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EAN : 9782213677996
208 pages
Fayard (04/09/2013)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Le 13 mars 2012, à Sierre, en Suisse, vingt-deux enfants décèdent dans un accident d’autocar. Le véhicule était en parfait état; le chau eur, sobre, respectait les limitations de vitesse; la chaussée était sèche et bien entretenue. Nulle négligence ne permet de comprendre le drame. Aucune faute. Aucun coupable. Aucune explication. Situation intolérable pour l’esprit. Face à cette aporie, Matthieu Mégevand refuse de s’incliner. Il mobilise toutes les ressources de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce qu'il reste des mots... Un titre qui me laisse sans voix comme cet événement qui a marqué ma ville, ses habitants, ma vie.
13 mars 2012. De chez moi, j'entends les ambulances et les hélicoptères dans un ballet incessant. Le lendemain j'apprends le drame : un car transportant des enfants belges a eu un accident dans le tunnel que j'emprunte presque tous les jours.
28 morts dont 22 enfants.
Quel choc !
Et puis les chaînes de télévision, de radio, les journalistes qui envahissent les rues, interpellent les passants.
Et la célébration dans l'église, ses 28 bougies, son silence et ses larmes...

Dans ce livre, Matthieu Mégevand, aussi choqué que moi, tente de trouver un sens, une explication à l'inacceptable.
Il fait appel aux philosophes, à de nombreuses lectures, à ses professeurs et à Hannah, son amie, son âme soeur de toujours.
Dès les premières pages, il se laisse interpeler. Il confronte ses sentiments et raisonnements aux théories d'auteurs reconnus.
Mais, jamais totalement satisfait, il cherche encore et encore... Il laisse petit à petit sa propre vie questionner et éclairer le tragique événement.
Et la lumière s'insère, doucement.
L'espérance vient chasser lentement l'absurdité.
Et je me laisse profondément toucher.

Le chapitre "Hannah" est beau, émouvant, bouleversant de sincérité, de douceur, de force et de complicité. C'est l'un des plus beaux extraits littéraires qu'il m'ait été donné de lire. Une pépite d'émotions bienfaisantes au coeur de la vie si tragique parfois.
"Un filament de lumière" me laisse avec le sentiment que la mort n'aura jamais le dernier mot.
Et c'est avec cette pensée que je referme ce récit.
Sereine.
Apaisée.
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A vérifier si il s'agit de ce livre?
Matthieu Mégevand Refuser l'absurdité du drame de Sierre
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
Samedi 17 août 2013
Le 13 mars 2012, 22 enfants et 6 adultes belges, d'écoles de Heverlee et Lommel, meurent dans un accident d'autocar à Sierre, en Suisse. le chauffeur est un professionnel fiable, il est sobre, il a respecté la limitation de vitesse; le véhicule est en parfait état; la chaussée est sèche, bien entretenue; la configuration du tunnel de Sierre est conforme à la réglementation. Aucune explication, aucune négligence, aucune faute. Aucun coupable.

Pour l'esprit de Matthieu Mégevand, écrivain suisse qui a déjà écrit deux romans, comme pour ceux de la famille et des amis des victimes, c'est une situation intolérable. Une aporie, une situation sans issue. Mégevand la refuse. Il ne veut pas s'incliner devant le hasard, la fatalité, l'absurdité. Alors il se met en quête d'une explication. Pas une explication technique, évidemment: tout a été tenté de ce côté-là, et en vain. Mais une justification métaphysique. Comment peut-on accepter la mort de 22 enfants de 6e primaire? Comment «se faire une raison»?

Alors Mégevand agit. Dans une quête vers le sens, il mobilise les ressources de la pensée et de l'écriture. Il se tourne vers la philosophie, interroge ses anciens professeurs et ses livres. Convoque le Melancholia de Lars von Trier, Wittgenstein et Pierre Hadot. Discute avec son copain Lucien. Relit Quignard, Hesse et Spinoza. Retourne à Camus. Passe de longues soirées à converser avec Hannah, son amie de toujours. Part réfléchir dans la maison de famille du sud. Va voir un évêque à Rome. Retrouve Hannah, atteinte d'un cancer. Analyse Sénèque et les évangiles, sourit avec la douce Etty Hillesum, s'émerveille avec Terrence Malik, se passionne pour la théologie du Process, écoute la chanson des poèmes de Jaccottet

Mégevand frise l'autofiction, s'invente des contradicteurs, se met en scène dans sa recherche. Quelle est la part de réalité et de fiction dans ce récit, Hannah existe-t-elle réellement ou uniquement dans l'imagination de l'écrivain? Mystère. Même sa directrice littéraire, Elisabeth Samama, avoue ne pas le savoir. Qu'importe, en fait! Ce qui compte, c'est la puissance de cette quête, ce qu'elle nous apprend, ce qu'elle nous dit de la mort et de nous-mêmes.

S'émerveiller


Au fil de sa recherche philosophique, l'écrivain suisse se persuade que Dieu ne nous a pas abandonnés. «Rien ni personne ne pourra jamais mathématiquement le prouver, pas plus d'ailleurs que de démontrer son inexistence. C'est ainsi pour Dieu comme pour tout ce qui compte: des poésies de Jaccottet, de la musique d'Hannah, du sublime quatrième mouvement de Janacek, de la peinture de R., du courage d'Etty, de Lucien, de Lavaux, de l'amour entre proches…»

On peut ne pas arriver à la même ouverture d'espoir que Mégevand. On reste néanmoins heureux d'avoir cheminé avec lui tout au long de sa quête. Et, avec lui encore, de dire que notre unique réponse à la vacuité, au nihilisme, à l'absurdité, au cynisme et au désenchantement, c'est de s'émerveiller, de s'émouvoir et de produire de l'amour. Malgré le drame de Sierre.

JEAN-CLAUDE VANTROYEN
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critiques presse (1)
LeSoir
28 août 2013
On peut ne pas arriver à la même ouverture d’espoir que Mégevand. On reste néanmoins heureux d’avoir cheminé avec lui tout au long de sa quête. Et, avec lui encore, de dire que notre unique réponse à la vacuité, au nihilisme, à l’absurdité, au cynisme et au désenchantement, c’est de s’émerveiller, de s’émouvoir et de produire de l’amour. Malgré le drame de Sierre.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Le lien d’amour qui nous unit : d’abord un simple fil, plus ou moins tendu ; et puis, avec ce partage, démultiplié, le fil se renforce, d’autres ficelles s’enroulent autour jusqu’à former un lien épais, massif, qui ressemble aux cordes dont les bateaux se servent pour s’amarrer au port. Aux racines entrelacées d’un banian. Hannah et moi sommes enchevêtrés, définitivement complices.
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Il n’y a rien d’extraordinaire. Ou plutôt : l’extraordinaire s’est découvert dans l’ordinaire, dans le partage total, complet, absolu de nos deux personnes. Dans l’affection, la compassion, la douceur ; dans tous ces états de réception et d’offrande auxquels nous avons osé nous soumettre.
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J'ai donc choisi de ne plus avoir de chemin fixé, d'accepter seulement ce qui me semblerait le plus juste, le plus approprié, sans a priori ni tabou. Et depuis la route s'étend, à perte de vue, sans terme, et qui ne s'arrêtera qu'avec la mort.
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Malgré la mort, le drame inéluctable, les voix s’élèvent jusqu’aux nuages et refusent d’abdiquer ; aux morts et à ceux qui restent, à la foule anonyme qui n’y comprend rien répond cette voix de gemme, entêtée, qui fredonne et susurre un sens que la raison ne peut percevoir ; c’est la mélodie du vent, la transcendance des tonalités, l’ultime expression de notre humanité qui, d’un chant extatique, répond au néant.
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Je me sens fragile. Guidé par ce qui compte, par ce qui est juste, oui, mais timide et incertain. C’est une étape nouvelle pour moi. Aller aussi loin dans le rapport à l’autre, avec un être aussi cher qui plus est, être présent, juste là, pour tenir la main et ne jamais rompre le lien invisible qui nous unit, jusqu’à la fin, nous inonder d’amour, voilà qui m’est totalement neuf. J’espère être adéquat. Il me semble que oui, mais qui sait. Il n’y a pas d’enjeu plus important.
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Videos de Matthieu Mégevand (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Matthieu Mégevand
Matthieu Mégevand
Lautrec
Lecture par l'auteur – Mise en musique par Emilie Zoé
Lautrec, c'est la légende de Montmartre, le peintre du Moulin-Rouge, du Mirliton, celui qui immortalise Bruant, la Goulue, Jane Avril. Mais c'est aussi un petit homme foutraque, issu d'une famille de la haute noblesse de province, atteint d'une maladie génétique qui fragilise ses os et interrompt sa croissance. Fasciné par les cabarets, les bals, les bistrots, les théâtres et les prostituées, il peindra des hommes et des femmes toute sa vie, négligeant le paysage et la nature morte. Alcoolique, rongé par la syphilis, il meurt à trente-six ans en laissant une oeuvre foisonnante et inclassable.
En mettant en scène l'obsession de Henri de Toulouse-Lautrec pour la peinture, celle qui montre les êtres humains dans ce qu'ils ont de plus brut et de plus vivant, Matthieu Mégevand s'éloigne des représentations habituelles pour dresser le portrait de l'artiste en voyant et de l'homme en possédé.

Avec le soutien de la Fondation Pro Helvetia

À lire – Matthieu Mégevand, Lautrec, Flammarion, 2019.
À écouter – Emilie Zoé, « The very start », Hummus Record 2018, récompensé par un Swiss Music Award.
Le mercredi 4 décembre 2019 - 20h
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