Octobre 2001 Afghanistan. La guerre contre les talibans a débuté, et qui dit guerre dit journalistes, toujours les mêmes, qui parcourent la planète pour « couvrir » les conflits armés, c'est-à-dire essayer de raconter , en mots ,ce qu'ils entrevoient, mots qui feront, l'espace d'un jour, les titres de la nième rubrique guerre des quotidiens ou hebdomadaires de leurs pays respectifs.
Kellas est un de ceux-là. Ecossais , comme Meek, grand reporter comme lui. En Afghanistan, il vit en vase clos, au contact des autres journalistes, dont une américaine, Astrid, que l'on retrouvera plus tard.
Et de surtout son interprète Mohammed qui " avait été contraint, comme les autres, de faire des compromis. Il avait servi sous les ordres des occupants soviétiques en tant qu'instructeur d'artillerie pour les troupes afghanes, puis il avait servi Massoud. Lorsqu'il se promenait sur le marché de Jabal, ses yeux distinguaient sur chaque visage les différentes couches de résistance et de collaboration empilées les unes sur les autres et les autres, eux-aussi, lisaient cela sur son visage. Ici, il était impossible ou presque de faire une différence entre la fidélité à une cause, et la simple folie. Si on tenait vraiment à être vertueux, il fallait accepter que la vertu puisse revêtir un aspect tortueux. Tout ce que Mohammed avait fait, c'était changer d'uniforme et de camp."
Et lui, Kellas, de quel camp est-il? Il n'en sait plus rien. de toute façon, quelle importance. Plus les guerres et le monde devenaient intelligents, "plus le combat visant à entretenir l'ignorance se faisait acharné . Voir sans savoir, regarder sans toucher, c'était devenu un véritable culte."
A quoi sert-il?
Alors ,quitte à être un imposteur, autant gagner de l'argent et écrire un best seller , une sombre histoire à la
Tom Clancy de guerre entre l'Europe et les Etats-Unis..Une " merde anti-américaine ". Pour être publié aux Etats-Unis, pas vraiment l'époque idéale ..
C'est là que commence la descente.en piqué de cet homme . Et c'est là que le roman se gâte, ai-je trouvé, parce que tant que
James Meek parlait de ce qu'il connaît bien, la difficulté voire l'impossibilité de transmettre la réalité, du moins ce qu'on en perçoit avec bien des difficultés même sur place , tout sonnait juste. Après.. beaucoup moins ai-je trouvé dans cette histoire de quête amoureuse, d'une femme qu'en fait il ne connait pas. Même si tout tourne bien sûr autour du même thème, les difficultés de communication.
Très loin de la puissance narrative de son premier roman,
Un acte d'amour.