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Laurence Sudret (Éditeur scientifique)
EAN : 9782210754140
80 pages
Magnard (12/07/2001)
3.35/5   116 notes
Résumé :
Marchander les hommes comme du bétail et les échanger contre des objets de peu de valeur, c'est le métier du sinistre chef Tamango.
Mais qu'arrivera-t-il lorsque les rôles se renverseront et qu'il fera partie de la cargaison qu'il a lui-même vendue au capitaine Ledoux ? Comment réagira-t-il face à ce terrible destin qui lui réserve, à son tour, le traitement qu'il a fait subir à ses semblables ? Dans cette ?uvre forte et engagée qu'est Tamango, Mérimée dénonc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Tamango est une nouvelle impitoyable abordant plusieurs sujets politiquement incorrects à l'époque (et même encore parfois de nos jours, à savoir notre passé colonial et les connivences de tous ordres).
Celle-ci aborde avec beaucoup de modernité dans l'analyse la question de la traite des noirs au XIXème siècle.
On y voit un certain capitaine Ledoux, vétéran des guerres napoléoniennes, s'établir dans un commerce alors devenu plus délicat que quelques siècles auparavant en raison de la montée croissante des mouvements de protestation contre l'esclavage.
Mérimée sait, sans manichéisme, dénoncer farouchement l'esclavage et le laisser-faire des autorités sensées l'interdire, mais aussi montrer que de telles pratiques n'eurent point été possibles sans les connivences et la cupidité des chefs noirs locaux qui témoignent encore plus de mépris pour les esclaves qu'ils vendent que les acheteurs, ce qui n'est pas peu dire.
Mérimée nous offre, sans aucune longueur, le détail des marchandages, le rôle de l'eau-de-vie dans les tractations. Pour une histoire de femme, Tamango, le chef indigène qui vend les gens de son peuple sans vergogne, souhaite récupérer l'une de ses femmes qu'il avait abandonnée sous l'emprise de l'alcool. Il va donc mettre pied sur le navire déjà proche du large. Les blancs, vu la carrure athlétique de Tamango, vont songer à l'enchaîner et en faire un esclave de plus dans la cargaison.
Je vous laisse découvrir la suite qui n'est pas sans rappeler l'esprit de Bug-Jargal de Victor Hugo. En tout cas, une nouvelle féroce et sans compromis d'aucun côté qui est à mettre au crédit de son auteur pour à la fois sa dénonciation d'un système et son impartialité.
Moi qui ne suis, d'ordinaire, guère convaincue par le talent de Prosper Mérimée, il me faut faire humblement profil bas car là, là vraiment, c'est la très grande classe. Chapeau Monsieur Mérimée. Mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Nouvelle courte et très percutante, et acte courageux de Prosper Mérimée qui dénonce ici la traite des Noirs, dans cette oeuvre écrite en 1829, alors que l'esclavage a été officiellement été aboli en 1848!
J'ai beaucoup apprécié cette lecture.
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Un livre intéressant sur la traite des nègres au 19ème siècle!
Tamango est un personnage unique. La grande question est; que se passe-t-il lorsque le chasseur est chassé? Tel est pris qui croyait prendre...
Il a un destin hors-du-commun. Ce n'est pas un personnage sympathique( vous savez le personnage mignon et attachant que l'on aime bien retrouver dans les romances ou autres). Non, c'est le contraire. Tamango est un manipulateur, un escroc, un sans-coeur. Il vend les noirs et les condamnent à l'esclavage alors qu'il est lui-même africain. Une honte à son peuple, une honte à l'humanité.
Mais, un jour il se retrouve dans la cargaison...
Alors, il va se donner corps et âme pour obtenir sa libération ainsi que celles de tous les esclaves à bord. Un peu ironique, c'est vrai.
Avec cette nouvelle, Mérimée veut dénoncer l'esclavage et les conditions de vies des esclaves. Une nouvelle fois, on a plaisir à retrouver son écriture mais j'ai trouvé dommage qu'il ne fasse pas vraiment un plaidoyer contre l'esclavagisme. Il s'est contenté de raconter l'histoire sans vraiment nous donner son avis, son point de vue sur la question. Bien sur, on devine qu'il dénonce la traite des nègres mais pour les collégiens, ce n'est pas si évident à comprendre . Dans Claude Gueux de Victor Hugo, j'ai lu un magnifique plaidoyer contre la peine de mort qui m'avait bouleversé. J'aurai aimé retrouvé quelque chose dans ce style dans cette nouvelle car on avait tout pour le mettre en place, des thèmes forts, des personnages intéressants, une histoire bouleversante... Après, je sais bien que Mérimée n'est pas Hugo...
Un bon livre qui est intéressant d'étudier dans le cadre scolaire ou tout simplement pour le plaisir!
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J'ai beaucoup aimé la nouvelle Tamango au niveau de l'écriture. J'apprécie le style de Prosper Mérimée, sa plume est légère et fluide, agréable à la lecture. L'auteur alterne à merveille narration, description et dialogue. Tamango est un récit facile, qui se lit rapidement.

de plus, le fait qu'il parle de la traite des Noirs est très intéressant. J'admire le fait que Mérimée ait osé aller contre la pression sociale de l'époque en écrivant sur ce sujet. C'est pour moi la preuve d'un certain courage et d'un engagement remarquable.

En ce qui concerne les personnages, au premier abord, j'ai été déçue. Tamango autant que le capitaine Ledoux sont deux être primitifs et brutaux dans leurs actions, irrespectueux du genre humain. Il n'y a ni gentils ni méchants, pas de parti à prendre puisque qu'aucun de ces protagonistes n'agit selon les valeurs que les gens respectent en général. Cependant, un de mes amis m'a fait remarquer que L Histoire, c'est souvent des personnages de ce genre qui se battent entre eux. Je me suis donc rendue compte que ce n'est pas tellement grave si je ne réussis pas à prendre parti, si il n'y a pas des gentils et des méchants dans cette histoire, Tamango n'en est que plus réaliste.

J'ai été dubitative en découvrant la dernière phrase de la nouvelle : « Il mourut à l'hôpital d'une inflammation de poitrine. » Au départ, je me suis demandée si Mérimée n'avait pas bâclé son récit, s'il n'avait plus d'imagination ou bien même si il n'avait pas décidé de taper les premiers sujet, verbe et complément qui lui étaient venus à l'esprit, au hasard. Cette phrase pourrait aussi être un contraste entre la vie aventureuse que Tamango a menée et cette fin quelque peu pitoyable. Quoi qu'il en soit, il faut admettre que cette chute est étonnante et légèrement bizarre.

Somme toute, mon avis sur Tamango est assez positif. J'ai apprécié la lecture cette nouvelle et la recommande.
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Une nouvelle où Prosper Mérimée raconte l'horreur de la traite des Noirs en prenant un malin plaisir à renverser les situations établies : celle du négrier Ledoux, propriétaire du brick "L'espérance" avec lequel il se livre à partir du port de Nantes au commerce triangulaire, celle du robuste noir pourvoyeur d'esclaves, Tamango, celle de sa femme, la belle Ayché, et celles des esclaves enchaînés dans la cale de l'Espérance ... avant que tout ne bascule. Une fiction se voulant "distrayante" mais qui permettait de montrer une réalité que beaucoup préférait ignorer dans cette première partie du XIXe siècle.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le capitaine Ledoux était un bon marin. Il avait commencé par être simple matelot, puis il devint aide-timonier. Au combat de Trafalgar, il eut la main gauche fracassée par un éclat de bois; il fut amputé, et congédié ensuite avec de bons certificats. Le repos ne lui convenait guère, et, l'occasion de se rembarquer se présentant, il servit, en qualité de second lieutenant, à bord d'un corsaire. L'argent qu'il retira de quelques prises lui permit d'acheter des livres et d'étudier la théorie de la navigation, dont il connaissait déjà parfaitement la pratique. Avec le temps, il devint capitaine d'un lougre corsaire de trois canons et de soixante hommes d'équipage, et les caboteurs de Jersey conservent encore le souvenir de ses exploits. La paix le désola; il avait amassé pendant la guerre une petite fortune, qu'il espérait augmenter aux dépens des Anglais. Force lui fut d'offrir ses services à de pacifiques négociants; et, comme il était connu pour un homme de résolution et d'expérience, on lui confia facilement un navire. Quand la traite des nègres fut défendue, et que, pour s'y livrer, il fallut non seulement tromper la vigilance des douaniers français, ce qui n'était pas très difficile, mais encore, et c'était le plus hasardeux, échapper aux croiseurs anglais, le capitaine Ledoux devint un homme précieux pour les trafiquants de bois d'ébène.
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(...) Il voulut que les entreponts, étroits et rentrés, n'eussent que trois pieds quatre pouces de haut, prétendant que cette dimension permettait aux esclaves de taille raisonnable d'être commodément assis; et quel besoin ont-ils de se lever?
"Arrivés aux colonies, disait Ledoux, ils ne resteront que trop sur leurs pieds!"
Les Noirs, le dos appuyé aux bordages du navire, et disposés sur deux lignes parallèles, laissaient entre leurs pieds un espace vide, qui, dans tous les autres négriers, ne sert qu'à la circulation. Ledoux imagina de placer dans cet intervalle d'autres Nègres, couchés perpendiculairement aux premiers. De la sorte, son navire contenait une dizaine de Nègres de plus qu'un autre du même tonnage. A la rigueur, on aurait pu en placer davantage; mais il faut avoir de l'humanité, et laisser à un Nègre au moins cinq pieds en longueur et deux en largeur pour s'ébattre pendant une traversée de six semaines et plus : "Car enfin, disait Ledoux à son armateur pour justifier cette mesure libérale, les Nègres, après tout, sont des hommes comme les Blancs."
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...il faut avoir de l'humanité, et laisser à un Nègre au moins cinq pieds de longueur et deux en largeur pour s'ébattre pendant une traversée de six semaines et plus: "Car enfin, disait Ledoux à son armateur pour justifier cette mesure libérale, les Nègres, après tout, sont des hommes comme les Blancs."
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Les Noirs possèdent la Terre, et les Blanc vivent sur les vaisseaux.
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L’interprète expliqua ce qu’était ce terrible Mama-Jumbo, dont le nom seul produisait tant d’horreur “ C’est le Croque-mitaine des Nègres, dit-il.
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Videos de Prosper Mérimée (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Prosper Mérimée
Le chorégraphe Benjamin Millepied imagine un destin contemporain à Carmen, la célèbre héroïne de Prosper Mérimée, qui inspira l'opéra à succès de Georges Bizet (en 1875).
Pour le meilleur ou pour le pire ? Réponse avec nos deux critiques, Marie Sauvion et Samuel Douhaire.
#carmen #cinéma
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