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Les archives de la Suicide Squad tome 1 sur 4
EAN : 9782365778534
520 pages
Urban Comics Editions (19/08/2016)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Afin de protéger les intérêts et la sécurité du monde libre, Amanda Waller dirige un programme ultra-secret de recrutement d'anciens super-vilains condamnés à perpétuité. En échange d'une remise de peine, ceux-ci accomplissent les missions les plus dangereuses, risquant à chaque fois leur vie. Deadshot, Captain Boomerang, l'Enchanteresse ou Nightshade font désormais partie de ce qu'ils ont surnommé « la Suicide Squad ».
Que lire après Les archives de la Suicide Squad, tome 1 Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome regroupe 2 recueils VO.

(1) - Trial by fire - épisode 14 de "Secret Origins" consacré au Suicide Squad, ainsi que les épisodes 1 à 8 de la série, initialement parus en 1987, tous écrits par John Ostander et dessinés par Luke McDonnell. Dave Hunt a encré le numéro de "Secret Origins". Karl Kesel a encré les épisodes 1 à 3, Bob Lewis les épisodes 4 à 8. Cette histoire évoque régulièrement les événements de Legends, aux cours desquels le Suicide Squad a accompli sa première mission, en perdant un membre sur le champ de bataille.

Secret Origins 14 – le président des États-Unis (Ronald Reagan) reçoit dans son bureau Amanda Waller (responsable du service Task Force X) et de Sergeant Steel, son superviseur. Ils lui retracent l'histoire de Task Force X, ainsi que celle de Rick Flag, et de son père. Il est également question du passé d'Amanda Waller et de ses motivations.

Épisodes 1 à 8 – L'Escadron du Suicide est le surnom donné à l'équipe opérationnelle de Task Force. Elle est composée d'individus dotés de superpouvoirs, soit cherchant à expier une partie de leur passé, soit des criminels acceptant d'accomplir des missions à haut risque pour réduire leur peine de prison. Au début l'équipe est dirigée par Amanda Waller, avec le Colonel Rick Flagg comme chef d'opération. Elle comprend Bronze Tiger (Ben Turner), Captain Boomerang (George Hakness), Deadshot (Floyd Lawton), Plastique (Bette Sans Souci), Enchanteress (June Moone), Nemesis (Tm Tresser), et Nightshade (Eve Eden).

Au cours de ces 8 épisodes, le Suicide Squad doit démanteler un groupe de terroristes disposant de superpouvoirs, faire face à l'irruption des Female Furies qui viennent récupérer Glorious Godfrey dans la prison Belle Rêve (également leur base d'opérations), mettre fin à la récupération clandestine de criminels de rue par un parti d'extrême droite, libérer une dissidente détenue en URSS, et passer leur évaluation psychologique.

Après Crisis on infinite earths, les responsables éditoriaux relancent plusieurs personnages à neuf. Superman a droit à une version bien pensée et propre sur elle grâce à John Byrne. Wonder Woman bénéficie d'un traitement tout aussi soigné et pur par George Perez. À côté de ça, les lecteurs découvrent la série du Suicide Squad, pas du tout attendue, avec des personnages d'arrière rang, méconnus ou inconnus, un ramassis de criminels et de névrosés prêts à se taper dessus, que leurs chefs envoient au combat en sachant qu'il y aura des pertes en vie humaine des 2 côtés.

À la tête de la série, John Ostrander commence par narrer les origines de cette équipe, en remontant jusqu'à la seconde guerre mondiale, avec là aussi des héros méconnus, jusqu'à un groupe bien nommé des Forgotten Heroes (sic). Il prend soin de relier cette origine à quelques éléments historiques comme le maccarthysme ou les violences dans les quartiers défavorisés (et noirs). Il a la main un peu lourde en termes de drame, que ce soit à l'encontre de Rick Flag ou d'Amanda Waller. le tout produit une impression étrange, assez adulte dans son propos, avec des éléments fantaisistes typiques de l'univers partagé DC, comme cette île aux monstres, ou la Justice Society America (JSA) sommée de révéler les identités secrètes de ses membres.

Ce léger décalage entre le fond et la forme reste présent tout au long des 8 épisodes suivants. Carl Gafford accomplit des prouesses pour s'éloigner des couleurs primaires spécifiques aux superhéros, mais il se trouve parfois limité par la technologie de l'époque. Il ne peut pas non plus atténuer le jaune pétant du T-shirt de Rick Flag, ou les costumes chamarrés des supercriminels (le rouge et le jaune pétants de celui de Deadshot). de la même manière, le dessinateur est bien obligé de dessiner ces costumes tels qu'ils existent jusqu'à leur aspect parfois infantile (toujours celui de Deadshot, ou le chapeau pointu d'Enchanteress, ou le motif de Boomerang sur la tunique de Captain Boomerang, ou encore les ailes diaphanes de Black Orchid).

Au fil des épisodes, le lecteur ressent fortement l'impression que la présentation politique en toile de fond est au mieux condescendante, au pire partiale, avec des relents nauséabonds. L'aventure en URSS montre des dirigeants cyniques et manipulateurs (tout autant que ceux montrés pour les États-Unis qui envoient des repris de justice se faire massacrer), à la tête d'une armée particulièrement incompétente. La première mission se déroule dans un pays fictif appelé Qurac (mélange d'Iran et Iraq), où le gouvernement a créé une équipe de terroristes (appelée Jihad), dont il souhaite vendre les services aux plus offrant. À ce niveau-là, ça dépasse la caricature, pour devenir de la diffamation.

Derrière ces maladresses un peu pesantes, le lecteur découvre un récit bien noir, très différent de la production mensuelle de l'époque. John Ostrander montre des individus névrosés et traumatisés, souffrant de manque d'empathie (Deadshot), d'absence de tout sens moral (Captain Boomerang), de culpabilité du survivant (Amanda Waller, Rick Flag), de troubles sévères de la personnalité (June Moone). La pulsion de mort se manifeste de bien des manières, aboutissant à des comportements suicidaires, et pas seulement parce que les missions sont à haut risque.

Le principe de la série est assez séduisant, mais très délicat pour trouver un point d'équilibre. le scénariste doit concevoir comment doser les personnages récurrents (le lecteur les identifie immédiatement et sait qu'ils ne risquent pas de mourir sur le champ de bataille, malgré le titre), et ceux qui peuvent passer l'arme à gauche (sans que cela ne soit trop prévisible). Il est évident dès le départ qu'un personnage comme Plastique (inconnue de tous les lecteurs ou presque) ne manquera pas à grand monde, et que son espérance de vie sera courte. Ce qui fait tout le sel de sa mort est la manière dont elle succombe, et plus encore qui en porte la responsabilité.

Il devient vite évident que John Ostrander articule ses histoires sur le principe de la série "Mission : impossible", schéma sur lequel il crée un vrai suspense (même s'il s'agit de personnages récurrents, pour certains). Il s'attache également à donner de l'épaisseur à ces personnages, à la fois par le biais de leur histoire personnelle, mais aussi par le biais de leurs interactions. Enfin, il imagine des récits qui justifient l'intervention de ce commando très spécial, donc qui impliquent soit des criminels sans remords, soit des situations qui ne peuvent pas être réduites à une simple dichotomie bien/mal.

De son côté, Luke McDonnell doit également trouver des solutions graphiques pour sortir du moule graphique habituel des superhéros. Il essaye de dessiner des décors réalistes. Mais le degré de simplification reste encore trop important, aboutissant à des pièces sagement rectangulaires, des avions aux proportions bizarres, et des trains qui ressemblent à des modèles réduits. le lecteur note qu'il accomplit un réel effort pour s'inspirer de références photographiques, afin de représenter des bâtiments vaguement russes, et des façades évoquant les bâtiments de la Nouvelle Orléans.

Avec l'arrivée de Bob Lewis comme encreur, les dessins de Luke Mc Donnell perdent toute prétention de séduction. Les visages sont griffés par des traits secs. Les rondeurs des silhouettes (même féminines) sont cassées par de petits angles. Par cette apparence, ils s'adressent plus à des adultes qu'à des enfants, présentant une vision de l'anatomie peu flatteuse. Ça ne suffit pas toujours à amenuiser le ridicule des costumes de superhéros, en particulier quand l'artiste doit représenter les Female Furies, des créations hautes en couleurs de Jack Kirby. Certes, il fallait bien traiter les conséquences de Legends, mais ça casse l'ambiance noire et pesante. Par contre, cette approche graphique un peu rêche met parfaitement en valeur le caractère pète-sec d'Amanda Waller, McDonnell faisant l'effort manifeste de ne jamais atténuer sa corpulence (une femme noire, en surcharge pondérale, et chef de ce ramassis de cas, une belle prise de risque pour l'époque).

Ce premier tome des aventures du Suicide Squad datées de 1987 surprend par sa noirceur, surtout comparé aux aventures de Superman et Wonder Woman de la même époque. John Ostrander réussit à captiver le lecteur avec des personnages tous plus insignifiants les uns que les autres dans l'ordre du grand univers partagé DC, avec des missions à la moralité douteuse, et avec des comportements relevant pour la majeure partie de la psychiatrie. Il subsiste reliquats des superhéros sains et bon teint (costumes naïfs, et couleurs criardes), mais la tonalité du récit lui permet de rester captivant toutes ces années après. 5 étoiles malgré les maladresses réelles.
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(2) - Nightshade odyssey - épisodes 9 à 16, ainsi que l'épisode 13 de Justice League International, l'épisode spécial Doom Patrol/Suicide Squad, et la moitié de Secret Origins 28 (celle consacrée à Nightshade), initialement parus en 1988. John Ostrander a écrit les 8 épisodes de Suicide Squad, et coécrit le crossover de la Doom Patrol avec Paul Kupperberg. L'épisode de la JLI a été écrit par Keith Giffen, avec des dialogues de John-Marc DeMatteis. Luke Mc Donnell a dessiné les épisodes de Suicide Squad, avec un encrage de Bob Lewis sauf pour les épisodes 14 (encré par McDonnell lui-même) et 16 (encré par Malcolm Jones III).

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- Épisode 9 (crossover avec l'événement Millenium ' Trust no one de Steve Englehart & Joe Staton) ' le suicide Squad essaye d'infiltrer sa propre base (la prison Belle-Reve) pour la détruire et emporter ainsi un maximum de Manhunters. Ils sont aidés par Captain Atom (Nathaniel Adam) et Privateer (Mark Shaw).

C'est très mauvais. Luke McDonnell n'arrive pas à donner une géométrie compréhensible et cohérente à la prison. Les membres du Suicide Squad n'arrêtent pas de parler entre eux, avec une efficacité proche de zéro. La série est interrompue de force par cet événement généralisé sans rapport avec le Suicide Squad. La mort débile d'un des membres n'arrange rien.

Épisode 10 ' le Père Richard Craemer (prêtre protestant) prend ses quartiers à Belle-Reve. Amanda Waller (la responsable du Suicide Squad devant le président des États-Unis) se demande qui peut bien être Duchess, une femme dotée de superpouvoirs sans souvenirs de qui elle est. Batman a décidé d'enquêter à Belle-Reve en se faisant emprisonner sous l'identité de Matches Malone.

John Ostrander retrouve la voix de la série, assez noire, avec une forme de désespoir et de résignation devant les coups du sort. Il sait faire monter la tension en montrant que personne ne maîtrise vraiment la situation, que ce soit la présence inexplicable de Duchess, ou la présence indésirable de Batman. le face-à-face entre ce dernier et Amanda Waller constitue un grand moment de dialogue, et une confrontation de volonté frontale et brutale. Les dessins de McDonnell sont secs à souhait, pas très jolis, entièrement en phase avec la nature du récit.

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- Doom Patrol / Suicide Squad (45 pages, dessins d'Erik Larsen, encrage de Bob Lewis) ' Par un concours de circonstance, le Suicide Squad et la Doom Patrol se rendent au Nicaragua (sans avoir connaissance des agissements de l'autre équipe) pour libérer Hawk (Hank Hall). Arrivés sur place, les 2 équipes se battent entre elles, incapables de trouver un terrain d'entente.

C'est mauvais, c'est très mauvais, c'est quasiment illisible. le lecteur de la série Suicide Squad identifie les quelques idées d'Ostrander qui sont noyées dans une narration aussi délayée que possible, avec des dessins incapables de dépasser l'échange de coups de poing, incapables de donner une idée (même vague) de la topographie des lieux. C'est idiot et inutile du début jusqu'à la fin, du remplissage pour vendre du papier.

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- Épisodes 11 & 12 ' Lors d'une séance photo, le mannequin Mari Macabe (Vixen) est la seule rescapée, alors que l'équipe technique et les autres mannequins ont été massacrés à la mitraillette. Elle demande l'aide du Suicide Squad pour se venger. Leur mission : abattre un narcotrafiquant colombien et détruire ses stocks de poudre blanche.

Quel soulagement ! Après l'horreur abyssale du crossover avec la Doom Patrol, ça fait du bien de retrouver un scénario matois, sadique et malin. John Ostrander pioche dans l'actualité de l'époque pour mitonner une mission bien délicate, où tout ce qui peut foirer va foirer. Il pioche dans l'univers partagé DC pour ramener une héroïne de second plan (Vixen), assez amère sur la manière dont l'incarnation de la Justice League à laquelle elle a participé a été tournée en dérision (la Justice League de Détroit), en respectant son histoire personnelle. Il introduit un autre superhéros, Speedy (Roy Harper), ridicule dans son costume rouge et son chapeau jaune, mais cynique comme il faut. Il brode sur l'actualité de l'époque avec le trafic de drogue organisé, évoquant la puissance du cartel de Medellín.

Le scénariste divertit le lecteur avec les entourloupes de Captain Boomerang (George Harkness), individu amoral, grossier et égocentrique. Il montre comment même les plans les mieux préparés peuvent déraper à cause de peu de choses. Il met en évidence que la violence affecte ceux qui la subissent, mais aussi ceux qui la commettent. Il met en évidence que la pression entraîne les individus à accomplir des actes qu'ils ne feraient pas en temps normal.

Luke McDonnell réussit à s'émanciper pour partie des codes propres aux comics de superhéros. Il ne peut faire autrement que de reprendre les costumes très superhéros des personnages, induisant parfois un décalage trop important avec la nature très réaliste du récit. Difficile de prendre Black Orchid au sérieux dans son joli costume rose, ou de croire que Rick Flagg continue de porter un teeshirt jaune vif pour des missions d'infiltration. Il faut dire que Carl Gafford utilise parfois des couleurs vraiment vives et claires. Par contre, il montre les personnages dans des postures adultes et mesurées dès qu'ils sont en civil. Avec les dialogues un peu cyniques et désabusés de John Ostrander, l'artiste dépeint des individus conscients d'eux-mêmes et cyniques, très adultes dans leur comportement.

McDonnell gère mieux la disposition spatiale des différents lieux. Il s'investit pour créer des tenues différentes pour chaque protagoniste (avec la référence au soutien-gorge sans bretelle de Macabe). Il fait un petit effort pour inclure des ameublements de nature différente suivant les lieux, même s'ils sont dessinés de manière un peu trop simplifiée. Par contre, il n'arrive pas à rendre crédible l'affrontement entre l'hélicoptère et les avions de chasse (il faut dire que l'idée n'était pas forcément lumineuse).

Avec ces 2 épisodes, le niveau de ce tome remonte sensiblement avec une intrigue enracinée dans la réalité de l'époque, une narration sèche et cassante, avec des dessins qui portent la narration, sans trop la dénaturer.

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- Épisodes 13 (celui de la JLI dessiné par Keith Giffen, avec un encrage de d'al Gordon, et celui du Suicide Squad) ' Les 2 équipes sont envoyées par des biais différents en URSS pour délivrer Nemesis (Tom Tresser). À nouveau (comme pour la Doom Patrol), elles ont des méthodes différentes qui les contraignent à s'affronter, alors que l'armée soviétique se rapproche, ainsi qu'une escadrille de Rocket Red.

C'est l'épisode de la JLI qui ouvre le bal. le ton est tout de suite plus aux superhéros, avec des dessins bien mangés d'ombre de Keith Giffen. le découpage est sec et cassant, montrant bien que Batman va profiter de l'occasion pour écraser cet escadron de tueurs. Giffen (en tant que scénariste) s'en sort 100 fois mieux que Kupperberg avec sa Doom Patrol. DeMatteis mitonne des dialogues aux petits oignons, avec des réparties moqueuses qui font mouche à chaque fois, un petit délice qui rappelle à quel point cette incarnation de la Justice League valait son pesant de cacahuètes (voir Justice League International 1 et suivants).

Avec l'épisode 13 du Suicide Squad, il y a moins d'humour, plus de testostérone, et à nouveau un soupçon de critique politique sur le traitement des dissidents, mais aussi sur l'interventionnisme. Les dessins de Luke McDonnell sont raccords avec ceux de Giffen en termes de noirceur, et conservent cette ambiance entre superhéros traditionnels et criminels endurcis. Il s'amuse comme un petit fou pour représenter l'affrontement physique entre Batman et Rick Flagg.

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- Secret Origins 28 (19 pages, scénario de Robert Greenberger, dessins de Rob Liefeld, encrage de Bob Lewis) ' Avant une mission cruciale, Eve Eden (Nightshade) confie son histoire personnelle au Père Richard Craemer.

Le scénariste hérite de la tâche peu enviable d'effectuer une synthèse de l'histoire personnelle du personnage Nightshade en un petit épisode. Il reprend le dispositif de la confidence au prêtre, contexte propice à ces rappels, sans réussir à transformer cette litanie de souvenirs en une réelle histoire. Contre toute attente, il parvient à donner une certaine forme de cohérence à la vie de Nightshade qui inclut une histoire de princesse et un royaume magique.

Il s'agit d'un travail de jeunesse de Rob Liefeld, dans lequel il dessinait encore les pieds de ses personnages en rapport avec les lois de la perspective et la morphologie humaine. Par contre, quelques perspectives semblent très forcées.

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- Épisodes 14 à 16 ' Amanda Waller tient sa promesse : elle autorise Nightshade (Eve Eden) à composer sa propre équipe pour all
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Quand on est lecteur de comics, il y a des titres souvent cités mais qui sont restés inexplicablement non traduits en français. Avec l'explosion de la visibilité des comics à travers d'autres médias, ces pépites sont progressivement offertes dans la langue de Molière.
Dans la mini-série Legends publiée par Urban Comics dans « La légende de Darkseid », nous voyons apparaitre un groupe nommé Task Force X qui affronte un puissant élémentaire de feu. L'archive dévoile cette mystérieuse et nouvelle (pour l'époque) équipe. Elle débute sur un épisode faisant le lien avec une précédente incarnation de la Suicide Squad datant des années 50. Ce lien est Rick Flag, le fils du chef de l'équipe précédente. Ce début est franchement moyen, voir ennuyeux même si les enjeux sont bien résumés. le principe étant que la majorité des membres de l'équipe sont des criminels, qui en échange d'une réduction de peine, acceptent des missions suicides pour le compte du gouvernement représenté par l'intraitable Amanda Waller. le principe est que ce gouvernement dont le président est Ronald Reagan n'assume pas l'existence officielle de cette équipe, ce qui donne le crédo suivant « Si vous êtes pris ou tué, le gouvernement niera avoir été au courant de vos actions ».
La suite se déroule de manière fluide en mettant en avant successivement tous les protagonistes. Deadshot, même s'il a droit à la couverture en solo, film oblige, n'est qu'un membre de la Suicide Squad parmi les autres. La tension est palpable car les personnages ne sont pas tout puissants et se retrouvent régulièrement face à plus fort qu'eux, dans des situations compliquées par la géopolitique de l'époque (l'URSS existe encore) et avec une équipe dysfonctionnelle plus portée sur l'individu que sur le bien commun. Bien qu'il y ait une sorte d'équipe socle, il y a régulièrement l'ajout de nouveaux criminels. L'équilibre ne tient qu'à un fil avec des personnages foncièrement mauvais dont Captain Boomerang est un parfait exemple. Tous les membres sont des pions sacrifiables, même ceux qui intègrent l'équipe sans avoir un passé de délinquant. Il en ressort un récit assez désespéré et désespérant quand sont montrés en arrière-plan les manigances politiques.
Les histoires sont fortement ancrées dans les années 80, avec une portée politique qui peut prêter à interprétation. le ton sombre et les récits haletants en font un comics de super-héros ambigu. le développement des personnages est bien amené qui sans faire l'apologie de la criminalité donne de l'épaisseur à ce petit théâtre tragique.
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critiques presse (2)
ActuaBD
22 décembre 2016
La première version de cette troupe d'infâmes criminels qui nous est proposée dans un tome très épais et à l'ambiance délicieusement rétro !
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BullesEtOnomatopees
27 septembre 2016
Les Archives de la Suicide Squad n'en est qu'à son premier tome mais offre au lecteur une plongée vintage dans les années 80.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees

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