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EAN : 9782070306787
272 pages
Gallimard (10/03/2005)
3.51/5   35 notes
Résumé :
Rejet du " réel " au profit du " virtuel ", banalisation de la violence, perte de légitimité des figures de l'autorité, montée des diverses toxicomanies, attitudes inédites face à la procréation comme face à la mort, nouvelles formes de libertinage, difficultés d'une jeunesse sans perspectives, multiplication spectaculaire des états dépressifs... la liste est longue des changements récents qui témoignent d'une évolution radicale des comportements des individus et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Depuis un certain temps, et notamment depuis la lecture de la Cité perverse par Dany-Robert Dufour, j'essaie d'approfondir l'idée que le néolibéralisme est responsable de certains malaises psychiatriques très répandus dans notre société, en particulier des états dépressifs ainsi que de nombreuses addictions. Ma conviction est que, à l'instar des névroses que certains psychanalystes ont précocement mis en rapport avec les répressions sexuelles de la société hiérarchique de jadis, la société de consommation actuelle, avec sa « libéralisation » des moeurs sexuelles et sa précarisation généralisée, provoque des perversions. Cette conviction a été très fortement contestée par une amie, qui m'a fait douter de la solidité de mon argumentaire emprunté à Dufour, notamment d'un point de vue psychanalytique.
Ce livre, fondé sur un dialogue entre deux psychiatres psychanalystes : Jean-Pierre Lebrun posant des questions à Charles Melman sur la théorie élaborée par ce dernier qu'il appelle « la nouvelle économie psychique », apporte de l'eau à mon moulin, et précisément une solide assise psychanalytique. J'avais donc une très forte motivation à le lire, qui hélas s'est estompée progressivement jusqu'au surgissement de sentiments opposés – la déception et un fort ennui.
Voici d'abord comment l'ancrage sociologique de ces psychopathologies est posé d'emblée :

« Là où, hier, pour la plupart des patients qui s'adressaient au psychanalyste, il s'agissait de trouver une autre issue que la névrose à la conflictualité inhérente au désir, aujourd'hui, ceux qui trouvent la voie de son cabinet viennent bien souvent lui parler de leurs engluements dans une jouissance en excès. Que s'est-il donc passé – que se passe-t-il donc – pour qu'ainsi, régulièrement, la jouissance l'ait emporté – l'emporte – sur le désir ?
[…]
Les transformations de nos sociétés, suite à la conjonction du développement des technosciences, de l'évolution de la démocratie et de l'essor du libéralisme économique, nous contraignent à réinterroger la majorité de nos certitudes d'hier. » (Lebrun in : Avant-propos, p. 10)

Ci-dessous, la dépression est nommément évoquée et sa cause expliquée psychanalytiquement, dont la corrélation sociologique avait déjà été mise en exergue par Alain Ehrenberg dans La Fatigue d'être soi :

« Au niveau du moi […] c'est évidemment la validité de la présence au monde de chacun qui se trouve discutée, discutable, puisqu'elle ne serait vérifiée qu'en tant qu'on est performant, c'est-à-dire en tant que la participation au jeu social ou à l'activité économique se trouve effectivement reconnue. Faute du repère, du référent – qu'il soit ancestral ou autre, peu importe – qui permet au sujet d'affirmer sa validité et sa tenue, son tonus, en dépit des avatars de son destin social, cette reconnaissance vient évidemment à manquer. du même coup, le sujet, ou plutôt le moi, se trouve exposé, fragile, à la dépression, puisque son tonus n'est plus maintenant organisé, garanti par une sorte de référence fixe, stable, assurée, un nom propre, mais a besoin sans cesse d'être confirmé. Les aléas inévitables de ce parcours font que, très facilement, le moi peut s'en trouver dégonflé, en chute libre, et donc exposé à ce à quoi nous avons tous affaire, la fréquence des états dépressifs divers.
[…]
Ce qui devient le support du moi n'est plus la référence idéale, c'est la référence objectale. Et l'objet, lui, contrairement à l'idéal, pour être convaincu, demande qu'on ne cesse de le satisfaire. » (pp. 48-50)

Et voici enfin deux cit. qui permettent de qualifier de perversion le « malaise dans la culture » d'aujourd'hui :

« Lebrun : […] Vous avez dit que nous étions passés d'une culture fondée sur le refoulement, et donc sur la névrose, à une culture qui promeut plutôt la perversion. Mais qu'entendez-vous en ce cas par perversion ?
Melman : Nous pourrions dire que notre désir est fondamentalement pervers en tant qu'il est organisé par un état de dépendance à l'endroit d'un objet dont la saisie réelle ou imaginaire assure la jouissance. […] La différence [entre névrose et perversion] tient en ceci : pour le névrosé tout objet se présente sur fond d'absence, c'est ce que les psychanalystes appellent la castration. le pervers, quant à lui, va mettre l'accent exclusivement sur la saisie de cet objet, il refuse en quelque sorte de périodiquement l'abandonner. Et il entre de ce fait dans une économie qui va le plonger dans une forme de dépendance vis-à-vis de cet objet, différente de celle que connaît le "normal", autrement dit le névrosé. » (pp. 63-64)

« La perversion devient une norme sociale. Je ne parle pas ici de la perversion avec sa connotation morale, [… mais] avec une connotation clinique fondée sur l'économie libidinale que nous venons de décrire. Elle est aujourd'hui au principe des relations sociales, à travers la façon de se servir du partenaire comme d'un objet que l'on jette dès qu'on l'estime insuffisant. La société va inévitablement être amenée à traiter ses membres de la sorte, non seulement dans le cadre des relations de travail, mais en toutes circonstances. Car son organisation même en dépendra. […] Et celle-ci devra trouver le moyen, avec des apparences honnêtes, de régler ce problème, c'est-à-dire de jeter ce qui, après avoir servi, est devenu usagé, source de dépenses sans contrepartie. » (p. 67)

Ces prémisses étant posées, je m'attendais à présent à un approfondissement des mécanismes par lesquels le système socio-économique provoque de telles pathologies. On aura déjà remarqué que le dialogue s'étant déployé entre deux psychanalystes, lacaniens de surcroît, le registre linguistique est caractérisé par un jargon professionnel très abscons dans lequel presque tous les termes ont un sens fort éloigné de la signification courante (cf. en particulier le Réel – presque le contraire de « la réalité », le patriarcat, l'Autre, l'objet, l'objet a, la structure, etc.). Heureusement, dans l'ensemble du texte, ces termes techniques sont suivis d'un astérisque qui renvoie à un indispensable Glossaire (p. 247-261) dont j'ai fait un usage constant. La nature docte du livre n'est pas en soi un défaut, bien au contraire et je conçois que la psychanalyse lacanienne soit fondée sur un haut niveau d'abstraction.
Néanmoins, il me semble légitime et même nécessaire d'étayer toute théorisation sur une solide clinique, qui est presque complètement absente dans ce livre. Les trois ou quatre cas évoqués, concernant des jeunes patientes dont il semblerait que la symptomatologie était particulièrement grave, étaient de plus assez semblables, de sorte qu'il était difficile d'en faire des preuves démonstratives. En vérité, la théorie est développée dans cet ouvrage sans souci de démonstration, et ces rares références cliniques m'ont paru entièrement anecdotiques. de plus, certaines observations m'ont semblé tellement « tirées » vers un excès catastrophiste, que le propos en devient outrancier ; ainsi dans l'exemple suivant :

« Le problème du rapport des perversions aux psychoses a toujours été un grand sujet de discussion. Aujourd'hui, c'est presque caricatural. Quand vous voyez des jeunes gens se promener dans la rue avec leurs casques pour soi-disant écouter de la musique, vous avez vraiment le sentiment d'assister à une sorte de tentative mécanique de produire un bruit hallucinatoire permanent. Comme si, ne supportant plus le silence de l'Autre, nous devions entrer dans un monde où, sans cesse, il y aurait des voix, et des voix qui ne sont pas sans conséquences puisqu'elles vous submergent. On voit bien, en observant leurs mimiques, ou même le rythme qu'elles marquent, que ces personnes sont effectivement sous influence. On les voit prises dans une espèce de jouissance masturbatoire parfaitement autistique que suscite ce système hallucinatoire artificiellement créé. La relation à autrui est forcément minorée et désinvestie par rapport à la relation à ce système vocal. » (p. 114)

Ce qui m'a le plus dérangé, cependant, c'est que le pessimisme légitime de Melman, qui se pousse jusqu'à la thèse de la réalisation imminente de l'instinct de mort à l'échelle de l'ensemble de l'humanité, ainsi que de l'inutilité du travail analytique, le conduit vers des postures assez typiques du discours réactionnaire, notamment dans la sphère de la sexualité : défense du patriarcat et opposition à l'égalité entre les sexes (même en admettant une différence entre le sens courant et la signification psychanalytique de ces termes), opposition aux revendication des homosexuels et des transgenres, opposition à l'idée qu'il soit opportun que le droit évolue selon les métamorphoses de la société et enfin méfiance vis-à-vis du recours à la justice pour faire valoir ses prétentions... D'autres critiques de la Cité contemporaine sont beaucoup plus consensuelles : l'aliénation dans le virtuel, le danger d'un retour à un pouvoir tyrannique, les diktats de l'économique, le poids du médiatique, l'inflation de l'image, la perplexité face aux attitudes inédites vis-à-vis de la procréation et de la mort, la violence qui paraît exacerbée, etc. Mais je suis d'avis que l'auteur a entretenu une ambiguïté inopportune concernant son éventuelle nostalgie pour la société hiérarchique du passé : Lebrun l'a systématiquement « titillé » sur ce sujet, mais Melman ne s'est pas départi de son choix de donner des signaux contradictoires, comme le prouve la cit. suivante, qui ont eu sur moi l'effet de me faire douter de sa sincérité :

« Nous ne sommes pas les gardiens du Symbolique, nous ne sommes pas non plus, en tant que psychanalystes, les gardiens de la pérennité de l'autorité paternelle. Nous n'avons aucunement à être nostalgiques d'un ordre patriarcal que nous voyons s'effondrer petit à petit. Mais dans notre pratique, je crois qu'il est bon que les analystes aient le soupçon de ce que l'analysant, le jeune qui maintenant vient sonner, attend, vient réclamer. Ce qu'il veut, c'est évidemment se confronter à travers la cure à ce type d'ordre qui permet d'accéder à une jouissance qui aujourd'hui se dérobe continuellement à sa prise, une jouissance tenable. […] Et pour le reste, c'est comme pour une interprétation, vous ne pouvez contraindre personne à en tenir compte. » (p. 127)

En somme, fatigué par d'interminables pages de jargon psychanalytique, ne trouvant jamais de références cliniques ni d'ancrage sociologique, outré par certaines conclusions et en désaccord sur beaucoup d'autres, et enfin contraint de douter de l'honnêteté intellectuelle de l'auteur que j'aurais préféré « réactionnaire décomplexé » à défaut d'être « anticapitaliste révolutionnaire » (!), j'aurai passé plus de la seconde moitié de mon temps de lecture dans une attention flottante et une mauvaise humeur croissante. Je pense que cette dernière cit. tirée de la Postface – presque de son excipit – résume finalement assez bien ce qu'il y a à retenir de l'ensemble de l'essai :

« Elles [les volontés des différents acteurs socio-économiques] sont toutes également soumises – même si c'est avec des bénéfices différents – à l'entretien d'un flux de production, échanges et consommation dont le seul élément matériel constant est l'objet. Il n'y a plus de pilote dans l'avion où nous sommes tous embarqués ; à sa place, dans le fauteuil – est-ce bien rassurant ? – l'objet. C'est l'objet qui, après le Dieu à figure animale puis humaine, est advenu : c'est lui qui est investi de l'autorité dans notre actuelle troisième phase. Certes la représentation peut en être diverse, mais il se reconnaît au caractère unique et identique de sa promesse – une jouissance accomplie et sans limite.
Au Dieu de la loi morale a succédé ainsi l'impératif du plus-de-jouir. Cet objet régisseur n'est assurément pas celui du fantasme propre à chacun, mais le substitut qui lui est supposé équivalent, grâce à la propriété qu'il doit au génie technologique de pouvoir saturer à l'extrême les orifices du corps. Autrement dit, l'aliénation s'en trouve renouvelée de concerner non plus le Moi pris dans sa relation à l'Idéal, mais le "je" captif d'une jouissance, dont la modalité collective étouffe l'existence singulière.
L'un des sens de la globalisation est d'affirmer l'universalisation réussie de l'éthique née de la technologie, là où a échoué la morale de l'interdit propre au Père de tous, pourtant. » (Postface 2005, « La vie plus », pp. 264-265)
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A l'époque au cours de laquelle Freud constituait la psychanalyse, l'hystérie dominait, contestant le savoir incomplet que le maître prétendait détenir sur le sujet. de décennie en décennie, le discours du maître qui était déjà passablement affaibli depuis quelques siècles a continué de progressivement s'effacer au profit du discours capitaliste – non pas discours du capitaliste mais discours à structure rendant possible le capitalisme, soit l'instrumentalisation du langage, de soi et de l'autre à fin de nourrir le fantasme de la toute-puissance du sujet. Alors que dans les autres discours (de l'hystérique, du maître), le sujet est toujours un effet du signifiant (le Réel presse à se faire dire, qu'il le puisse ou non : c'est l'inconscient), dans le discours capitaliste, le sujet croit pouvoir produire le signifiant (le Réel est nié en tant que tel et l'impossibilité devient une erreur à combattre à renfort de progressisme et d'abstractions). Déniant ainsi la structure fondamentalement divisée du sujet, le discours capitaliste instaure la domination d'une autre forme du discours incorporé qui se traduit par des symptômes que Charles Melman se propose de décrire dans ce livre d'entretiens avec Jean-Pierre Lebrun.


« […] la façon dont on gère le malaise d'aujourd'hui conduit à accomplir le fantasme du névrosé, c'est-à-dire imaginer que la perversion serait la guérison de la névrose. »


L'autre devient un objet comme les autres, instrumentalisé à des fins de jouissance ; le sujet lui-même se considère comme un objet à améliorer et à customiser. La « santé mentale » relève désormais d'une « harmonie non plus avec l'Idéal mais avec un objet de satisfaction ». Alors même que la psychanalyse constitue le cadre dans lequel Charles Melman inscrit ses réflexions, et que celle-ci se décrit comme lien social ouvrant à la possibilité d'un savoir du sujet sur lui-même quant au signifiant (désir) qui le détermine, Melman se contente d'observer que le discours capitaliste qui empêche tout lien social et qui dénie au sujet sa consistance, a pris le pas sur les autres discours. Comme le discours de l'analyste avait permis selon Lacan « d'instaurer cette restitution de sa vérité à l'hystérique », il devrait permettre à tout sujet souffrant de la tyrannie qui résulte de l'illusion capitalistique de toute-puissance de se reconnaître comme sujet divisé devant apprendre à vivre avec son incomplétude fondamentale. Mais le discours capitaliste déniant l'inconscient et proposant la fuite en avant du remède matériel, lequel de ses possédés pourrait croire que la seule parole laissée à son libre cours dans le cadre de l'analyse le détacherait des automatismes signifiants du discours dominant ? Ainsi le progressif recouvrement du pseudo-discours de structure capitaliste dans tous les domaines de l'existence éloigne-t-il toujours plus la possibilité de comprendre que le discours de l'analyste constitue un heureux exorcisme. Puissent les représentants du discours capitaliste organiser tous les plans de sobriété et tous les colloques de bioéthique du monde, ceux-ci n'y changeront rien tant le déni de la castration perdurera.
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Comment Freud et Lacan peuvent-ils encore éclairer "la nouvelle économie psychique" (selon les termes de Melman) , où la jouissance est devenue un nouvel impératif et où l'inconscient se cache de moins en moins dans le refoulement ? Que peut encore la psychanalyse de nos jours ? Charles Malman fait une sorte de revue d'effectifs mais j'ai été un peu déçu par ce livre que j'ai trouvé nostalgique d'un âge d'or de la psychanalyse.
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Une très intéressante analyse de notre société actuelle ( et sociétés " dites" modernes ou " occidentales" plus particulièrement ) même si j' ai trouvé assez complexe pour certains passages.
Avec le néo libéralisme ou ultra libéralisme, voire maintenant avec l'avènement de " la danseuse générale d'opérette Macron" l' hyper capitalisme, correspond un type bien caractéristique de cerveau humain, formaté et modelé ...."L' humanus sur consommatus au cervicus atrophicus"
En gros, je me contente de jouir le plus possible ( "Profite , profite, mon fils, où ma fille,..." sans surtout, te poser de questions....Les autres, la société à moyen et long terme, la notion basique de liberté issue de la déclaration des droits de l' homme ( faire tout ce qui est possible, sans que cela nuise à autrui..), et bien tu t' en fous complètement ! de toute façon, "big brother "saura me mettre les barrières adéquates si je vais trop loin, et dépasse le cadre de ma propre liberté...
Fainéantise de la pensée, impossibilité de fédérer l' humain, abrutissement et "dézinguage" des neurones, impact trop fort des doubles contraintes permanentes des messages publicitaires et politiques, le bilan semble sévère pour nos cerveaux.!
L' humain est donc devenu un " électron libre, perdu, sans aucun poids" qui ressentira de moins en moins, de ce fait, empathie et compassion pour son prochain!
Qui tout cela arrange t- il, â votre avis?..Notre " élite politique" actuelle, surtout depuis 2007, pouvant ainsi gouverner sans plus aucune opposition sérieuse, en arrosant allègrement et exclusivement les plus gros et puissants financièrement.
Les autres n'ont qu'à uniquement " torcher le derrière " aux bobos nantis, sans se poser de question, et tout fonctionnera parfaitement....CQFD
Ce modèle socio économique ( ultra libéral )à été innové directement par R.Reagan aux USA dès 1979 et par M.Thatcher en Angleterre à peu près en même temps.......La France depuis 2007 et maintenant 2019 ,n' jamais été autant engluée dans ce système .Les USA , eux, se sont aperçus maintenant de leurs erreurs passées et auraient tendance depuis peu à rejeter progressivement ces idées destructrices à moyen terme.( Nouvelle génération du moins.)La génération " baby boomeuse" francaise ,satisfaite pour la plupart de ce modèle...( Après nous le déluge ...!) 40 années après maintenant, certains de cette génération, se plaignent du comportement de leurs petits fils et de leurs semblables.....
" Qui sème le vent,....".C' est triste pour les jeunes générations qui vont avoir tout à refonder........Sans barrières, sans cadre, sans béquilles (religions, morales, partis politiques crédibles, solidarités, familles,....) L' humain peut- il avancer?....
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Ouvrage instructif et courageux dans lequel un psychanalyste témoigne avec beaucoup de sincèrité de ce qu'il observe dans sa pratique. Il remarque des changements sociétaux, médiatiques importants à l'origine de nouveaux problèmes psychiatriques. Il émet beaucoup de réserve sur l'évolution de nos moeurs et de ce que peut là peut engendrer dans le futur. J'admire veux qui osent partager leur crainte sur l'avenir, d'autant plus que l'époque n'est pas la plus à même d'écouter ces craintes. Les pessimistes sont souvent accusés d'être trop nostalgiques, alors qu'ils se contentent de prévenir la population de ce qu'ils observent. Lecture très riche et intéressante.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est plus l'économiste, ni le stratège, ni le sage, ni le prêtre qui tient la première place, c'est l'homme de communication. Est-ce qu'on n'est pas là en plein dans un système psychotique ? C'est ce qui garantit l'efficace de cette manipulation mentale : le sujet n'a plus de recul possible face au discours qui lui est tenu, il est happé, pris dans les filets, enveloppé.
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La fonction du père est de priver l'enfant de sa mère, et ainsi de l'introduire aux lois de l'échange ; au lieu de l'objet chéri, il devra composer plus tard avec un semblant. C'est cette opération qui prépare l'enfant à la vie sociale et à l'échange généralisé qui la constitue : qu'il s'agisse d'amour, donc, ou de travail.
Mais le problème du père, aujourd'hui, c'est qu'il n'a plus d'autorité, de fonction de référence. Il est seul et tout l'invite en quelque sorte à renoncer à sa fonction pour simplement participer à la fête.
La figure paternelle est devenue anachronique.
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Si la mise en place d’un impossible est le passage obligé, nécessaire, de l’accès au désir sexuel, cette mise en place d’un « qui ne se peut pas » est vécue et du même coup interprétée comme un interdit. Or le père, en fait, n’est pas du tout celui qui interdit le désir, bien au contraire, comme on l’a déjà dit : il est celui qui rend possible l’accès au désir. Il y a donc tout lieu de penser que cette vindicte qui s’est dégagée de fait contre le père, et qu’a entretenue la psychanalyse, à travers les conclusions qu’on tirait d’œuvres comme Moïse et le monothéisme, a surtout permis que se développe une vindicte contre le désir sexuel. C’est là-dessus qu’il y a erreur et malentendu.
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Nous passons d’une culture fondée sur le refoulement des désirs, et donc la névrose, à une autre qui recommande leur libre expression et promeut la perversion. La « santé mentale » relève ainsi aujourd’hui d’une harmonie non plus avec l’Idéal mais avec un objet de satisfaction. La tâche psychique s’en trouve grandement soulagée, et la responsabilité du sujet effacée par une régulation purement organique.
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Nous avons, grâce à ce régime [le matriarcat], le bonheur de participer à un monde qu’il faut bien dire positif, un monde simple où le mot, le signifiant, renvoie directement à la chose, n’a pas d’autre signifié que la chose elle-même. Et où la fonction de l’antécédent résume ce qu’il en est de la causalité : ce qui est avant est la cause de ce qui vient après. Nous sommes là dans le registre de la métonymie, c’est la contiguïté qui organise l’ensemble de notre monde. L’invocation du père comme métaphore, caractéristique du patriarcat, vient effectivement introduire une rupture dans cette simplicité apparemment heureuse, où tout est « naturel ».
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