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sur 820 notes
Colomba (1840).
Un roman qui m'a toujours donné envie de visiter la Corse, tant la prose de Prosper Mérimée l'évoque à merveille. Ajoutons à cela une intrigue romanesque à souhait ; basée sur un fait réel. Et cette opposition entre deux femmes que tout oppose : Miss Lydia, sophistiquée, so british, hautaine, superficielle … Colomba, tellement méditerranéenne, enracinée dans son île et dans ses traditions …

Colomba est orpheline de père, un père qu'elle adorait. Il a été assassiné par une famille rivale.
Une chance : son frère, le lieutenant Orso della Rebbia, de la garde impériale en demi-solde après la défaite de Waterloo revient sur l'île ; une promesse de vengeance. Un souci : il a rencontré la si charmante Miss Lydia … Il est farouchement opposé à la vendetta, la forme corse de la vengeance pour l'honneur.

Sans doute, une des lectures imposées au collège qui m'aura le plus touché à la relecture, adulte : un style fluide, une histoire d'honneur ancrée dans la terre, une île…
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Je ne connais pas la Corse ni les Corses, mais j'ai toujours soupçonné Colomba d'être moins partial envers eux qu'envers les Anglais ! L'image qu'il donne de l'île est-elle caricaturale ? Sans doute un peu, mais l'histoire se base sur des faits réels. Romancés certes, mais même si la vrai Colomba avait cinquante ans et non vingt, il semble qu'elle ait bien été l'âme de la vendetta en question.

Ce petit roman si célèbre est novateur par bien des points. L'écriture de Mérimée est simple, colorée, vivante ; les descriptions précises et réalistes, se basant sur sa connaissance du pays. le héros n'est pas un aristocrate riche et ténébreux. Il n'est pas promis à un grand avenir, au contraire : c'est un « demi-solde », autrement dit un ancien soldat ayant montré sa fidélité à Napoléon, et pour cette raison mit en « pré retraite » par les Bourbons. Il ne peut espérer ni élévation sociale ni montée dans la hiérarchie.

Il ne vit pas dans un château mais dans une grosse ferme, mêlé aux paysans et au peuple, dont il porte le costume. La seule chose qui l'en distingue, c'est la noblesse de ses origines et de ses intentions. En cela il s'oppose également aux Barricini, parvenus ralliés aux Bourbons et se comportant sans honneur.

Mérimée est également l'un des premiers à se moquer du snobisme. En quelques petites phrases pleines d'ironie il ridiculise Miss Lydia, ses grands airs, ses efforts pour passer pour originale et ses fausses indifférences. Défauts qu'il juge superficiels du reste : elle révélera vite son bon fond.

Il l'oppose à Colomba, incarnation de la vengeance, de la beauté et du tempérament latin. Il souligne son courage, son sang-froid et sa présence d'esprit. Face au brave Orso transi d'amour, elle apparaît indubitablement comme « l'homme de la famille » : celui qui gère les affaires, prend ses responsabilités et veille au grain. du reste, ce sont les fonctions qu'elle a assumées seule avant que son frère ne revienne. Elle rappelle Napoléon s'exclamant au sujet de la princesse Marie-Thérèse « voici le seul homme de la famille des Bourbons ! »

Elle représente donc l'irruption dans la littérature d'une figure féminine forte, volontaire, ayant barre sur les événements. Pour la première fois ou pas loin, le féminisme sort des salons à la mode et s'incarne dans une femme du peuple. Nous sommes en 1840. Bien des changements sont à venir...
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Prosper Mérimée - c'est terrible, impossible de nommer cet auteur sans songer au traumatisme des goûters de mon enfance #paindepicesimmangeable -, Prosper Mérimée, dis-je, est plus connu pour ses nombreuses nouvelles que pour ses rares romans. Et parmi ces derniers, il en est un au titre aussi trompeur qu'ironique, "Colomba".

Colombe, nom féminin : Littéraire - Pigeon, considéré comme symbole de douceur, de pureté, de paix. Au figuré - Partisan d'une solution pacifique aux conflits politiques.

Colomba n'est pas le personnage principal du roman mais c'en est le personnage pivot. Figure archétypale de la Corse, elle est le faucon vengeur qui fait mentir son prénom. Soeur d'Orso della Rebbia, héros du récit, elle incarne tout ce contre quoi son frère, vétéran, lutte : les traditions séculaires et la passion de la vengeance qui passent, aux yeux du public et de l'auteur, pour des atavismes insulaires auxquels nul natif de l'île de Beauté ne peut échapper. Haute en couleurs, passionnelle, déterminée, rusée, manipulatrice, Colomba donne au lecteur une étrange vision de l'âme corse. Elle est la bise qui attise la braise des rancoeurs et le héraut des dettes d'honneur.

En 1839, Alexandre Dumas publie "Les frères corses", un roman d'aventures mâtiné de surnaturel - dont je vous recommande la lecture. L'année suivante, Prosper Mérimée publie "Colomba". A croire que la Corse était fort à la mode. Il faut dire qu'elle n'est pas si éloignée, la période intense et éphémère au cours de laquelle un certain Corse s'est illustré jusqu'à faire de la France un empire...

Prosper Mérimée s'est sans doute bien diverti à l'écriture de "Colomba". le seul fait d'opposer le tempérament chaud de Colomba au tempérament froid de Lydia Nevil, la touriste anglaise dont son frère s'est épris, et de faire de ce dernier la balance qui crée l'équilibre entre ces deux natures si contraires, ne manque pas de sel. Ce qui, partout ailleurs semblerait relever d'un manichéisme basique, revêt en Corse une légitimité crédible.

Si comme miss Nevil, nous voulez découvrir la Corse pour ses vendette, ses bandits, ses coups de fusil mais aussi pour ses paysages grandioses et ses traditions séculaires, avec "Colomba", vous serez amplement comblés !


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Challenge MULTI-DÉFIS 2020
Challenge XIXème siècle 2020
Challenge Notre-Dame de Paris
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Je me suis laissé facilement porté par la plume fluide de Mérimée qui m'a fait voyagé jusqu'en Corse. Île de beauté, mais qui cache de bien sombres secrets. Ce petit bouquin mets en scène Colomba, fille endeuillée de son père qu'elle aimait, qui manipulera son cher frère Orso afin de le venger. J'ai d'autant plu été captivée par ce récit qu'il est, semble-t-il, basé sur une histoire vraie. Mérimée profite également de ce récit pour se moquer des gens snobs, notamment par le personnage de Miss Lydia, jeune anglaise faussement désabusée de tout, et qui est un tantinet énervante. Bref, un bon petit moment de lecture, qui se lit rapidement, facilement et avec intérêt.
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Cette nouvelle a pour cadre, l' île de la Corse, l' île de la Beau
-té .
Les principaux personnages sont :
-Colomba- Orso della Rebbia, frère de Colomba.
-L' avocat Barricini et ses deux enfants .
En 1839, l' auteur, Prosper Mérimée en tant qu' inspecteur
des monuments historiques visita la Corse et cours de ses
différentes pérégrinations dans l' île , il s' intéressa à l' archi-
tecture des maisons, aux habitants, leurs habitudes et leurs
moeurs . Ce récit de la vendetta lui est rapporté par les habitants de la région et il rencontra même Colomba mais
un peu vieillie car la vendetta s' était déroulée quelques années plutôt .
La vendetta est le thème de cette nouvelle .La jeune fille a
assisté à l' assassinat de son père par les Barricini. Tout le
monde savait qui est le meurtrier mais personne, n' osa le
dénoncé aux autorités.Colomba, étant une femme ne peut
recourir à la vendetta, seule. La vendetta est une tradition
bien enracinée, elle est tenace et personne n' y peut
échapper car il s' agit d' une " guerre privée" de vengean-
-ce entre familles qui se faisaient elles-mêmes justice sans
aucun procès.
La famille dont un membre avait été offensé se devait
d' exercer sa vengeance contre la famille de l' offenseur.
Colomba tenait à la vendetta et elle comptait sur son frère
Orso pour l' accomplir mais ce dernier, devenu officier de
marine et ayant vécu à Paris, ne veut plus de ces méthodes barbares. Maintenant, il a une autre conception
de la justice. Orso a fait la connaissance d' une jeune
Anglaise, miss Lydia et les jeunes s' aiment. Orso a
promis à Lydia de ne point accomplir de vendetta .
A son retour, il refuse de se venger. Colomba ne
néglige rien pour le faire changer d' avis. Parviendra-elle
à le convaincre ?
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La vendetta! Elle la porte en elle comme un poignard qui lui lacère le coeur.
Son père,mort,Colomba femme en noir ombrageuse et fougueuse poussera son frère Orso à le venger en tuant ses meurtriers à sa place.
Et la Corse en toile de fond, rouge sang comme les calanques de Piana.
Et le village de pierres, Pietranera,austère.
Et la famille soumise aux lois du patriarcat, régie par les femmes de l'ombre, pétrie de traditions ancestrales au granit aussi dur que la rancoeur.
Colomba, une nouvelle à la sobriété stendhalienne,oeuvre maîtresse de Prosper Mérimée(écrivain,historien,archéologue du XIX° siècle) qui lui a ouvert les portes de l'Académie française, a été inspirée par l'histoire empreinte de violence et bien réelle de Colomba Bartoli, dont le fils fut tué à Fozzana.
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Relire Colomba lorsque notre adolescence est déjà loin, c'est comme se replonger dans un bon vieux Tintin : ligne claire, personnages bien campés, hauts en couleur, du régionalisme pour accentuer les contrastes, une intrigue rondement menée et sans zones d'ombre, on est bien tenu par la main de bout en bout ... et c'est vrai que de temps en temps, cela fait du bien ! Et bravo à Mérimée de nous avoir dessiné ce magnifique personnage de Colomba, à la fois fidèle aux traditions corses et insoumise, capable de gestes déraisonnés comme celui qu'elle commet sur le cheval de son frère. de façon intéressante, Mérimée conclut son récit sur une note ambigüe à l'égard de son héroïne, comme s'il fallait qu'une femme aussi intrépide soit forcément un peu sorcière. Mais trop tard, le mal est fait, Colomba nous a envoûtés !
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Colomba (1840)
Prosper Mérimée (1803-1870)

Le style est assez hautain, intellectuel, parfois jusqu'à l'excès, ce qui nuit au texte, -bon, c'est d'époque- mais Prosper sait où il va, l'affaire est rondement menée, haletante, dynamique, le drame est là, la vengeance corse ici suinte à toutes les pages, la femme est magnifiquement brossée, centrale même. Colomba est campée magistralement l'auteur lui fait une entrée triomphale. Si l'écriture de Mérimée est presque affectée, de l'extérieur, pourrait-on dire, elle ne cède pas au romantisme, on est même parfois dans le cynisme qui cache une réelle sensibilité d'artiste. Il faut dire que Prosper n'aime pas la sensiblerie. La froideur apparente de sa narration lui fut même reprochée par Hugo, même s'il convient de tempérer le jugement d'un confrère, les deux hommes en effet se vouaient une cordiale détestation. Et qui plus est, on voit que Mérimée est aussi formé, influencé par les autres cultures, les autres moeurs que française dont il porte la marque de ses nombreux voyages, sa moisson de haut fonctionnaire dont il est fier. Son imagination réelle n'est jamais fantaisiste, il se fie à ce qu'il voit, et il me semble impossible de le reprendre là-dessus tant il vérifie l'exactitude de ce qu'il avance.

Il a une solide formation d'historien, ses travaux sont remarqués et la porte de l'Académie lui est ouverte. La nouvelle est son fort, il le montre avec Colomba. C'est vraiment un grand nouvelliste, - pas vraiment renouvelé depuis- nouvelle qu'on pourrait assimiler à ce qu'on appelle abusivement roman aujourd'hui : sa nouvelle est nouvelle car elle s'articule autour d'un fait divers. . Aujourd'hui on ramène ça à je ne sais quoi, tout sens de la nouvelle en France est perdu ! A la fois la désinvolture, le sérieux et la passion violente sont au rendez-vous. Au plan littéraire, Prosper Mérimée est un incontournable..

"Miss Nevil regagnait l'auberge lorsqu'elle remarqua une jeune femme vêtue de noir, montée sur un cheval de petite taille, mais vigoureux qui entrait en ville.. La beauté remarquable d ela femme attira d'abord l'attention de Miss Nevil. Elle paraissait avoir une vingtaine d'années. Elle était grande, blanche, les yeux bleu foncé, la bouche rose, les dents comme de l'émail. . Dans son expression on lisait à la fois l'orgueil, l'inquiétude et la tristesse. Sur la tête, elle portait ce voile de soie noire nommé mezzaro, que les Génois ont introduit en Corse, et qui sied si bien aux femmes.."

"Elle (Colomba) était suivie d'une espèce de paysan, à cheval aussi, en veste de drap brun trouée aux coudes, une gourde en bandoulière, un pistolet pendant à la ceinture, à la main, un fusil, dont la crosse reposait dans une poche de cuir attachée à l'arçon de la selle ; bref en costume complet de brigand de mélodrame ou de bourgeois corse en voyage.."

Il y aurait tant à dire sur le brillant homme qui a mené de front deux carrières qu'il a embrassées avec une totale réussite. S'il fallait conclure ici, je dirais encore son amitié profonde pour Stendhal, et celle pour l'Impératrice, et son lien de fait avec l'histoire impériale.. Ai- eu le plaisir de re-relire Colomba (il me fut offert comme prix scolaire, éditions Sfil Poitiers, rouge cartonné ; illustrations R. de la Nézière..)
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Colomba c'est une histoire de vendetta* dans la Corse du 19ème siècle.

Au-delà de ses personnages fascinants, d'un contexte géographique non-moins envoûtant, d'un style sobre, efficace, oscillant entre témoignage réaliste et ode poétique, la nouvelle de Prosper Mérimée met en scène le conflit.

Un conflit entre deux familles, une inimitié aux racines profondes, dont le règlement ne semble pouvoir se faire que dans le sang versé.

Un conflit entre un frère (Orso) et une soeur (Colomba) qui, nonobstant leur amour familial, vivent leur héritage corse de manière antagonique, l'une vivant avec force la tradition et ses codes quand l'autre semble plus mitigé et plus adepte d'une modernité qui voudrait s'affranchir de rituels considérés comme primitifs.

Un conflit entre les bandits** vivant à la marge, au coeur du maquis, et citadins.

Un conflit intérieur qui vibre tout du long dans l'âme d'Orso, qui souhaiterait éviter d'accomplir une vengeance dont il ne pense pas qu'elle soit justifiée ou justifiable, et qui sent également monter en lui une fureur revancharde prête à s'emparer de tout son être.

Un conflit entre une Corse hypnotique, belle, intemporelle, dont les paysages sublimes semblent à même d'apaiser les tourments, et une Corse héritière d'un sens de l'honneur plus fort que tout, soucieuse, bosselée, fiévreuse.

Les pages s'égrènent et, insidieusement, la tension se fait de plus en plus palpable : le côté irrévocable de la vendetta se fait de plus en plus prégnant, le personnage haut en couleurs de Colomba poussant sans cesse à l'établissement d'une justice ancestrale afin de laver l'honneur du père assassiné.

Colomba est une tragédie réussie, dépaysante, forte, qui m'a profondément marqué. Impossible de ne pas en recommander la lecture. le témoignage romancé sur la vie au coeur de l'Île de Beauté à cette époque, la force de ses héritages traditionnels et historiques, le dépaysement que cette aventure procure, les caractères marqués de tous les protagonistes, en font une nouvelle indubitablement majeure. On pourrait presque parler parfois d'une sorte de western insulaire, avec ses grandes gueules, ses justiciers, ses bandits, dans un monde en pleine mutation où le socle des valeurs est en train de basculer.

Par ailleurs l'édition Livre de Poche permet de poursuivre l'expérience grâce à la présence de trois autres textes signés par Mérimée, puis par Maupassant, où l'on retrouve des émotions similaires.

(*vengeance d'une injure ou d'un meurtre par le meurtre, qui se transmet de génération en génération dans les familles et dans les clans)
(**au sens de banni)
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Le danger avec l'exotisme, c'est de tomber dans le cliché, le folklore, la carte postale. Si votre pays, votre région, votre province n'est qu'un « décor où accrocher [vos] tableaux » (comme disait Alexandre Dumas, en parlant de l'Histoire), passe encore. Mais si vous voulez représenter l'âme profonde de votre pays, soit il faut y être né (et dans ce cas, ça doit venir naturellement – en principe), soit il faut le connaître intimement, soit il faut être un écrivain d'exception. Mérimée n'est pas Epagnol, ni Corse, c'est un écrivain très honorable et talentueux, même s'il n'est pas un génie, mais il a réussi à faire passer quelque chose de l'âme espagnole, et plus encore de l'âme corse dans ses écrits. A cela deux explications, il connaît les pays qu'il a visités : en tant qu'inspecteur des monuments historiques, il a été amené à étudier l'histoire, la géographie et aussi la culture de ces terroirs. Ensuite il s'est attaché à intégrer ces traditions dans les histoires proposées à ses lecteurs, en évitant autant que possible la « carte postale ».
Depuis bientôt deux siècles, « Colomba » est « le » roman de la Corse. On pourrait dire que tous les poncifs et les clichés y sont représentés, le climat sec et aride, les caractères fiers et susceptibles, la vendetta (lisez « Astérix en Corse », vous retrouverez, tout ça, et même une héroïne qui s'appelle « Parlomba » !). Mais le charme passe, et les Corses ne renient pas ce roman qui leur rend hommage.
Donc Mérimée a joué sur deux tableaux : l'exotisme et « l'ethnologie » (sous une forme plus légère). Son savoir-faire littéraire, ainsi que sa culture classique ont fait le reste : car ne l'oublions pas, « Colomba », c'est ni plus ni moins l'histoire d'« Electre » transposée en Corse. :
Le père de Colomba et Orso a été assassiné par le vieux Barracini. Colomba demande à son frère de venger l'honneur de la famille. Mais celui-ci qui revient des campagnes de l'Empire, n'a plus le goût du sang et ses idées plus pacifistes sont contraire à la notion de « vendetta ».
Colomba, fière et farouche, va tout essayer pour convaincre Orso. Mais celui-ci est réticent, en plus il s'est embringué dans une histoire d'amour avec une jeune anglaise. Finalement, c'est le hasard qui résoudra l'affaire.
Ici, plus encore que dans « Carmen », on sent bien que le décor fait partie de l'action L'auteur joue avec cette ambiguïté ente l'authentique et le cliché, mais il nous fait participer de plain-pied aux aventures de ses héros, et nous fait comprendre (ou veut, ou croit, ou semble nous faire comprendre) les dessous de la psychologie corse. En fait, comme dans « Carmen », la spécificité nationale n'est que de surface, tout ça reste des affaires de coeur, de passion, de caractères… comme dans la tragédie antique. L'exotisme, c'est un plus, un plus intéressant parce qu'il ancre l'histoire dans une culture spécifique – qui aurait pu être la nôtre.
« Colomba » et « Carmen », avec « La Vénus d'Ille », sont mes trois nouvelles préférées de Mérimée. On y retrouve ce style bref, presque sec mais animé et précis qui fait qu'on le lit très facilement. On le rapproche parfois De Stendhal, en plus impersonnel, mais chacun a ses attraits, et ses points moins agréables… Et Mérimée est aussi l'auteur de la fameuse « dictée » que Bernard Pivot essaye de faire perdurer depuis plusieurs décennies… Ah ! les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil ! Pour les sangliers corses, on ne sait pas…
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