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Citations sur L'île (43)

Purcell le regarda, stupéfait. C'était du chantage, bel et bien. Peut-être pas si bonhomme, le vieux Johnson, après tout. Parce qu'il était malheureux, on lui attribuait des vertus. Parce qu'il était sans caractère, on fermait l'oeil sur ses défauts... Mais ça ne payait pas toujours de chercher des excuses aux gens. Un jour ou l'autre, les effets de la couardise apparaissaient. Et ils n'étaient pas plaisants.

p.388
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Les éclairs tombaient par centaines, en véritable pluie, avec des formes variées à l'infini, en flèches brisées, en zigzags, en lignes sinueuses, en paraphes, en toiles d'araignée, en énormes boules de feu, laissant sur l'eau des traînées incandescentes, des zones de sang et de flamme. Purcell ne tremblait plus seulement de froid, mais de peur, ...
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Pour être vraiment heureux, il fallait être conscient de son bonheur, mais pas trop. Il y avait un point d'équilibre à trouver. Il fallait ruser. Savoir qu'on était heureux, mais pas au point de se le dire.
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- Matelots, dit Mason aussitôt, le passé est le passé, et je ne vais pas revenir sur lui. Ce n'est pas quand un grain vous tombe dessus qu'il faut se demander qui a mal étarqué la voile.

p.392
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Et Purcell eut l'impression qu'il pouvait presque sentir la terre tourner sur elle-même dans l'espace, emportant les hommes et leurs crimes sur sa croûte de boue.

P.600
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Un mince filet de sang s'en échappait.
Purcell resta à le regarder, béant, pendant quelques secondes. Puis il comprit. La crosse avait heurté la pierre qu'il tenait devant son visage, le contre¬-coup avait déclenché la détente, et Timi s'était tué avec son propre fusil. ±
Purcell retourna en titubant au lit de feuilles et s'assit. Au-dessous du trou sanglant qui défonçait le haut de son front, les yeux de Timi paraissaient vivre. Les cils noirs et fournis recouvraient à demi ses prunelles, et celles-ci luisaient dans le coin des paupières, comme si Timi dévisageait Purcell de côté avec insistance. Sa tête et son cou gracile étaient légèrement tournés du côté opposé, ce qui donnait à son regard une coquetterie sournoise. Il n'y avait plus trace de dureté sur son visage et ses lèvres ourlées s'écartaient l'une de l'autre comme si elles esquissaient un sourire enfantin. Purcell remarqua pour la première fois la forme de ses yeux. Ils étaient très beaux. Ils remontaient vers les tempes comme des yeux d'antilope, mais c'étaient les cils, les magnifiques cils noirs, longs et recourbés, qui donnaient au regard ce velouté, cette câlinerie. Comment ces yeux-là avaient fait pour avoir l'air si durs, c'était inexplicable. La vie s'était retirée de Timi et ne lui laissait plus que la douceur qui était en lui et qu'il avait étouffée de son vivant.
Purcell détourna la tête, se leva et un flot de tonte l'envahit. La sauvagerie avec laquelle il s'était jeté sur ce corps! Le cri qu'il avait poussé! Et c'était un cadavre qu'il poignardait! Il lui parut incroyable =qu'il n'eût pas compris plus vite que Timi était mort. Mais il avait tellement raidi sa volonté, avant l'irruption de Timi, qu'il était passé à l'acte par vitesse acquise, en aveugle, comme une machine. C'était affreux et dérisoire, il se sentait presque plus coupable que s'il avait vraiment tué. « C'est ça le meurtre », pensa-t-il, avec une terrible angoisse, Cette mécanique, cet enchaînement. Il s'était fortifié toute sa vie dans le respect de la vie. Et le moment venu, il s'était abattu sur son ennemi en hurlant comme une bête! Il avait enfoncé le couteau des deux mains, ivre de sa victoire, haletant, inondé de plaisir!
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Purcell ne pouvait plus supporter le miroitement blanc et glacé des éclairs, il sentait sa raison chanceler, il mit sa tête sous la toile, ferma les yeux. Mais des visions incroyables le poursuivaient. Il voyait le monde lancé au milieu des étoiles et tandis qu'il roulait, l'océan fou submergeait les terres, des morceaux de continent partaient à la dérive, emportant sur leur mince croûte de boue leurs habitants terrifiés. La planète se défaisait comme une boule de sable humide que le soleil a fendillée. Elle se partageait en fragments qui tombaient en pluie dans l'espace, y projetant pêle-mêle les arbres, les hommes, les maisons. Puis les étoiles s'éteignaient une à une, le soleil se résorbait, et réduite à un noyau de feu, la terre éclatait dans une explosion gigantesque.

p.689
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Il se demanda pourquoi le principe de respecter toute vie humaine lui paraissait plus important que le nombre de vies humaines qu'il pourrait sauver en renonçant à ce principe.

(Page 382)
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Otou le chef Thaitien : « Quand on est jeune, il ne faut pas trop travailler, Ivoa (fille du chef et ancienne compagne de Purcell). C'est quand on est vieux, et qu'il n'y a rien d'autre à faire, que le travail est amusant. »
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Il regardait ses amis, il se sentait profondément heureux. Quelle tendresse dans leurs regards! Quel repos dans leurs âmes! 11 pensa, c'est un moment dont je me souviendrai, et d'avoir pensé cela, à l'instant même, une pointe de regret poignant le traversa, comme si le moment qu'il vivait était déjà fini.
— Adamo! dit Mehani avec inquiétude, qu'est-ce que tu as? Tes yeux sont tristes.
Une idée qui est venue, Mehani.
Peritanil Peritani! s'écria Otou en secouant un long doigt devant son nez comme s'il savait depuis longtemps qu'un Peritani était incorrigible. Mange! Mange! Il ne faut pas trop penser avec ta tête!
Purcell sourit et baissa les yeux sur son poisson. Otou avait raison. Pour être vraiment heureux, il fallait être conscient de son bonheur, mais pas trop. Il y avait un point d'équilibre à trouver. Il fallait ruser. Savoir qu'on était heureux, mais pas au point de se le dire.
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