cela est d'autant plus dommage que, comme je le disais, les personnages comme l'intrigue possédaient un beau potentiel qui est malheureusement loin d'être exploité à sa juste mesure.

Lecture en demi-teinte pour ce roman de Vonda N. McIntyre qui, en dépit d'une intrigue intéressante et d'un travail de reconstitution admirable, se retrouve entaché par des défauts dont il est hélas difficile de faire abstraction. Je tiens à remercier Gaelle du blog Pause Earl Grey pour l'envoi de ce roman que j'ai, malgré tout, pris plaisir à découvrir.
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Pour la gloire de Louis XIV, le père jésuite Yves de la Croix a capturé un couple de monstres marins, étranges créatures aquatiques. « Elles sautaient comme des dauphins et s'éclaboussaient. Elles se caressaient, enroulaient leurs queues autour d'elles et chantaient leur sensualité toute animale. Leurs ébats faisaient écumer l'océan. » (p. 8) le mâle est mort pendant le voyage et son corps sera découpé et étudié, mais la femelle est bien vivante. Versée dans le bassin d'Apollon dans les jardins de Versailles, elle chante sa tristesse, sa solitude et la douleur de la captivité. Sa seule amie est Marie-Josèphe, la soeur d'Yves, dame d'atour de Mademoiselle. Après des années éprouvantes au couvent, Marie-Josèphe découvre avec émerveillement les beautés de Versailles et les fastes de la cour. Elle espère pouvoir reprendre l'étude des mathématiques et la composition musicale, deux de ses passions, tout en assistant son frère dans son étude de la dépouille marine. Mais la belle complicité qui unissait le frère et la soeur lors de leur jeunesse en Martinique semble émoussée et Marie-Josèphe se heurte à la réalité de la Cour. « L'adorable petite fille désireuse de le suivre dans n'importe quelle sottise était devenue une femme adulte qui l'adorait toujours, mais qui ne voulait plus obéir à son caractère ombrageux. » (p. 117) Mesquinerie et mensonge accompagnent le bal des faux-semblants. Ceux que la jeune fille prenait pour des amis ne sont finalement que des courtisans soucieux de leur propre réussite. Ses vrais soutiens sont finalement les personnes les moins démonstratives.

Ce roman est bien difficile à définir. Il tient du roman historique et on sent que l'auteure s'est vraiment documentée sur Versailles, ses usages et les personnes qui l'a fréquentaient. On assiste à une réconciliation entre Louis XIV et le pape Innocent XII, ainsi qu'à un fabuleux carrousel rassemblant des monarques du monde entier. On assiste également à la cérémonie du lever du roi, à des bals, à des banquets, aux intrigues de cour et aux secrets de filiation… Tout cela catapulte le lecteur dans les plus belles heures de Versailles. Ce roman est aussi une fable fantastique, l'intrigue n'a évidemment jamais eu lieu : pas de monstre marin dans les bassins du jardin, à moins que… Lisez pour vous faire un avis ! Dans cette histoire, Louis XIV, obsédé par l'immortalité, pense que manger la chair de la créature marine pourra lui apporter la vie éternelle. Mais Marie-Josèphe se bat bec et ongles pour sauver son amie. « Je suis attachée à la femme des mers de même que je suis attachée à vous ou à Haleed : je protège sa vie parce que c'est un être pensant et doué de raison, un être doté d'une âme, et parce que je ne souhaite pas que mon roi devienne un cannibale... » (p. 246) Tout est fait pour susciter de la compassion à l'égard de Marie-Josèphe : sa jeunesse, sa beauté, son expérience traumatisante au couvent, son innocence qui confine à la niaiserie, sa sensibilité, son amitié pour la femme des mers, etc.

La Lune et le Roi-Soleil est un texte divertissant et riche en rebondissements, peut-être un peu trop… Il y a foule de personnages – normal puisque nous sommes à la Cour –, mais il me semble que certains auraient pu être traités avec moins d'importance puisque leur rôle est inexistant dans l'intrigue. de même, il y a beaucoup d'intrigues qui se nouent et certaines n'aboutissent pas. Ce roman reste cependant une belle fable sur la liberté, la religion, et la tolérance.
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Ce livre est fluide, il se lit très bien.
Il a tous les ingrédients pour permettre de s'évader.
Nous sommes ici à la cour du roi Louis XIV à l'époque de Mme de Maintenon.
Nous suivons principalement Marie Josèphe et son frère Yves, qui étudie les sciences.
Marie Josèphe prend soin d'un monstre marin amené à Versailles et découvert depuis peu par Yves.
Ce récit est très plaisant, abracadabrantesque et enjoué.
On visite aussi la ménagerie du roi.
A noter une petite pointe de féminisme.
Que va devenir ce monstre marin ? Qui va prendre soin de lui ? Y a t-il des dangers qui le guettent ? Comment va réagir le roi ? Autant de questions que le lecteur pourra se poser au fil de la lecture.
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Le genre fantastique et Louis XIV

Ce livre est clairement classé dans le genre fantastique puisqu'il met en avant le mythe de la sirène, monstre marin qui a fait coulé beaucoup d'encre depuis son origine. Vonda McIntyre explique dans sa postface que cette histoire lui est venue en élaborant un article construit de manière scientifique répondant à la question « Pourquoi est-on persuadé que les sirènes n'existent pas alors que la mythologie affirme le contraire ? » Les scientifiques de cet article ont pris peu à peu corps pour se transformer en ce roman surprenant. le plus surprenant pour moi étant la situation historique de l'intrigue. En effet, j'ai plus souvent vu la fantaisie dans un univers moyenâgeux pour l'heroic fantasy ou dans le monde contemporain que nous connaissons. Très rarement (jamais en fait) au temps de la monarchie absolue et de son illustre représentant, Louis XIV. Etrange. Surprenant. Rafraîchissant même. Mais surtout, très intelligent car l'époque et le genre se marient finalement très bien : « Plus j'effectuais de recherches, plus je me rendais compte que j'avais été particulièrement bien inspirée en choisissant un tel lieu et une telle époque, explique Vonda McIntyre, La résidence de l'homme le plus puissant du monde, au point d'équilibre historique entre l'alchimie ancienne et la science moderne. » Et pour le coup, je dois dire que je suis de son avis. Elle a été bien inspirée.

Marie-Josèphe, féministe et libertaire

Le personnage de Marie-Josèphe est intéressant à plusieurs niveaux. Comme je l'ai dit, elle est une femme qui...Le genre fantastique et Louis XIV

Ce livre est clairement classé dans le genre fantastique puisqu'il met en avant le mythe de la sirène, monstre marin qui a fait coulé beaucoup d'encre depuis son origine. Vonda McIntyre explique dans sa postface que cette histoire lui est venue en élaborant un article construit de manière scientifique répondant à la question « Pourquoi est-on persuadé que les sirènes n'existent pas alors que la mythologie affirme le contraire ? » Les scientifiques de cet article ont pris peu à peu corps pour se transformer en ce roman surprenant. le plus surprenant pour moi étant la situation historique de l'intrigue. En effet, j'ai plus souvent vu la fantaisie dans un univers moyenâgeux pour l'heroic fantasy ou dans le monde contemporain que nous connaissons. Très rarement (jamais en fait) au temps de la monarchie absolue et de son illustre représentant, Louis XIV. Etrange. Surprenant. Rafraîchissant même. Mais surtout, très intelligent car l'époque et le genre se marient finalement très bien : « Plus j'effectuais de recherches, plus je me rendais compte que j'avais été particulièrement bien inspirée en choisissant un tel lieu et une telle époque, explique Vonda McIntyre, La résidence de l'homme le plus puissant du monde, au point d'équilibre historique entre l'alchimie ancienne et la science moderne. » Et pour le coup, je dois dire que je suis de son avis. Elle a été bien inspirée.

Marie-Josèphe, féministe et libertaire

Le personnage de Marie-Josèphe est intéressant à plusieurs niveaux. Comme je l'ai dit, elle est une femme qui aidait son frère dans ses expériences scientifiques depuis son plus jeune âge, elle s'est tournée vers les mathématiques et elle est une grande fan de Newton. Elle compose également même si ce n'est pas son principal don, elle est suffisamment douée pour que le roi lui commande une chanson. Autant dire qu'elle n'est en rien commune à la place qu'elle devrait avoir, en tant que femme, dans une Europe chrétienne et à la cours du Roi Soleil. Pourtant, si elle veut se marier et avoir des enfants, elle ne veut pas abandonner la science pour autant et Maris-Josèphe se bat du début à la fin pour rester fidèle à elle-même et ses principes. Si au début de l'histoire, elle est vue comme rafraîchissante à la cours, dès qu'elle commence à s'opposer à certains esprits concernant la liberté de son esclave lorsqu'elle se rend compte que se statut est dégradant, et la liberté de la sirène, son statut de femme lui est reproché avec beaucoup de force.
Elle prône également la lutte contre l'esclavage lorsqu'elle se rend compte que ce statut n'a rien d'enviable. Son esclave, Odelette, le lui explique et dès lors, elle fait de son mieux pour lui rendre sa liberté et la hisse au statut de soeur adoptive. Son égale donc. Sa lutte pour la libération de la sirène ajoutée à ça fait de Marie-Josèphe une personne ayant une avance considérable sur son époque.

Liberté ou éthique animale

Finalement, est-ce que la question posée par Vonda McIntyre est-elle seulement une question de liberté ? Etant sensible à la cause animale, j'ai eu une lecture un peu différente de certains passages de l'histoire.

« Je suis attachée à la femme des mers de même que je suis attachée à vous ou à Haleed : je protège sa vie parce-que c'est un être pensant doué de raison, un être doté d'une âme, et parce-que je ne souhaite pas que mon roi devienne un cannibale… » explique Marie-Josèphe.

Je sais que c'est un avis qui n'est pas partagé par tous le monde. L'éthique animale a encore un long chemin devant elle mais la question de savoir si un animal ressent la souffrance, est un être pensant et doué de raison, pour moi, ça ne fait aucun doute et j'ai vraiment trouvé dans ce livre une résonance à mes convictions personnelles. Passer du statut de monstre marin, de démon à celui de bête et enfin à celui d'être pensant me parle énormément.
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Louis XIV possédait à Versailles, une ménagerie dont il était très fier, mais il lui manquait des animaux marins.
En 1693 il envoie le père jésuite Yves de la Croix (explorateur à son service) dans les mers du nouveau monde pour rechercher ces animaux -une rumeur court à Versailles disant que ces monstres marins étaient immortels Louis XIV rêve de l'immortalité. A la surprise générale Yves ramène deux spécimens :une femelle bien vivante et un mâle qui décède en cours de route. Yves conserve la dépouille dans de la glace pour faire des analyses en arrivant à la cour.
Avant de partir Yves laisse sa sœur dans un couvent ou elle n'apprend rien de la vie et ou elle est très malheureuse. Madame de Maintenon la fera sortir pour la prendre à son service à la cour de Versailles. Marie-Josèphe de la Croix s'est vouée à l'étude des maths et des sciences naturelles et de ce fait elle aide souvent son frère dans ses expériences.
La créature ramenée par Yves qu"on appellera "femme des mers" est aussi laide que son chant est beau. Marie-Josèphe va essayer de l'apprivoiser et au fur et à mesure de ses visites à la bête elle s'aperçoit que celle-ci est dotée d'une intelligence: elle réponds parfaitement à ses sollicitations. Une amitié va naître entre la femme des mers et Mari-Josèphe. Malheureusement Louis XIV veut tuer le monstre il veut manger sa chair croyant que cela va lui apporter l'immortalité il entre en conflit avec Marie-Josèphe.
Ce roman est un conte tragique par le récit de la captivité de la femme des mers,il est aussi fantastique et je le qualifierai d'historique par le récit de la vie à la cour de Versailles et de la vie de Louis XIV. Il m'est difficile de le classer dans une catégorie bien précise. Bien que le récit est long à démarrer, au fil de la lecture elle devient palpitante et on s'attache à certains personnages.
Une petite critique qui n'engage que moi, je trouve que le récit de la vie à la cour prend trop d"ampleur ainsi que les descriptions détaillées des vetements de Louis XIV et de ses courtisans. je vous conseille de le lire, personnellement j"ai passé un agréable moment.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait si souvent aidé Yves dans son travail qu’elle connaissait sa méticulosité. Depuis qu’ils étaient enfants, ils étudiaient ensemble le latin et le grec, lisaient Hérodote – ce vieillard crédule ! –, Galien et Newton. Yves était bien entendu le premier à choisir les livres, mais il n’avait pas émis la moindre objection quand elle s’était attaquée aux Principia. Elle dormait avec l’ouvrage sous son oreiller. Et quand elle avait perdu le livre de M. Newton, elle avait beaucoup pleuré et s’était demandé ce qu’il avait pu découvrir à propos de la lumière, des planètes et de la gravité au cours de ces cinq dernières années.

Chapitre 2
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La reine de Nubie était, avec sa peau, ses yeux et sa chevelure d’ébène, la plus belle femme que Marie-Josèphe eût jamais vue. Un million de minuscules perles d’or et de lapis-lazuli formaient sa coiffure. Sa tunique de lin plissée était aussi fine et luisante que de la soie. Transparente, elle révélait les formes de son corps. Seuls son large collier d’or et sa ceinture respectaient sa pudeur en masquant ses seins et son sexe. Elle entra dans la salle du trône allongée sur un lit porté par huit colosses noirs, suivis de quatre jeunes femmes, presque aussi belles qu’elle, et qui agitaient de grands éventails.

Chapitre 24
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Dans son chant,la créature nageait seule.De la boue et des algues obscurcissaient l'eau du bassin.Des ordures et des pièces de monnaie en tapissaient le fond.Le chant du monstre marin donna à l'eau la couleur du saphir.Les déchets et les pièces se changèrent en sable et en coquillages.Des poissons bleus,irises,traversèrent le paysage,et leur bleu vira à l'argent.
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— On m’a toujours dit, fit-elle, que les jeunes filles modestes ne devaient rien connaître des choses intimes.
— On vous a dit de restreindre votre intelligence de toutes sortes de manières – vos études, votre musique, votre sensibilité..
— J’aimerais entendre la vérité !
— La vérité, dit le comte Lucien. L’amour passionné – l’amour sexuel – est le plus grand plaisir que l’on puisse connaître. Il chasse la tristesse. Il repousse la douleur. C’est comme le vin le plus fin, comme la matinée d’un jour où le temps serait parfait, comme la plus belle des musiques, comme une interminable chevauchée. Et comme aucune de ces choses.

La voix du comte Lucien – mais n’était-ce que sa voix ? – lui fit battre le pouls avec toute l’excitation du danger et des péchés interdits. Son bras lui faisait mal, mais elle éprouvait en même temps comme une extase, une note qui rappelait la musique des sphères.

Chapitre 19
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Une histoire parallèle exige énormément de recherches, ce que je découvris quand je décidai de situer La Lune et le RoiSoleil en 1693, à la cour de Louis XIV. Plus j’effectuais de recherches, plus je me rendais compte que j’avais été particulièrement bien inspirée en choisissant un tel lieu et une telle époque : la résidence de l’homme le plus puissant du monde, au point d’équilibre historique entre l’alchimie ancienne et la science moderne.

Postface
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Vidéo de Vonda N. McIntyre
À l'occasion de la sortie de l'Intégrale SF le Serpent du rêve, en librairie le 17 mai, Mnémos vous propose de découvrir son autrice, Vonda McIntyre.
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