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Tamango est une nouvelle impitoyable abordant plusieurs sujets politiquement incorrects à l'époque (et même encore parfois de nos jours, à savoir notre passé colonial et les connivences de tous ordres).
Celle-ci aborde avec beaucoup de modernité dans l'analyse la question de la traite des noirs au XIXème siècle.
On y voit un certain capitaine Ledoux, vétéran des guerres napoléoniennes, s'établir dans un commerce alors devenu plus délicat que quelques siècles auparavant en raison de la montée croissante des mouvements de protestation contre l'esclavage.
Mérimée sait, sans manichéisme, dénoncer farouchement l'esclavage et le laisser-faire des autorités sensées l'interdire, mais aussi montrer que de telles pratiques n'eurent point été possibles sans les connivences et la cupidité des chefs noirs locaux qui témoignent encore plus de mépris pour les esclaves qu'ils vendent que les acheteurs, ce qui n'est pas peu dire.
Mérimée nous offre, sans aucune longueur, le détail des marchandages, le rôle de l'eau-de-vie dans les tractations. Pour une histoire de femme, Tamango, le chef indigène qui vend les gens de son peuple sans vergogne, souhaite récupérer l'une de ses femmes qu'il avait abandonnée sous l'emprise de l'alcool. Il va donc mettre pied sur le navire déjà proche du large. Les blancs, vu la carrure athlétique de Tamango, vont songer à l'enchaîner et en faire un esclave de plus dans la cargaison.
Je vous laisse découvrir la suite qui n'est pas sans rappeler l'esprit de Bug-Jargal de Victor Hugo. En tout cas, une nouvelle féroce et sans compromis d'aucun côté qui est à mettre au crédit de son auteur pour à la fois sa dénonciation d'un système et son impartialité.
Moi qui ne suis, d'ordinaire, guère convaincue par le talent de Prosper Mérimée, il me faut faire humblement profil bas car là, là vraiment, c'est la très grande classe. Chapeau Monsieur Mérimée. Mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Nouvelle courte et très percutante, et acte courageux de Prosper Mérimée qui dénonce ici la traite des Noirs, dans cette oeuvre écrite en 1829, alors que l'esclavage a été officiellement été aboli en 1848!
J'ai beaucoup apprécié cette lecture.
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Un livre intéressant sur la traite des nègres au 19ème siècle!
Tamango est un personnage unique. La grande question est; que se passe-t-il lorsque le chasseur est chassé? Tel est pris qui croyait prendre...
Il a un destin hors-du-commun. Ce n'est pas un personnage sympathique( vous savez le personnage mignon et attachant que l'on aime bien retrouver dans les romances ou autres). Non, c'est le contraire. Tamango est un manipulateur, un escroc, un sans-coeur. Il vend les noirs et les condamnent à l'esclavage alors qu'il est lui-même africain. Une honte à son peuple, une honte à l'humanité.
Mais, un jour il se retrouve dans la cargaison...
Alors, il va se donner corps et âme pour obtenir sa libération ainsi que celles de tous les esclaves à bord. Un peu ironique, c'est vrai.
Avec cette nouvelle, Mérimée veut dénoncer l'esclavage et les conditions de vies des esclaves. Une nouvelle fois, on a plaisir à retrouver son écriture mais j'ai trouvé dommage qu'il ne fasse pas vraiment un plaidoyer contre l'esclavagisme. Il s'est contenté de raconter l'histoire sans vraiment nous donner son avis, son point de vue sur la question. Bien sur, on devine qu'il dénonce la traite des nègres mais pour les collégiens, ce n'est pas si évident à comprendre . Dans Claude Gueux de Victor Hugo, j'ai lu un magnifique plaidoyer contre la peine de mort qui m'avait bouleversé. J'aurai aimé retrouvé quelque chose dans ce style dans cette nouvelle car on avait tout pour le mettre en place, des thèmes forts, des personnages intéressants, une histoire bouleversante... Après, je sais bien que Mérimée n'est pas Hugo...
Un bon livre qui est intéressant d'étudier dans le cadre scolaire ou tout simplement pour le plaisir!
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J'ai beaucoup aimé la nouvelle Tamango au niveau de l'écriture. J'apprécie le style de Prosper Mérimée, sa plume est légère et fluide, agréable à la lecture. L'auteur alterne à merveille narration, description et dialogue. Tamango est un récit facile, qui se lit rapidement.

de plus, le fait qu'il parle de la traite des Noirs est très intéressant. J'admire le fait que Mérimée ait osé aller contre la pression sociale de l'époque en écrivant sur ce sujet. C'est pour moi la preuve d'un certain courage et d'un engagement remarquable.

En ce qui concerne les personnages, au premier abord, j'ai été déçue. Tamango autant que le capitaine Ledoux sont deux être primitifs et brutaux dans leurs actions, irrespectueux du genre humain. Il n'y a ni gentils ni méchants, pas de parti à prendre puisque qu'aucun de ces protagonistes n'agit selon les valeurs que les gens respectent en général. Cependant, un de mes amis m'a fait remarquer que L Histoire, c'est souvent des personnages de ce genre qui se battent entre eux. Je me suis donc rendue compte que ce n'est pas tellement grave si je ne réussis pas à prendre parti, si il n'y a pas des gentils et des méchants dans cette histoire, Tamango n'en est que plus réaliste.

J'ai été dubitative en découvrant la dernière phrase de la nouvelle : « Il mourut à l'hôpital d'une inflammation de poitrine. » Au départ, je me suis demandée si Mérimée n'avait pas bâclé son récit, s'il n'avait plus d'imagination ou bien même si il n'avait pas décidé de taper les premiers sujet, verbe et complément qui lui étaient venus à l'esprit, au hasard. Cette phrase pourrait aussi être un contraste entre la vie aventureuse que Tamango a menée et cette fin quelque peu pitoyable. Quoi qu'il en soit, il faut admettre que cette chute est étonnante et légèrement bizarre.

Somme toute, mon avis sur Tamango est assez positif. J'ai apprécié la lecture cette nouvelle et la recommande.
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Une nouvelle où Prosper Mérimée raconte l'horreur de la traite des Noirs en prenant un malin plaisir à renverser les situations établies : celle du négrier Ledoux, propriétaire du brick "L'espérance" avec lequel il se livre à partir du port de Nantes au commerce triangulaire, celle du robuste noir pourvoyeur d'esclaves, Tamango, celle de sa femme, la belle Ayché, et celles des esclaves enchaînés dans la cale de l'Espérance ... avant que tout ne bascule. Une fiction se voulant "distrayante" mais qui permettait de montrer une réalité que beaucoup préférait ignorer dans cette première partie du XIXe siècle.
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Une nouvelle de Mérimée sur l'esclavagisme, très bien documentée. L'histoire est bien écrite, facile à lire et très percutante.
L'édition Biblio-collège apporte des informations sur l'oeuvre et le contexte très intéressantes, d'autres textes en fin d'ouvrage font écho à celui de Mérimée.
Je recommande.
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courte nouvelle de P.MERIMEE, texte engagé sur l'esclavage... reprenant avec exactitude la situation des esclaves au XVIII...

Rapide à lire, très instructif... complété par une petite visite au Musée d'Aquitaine, c'est parfait pour se faire une idée de l'esclavage sur la cote atlantique au XVIIIè.
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Prosper Mérimée (1805-1870) est souvent plus connu pour ses nouvelles (« La Vénus de l'Ille », « Colomba », « Carmen », « Tamango »,…) que pour son oeuvre d'historien. C'est dommage car son essai « Episode de l'Histoire de Russie : Les faux Démétrius » vaut aussi le détour.

Dans sa nouvelle « Tamango », Mérimée dénonce ironiquement l'esclavage. Il le fait d'autant plus habilement qu'il n'oppose pas simplement de méchants hommes blancs (le capitaine Ledoux et son équipage) aux bons hommes noirs. le sens moral de Tamango n'est guère plus élevé que celui des trafiquants blancs d'ébène…

L'édition Magnard dans laquelle j'ai lu ce récit comporte de nombreuses explications et ajouts destinés aux collégiens. Les questions posées sur le récit sont de bons moyens de s'assurer de leur bonne lecture de ce texte.
J'ai trouvé ce livre dans une boite à livres, avec le nom de la collégienne (4ème) qui l'y a laissée, soit qu'elle ait voulu partager cette lecture avec d'autres ;-) , soit qu'elle se soit simplement débarrassé d'un objet encombrant ;-( ; à moins que ses parents n'aient simplement fait du ménage pour elle ?

Quoi qu'il en soit, je recommande cette lecture.
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Prosper Mérimée a créé des personnages mythiques comme Carmen. Moins connu, Tamango, a marqué les imaginations
.
Nouvelle très dense, réquisitoire contre la traite négrière, décrivant les odieuses conditions de traversée atlantique dans les détails les plus monstrueux, la marche des prisonniers , les menottes inrouillables,, les économies d'espace pour faire rentrer le plus d'hommes dans la cale....

Certes, Tamango n'est pas une victime innocente :il a vendu les esclaves et même sa femme Ayché, alors qu'il était ivre. Menant la mutinerie à bord du bateau, massacrant les marins, Tamango se montre un chef de guerre redoutable et un bon stratège. Malheureusement, un mauvais marin. La révolte victorieuse ne permettra pas aux esclaves de revoir les côtes de l'Afrique.

Si la nouvelle de Mérimée est marquante dans le contexte historique, j'avoue que j'ai plus goûté l'histoire de Tamango racontée par l'écrivain Sénégalais Bpibacdar Boris Diop qui donne des détails encore plus frappants, surtout dans la vie de Tamango à Joal.
le personnage de Tamango a-t-il échappé à son créateur? Ou Tamango a-t-il vraiment existé? C'est un peu le destin de Carmen dont on connaît plus l'opéra que la nouvelle. Il reste à visionner le film.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Petite nouvelle qui traite de la traite des noirs mais plus généralement des hommes.
Tamango, noir qui vend ses propres congenaires, se retrouve embarqué à son tour. Il tentera de sauver sa peau quoi qu'il en coûte.
Merimee dresse des portraits d'hommes, que ce soit Tamango ou le chef de bord, tout aussi bon que mauvais.
Mais c'est trop court à mon goût et s'arrête de façon trop brutale.
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