La découverte et le déchiffrement des "manuscrits de la Mer Morte", à Qumrân (qui fut le refuge des Esséniens), sont un événement majeur dans l'histoire des religions. L'énormité des textes trouvés et leur importance exceptionnelle n'ont pas d'équivalent. La monographie consacrée à ce sujet par
Farah Mébarki et par le célèbre
Emile Puech me semble précise et très complète. Rien n'est oublié: les circonstances de la découverte, le contexte historique, les méthodes de déchiffrement, le recensement des bibliothèques de Qumrân et surtout la connaissance que nous avons des Esséniens...
L'étude approfondie des manuscrits a notamment donné des éclairages nouveaux sur le judaïsme antique et sur le texte de l'Ancien Testament. Plus intéressant encore, elle a apporté des informations de première main sur la secte juive des Esséniens qui, jusqu'alors, avait été mentionnée seulement par trois auteurs de l'Antiquité. Cette communauté isolée de célibataires - des "moines" avant la lettre - a été probablement fondée en 152 av. J. C. par le Maître de Justice. Cette étonnante appellation concerne un ancien grand-prêtre chassé de Jérusalem et passé sous silence par les historiens antiques. D'autres appellations grandiloquentes apparaissent aussi: le Prêtre Impie, par exemple; ou bien la lutte des Fils de Lumière et des Fils des Ténèbres (qui témoigne d'une dérive manichéenne). C'est tout un pan de l'histoire du judaïsme qui a été dévoilé au XXème siècle - même si les conclusions des paléographes et archéologues ne sont pas encore unanimes. C'est passionnant. A lire absolument.