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L'écriture classique, froide, sobre et descriptive que nous livre Robert Merle participe de l'effet glaçant que produit ce roman presque autobiographique de la vie de Rudolf Hoess, le concepteur technique de la « solution finale ». S'appuyant sur des rapports psychiatriques et divers documents et témoignages tirés du procès de Nuremberg, Robert Merle construit son roman en deux parties. La première est l'énoncé froid de ce que fut l'enfance traumatique de Rudolf Hoess par sa propre bouche. Il n'y a pas d'analyse, juste les faits bruts, livrés à travers les yeux d'un enfant qui manque totalement de l'affection de sa mère, est livré aux maltraitances quotidiennes d'un père complètement névrosé et qui de ce fait le craint plus que tout et vit dans une totale insécurité affective.
Par touche successives, l'auteur dessine le portrait d'une personnalité privée d'empathie, en proie à des hallucinations, des tocs, des troubles du comportement, la construction d'un pur psychopathe.

Puis la seconde partie nous contraint à suivre l'ascension de ce « traîne-misère » engagé dans l'armée, puis dans le parti SS où ses « qualités » d'organisateur, alliées à ses (mé)faits d'armes, sont repérés par Himmler lui-même. Bientôt désigné comme directeur du camp d'Auschwitz, Rudolf Hoess, alias Rudolf Lang, va mettre un point d'honneur à répondre aux attentes du Reich pour élaborer un système performant de destruction massive… ça fait froid dans le dos, c'est peu de le dire!
Le livre n'est pas tout à fait un roman, c'est un document de type fiction autobiographique qui, s'il n'a pas été écrit par Hoess lui-même, aurait tout à fait pu l'être. Pour son auteur, il était difficile de trouver le ton juste car comment écrire sans émotion l'horreur absolue quand on n'est pas psychopathe soi-même ? Une plongée au cœur du nazisme, de ses rouages, de ses déviances morales, de l'obéissance aveugle qui aboutit au pire au travers d'une plume de grande qualité, voilà à mon sens ce qu'a réussi R Merle!

Une performance éprouvante, pour l'auteur comme pour le lecteur, qui résonne tout particulièrement au plus profond de notre âme d'humain à la lumière de certains événements de l'actualité française et mondiale 2019.
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Vous trouverez déjà plus de 1800 notes pour ce livre pour une note de 4,27/5 et 192 critiques .. Que vous dire de plus !?
Un livre nécessaire, dur, insupportable, insoutenable et éprouvant. Un livre pour savoir le passé et construire l'avenir.
Un livre qu'il FAUT lire et garder dans sa bibliothèque pour transmettre.
Pour les curieux, lire en complément dans les entretiens de Nuremberg aux éditions Flammarion le chapitre consacré à Rudolf Höss et vous vous rendrez compte du travail incroyable de Robert Merle ...
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Excellent livre de Robert Merle qui raconte la vie (inventée) du commandant du camp d'Auschwitz. La force de ce récit est de nous livrer les clés pour comprendre comment, dès l'enfance, un homme peut être capable de du pire. On suit ainsi la vie de Rudolph Lang, qui de son enfance à la vie d'adulte, a toujours obéi : à son père, à Dieu, aux officiers de l'armée, au parti nazi, à Himmler... Cette volonté de toujours obéir l'a donc poussé à faire correctement son travail même si les tâches demandées peuvent être cruelles. Un homme "déshumanisé", passif, élevé dans l'obéissance aveugle, sans conscience, sans esprit critique. Dans la deuxième partie du livre, lorsque Rudolph Lang devient commandant du camp d'Auschwitz-Birkenau, l'auteur nous livre l'organisation industrielle, rationnelle, les calculs froids du personnage pour améliorer la "productivité" et éliminer le maximum de Juifs. Un livre coup de poing pour essayer de comprendre, en partie, la psychologie de ces hommes capables du pire.
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Je ne sais quel premier mot employer pour débuter cette critique.

Je n'ai pas pu fermer ce livre cette nuit (qui fut donc très courte) pour le terminer, lisant les 200 dernières pages avec empressement, essoufflement, dégout... 200 pages de questionnement sur la construction des chambres à gaz, des fours, du rendement, de l'optimisation, de la destruction humaine, de l'obéissance absolue, de la réflexion sur une humanité noire et perdue.

Un livre à contre-courant des livres sur la seconde guerre mondiale, un témoignage de l'autre camp, un bouleversant concentré de noirceur et de terreur qui montre avec horreur ce dont l'être humain peut être capable...

Le livre fermé, les pages flottent en mémoire, ces mots sanglants mais vide de sentiment, détachés d'empathie, de sens, d'humanité.

Bon, la nuit fut courte quand même...
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Glacial, magnifique, dérangeant, ingénieux, morbide, cruel, véridique, impressionnant. Je ne peux que recommander de lire ce roman qui illumine l'effroyable horreur inventée par l'Homme.

Rudolf Hoess fût le commandant du camp de concentration d'Auschwitz.
L'auteur Robert Merle s'est inspiré de ses mémoires pour rédiger une "re-création étoffée imaginative" de ce terrible personnage.
Ce livre est le témoignage d'une époque tourmentée et violente. Écrit sous forme de l'auto-biographie d'un personnage fictionnel, l'auteur nous livre un récit complet de la vie d'un SS. Nous le voyons grandir et doucement être attiré par le parti nazi. Puis nous le suivons durant les heures les plus troublantes de sa vie d'officier.
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Ce roman est glaçant de bout en bout.
Robert Merle nous trace ici le parcours de Rudolf Hoess, commandant de camp à Auschwitz, et appelé Rudolf Lang dans le roman.

Nous y suivons Lang sur des périodes différentes, s'étalant de 1913 à 1946 et y découvrons comment peu à peu celui-ci est devenu ce bourreau.

Lang a eu une enfance difficile avec un père d'une extrême sévèrité et fanatique religieux traumatisant toute sa famille. Très tôt, il a été appris à obéir aux ordres même s'il ne les comprenait pas ou n'était pas d'accord avec la teneur de ces ordres. Et malheureusement beaucoup de choses découleront de cela...

Lang est une personne que nous pourrions considérer comme psycho-rigide, butée, et ne réfléchissant pas au bien-fondé ou non de ses actions, le principal pour lui étant toujours d'obéir aux ordres quoiqu'il arrive. Cet homme est également très patriotique et était prêt à tout pour l'Allemagne.

Robert Merle a su, avec une fine analyse et une plume intéressante, nous montrer comment peu à peu s'est mise en place cette "machine de guerre" qu'est cet officier SS, de son désir de se battre pour sa patrie, aux années difficiles d'après 1918 avec la faim et le chômge, la difficulté à communiquer avec les autres, les choix décisifs qui ont été faits et qui l'ont mené ineluctablement vers le parcours que l'on connait.

J'ai été glacée d'effroi face à cet homme qui ne semble pas humain. Il est d'une efficacité qui fait froid dans le dos, et agit aux ordres de manière automatique. Pour lui, un soldat obéit et ne conteste pas les ordres. Nous lui avons parfois vu des soubresauts de conscience et des doutes, mais qui s'estompent rapidement et disparaissent totalement au fur et à mesure du récit.
Ses réponses butées n'en sont que plus glaçantes lors de son procès.

Lecture on ne peut plus intéressante qui nous montre comment nombres jeunes hommes, tout comme Hoess, se sont engagées dans une voie où il n'y a eu aucun retour possible.
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Un beau coup de poing que ce roman.
J'ai énormément apprécié la lecture de l'auteur, qui prend le parti, tel Zola, de décrire presque chirurgicalement l'histoire et le parcours de ce chef nazi. Aucun sentiment sentiment personnel, aucune tentative d'excuse ni de condamnation, les faits et la vie de ce responsable sont amenés au lecteur. A lui de se faire son opinion, d'enrichir sa réflexion, de traverser les époques et les faits. Bien que connus, les camps de la mort et leurs pratiques retournent à chaque fois. Personnellement, à chaque lecture de ce genre de roman, je redécouvre l'horreur, avec son flot de questionnements sur l'humain et les dérives du groupe. L'auteur offre donc ici une vision novatrice, intéressante, en repartant de la genèse de ces actes innommables. Il n'excuse en rien, jamais mais donne des pistes pouvant éclairer la réflexion. Non pas à mon sens pour comprendre, mais plus pour prévenir dans un hypothétique futur pas toujours si fictionnel.
Enfin, malgré l'aspect descriptif objectif, la lecture n'est jamais lourde, l'auteur est parvenu à créer un fil narratif implacable, ne laissant la place ni à l'ennui ni à l'essoufflement. Un vrai travail d'artiste, dur mais oh combien nécessaire.
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Ce livre nous présente la vie du directeur du camp d'Auschwitz, Rudolf Höss, de sa jeunesse jusqu'à sa condamnation à mort.
Ce récit nous montre comment les horreurs des camps de concentration ont pu se produire durant la Seconde Guerre Mondiale.
Robert Merle met l'accent sur la jeunesse de Rudolf Höss, durant la Première Guerre Mondiale, et la façon dont il vit le Diktat de Versailles.
Rudolf Höss est inhumain. Tuer le plus de personnes possible est son métier. Il se vante même d'optimiser l'extermination des Juifs.

La mort est mon métier est une lecture dure mais en même temps nécessaire pour mieux comprendre comment tout cela a pu arriver et éviter que de telles choses ne se répètent.
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Vue le nombre de critiques et résumés, j'écris juste mon ressentiment quant à la lecture de ce roman.

Robert Merle s'est inspiré du procès de Rudolf Hoess à Nuremberg pour écrire cette histoire. Dans ce livre le personnage principal s'appelle Rudolf Lang.
La lecture de ce roman, écrit sous forme d'un pseudo autobiographie, m'a fascinée, effrayée et sidérée. Les histoires sur les horreurs des camps de concentration on en a tous lues, mais dans ce roman on suit le parcours de Rudolf Lang un jeune allemand, issu d'une famille catholique très pratiquante, qui devient nazi, puis un des plus grand bourreaux qu'a connu notre monde.

Ce qui m'avait frappé c'était le ton froid, sans aucune émotion, avec lequel le narrateur raconte son histoire et la manière avec laquelle il fonctionne dans sa manière d'être. Son comportement est totalement basée sur l'obéissance et l'endoctrine, parce qu'on lui donne des ordres, il exécute, sans se poser des questions, sans prise de conscience. Quand il ne reçoit pas des ordres, il est désorienté et se sent perdu.

Je ne peux pas dire que j'ai eu de l'empathie pour Rudolf Lang, mais j'ai trouvé son personnage intriguant, parce qu'à un côté on découvre un homme qui semble assez fragile et craintif et de l'autre côté un homme autoritaire, psychorigide et sur de lui-même quand il exécute ses ordres, un vrai monstre !

C'est vraiment un roman fascinant, même si on sait comment se termine cette histoire on veut connaître la fin. Ce livre devrait être une lecture obligatoire au collège ou au lycée.
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Il y a des livres aux titres intrigants, surprenants, dérangeants... C'est, vous vous en doutez, le cas de La mort est mon métier. Dans ce livre, l'auteur s'inspire du témoignage d'un psychologue - comme il l'explique dans la préface- pour nourrir son récit d'une certaine vérité historique. Le psychologue a pu, lors du procès de Nuremberg, interroger Rudolf Lang (de son véritable nom Rudolf Höss) qui fut notamment le commandant d'Auschwitz chargé de l’exécution des juifs. L'auteur retrace son parcours dès 1913 en insistant tout au long du récit sur les principes immuables qui ont dictés sa vie à savoir le respect des ordres et le devoir. ( " Ton honneur, c'est ta fidélité.") Ces principes dans la mission qui lui a été confiée sont inconciliables avec l'empathie, la conscience de l'autre ou la solidarité face à l'horreur qui sera commise. C'est en cela que le personnage est effrayant. Élevé dans l'intransigeance et dépouillé de tout sentiment, il exécute insensiblement la tâche confiée avec technique et rigidité, dépendant d'ordres qu'il s'interdit de juger et de remettre en cause.
Lu dans le cadre du challenge PIOCHE DANS MA PAL DE JUILLET 2015, j'ai pu découvrir avec le choix de Titiseb77, un classique de la littérature concentrationnaire, le seul sur lequel je me sois penchée jusqu'à présent. Il constitue un récit à la fois instructif et dérangeant. Dérangeant de part les descriptions, les procédés de mise à mort et le point de vue adopté qui nous confronte à la psychologie de l’exécuteur que l'on comprend évidemment difficilement. Et instructif puisque je ne connaissais quasiment rien sur l'homme dont il est question. En bref, c'est un livre particulier et presque étrange mais que j'ai trouvé intéressant et que je vous invite à découvrir.

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