AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nastasia-B


Tamango est une nouvelle impitoyable abordant plusieurs sujets politiquement incorrects à l'époque (et même encore parfois de nos jours, à savoir notre passé colonial et les connivences de tous ordres).
Celle-ci aborde avec beaucoup de modernité dans l'analyse la question de la traite des noirs au XIXème siècle.
On y voit un certain capitaine Ledoux, vétéran des guerres napoléoniennes, s'établir dans un commerce alors devenu plus délicat que quelques siècles auparavant en raison de la montée croissante des mouvements de protestation contre l'esclavage.
Mérimée sait, sans manichéisme, dénoncer farouchement l'esclavage et le laisser-faire des autorités sensées l'interdire, mais aussi montrer que de telles pratiques n'eurent point été possibles sans les connivences et la cupidité des chefs noirs locaux qui témoignent encore plus de mépris pour les esclaves qu'ils vendent que les acheteurs, ce qui n'est pas peu dire.
Mérimée nous offre, sans aucune longueur, le détail des marchandages, le rôle de l'eau-de-vie dans les tractations. Pour une histoire de femme, Tamango, le chef indigène qui vend les gens de son peuple sans vergogne, souhaite récupérer l'une de ses femmes qu'il avait abandonnée sous l'emprise de l'alcool. Il va donc mettre pied sur le navire déjà proche du large. Les blancs, vu la carrure athlétique de Tamango, vont songer à l'enchaîner et en faire un esclave de plus dans la cargaison.
Je vous laisse découvrir la suite qui n'est pas sans rappeler l'esprit de Bug-Jargal de Victor Hugo. En tout cas, une nouvelle féroce et sans compromis d'aucun côté qui est à mettre au crédit de son auteur pour à la fois sa dénonciation d'un système et son impartialité.
Moi qui ne suis, d'ordinaire, guère convaincue par le talent de Prosper Mérimée, il me faut faire humblement profil bas car là, là vraiment, c'est la très grande classe. Chapeau Monsieur Mérimée. Mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          620



Ont apprécié cette critique (44)voir plus




{* *}