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Voilà un livre qui laisse sa marque.
Cela commence avec l'enfance de Rudolf sous l'oeil noir de son père qui est à moitié fou de religion et de repentir. A partir de là, comment voulez vous que les enfants grandissent sereinement ? Il était évident que ce petit garçon allait devenir un adulte déséquilibré. Finalement, il trouvera une certaine stabilité dans l'armée. Il reçoit des ordres et il les exécute sans jamais se poser de question. L'armée lui offre un cadre très rigide dans lequel il se sent rassuré. Et toute sa vie sera élaborée dans ce sens. Donc quand il est dans les SS et qu'on lui donne des ordres, il les suit aveuglément. Et même, il n'aura des idées que quand on lui ordonnera d'en avoir.
Bref, il est très dur de plonger dans la tête de Rudolf et surtout de le sentir aussi détaché de la mission qu'on lui a confiée.
Un roman qui vogue habilement entre l'histoire et la psychiatrie.

Pioche de juin 2020 choisie par Pas-chacha
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Comment un livre qui dénonce d'horribles vérités peut-il être aussi passionnant ?
C'est tout le talent de Robert Merle, auquel je rends hommage !
C'est plutôt une biographie romancée, celle de Rudolph Hess ; un style dans lequel l'auteur excelle.

Ach so !
Allemagne, Bavière. Nous sommes en 1913 avec Rudolph, 13 ans, qui nettoie les vitres, et qui est terrorisé par son père, un fanatique catholique, qui doit absolument racheter sa faute. Il destine Rudolph à la prêtrise, mais celui-ci préfère les armes. le père apprend inopinément qu'il doit aussi se charger de la faute de Rudolph, qui a cassé la jambe d'un garçon ayant insulté son père. Rudolph, lui, a confié sa faute à un prêtre au confessionnal, et il pense que c'est ce dernier qui l'a trahi. du coup, il ne croit plus en l'Église, et il s'enfuit de la maison ; il trouve un travail, s'occupe des blessés de guerre, dont le capitaine Gunther qu'il admire. Il s'engage dans l'armée allemande.
En 1918, que va faire le soldat allemand démobilisé Rudolph, alors qu'il refuse de devenir prêtre ?
Va-t-il, comme Hitler, fomenter des crimes contre la nouvelle république de Weimar, ces messieurs en redingotes ?
Car jusque là, tout va bien.
Il est placé dans une ferme, et fonde une famille. C'est un bon père de famille.
Puis c'est l'horreur : remarqué par les cadres SS pour ses états de service, il est pris en mains par Heinrich Himmler, numéro 2 du parti nazi, il est chargé de la solution finale à Auschwitz.
Il résout le problème des cadences « d'éliminations d'unités » comme un problème mathématique, sans âme ni conscience … Il est devenu une machine à tuer, la mort est son métier.
Elsie, sa femme, ne sait rien ! Puis elle apprend, à cause de la boulette d'un officier. C'est l'horreur !
« Si Himmler t'ordonnait de tuer ton fils, tu le ferais ?
– Probablement, car ce serait un ordre ; on ne discute pas les ordres.
La guerre s'achève, il répond à la question des alliés :
"Vous avez gazé et brûlé trois millions de Juifs à Auschwitz ?
-- Oui, mais ce n'est pas de ma faute, j'avais reçu un ordre !
( En 1945, Himmler se suicide ).
-- Notre chef, mon « père » nous a lâché ! Me pendre n'est pas un problème, mais par contre, notre chef nous a lâché, il nous a trahi ; je voulais mourir avec lui....
______________________________________________________

J'adore Robert Merle ; et si vous avez l'occasion de lire ses 13 « Fortune de France », ne passez pas à côté, vous aimerez l'Histoire de France ! Sa façon de raconter Henri IV ou Richelieu par un courtisan, ami de Pierre de l'Estoile, est savoureuse !
Mais là, le défi de l'écrivain est très ingrat, et cependant, il l'a relevé haut la main.
Ce livre mérite 5 étoiles, mais si bien soit raconté le mal, ce n'est pas ma tasse de thé.
Des chercheurs devraient exploiter les points communs dans les biographies de tous les "fournisseurs de malheurs de l'humanité", afin de prévenir ces phénomènes bien plus dévastateurs, en termes de morts, que les cyclones !
Quelles en sont les causes ?
Frustration initiale ?
Le père de Napoléon s'est soumis au régime de Louis XV, Hitler et Hess avait un père sévère.
Et si le père de Napoléon avait été indépendantiste ?
Et si Hitler avait réussi à devenir peintre ?
Et si le père de Rudolph avait accepté que son fils rentre dans les armes ?

J'ai fait un début de recherche dans les livres que j'ai publiés :
qu'est ce que le mal dans « L'homme cardinal » ?
Et j'ai esquissé un début de solution dans mon deuxième livre, « Loup »....

En tous cas, bravo Robert ; ton style est tellement fluide !
Ton scénario comporte tellement de rebondissements !
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Loin de moi l'idée de dédouaner Rudolf Hoess, le modèle de Rudolf Lang, ou tout autre national socialiste. Mais il me semble que cet homme avec l'éducation qu'il a reçu n'aurait pu devenir autre chose qu'un parfait automate.

Son père, très croyant, ayant un jour trompé sa femme lors d'un voyage à Paris, ville de perdition, décide que le fils qui lui naîtra deviendra prêtre afin de prier pour sa rédemption. En échange il prend sur lui toutes les fautes de sa famille, femme et enfants. Ils doivent donc chaque soir confesser lors de la prière commune tous leurs écarts.

Après la première guerre mondiale, dans laquelle il s'est engagé dès 16 ans, Rudolf cherche un travail, tâche difficile pour un ancien soldat, ceux ci n'étant pas très appréciés puisque l'Allemagne a perdu. La grandeur de l'Allemagne est d'ailleurs le grand souci de tous. Agir pour elle est le grand devoir.

Cette éducation et l'ambiance générale l'amènent donc à s'engager chez les SS. Puis à accomplir tout ce que le Reichsführer Himmler lui demande, sans y trouver d'autre satisfaction que le devoir accompli. Ce n'est pas un tortionnaire juste un parfait citoyen soucieux de servir l'Allemagne. Il devient donc responsable du camp de concentration d'Auschwitz Birkenau sans passion, désireux d'atteindre les chiffres qui lui sont demandés.

Ce livre m'a aidée à mieux comprendre le cheminement de la plupart des nazis. Et comment un homme ordinaire sans tendance perverse mais quasi dénué de sentiments peut accomplir des actes atroces sans la moindre empathie pour ses victimes.

À méditer.


Challenge ABC 2016-2017
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J'ai toujours eu un peu de mal avec le genre romanesque lorsqu'il aborde le thème de la Shoah. Je me demande si le sujet ne devrait pas être réservé aux seuls témoignages. D'aucuns diront qu'il n'est pas de sujet interdit à la liberté qui prévaut dans le genre. Reste à juger de la façon dont cette indépendance s'exprime.

Averti comme je le fus, en choisissant cet ouvrage, du genre adopté par son auteur après avoir lu la préface qu'il a rédigée 20 ans après sa parution, je me suis posé la question de savoir ce que ce choix, fait par Robert Merle pour écrire La mort est mon métier, apportait de plus à la connaissance de ce chapitre noir de l'histoire de l'humanité. S'agissant de relater des faits historiques avérés.

Pouvait-on suspecter la simple exploitation d'un thème éminemment douloureux à des fins mercantiles ou de satisfaction personnelle ? Si la quête d'un lectorat nombreux ne peut-être niée par un auteur, j'ai voulu savoir ce que pareil ouvrage présentait de sincérité.

Rudolph Hoess pouvait faire cohabiter sans confusion dans la même personne qu'il était sa vie de père de famille, certes peu démonstratif en termes d'affection auprès des siens, et son autre vie qu'on a du mal à qualifier de professionnelle lorsqu'il quittait le domicile familial, celle d'un des plus grands monstres de froideur inhumaine que la terre ait jamais porté.

C'est le procédé narratif adopté par l'auteur qui diffère de ce que peuvent apporter les témoignages. Ce "je", qui fait intervenir son personnage à la première personne pour nous faire la narration du parcours de ce dernier, participe à la compréhension de la complexion de celui-ci. Il était devenu le rouage d'une entreprise emballée dans la spirale de la haine, se gardant bien d'en juger les fondements. Position qui lui servira d'argument de défense lors de son procès. Sa déontologie à lui étant l'obéissance à une cause et une hiérarchie mise au service de cette dernière. Peu importe les théories qui en échafaudaient les principes.

Sans négliger les travestissements exigés par le genre choisi par son auteur, sa lecture m'a confirmé dans le bien-fondé de l'intention de cet ouvrage avec l'apport supplémentaire du mode narratif choisi. Cet ouvrage ne place plus le lecteur en spectateur extérieur aux faits relatés, mais lui fait endosser le costume et le mécanisme mental qui va avec. C'est un ouvrage qui vous glace le sang car on sait que les outrances, s'il y en comporte dans le registre de l'horreur, seront toujours en dessous de la réalité.

C'est une lecture pénible dans ce qu'elle impose au lecteur, qu'on ne peut recommander comme on le ferait de n'importe quel roman qui nous a séduit. Un ouvrage dont le récit par la force des choses s'arrête au pied de la potence. En sachant que cette fin ne résout rien. Mais un ouvrage qui a son intérêt, parce qu'il concerne la nature humaine dont on ne peut pas se désolidariser quand elle est abjecte et la rejoindre quand l'amour est au rendez-vous. Il faut savoir ne pas ignorer pour conserver sa vigilance.
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Un livre étrange et très dérangeant.
L'histoire d'un allemand responsable de la mort de millions de personnes dans des KL -camps de concentration- pendant la seconde guerre mondiale.
Je suis très partagée après cette lecture car le fait d'avoir donné la parole, même fictive et bien que très documentée, à un bourreau me met dans une situation, où en tant que lectrice, j'entends ses pensées les plus sombres, et je vois avec ses yeux le résultat de ces expériences. En cela c'est particulièrement glaçant et terrifiant. Cette plongée dans les recoins de ces esprits malades reste, pour moi, du domaine de l'incompréhensible et est très perturbant.
La narration faite par Rudolf Lang, de sa jeunesse jusqu'à sa fin, est froide, sans sentiment.
Robert Merle a choisi de raconter toute la vie de Lang, en commençant par son enfance misérable avec un père effroyable. Ce parti pris est d'autant plus dérangeant que la narration à la première personne aurait eu tendance à me faire lui trouver des raisons à son comportement. Il a donc fallu que je lutte constamment contre moi-même, pendant cette lecture pour rester en accord avec mes idées. Comme un effet de balancier, éprouvant... Puis il y a eu la première mort. Dans un désert où il force ses jeunes camarades à rester sur le front... Je commençais à prendre immédiatement de la distance. Et la seconde mort, il tue de ses mains un anti-fasciste allemand. Et ce fût le déclic. Fini le balancier, il avait été trop loin, j'oubliais son enfance. Tout ce qui suivit dans la trame fut pour moi une chute abyssale dans l'horreur extrême.
Il faut être armé pour lire La mort est mon métier. J'avoue être sonnée après cette lecture qui restera gravée longtemps dans ma mémoire.
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Pour guider un collégien à compléter, son dossier HDA (Histoire des arts) qu'il devait présenter pour le brevet des collèges , j'avais lu, il y a quelques années, rapidement ce livre qu'il avait choisi comme oeuvre principale.
Une relecture donc.
Après avoir pris connaissance de la préface de Robert Merle qui précise que la première partie de son récit est une re-création étoffée et imaginaire de la vie de Rudolf Hoess, j'ai commencé la lecture en cherchant, avant tout, à tenter de trouver les éléments concrets concernant non le personnage de Rudolf Lang mais ceux relatifs à Rudolf Hoess, puis j'ai essayé d'oublier la réalité pour ne retenir que la fiction. Mais la tentation a gagné : le besoin de connaitre la marge entre la fiction et la réalité ont été les plus forts et j'ai poursuivi la lecture après avoir fait, préalablement des recherches sur Hoess et les éléments trouvés confirment que la part de l'écrivain empruntée à l'imagination bien reste mince !
La première partie montre, démontre comment l'éducation (familiale, scolaire, religieuse), l'armée, le parti Nazi ont construit le coeur, l'âme, la pensée du jeune Rudolf, comme on structure aujourd'hui un disque dur, formatage à haut niveau pour ne devoir obéir qu'aux ordres. Aveuglément ? Pas sûr et pas toujours. On perçoit le cheminement de réflexions, la prise de décisions personnelles lourdes de conséquences dans la responsabilité de ses choix, de sa libre conscience.
La deuxième partie est consacrée au sturmabannfürhrer (commandant) Lang, mais là, c'est bien les agissements de Hoess qui sont relatées : devenu responsable du camp d'extermination d'Auschwitz, il va mettre toute son ardeur pour « améliorer » perfectionner les méthodes d'extermination : emploi du zyclon B, installation de fours crématoires pour faire disparaître plus vite les corps gazés, inclinaison des sols pour faciliter et activer le nettoyage, recyclage des corps…
Avec sa femme Elsie/Hedwig et ses enfants, il vivra dans le confort et un certain luxe à proximité de ce camp, côtoyant la mort quotidiennement sans difficulté, oui « La mort était son métier ».
Nommé fin 1943 Inspecteur des camps, arrêté, jugé, condamné à mort, il ne renia jamais la devise des SS «"Meine Ehre Heisst Treue" "Mon honneur c'est la fidélité" , un honneur mis au service de monstres comme lui, une fidélité exacerbée, aveugle, inhumaine.

Une lecture contraignante, les atrocités racontées qui s'alimentent de toutes les autres lectures (romans et documentaires ), de tous les films visionnés sont prégnantes . Mais, pour moi, cette lecture est aussi un devoir de mémoire.

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Trés bon roman qui décrit assez bien les mécanismes qui ont abouti au résultat qu'on connaît. L'auteur s'est inspiré d'un personnage réel et s'est appuyé sur les expertises psychologiques qui ont été menées, ce qui rend crédible son récit et fait froid ds le dos. La docilité et la recherche de l'avancement ne justifient cependant pas tout, à mon sens et il est rassurant de savoir que certains ont gardé leur conscience intacte en refusant de participer à cette fureur collective.
A méditer, ds une moindre mesure je précise : docilité et recherche d'avancement, c'est toujours d'actualité ds le monde du travail non ?
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J'ai sauvé cet ouvrage de l'extermination massive d'une bibliothèque acquise après l'achat d'une maison. Pas d'héritier et une tonne de livres à détruire. On m'a appelé à la rescousse et j'ai sauvé une centaine de recueil. Ma belle âme me perdra ! (petite parenthèse avant l'apocalypse…)


Je n'avais pas trop envie de commencer ce livre.
Parce que je pensais que l'on allait d'écrire encore les camps de concentration et l'atrocité qui en découlent.

Mais ce livre est pire que cela… Il donne une âme au mal, à l'horreur.

C'est l'histoire d'un homme qui vit une jeunesse difficile, la souffrance, le rejet, le combat. Mais on ressent une âme, un esprit tenace et courageux.
Mais il est avant tout militaire. Il suit les ordres et, peu importe les ordres…
à un moment, sa femme lui demande : si on te donnait l'ordre de tuer ton fils le ferais-tu ? Et il répond : certainement !

Extrait :
Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l'impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l'ordre, par respect pour l'État. Bref, en homme de devoir : et c'est en cela justement qu'il est monstrueux.

Les deux derniers chapitres sont d'une monstruosité, une telle incompréhension… Ce livre hantera longtemps mon esprit, mes pensées… Comment peut-on en arriver là ?

Bonne lecture !
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Ce livre, lu déjà il y a quelques décennies, m'avait laissé à l'époque sans voix ! j'ai eu envie de le relire cette année, trois quarts de siècle après la fin du génocide. Et il m'a fait la même épouvantable impression.

Le récit de Robert Merle, précis, violent dans sa manière d'énumérer simplement des faits sans tenter d'en donner la moindre explication, tant ceux-ci éclairent parfaitement la personnalité de Rudolf Lang (alias Rudolf Höss) directeur du camp d'Auschwitz, est asséné brutalement et sans fioritures au lecteur.

Au regard de l'enfance et de l'entrée dans l'âge adulte de son personnage, on découvre sans explication inutile
un être froid, insensible, totalement dénué d'empathie, dont le seul credo est l'obéissance aveugle à ses supérieurs, obéissance favorisée par une arrivée très précoce dans l'armée allemande (parti au front d'orient dès l'âge de 16 ans), puis son appartenance aux Corps francs.

Une personnalité forgée d'abord par l'intransigeante figure du père, puis celle de Herr Oberst von Jeseritz, un Junker d'Allemagne du nord, aussi glaçant que le père !
Rien de mieux pour modeler un individu, de telle sorte que celui-ci n'ait pas d'autre choix que se sauver ou se plier.
Et Rudolf Lang s'est plié !
Comment faire d'un homme une machine. une machine parfaitement huilée, qui fonctionne avec une efficacité redoutable ? Robert Merle en donne l'épouvantable réponse.
Peu importe que la biographie de ce Rudolf Lang corresponde vraiment ou non à la réalité du parcours de Rudolf Höss. Ce qui compte ici, c'est que Robert Merle en restitue la vérité profonde et nous permette ainsi d'appréhender la "banalité du mal" selon Hannah Arendt.
Non, Höss n'avait rien d'un sadique. Relativement intelligent, "capable d'initiative et d'organisation", il était simplement programmé pour exécuter, du mieux possible et sans état d'âme, la tâche horrible qui lui avait été confiée : exterminer les humains ne correspondant pas à l'idéologie nazie.
Oui, la mort était son métier.
"Adolf Hitler avait défini une fois pour toutes l'honneur SS. Il avait fait de cette définition la devise de sa troupe d'élite : "ton honneur" avait-il dit, "c'est ta fidélité".
Et Rudolf Höss respectera cette devise au pied de la lettre.
Glaçant et terrifiant.
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Ne nous y trompons pas: Rudolph Lang est une ordure dont la responsabilité n'est en rien atténuée. le comprendre, c'est essentiel. L'excuser ou le décharger un tant soit peu, hors de question.
C'est dans cet état d'esprit que je me suis trouvé (et me trouve encore) après avoir lu ce premier livre de Robert Merle.
Pour perpétrer un génocide, de manière ordonnée et sans désordre inutile, rien ne vaut ce genre de fonctionnaire zélé et dépourvu de passion.
Là réside le génie malfaisant des nazis: choisir les "petites mains" empressées de complaire servilement et avec compétences à un führer dégénéré.
Le livre de Robert Merle est froid, distant, clinique. La machine de mort nazie y est exposée dans tous ses hideux engrenages.
Que ceux qui ne l'ont pas lu, le lisent.
C'est un bouquin essentiel qui, au-delà du portrait d'un monstre ordinaire, interroge le lecteur attentionné sur ce que lui serait appelé a faire en de pareilles circonstances historiques.
Au vu de toutes les saloperies perpétrées au nom de la haine de l'autre, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le constat est assez désespérant de voir que rien n'a véritablement changé en mieux.
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