Vampire Academy est une des dernières séries à avoir fait parler d'elle et à mon avis, ce n'est pas encore fini puisque l'adaptation sortira sur nos écrans français début mars ! Je ne sais plus quand j'en ai entendu parler pour la première fois mais si Chloé de Livres and Cie n'avait pas lu les premiers tomes de façon assez rapprochée - plutôt convaincue par sa découverte -, je pense que je ne me serais pas vraiment penchée sur cette énième histoire de vampires pour adolescents. le fait est que les livres pour jeunes adultes ont tendance à m'agacer ces derniers mois et que, avouons-le, trop de vampires tue le vampire.
Malgré tout, désabusée devant la liste de livres contenus dans ma liseuse pendant les congés de fin d'année, ce premier tome a retenu mon attention et je me suis lancée, sans attente particulière à part peut-être celle d'être divertie. Et divertie je l'ai été. Ce premier tome me semble trop léger et trop « adolescent » pour mériter le titre de « révélation de l'année » mais il m'a assez intriguée pour me donner envie de lire la suite qui, je l'espère, approfondira un peu plus l'aspect fantastique de l'univers proposé et verra les héros évoluer positivement.
Avec cette saga,
Richelle Mead nous propose une nouvelle mythologie et « hiérarchie » autour des vampires. En gros, la race est partagée entre les Strigoï (qu'on peut qualifier de « méchants »), les Moroï (plutôt « gentils », a priori) et les Dhampir (moitié vampires seulement et dévoués à la protection des Moroï). Les jeunes Moroï et Dhampir sont rassemblés dans des lycées ayant pour but de les éduquer et de leur inculquer les tenants et les aboutissants de leurs futures missions. C'est dans une de ces institutions privées que l'on fait plus ample connaissance avec Rose et Lissa, les deux meilleures amies respectivement Protectrice insouciante et Protégée réservée qui, après avoir fugué pendant deux années, sont finalement retrouvées et rapatriées fissa. Elles doivent à nouveau composer avec les professeurs exigeants et surtout les autres élèves, généralement de vraies teignes qui profitent systématiquement de la faiblesse de chacun.
Parce qu'en fait - on s'en rend vite compte -, enrobée par quelques éléments fantastiques, l'intrigue tourne surtout autour des interactions entre les adolescents dans le huis-clos qu'est le lycée. Pas besoin d'être une créature surnaturelle pour séduire le beau gosse du coin, comploter, manipuler et faire du mal à sa rivale, qui vous le rend bien.
Ce premier opus introduit l'univers et les personnages qui y évolueront sur plusieurs tomes, le tout agrémenté d'un petit mystère et d'une sorte d'enquête que l'on prend plaisir à tenter de résoudre mais qui, finalement et avec du recul, ne pèsent pas bien lourd. Je me suis rendue compte que si j'ai tourné les pages sans ennui et même avec divertissement, je peine à trouver une vraie intrigue à ces 314 pages.
Malgré tout, je le répète, j'ai lu ce premier tome sans difficulté, assez curieuse de découvrir ce que cachait la fugue des deux meilleures amies et qui s'amusait à les menacer en leur laissant des animaux morts ou mourants dans des endroits stratégiques du lycée. Les révélations sont mesurées et arrivent au fil des chapitres. Sans les trouver très surprenantes ou très originales, elles m'ont plu et promettent de belles choses pour la suite (j'espère que
Richelle Mead développera certains points dans les tomes suivants).
Je vous le disais, l'aspect fantastique reste assez léger pour le moment (on ne sait pas encore grand-chose sur les différentes races) et l'intrigue principale tourne surtout autour du quotidien des jeunes filles dans le lycée. On se retrouve donc avec une atmosphère assez adolescente qui n'a pas été sans me rappeler ce qui se passe dans
Night School de
C. J. Daugherty.
C'est Rose, la narratrice unique, qui nous raconte ce qu'elle vit. Tout passe par son regard et j'avoue que ça n'a pas toujours été facile. Pourquoi ? Parce que je ne sais pas quoi penser de cette héroïne. Je n'arrive pas à dire si je l'ai appréciée ou bien détestée ! Rose a un caractère très affirmé et une personnalité assez particulière pour une héroïne. Ce n'est pas vraiment le genre de personnages qu'on a l'habitude de suivre puisque, pour le dire assez inélégamment : elle a sérieusement un côté « poufiasse ». Elle est assez casse-cou, très (trop) extravertie et semble avoir parfois des réactions très stupides (ou très adolescentes, ce qui revient au même). Cependant, elle est aussi très protectrice et fidèle à sa meilleure amie Lissa, n'hésitant pas à se sacrifier pour elle. Et j'ai apprécié ce côté plus mature et responsable qui se développe davantage au fil des pages. Rose cache aussi une petite pointe d'humour derrière son insolence, ce qui n'a pas été sans me rappeler les répliques de Buffy même si je trouve cette dernière beaucoup plus touchante que l'héroïne de Vampire Academy. J'espère donc que la Dhampir continuera à évoluer dans les tomes à venir et qu'elle saura me convaincre totalement.
Lissa, beaucoup plus effacée et discrète m'a davantage plu. Elle paraît fragile au début mais elle m'a agréablement surprise au fil des chapitres et j'apprécie particulièrement son secret qui peut avoir des conséquences assez intéressantes. C'est une figure plus complexe et changeante qu'il n'y paraît et sous des airs assez passifs, il semble évident qu'elle aura un rôle important par la suite. J'ai hâte de voir ce qu'elle va devenir !
Beaucoup de personnages - secondaires - gravitent autour des deux amies… et tous cachent quelque chose. Méfiez-vous de chacun d'entre eux car ils pourraient bien vous surprendre (positivement ou non !). Certains clichés ne sont pas évités mais dans l'ensemble, chaque figure une personnalité assez complexe et travaillée. Bien sûr, ici tout n'est qu'effleuré mais c'est prometteur.
En revanche, et c'est là que je placerai mon bémol, je n'ai pas trop accroché au « héros » masculin de l'histoire. Chaque roman YA se doit d'avoir son beau gosse mystérieux (parfois même deux pour créer le triangle amoureux… et je le sens venir mais pour le moment on se contente d'un seul !) qui ravira le coeur de ces jeunes filles en fleur… mais moi, le russe brun aux cheveux mi-longs qui se bat comme un dieu et qui ne sourit pas car reste toujours hyper concentré… c'est tellement cliché que ça me saoule. Dimitri a eu zéro effet sur la lectrice exigeante (quoiqu'assez fleur bleue aussi) que je suis. Et quand je vois la tête de l'acteur choisi pour incarner ce rôle, il me fait encore moins rêver !
Les 314 pages de ce premier tome sont, je le répète, écrites du point de vue de Rose. Adolescente avant tout, elle ne nous épargne pas ses moments d'introspection mais, globalement, si son comportement laisse parfois à désirer, son discours reste assez mature et donc intéressant à suivre. Il faut accepter sa personnalité originale pour une héroïne pour réussir à aimer sa narration mais au fil des pages, en apprenant à la connaître un peu mieux et à dépasser son côté agaçant, on apprécie son esprit de déduction et son humour. On mène l'enquête à travers ses yeux mais malgré ce point de vue interne, on ne sait pas tout ce qu'elle sait puisqu'il faut attendre qu'elle-même se remémore certains souvenirs pour mettre le doigt sur quelques révélations importantes. J'ai aimé ces quelques moments de flash-back introspectifs qui, complètement intégrés dans la narration principale ne perturbent pourtant pas du tout la lecture.
Tout ça pour dire que l'aspect journal intime utilisé par
Richelle Mead, même s'il ne permet pas une grande empathie avec la narratrice, donne la possibilité au lecteur d'avancer dans l'histoire d'une façon mesurée et bien menée. Ajoutez à cela des descriptions tolérables et des dialogues rythmés et la lecture se révèle fluide et plutôt agréable.
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