C'est l'histoire d'un homme que nous conte
Robert Merle, l'histoire d'un simple soldat, obéissant, courageux, ayant le sens du devoir et de l'honneur envers sa patrie.
Un fonctionnaire scrupuleux, qui a le sens pratique, sélectionné par ses supérieures pour son esprit de synthèse, d'analyse et son efficacité à trouver une solution à chaque problème d'organisation à moindre coût.
Un employé modèle qui grimpe les échelons de la réussite professionnelle, récompensé pour chacune de ses brillantes initiatives.
Un bourreau, déshumanisé malgré lui, qui envoie à la mort des milliers, des millions de personnes, avec le plus grand zèle, pour la grandeur du reich, pour la sauvegarde de l'allemagne.
Parce qu'il fallait bien quelqu'un pour le faire, parce qu'il était le plus efficace à ce poste, parce qu'il suivait les ordres.
On en vient à avoir pitié de cet homme, cette pitié qu'il n'a pas eu pour ses victimes ou qu'il a refoulée. Pitié pour celui qui ne sait que suivre les ordres même les plus barbares. Qui ne pense plus par lui même. Qui ne ressent plus rien.
Il exécute la mission que ses supérieurs lui ont confiée. Combien on fait comme lui.
Quand l'humanité se déshumanise à ce point, c'est à désespérer de l'homme, de l'être humain, sommes-nous seulement capables du pire.
Robert Merle est très juste quand il dit : Ce qui est affreux et nous donne de l'espèce humaine une opinion désolée, c'est que, pour mener à bien ses desseins, une société de ce type trouve invariablement les instruments zélés de ses crimes.
Et l'histoire n'étant qu'un perpétuel recommencement, nous aurons malheureusement d'autres Rudolf... petit fonctionnaire patriotique, obéissant, serviable, zélé, efficace...