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Vorkosigan (McMaster Bujold) tome 4 sur 17
EAN : 9782290327920
407 pages
J'ai lu (11/12/2002)
4.26/5   146 notes
Résumé :
Les épreuves physiques de l'examen d'entrée à l'académie militaire, pour un nabot aux os fragiles comme du verre, c'est une gageure : en sautant d'un mur, Miles Vorkosigan se casse les deux jambes et voit s'effondrer ses espoirs de servir l'empereur de Barrayar.
Aussi quand la belle Elena, fille de l'affreux Bothari, émet le souhait de retrouver sa mère, Miles organise-t-il le voyage. Il achète un vaisseau, engage un pilote puis se fait passer pour le chef de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Mieux vaut ne pas gloser sur la distinction entre lecture par ordre de parution et lecture par ordre chronologique puisque "L'Apprentissage du guerrier" écrit en 1986 est en total raccord avec la fin de son préquel écrit en 1991.
A la fin de "Barrayar", j'avais laissé Aral et Cordelia Vorkosigan, Konstantin Bothari et papi Piotr en fort mauvaise posture face à l'infirme mais hyperactif Miles Vorkosigan, unique rejeton d'une longue et prestigieuse lignée aristocratique. C'est tout naturellement que nous retrouvons toute la maisonnée quelques années plus tard avec un Miles tentant désespérément d'entrer à l'Académie militaire barrayane pour respecter la tradition féodale et guerrière de sa famille en dépit des conséquences sur son corps de l'attentat à la soltoxine dont ses parents ont été les victimes…

Ah ça, dans ce tome Miles joue les bons samaritains, voire les chevaliers blancs, en recueillant moult chiens errants… le vide dans sa vie que ressent Miles trouve écho aux vides dans leurs vies que ressentent tous les paumés qui vont l'accompagner : Konstantin Bothari, le Foutu Au Berceau de la saga, Elena Bothari, la midinette qui n'a jamais connu sa mère, Arde Mayhew, le pilote spatiale dépassé par les évolutions technologiques de sa profession, Bazil Jesek le déserteur barrayan qui ne sait plus quoi faire de son existence, le mésestimé Ty Kung qui jubile de trouver en Miles un fin connaisseur des stratégies et des tactiques d'Aral Vorkosigan (mdr ! ^^), ou ce crétin d'Ivan, pas si crétin que cela finalement, qui échappe aux tentatives d'assassinats grâce et ses nombreuses et imprévisibles aventures d'un jour ou d'un soir…
Chaque acte d'altruisme de notre (anti)héros, génie de l'improvisation doté d'un solide sens de la répartie, est accompagné de son lot d'emmerdes, et bien souvent le seul moyen pour Miles d'échapper aux dites emmerdes, c'est de se coltiner un paquet d'emmerdes encore plus merdiques jusqu'à ce que les services secrets de l'Empire barrayan sifflent la fin de récré ! Bref, une fois de plus les éditeurs français se sont montrés fort peu inspirés en traduisant « L'Apprenti guerrier », super clin d'oeil à « L'Apprenti sorcier » qui structure tout le roman, en « L'Apprentissage du guerrier »…
Car Miles dispose à parts égales d'une guigne légendaire, car à chaque fois qu'il parvient à sortir la tête de l'eau la foudre qui tombe sur la tête, et d'une baraka légendaire, car à chaque fois que tout semble irrémédiablement perdu les miracles succèdent aux qui propos et vice-versa.

Ainsi de fil en aiguille le génial nabot se retrouve ainsi à la tête d'une flotte de combat de 2000 hommes : Les Mercenaires Libres Dendarii ! Une flotte imaginaire qui de ralliements en recrutements va devenir bien réelle pour ses adversaires… Et seuls contre tous, les Dendarii vont briser le blocu de Tau Verde en appliquant une stratégie naguère utilisée par un célèbre guerrier qui habitait la forêt de Sherwood sur la Terre : voler aux mercenaires riches pour donner aux mercenaires pauvres… Quelle grosse marrade ! mdr au carré
Bref, on nous offre 400 pages de Tyrion Lannister en mode Don Quichotte : il s'agit d'une véritable friandise. ^^

Car tout commence avec Miles prend part en vacances loin dans l'espace pour oublier la déception qu'il pense avoir infligé à sa famille en échouant aux examens d'entrée de l'académie militaire, et après diverses péripéties résultant autant de son altruisme que de sa roublardise, Miles prend la tête de ceux qui voulaient le prendre en otage, tout en étant accusé par les siens d'un crime qu'il n'a jamais commis… Et contre toute attente il mène une brillante campagne miliaire qui se conclut par une bataille finale dont il ne pourra pas voir le dénouement en raison d'une blessure de guerre. Mais il devra quand même faire face à ses accusateurs lors d'un procès à 3 juges qu'il transformera en one-man show, avant d'être confronté au jugement paternel, bien plus douloureux que toutes les épreuves affrontées auparavant.
Cela ne vous rappelle rien ? Moi si. J'avais déjà repéré des points communs entre la saga de Lois McMaster Bujold et celle de GGR Martin, mais là c'est un peu fort de café.


Je me suis régalé, j'ai beaucoup ri du début à la fin du roman. Cela ne s'arrête jamais car Miles ne s'arrête jamais…
On prend autant de plaisir à lire Miles jubiler quand un de ses plans capillotractés se déroule sans accros, qu'à lire stresser quand il ne parvient plus à puiser dans son sac à malices pour se tirer des ennuis dans lesquels il a fourré lui-même et ses protégés. Et il bien enquiquiné de voir son amour d'enfance tomber dans les bras de l'épave qu'il a lui-même remis à flot. Ah, on sent qu'il joue les Cyrano de Bergerac pour Roxane / Elan et Christian de Neuvillette / Baz Jesek ! ^^
Et pendant de ce temps, il ne s'aperçoit pas qu'Elli Quinn la mutilée de guerre est un train d'en faire son héros à elle, ou que ses coups de génie ne laissent pas indifférent / indifférente l'hermaphrodite Bel(le) Thorne

Pourtant tout n'est pas guilleret avec notre Amiral Naismith qui prend sur lui que chaque soldat tombé sous ses ordres soit ou soigné, ou enterrer avec les honneurs militaires. Il développe même des ulcères à force d'assister personnellement aux funérailles de chacun, quand il ne les organise pas lui-même… et à anticiper les prochaines victimes de ses décisions.
On est bien dans le roman d'apprentissage puisque de peines en peines Miles va apprendre à devenir adulte, à faire face aux conséquences de ses actes et à être responsable de tous ceux qui croient lui… Comme tous les héros fantasy dont il possède les caractéristiques, il suit donc bien le chemin de l'universel héros aux mille et un visages, même si le visage de Miles Vorkosigan, âme de paladin enfermé dans un corps de nain, est bien singulier… (C'est d'autant plus manifeste que le personnage met un point d'honneur à respecter l'esprit plus que la lettre de la féodalité en faisant tout ce qui est en son pouvoir pour venir en aide à ceux qui sont devenu ses vassaux.)
Je dois quand même avouer que je n'ai pas mis 5 étoiles parce que dernier quart du roman était quand même un ton en-dessous, Miles est rattrapé par les conspirations politiques de son monde natal (tiens encore un point commun avec GGR Martin), et on a l'impression de repartir pour un "Barrayar" bis avec pleins de ficelles pour rattacher à rebours les intrigues en cours avec le voyage de Miles transformé en campagne militaires sidérale… Surtout qu'il y a comme un trou d'air quand Miles anéanti déprime dans sa cabine après la tragique réunion de famille des parents d'Elena Bothari qu'il avait lui-même organisée dans son permanent souci de bien faire…

Tout cela se lit à une vitesse incroyable avec beaucoup de facilité car la prose de l'auteure américaine est vraiment simple d'accès : elle s'adresse à tous les publics, à toutes les lectrices et à tous à les lecteurs. Ami(e)s easy readers, essayer Lois Mac Master Bujold, c'est l'adopter !
On laissera donc les commissaires littéraires franco-français habituels pérorer sans fin sur son manque de littéralité, et sur les distinctions entre vraie littérature destinée à élever l'élite et sous littératures destinées à occuper les masses. 5 Prix Hugo, 3 Prix Nebula, 3 Prix Locus, 1 Prix Mythopoeic, 1 Prix Prometheus. Mais ce n'est pas bien pour eux, parce que cette grande dame de la SFFF américaine n'est pas diplômée en littérature et donc n'appartient pas au milieu des littéreux...
Pour ma part, j'espère bien retrouver par la suite Baz Jesek, le déserteur en quête d'honneur, Arde le pilote dépressif, Ty Kung l'historien militaire brésilien, Elli Quin la karaté girl, le capitaine hermaphrodite Bel(le) Thorne ou Auson le beauf de l'espace !
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Oui, les connaisseurs de la licence me diront que ce n'est pas le premier tome mais j'ai décidé de commencer par là. C'est le premier tome avec Miles Vorkosigan, héros de ce gigantesque cycle qui contient un peu moins de vingt romans. L'Apprentissage du guerrier en est le quatrième tome et les trois précédents peuvent se lire plus tard.

Voici une lecture bien surprenante, alors que je m'attendais à un space opéra militaire avec des contrebandiers tous plus dangereux les uns des autres, un truc sérieux en somme. Ce livre s'avère plutôt être une vaste fumisterie ou chaque personnage est plus improbables que le précédent.

Le pire de tous étant bien entendu Miles Vorkosigan, qui à l'âge de 18 ans, rejeté du recrutement à l'armée pour cause d'handicap lourd, se retrouve à constituer un bande de mercenaire dont seul le nom leur en donne la stature. Personnage improbable, anti-héros à la limite du ridicule, lui et ça joyeuse bande de lurons vont néanmoins au fil de l'aventure réussir, à coup de chance mais également grâce à l'intelligence de Miles à constituer une armée dotée de vaisseaux de guerre.

Lecture aisée, l'histoire se déroule si facilement qu'il n'y a jamais vraiment d'enjeu. Ce n'est pas comique mais cela reste néanmoins très léger et agréable à lire. le tout rend un livre fort sympathique qui se dévore avec plaisir. On pourra toujours regretter le manque de réalisme de l'oeuvre à la limite du loufoque mais on doit reconnaître néanmoins que l'aventure est distrayante et sympathique.

Wiitoo Takatoulire
Note 3,5/6
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Miles Vorkosigan est l'unique rejeton du célèbre Aral Vorkosigan, premier ministre de la planète Barrayar. Issu d'une grande lignée de militaires, il rêve lui aussi d'incorporer l'académie militaire. Mais de constitution fragile, avec son mètre quarante-deux et ses os en verre, il est rapidement blessé et disqualifié aux examens d'admission.

Mais qu'à cela ne tienne : il organise bien vite un petit voyage innocent pour découvrir la vérité sur la mère de la belle Elena dont il est secrètement amoureux, la fille de son garde du corps. Direction la planète B2ta, avec ses moeurs étranges et un pilote de vaisseau qui n'a plus le droit de piloter.



Voilà, si vous voulez savoir comment Miles devint propriétaire d'un vaisseau embarqué à destination de planètes en conflits, forçant un blocus tout en fondant les mercenaires de Dendaari, il ne vous reste plus qu'à lire L'apprentissage du guerrier ! C'est drôle, loufoque, bourré d'actions. L'histoire improbable tient beaucoup de la farce, avec des retournements de situation, du bluff, des deus ex machina, des coups de chance comme de malchance, des batailles spatiales, des mondes inconnus et toujours l'esprit pas si naïf que ça de l'anti-héros aux os fragiles. Les dialogues font mouche, et le comique de situation est omniprésent.

Bref, voilà un parfait cocktail de SF pas prise de tête qu'on lit pour s'amuser et se détendre. Savoureux, cocasse, souvent décalé, L'apprentissage du guerrier se révèle une lecture rafraichissante comme je les aime !

Merci à Alfaric, Witoo et Fnitter pour leurs conseils et leurs critiques !
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Ayé ! J'ai enfin lu un tome de la saga Vorkosigan ! Grâce à qui ? A Alfaric, bien sûr, qui l'a proposé en livre-quête du challenge SFFF de notre forum des Trolls, lol !

Et je me suis régalé. C'est du livre-bonbon. A lire avec un grand saladier de pop-corn !

L'anti-héros Miles Vorkosigan est absolument génial. La comparaison avec GoT de G.R.R. Martin est évidente, il est vrai, mais comme je ne sais pas qui a écrit avant l'autre, je n'en dirai pas plus... Miles a le physique, l'esprit affûté et la langue acérée de Tyrion Lannister. Il a également le même talent pour se mettre dans des situations pas faciles, mais dont il se sort grâce à sa ruse et à son esprit stratégique. Même si c'est capillotracté et parfois invraisemblable, pour peu qu'on soit bon public du moment qu'on s'amuse (et c'est mon cas), ça fonctionne à fond !

Ce livre est un savant mélange de fantasy et de space-op' pulp, divertissant (je suis un peu étonnée qu'il ne soit pas déjà adapté en série...), prenant, à la fois dramatique et amusant.

L'auteur arrive à faire entrer dans son monde l'air de rien, à travers les dialogues et la narration, d'une ultra-facilité à lire, et on navigue dans tout ça comme si on y était né, à l'instar de Miles.

Un grand talent d'écriture (et de traduction, aussi) est à l'oeuvre ici, pour écrire aussi léger et approfondi en même temps. L'apprentissage de Miles Vorkosigan, comte héritier contrefait de la famille Vorkosigan, est passionnant à suivre, et tous les personnages, absolument tous, sont formidables, bien décrits, bien caractérisés, cohérents, aussi bien les masculins que les féminins, et les autres...

Un pur bonheur... Merci Alfaric (maintenant voilà, il va me falloir les autres... Ma PAL pleure...)

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Miles Vorkosigan, est un anti héros comme on n'en voit pas souvent (sauf peut-être Tyrion Lannister dans Game of Throne) ! Faire d'un personnage contrefait, petit et pourtant d'un égo démesuré, le personnage principal d'une histoire de Sf militaire, et ce dans les années 80 était un pari risqué que l'auteur Lois McMaster-Bujold assume pleinement et réussi au-delà de toutes espérances. !
Miles est donc le rejeton de Cordelia Naismith, une amazone bétane et d'Aral Vorkosigan un aristocrate barrayen. Dans Barrayar, on sait comment est né le petit Miles et ce qui lui a provoqué son handicap. Mais la lecture de précédent opus (écrit de toute manière après-coup) n'est pas indispensable pour lire celui-ci. L'apprentissage du guerrier est chronologiquement, le premier écrit par l'auteur.
Ce livre ressemble un peu à une parodie du space opéra classique, mais l'humour omniprésent n'empêche pas de savourer l'action, et de suivre des personnages parfois improbables.
Après avoir échoué à l'examen d'entrée à l'académie militaire à cause de son physique, Miles décide d'oublier son humiliation, sur la planète de sa mère, la dévergondée Bétan. A partir de là, il se place dans des situations compliquées dont il ne peut se sortir qu'en se plongeant dans une autre encore plus compliquée. Pour commencer, et parce qu'il veut aider, il rachète un vaisseau obsolète avec de l'argent qu'il ne possède pas. Pour rembourser, il se lance dans le trafic d'armes. Et il se fait alors arraisonner par des mercenaires. Mais Miles a plus d'un tour dans son sac. Et s'il se faisait passer lui aussi pour le chef d'une troupe de mercenaires, les Dendarii, totalement imaginaires. Enfin, pour le moment, car son intelligence, sa faconde, son sens de la répartie, son immaturité lui apporte autant de ralliement que d'ennuis.
Ce roman ressemble à une chute dans un puits sans fin, une fuite en avant jouissive, improbable, drôle et rythmée.
Et malgré ce qui semble n'être qu'une suite d'action fun, on y retrouve quand même quelques thématiques de l'auteur en gestation, les discriminations et les préjugés d'une Amérique reaganienne, le regard sur soi et ce mal être que l'on ressent quand on est différent, le pardon et la culpabilité. On est dans un roman d'apprentissage et on suit, malgré l'humour, malgré l'apparent détachement du héros, le passage d'un adolescent à l'âge adulte. Un jeune homme qui va devoir apprendre à assumer ses actes. C'est pourquoi, on n'est pas que dans une histoire humoristique. Parfois les émotions peuvent être fortes, surtout à la fin du livre, quand le jeune Miles doit vite apprendre à devenir mature. Ça va tellement vite, cela se lit avec une telle facilité, c'est tellement fou et explosif, qu'on en oublie presque l'intelligence derrière la loufoquerie.
Alors, oui, il y a des invraisemblances, des deus ex machina, des retournements de situations incroyables, mais rien qui ne soit pas dans le ton du récit et qui ne s'imbrique pas dans cette histoire déjantée. Alors pourquoi bouder son plaisir !
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
— Heureux de te voir, mon seigneur. Miles posa ses fesses sur la chaise voisine.
— Moi aussi. Mais je vous en prie… Pas de « mon seigneur » entre nous, d’accord ? « Monsieur Naismith », tout simplement. Les sourcils d’Auson se rejoignirent au-dessus de son nez.
— Les autres vous appellent comme ça, pourtant.
— Oui, mais… euh… ce n’est pas seulement une histoire de politesse. Cela souligne un rapport particulier. Vous ne m’appelleriez pas « mon lapin » même si vous entendiez ma femme le faire, mmh ?
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- Très bien déclara-t-il d’un ton professoral. Donc, après « Ecoute, ô Juliette, l’alouette annonce le jour », c’est à toi de dire « Non, non, ce n’est pas le jour, ce n’est pas l’alouette dont le chant a frappé ton oreille inquiète… »
Il regarda son père, et plein d’assurance : Ah bonsoir, père. Aurait-on envahi votre espace ? On peut répéter ailleurs, si vous le voulez…
- Oui, c’est ça, on va aller ailleurs, renchérit Elena avec entrain.
Elle adressa une expression béate et niaise aux trois adultes tandis que Miles le précédait vers la porte. Le visage du capitaine Koudelka était fendu d’une oreille à l’autre. Le comte parvint à sourire à Elena tout en fustigeant simultanément son fils des yeux. Le sergent distribuait son regard noir avec une démocratique équité. Le sourire du garde de faction se mua en gloussement étouffé quand ils s’enfuirent dans le couloir.
« Tout va bien se passer », hein ? ironisa-t-elle une fois dans le tube ascensionnel. Sortie très réussie.
Il esquissa juste un entrechat.
Une retraite stratégique en bon ordre, ma chère Juliette. Logique lorsqu’on est inférieur en armement, en effectifs et en grade. Nous répétions ce vieux classique. Très culturel. Qui pourrait y trouver à redire ? Je pense que je suis vraiment génial.
- Moi, je pense que tu es vraiment idiot, rétorqua-t-elle farouchement. Regarde ce qui est accroché à ton épaule.
- Oh… Tournant la tête, il remarque le fin bas posé sur sa chemise. Il le lui tendit avec un sourire vaseux et contrit.
Je suppose que ça n’a pas dû faire très bonne impression…
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- Tu as toujours cette vieille copie du règlement du Service Impérial barrayan ? demanda-t-il. Tu la trimbalais toujours sur toi, à un moment.
Il s’agissait de la bible de Bothari. Miles doutait même qu’il ait jamais lu autre chose.
- Oui, milord.
Le sergent attendit, manifestement prêt à tout.
- Génial, soupira Miles, soulagé. Tu me la prêteras.
- Pour quoi faire ?
- Le règlement de la flotte dendarii.
Bothari paru stupéfait.
- Vous n’allez tout de même pas…
- Je vais la rentrer dans l’ordinateur, en faire une copie, couper les références culturelles, changer les noms… Ça ne devrait pas prendre trop longtemps.
- Milord… c’est l’ancien règlement ! La voix grave du sergent était presque agitée. Quand ses larves qui chient dans leur froc jetteront un œil aux vieux défilés disciplinaires…
Miles sourit.
- Oui, il leur suffira de voir le passage qui évoque les coups de tuyaux en caoutchouc remplis de plomb pour qu’ils tombent dans les pommes… Je vais moderniser tout ça, ne t’en fais pas sergent.
- Votre père et l’état-major s’en sont déjà chargés il y a quinze ans. Ça leur a pris deux ans !
- Ça, c’est ce qui se passe dans les comités.
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Tous trois trouvèrent Elena arpentant le salon de Mme Naismith à grandes enjambées nerveuses. Les pommettes écarlates, les narines palpitantes, grommelant entre les dents. Elle adressa à Miles un regard meurtrier dès qu’il franchit la porte.
- Les Betans ! cracha-t-elle avec hargne.
Voilà que ne le disculpait qu’à moitié.
- Que se passe-t-il ? demanda-t-il prudemment
Elle refit le tour de la pièce, les jambes raides, comme si elle devait piétiner des corps.
- Cet horrible holovid, lâcha-t-elle ulcérée. Comment peuvent-ils… Oh, ne peux même pas te dire ce que j’ai vu.
Ah ah… elle a découvert une des chaînes pornographiques, songea Miles. Il fallait bien que cela arrive.
- L’holovid ? s’enquit-il innocemment.
- Comment est-ce qu’ils peuvent dire des choses aussi mensongères et… et affreuses sur l’amiral Vorkosigan, sur le prince Serg et… et sur notre Service Impérial ? Le producteur devrait être fusillé sur-le-champ ! Et les acteurs aussi… et le scénariste. Chez nous, en tout cas, leur sort serait vite réglé.
De toute évidence, les chaînes porno n’étaient pas en cause.
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- Apparemment, le commandant Daum s’est chargé de régler cet aspect du problème. Il a de toute évidence cru dur comme fer à ce que tu lui avais dit.
- Daum ? Qu’est-ce que j’ai bien pu lui raconter ?
- Tu lui as parlé de ta cure de jouvence.
- Ma quoi ?
- Il est persuadé que tu avais momentanément quitté les Dendarii pour aller sur Beta suivre une cure de jouvence. Ce n’est pas ce que tu lui as raconté ?
- Bien sûre que non !
Il se remit à marcher.
- Je lui ai dit que j’étais sur Beta pour suivre un traitement médical, oui, c’est vrai… Je pensais qu’il n’y avait pas besoin d’en préciser la nature…
Il pointa vaguement les divers handicaps dont il était affligé.
- … et qu’il imputerait ça à des blessures de guerre, ou je ne sais pas… Mais il n’existe pas de cure de jouvence betane ! C’est un bruit qui court, rien de plus. C’est leur système de santé publique et leur hygiène de vie, et leur hérédité, aussi, qui leur permettent de…
- Toi tu le sais, Miles, le coupa-t-elle, mais la plupart des gens qui ne connaissent pas bien Beta l’ignorent. Daum a l’aire de penser que tu n’es pas seulement plus vieux, mais… euh… beaucoup plus vieux.
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