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EAN : 9782709635721
250 pages
J.-C. Lattès (02/02/2011)
3.6/5   5 notes
Résumé :
« Étant enfant, Polyte une fois s'était cassé un piquant d'oursin dans le doigt [...], rien n'avait pu faire sortir la fine pointe barbelée... Et pendant bien des mois, il avait connu cette sensation cuisante d'un élancement subit qui vous larde la chair, sans avertissement, sans raison. Il semble à Polyte qu'il a maintenant un piquant d'oursin dans le coeur. »

Hippolyte Lavictoire, dit Polyte, a navigué sur toutes les mers du monde. Mais après trente... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ayant quelque peu fréquenté les mauriciens, j'ai toujours adoré leur gentillesse et leur accueil, qui font tout le charme de Maurice. Je m'attendais donc à un livre très « cool » et fleurant bon l'exotisme, les mangues et les litchis. Grave erreur !! Ce livre est une bombe dramatique !!

Un résumé de ce qui pourrait s'apparenter à une tragédie grecque s'impose : lorsque le personnage principal, Polyte, réalise, dans la maturité de son âge, qu'il n'a pas de descendance, il va fonder tous ses espoirs sur son second mariage – sur le tard- avec une « Mozambique », choisie pour ses qualités de « belle poulinière ». D'extraction pauvre, elle va se plier à tous les desiderata de son mari, mais ne lui offrira qu'après de nombreuses années d'union ce qu'il souhaite le plus : un enfant. Alors que Polyte devrait exulter de joie, la grossesse de sa femme se fera dans des circonstances telles qu'il ne pourra s'empêcher d'imaginer que cet enfant est le fruit d'un adultère.

Alors que le lecteur reste dans le doute, puisque l'auteur ne tranche pas la question du fondement de cette suspicion, Polyte, convaincu de l'infidélité de sa femme, va laisser grandir en lui un terrible sentiment de jalousie : sa rancoeur devient certitude puis obsession. Alors, celui qui se croit cocu va devenir épouvantablement cruel et atroce, envers son épouse d'une part, qu'il malmène en l'ignorant, en lui confiant toutes sortes de tâches domestiques, en ne faisant montre d'aucune compassion ou soutien pour elle. D'autre part, il traitera son fils, considéré comme bâtard, par l'indifférence et le silence. Au fur et à mesure des pages, on sent la tension, la folie obsessionnelle de Polyte devenir incontrôlable, et le drame monter jusqu'à …. Je n'en dirais pas plus.

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Au début du siècle dernier, sur l'île Maurice, Polyte, un vieux marin noir qui a bourlingué sur toutes les mers du globe pose sac à terre. Il a dépassé les soixante ans et a décidé de finir ses jours reconverti en pêcheur-paysan sur le petit lopin de terre qu'il tient de sa famille. Il possède également un petit bateau de pêche. Tout irait pour le mieux s'il n'avait l'obsession de léguer son bien à un descendant mâle. Pour mener à bien son projet, il commence par se marier avec Rebecca, une pauvresse d'une vingtaine d'années, qui pense échapper ainsi à la misère. Mais les années passent et Rebecca ne porte aucun fruit en dépit des efforts de Polyte...
Ainsi démarre cette tragédie paysanne qui rappelle les histoires De Maupassant voire celles de Giono. Un homme dur, volontaire, fort peu bienveillant avec ses semblables (il déteste les « Malabars » autrement dit les Indiens, les affublant de tous les défauts du monde...) qui a l'habitude de commander à tous et même aux éléments, se retrouve dans une situation qu'il ne maîtrise pas et qui va le pousser dans ses tout derniers retranchements. On touche quasiment au drame à l'antique. Ce texte, publié pour la première fois en 1926 et présenté par l'éditeur comme le chef d'oeuvre perdu et retrouvé de la littérature mauricienne, est assez agréable à lire en dépit de la présence d'un grand nombre de termes de dialecte local qui ne sont malheureusement pas tous traduits ou explicités.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Assez grand, mince, sec, souple en dépit de l'âge, Polyte a, malgré sa peau noire et ses gestes frustes, un air supérieur, racé, aristocrate, que le premier venu remarque tout de suite. Les pommettes, la mâchoire massive sont taillées à coups de serpe dans un bloc de bois-cannelle noir ; le front ne fait qu'un avec le crâne chauve, rond et allongé comme une écope en coco-de-mer ; les yeux petits, dont le blanc a la couleur de la chair d'huître, posent sur les choses, sur la mer, sur vous, un regard indifférent et calme qui, pour un rien, durcirait, vous défierait : le nez, plutôt fin, n'a rien de cafre : au-dessous cotonne une moustache brève et clairplantée qui ne cache pas l'ivoire des dents, larges, régulières, embrevées les unes aux autres, comme des dents de tazar ; la lèvre inférieure s'allonge en une moue perpétuelle, mais ici encore se reconnaît l'apport de sang blanc qui a fait de Polyte un homme si différent de son ancêtre, l'esclave débarqué du négrier : car elle est spirituelle, cette lèvre, pas trop épaisse, sombre autant que les lèvres des Mozambiques, mais point énorme comme elles.
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Non, vous voyez, n'y a que les Blancs qui sont des messieurs ... Un Blanc, quand même qui manière il sera pauvre, c'est toujours un monsieur !
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