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Jean-François Ménard (Traducteur)
EAN : 9782879292540
255 pages
Editions de l'Olivier (01/10/2001)
4.1/5   20 notes
Résumé :
Friendship, dans le Wisconsin. Jacob Hansen sillonne à bicyclette cette ville dont il est le shérif, le pasteur et aussi l'embaumeur. Il aime les journées éclatantes, alanguies, de l'été. Mais voici qu'il découvre un mort - sans doute un soldat perdu, qui a échoué là, après la guerre de Sécession. Lorsqu'il amène le corps chez Doc Guterson, celui-ci est formel : c'est la diphtérie qui l'a tué, il faut être prudent, éviter l'épidémie. Jacob Hansen se souvient de cet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La guerre de Sécession vient de s'achever, cinq ans à peine qu'elle appartient au passé et les traumatismes sont encore dans l'air et les esprits, dans celui de Jacob Hansen pour en citer un parmi d'autres. Jacob qui officie comme shérif, pasteur et embaumeur à Friendship, une petite ville du Wisconsin qui tente encore de panser ses blessures le jour de la découverte d'un soldat yankee dans une forêt alentour. Est-ce que ce soldat a réellement erré pendant cinq ans avant de dresser la table pour les asticots ? Difficile à dire et finalement ça n'a aucune importance, l'urgence se situe ailleurs et plus précisément dans les causes de la mort que Doc Guterson, médecin du comté dépêché sur place attribuera rapidement à la diphtérie.
Et Friendship qui essayait de se relever et d'avancer retombe dans la terreur avec cette épidémie contre laquelle il semble y avoir bien peu à faire pour cette communauté croyante sinon prier. Prier pour que rien ne vous chatouille le fond de la gorge parce qu'avec la paranoïa ambiante qui s'installe, vous serez condamné avant même d'avoir fini de tousser. Parce que, malgré les tentatives maladroites de Jacob Hansen et de Doc Guterson pour éviter d'ébruiter cette nouvelle traumatisante, ils n'empêcheront pas la population d'apprendre ce qui leur tombe dessus et d'ailleurs, Jacob n'hésitera pas à se mettre ses concitoyens à dos en les empêchant de fuir loin de cette tragédie pendant qu'il en est encore temps, tout persuadé qu'il est que dans ce cas l'épidémie se transformerait rapidement en pandémie.
Sa famille touchée et les habitants de Friendship tombant comme des mouches, Hansen, qui croyait recevoir de l'aide des comtés voisins, finit par comprendre qu'ils ont été mis en quarantaine, que personne ne viendra les aider et qu'il est finalement trop tard pour mettre les bouts.

Pas le meilleur Stewart O'Nan (tout en restant quand même du haut niveau) mais malgré tout une histoire intéressante et bien ficelée, interrogeant et confrontant sans cesse notre sens du devoir à ce que nous dicte notre coeur, quand on se targue d'être un homme droit et que la question se pose de laisser mourir une centaine de gens parmi lesquels famille, amis et voisins ou alors de leur donner une chance en condamnant potentiellement quelques milliers d'inconnus notables.
Jacob Hansen a beau être totalement traumatisé par la guerre, son sens de l'honneur n'en est pas moins intact, au point de l'avoir érigé en manière de vivre, les sentiments et émotions se retrouvant secondaires, enfouis et gommés. On aurait sûrement pas été nombreux à agir comme lui... et c'est peut-être heureux.
A noter l'emploi de la deuxième personne du singulier adopté par O'Nan pour nous conter cette histoire et qui apporte un intérêt supplémentaire au récit en entretenant un certain mystère sur l'identité du narrateur.
L'originalité de ce style, associé à l'éventuel génie de l'auteur, donne souvent de grands livres, pour exemple le magistral (c'est rien de le dire) Un homme qui dort ou le segment "Été" d'Invisible de Paul Auster. Dommage qu'il ne soit pas employé plus souvent.

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Frienship une petite ville dans le Wisconsin où Jacob Hansen porte plusieurs casquettes : à la fois celle du shérif, du pasteur et de l'embaumeur. Il a participé à la guerre de Sécession qui s'est déroulée il y a peu et il est marqué à tout jamais. Durant un été particulièrement caniculaire alors qu'il sillonne la campagne avoisinante à bicyclette, il trouve le corps d'un soldat.

Jacob marié et père d'une petite fille âgée de quelques mois est le narrateur des événements qui vont se produire. Mais il emploie le "tu " pour parler de lui et dès les premières lignes ce choix donne une sensation attirante et angoissante. Jacob très croyant, qui nous raconte sa phobie pour les chevaux depuis la guerre, du soldat Norvégien malade dont il s'occupait. Et parce Jacob parle tout seul quelquefois, certains le surnomment le fou. Plusieurs habitants de Frienship tombent malades, meurent. le docteur est formel, il s'agit de la diphtérie. L'épidémie se propage et la quarantaine s'impose. Certaines familles doivent rester cloîtrées chez elles et la ville est coupée du reste du monde. Jacob doit préparer les morts, faire des cercueils et veiller à ce que tout le monde obéit aux consignes. Sans compter un incendie qui se rapproche rapidement.

Et la tension va en crescendo atteignant son paroxysme dans les dernières papes où Stewart O'Nan assène au lecteur des claques! Les cartes sont quelquefois volontairement et habilement cachées. On découvre toute la vérité dans ces dernières pages terribles, étouffantes, douloureuses ! Et on est ferré, interpellé par ses réflexions, ses interrogations, les choix qu'il fera ou non car ce roman nous interroge sur le mal, sur notre condition d'humain ( et donc sur notre pouvoir d'agir ou non, nos convictions), sur la culpabilité. Je n'en dirai pas plus...

Une lecture dont on ne sort pas indemne, vous êtes prévenus ! Magistral, du grand Stewart O'Nan !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Ce qui frappe tout d'abord à la lecture de ce roman, c'est le style narratif. Pas de "je", pas de "il" ou "elle", mais un "tu", une deuxième personne du singulier, tout au long du roman, utilisé. Qui se cache derrière ce "tu", Dieu, la conscience, l'inconscient, le narrateur, l'auteur... Inhabituel, mais intéressant.
Autre particularité, une petite ville d'Amérique, où une épidémie de diphtérie fait son apparition et se propage, et notre principal personnage à la fois shérif et chef spirituel, dignitaire confirmé de cette assemblée, va avec l'aide du seul médecin présent gérer cette société, cette ville et tout ce que cela va entraîner de frousse, de peur, de panique et de fuite.
Une étude sociologique, comme seuls les auteurs américains sont capables de décrire, dans leur nudité, dans leur violence, dans leur particularité. O'Nan est une découverte pour moi, mais j'aimerais bien approcher un autre de ces romans si possible moins noirs. Car rien ne nous est épargné, du plus jeune ou plus vieux, du plus robuste au plus faible, personne ne sera épargné dans le jugement de leur comportement.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Qui aurait pensé que tu deviendrais amer? Qui aurait attendu ça de toi ? Alors, tu te retournes et tu murmures une autre prière dans ton oreiller parce que tu es trop orgueilleux pour admettre que tu as tort.Non parce que tu as peur. Mais parce que tu ne peux pas changer ce que tu es.
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Les enfants ne sont pas cruels, ils sont curieux. Tels des savants, ils veulent voir comment les choses marchent, ce qui peut se passer.
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Si tout cela t'a appris une chose, c'est qu'il est plus facile de se débarrasser de l'espoir que du chagrin.
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Depuis que les mines ont fermé, les ragots sont devenus la principale industrie de Friendship.
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Seuls les fous ne sont pas brisés par le chagrin.
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Chronique du livre "Speed Queen" de Stewart O'Nan pour France 3.
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