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EAN : 9782081221901
391 pages
Flammarion (06/10/2008)
4.18/5   207 notes
Résumé :


Jacques Mesrine enchaîne cambriolages, braquages, enlèvement, et évasions... Il devient "Ennemi public n° 1 " dans les années 70. Il est arrêté en 1973.

Emprisonné dans les quartiers de haute sécurité (QHS) de la Santé et de Fleury-Mérogis, il rédige son autobiographie - L'Instinct de mort - dans laquelle, avant même d'être jugé, il assume l'ensemble de sa "carrière".

Le 8 mai 1978, Mesrine s'évade du QHS de la prison ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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« L'instinct de mort », voici un récit que j'avais depuis un bon moment dans ma PAL. Pourquoi je ne l'ai pas lu avant ? Je n'en ai aucune idée !

Tout le monde connait Jacques Mesrine, au moins de nom. Tout le monde sait que c'était « l'ennemi public numéro 1 », tout le monde sait ses nombreuses évasions des prisons, que ce soit en France ou au Canada, tout le monde connait ses nombreux crimes… Je ne vais donc pas revenir sur cela.

« L'instinct de mort » c'est 472 pages dont je n'ai pas pu me lasser. Impossible de m'arrêter, j'étais fascinée ! Bien sûr, je ne suis pas cruelle, je ne suis pas une « Mesrine » donc je ne peux approuver ses divers crimes, ces vies qu'il a enlevé, tout aussi froidement, sans une once de regret. Ah si, j'oubliais, il a eu qu'un seul regret dans sa vie en ôtant une vie : celle d'un petit oiseau alors qu'il n'avait qu'une dizaine d'année.

Mais malgré tout cela, Jacques Mesrine reste pour moi un Homme, celui avec un grand H. Il a fait un choix de vie, qui, il le reconnaît lui-même, n'était peut-être pas le bon, mais il a assumé, jusqu'au bout. Ne l'assume-t-il pas en écrivant ce témoignage où il prend le risque de tout raconter ? Vivre dans ce milieu, c'est aussi accepter tout ce que cela engrange : les années d'enfermement, les années de cavale, les années loin de sa fille Sabrina, « la Puce » comme il la surnommait. Certes, il fait des braquages et est plein aux as, mais ce n'est pas de tout repos… Loin que je veuille lui trouver des excuses, ne pensez pas ça de moi, mais je trouve cela admirable un homme qui assume comme il a pu le faire tout au long de sa vie de criminel.
Comme beaucoup d'hommes de ce milieu, Mesrine collectionne les femmes, tout comme les armes d'ailleurs, mais réellement, combien ont su conquérir son coeur ? Oui, parce que je pense que même si c'est un des plus grands criminels de l'Histoire, c'est un homme avec un coeur que j'ai découvert pendant cette lecture. Il suffit juste de savoir lire entre les lignes.

Je savais à l'avance que ce livre allait me plaire, parce que je suis comme beaucoup de monde, fascinée par les histoires interdites, celles qui font froid aux yeux et au coeur parfois. Cet homme, il a du bon et du mauvais en lui, comme tout être humain qui se respecte. A une autre échelle, dans notre société d'aujourd'hui, qui aiderait son prochain comme il a pu aider des hommes qu'il sentait dans le besoin ? Personnellement, j'en connais très peu capable d'aider autrui à la hauteur de ce qu'il a fait, même si c'était pour relâcher des criminels dangereux dans la nature.

Il nous parle aussi des conditions de vie d'un détenu et l'après prison ici. Tout le monde a le droit de faire des erreurs dans la vie, aussi graves soient-elles. Mais que ce soit avant ou maintenant, une chose est sûre, c'est que la société ne pardonne pas. Comme il le dit lui-même, après ses « conneries », il a essayé de se remettre dans le droit chemin, pour éviter de faire souffrir du monde, alors il a essayé de travailler, mais avec un casier judiciaire comme celui qu'il a, très peu de monde l'a accepté, alors on est dans un engrenage, on replonge, c'est comme la drogue !
Puis la prison, je me suis déjà posé la question à plusieurs reprises, est-ce vraiment la solution ? Quand on voit le nombre de récidiviste que l'on a dans notre pays, peu importe le délit commis ? Cela nous amène tout de même à réfléchir…

Je vais terminer cette critique en disant à tout ceux qui sont comme moi, fascinés par les histoires de crimes, qu'ils ne seront pas déçus en lisant ce livre, et aux autres, je les rassure, je ne considère pas Mesrine comme un héros ou un exemple à suivre, je condamne au plus haut point les crimes qu'il a pu commettre, mais juste, essayez de lire entre les lignes…
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Jacques Mesrine était la bête noire de la société dite bien pensante. Secrètement ou non, beaucoup de jeunes l'admiraient pour ses audacieuses évasions et le panache avec lequel il bafouait la police. Lors de son enterrement, certains dirent qu'il était le dernier des grands anarchistes.
Incontestablement, il défraya la chronique. Il fut incarcéré pour la première fois en mars 1962. En 1965, il est arrêté à nouveau alors qu'il dérobe des documents politiques à Palma de Majorque. En novembre puis décembre 1967, se succèdent un vol à main armée dans un hôtel de Chamonix et dans une maison de haute couture à Paris. En 1968, Mesrine s'enfuit au Canada avec une compagne. C' est une folle équipée faite de coups de main, de procès, de prisons, d'évasions et de meurtres (deux gardes forestiers au Canada).
Les actes de Mesrine étaient guidés par un orgueil hors du commun, alliant spectaculaire et sens de la provocation, ainsi envoya t-il à la presse des clichés de lui-même sous différents déguisements. Peu après avoir tiré sur un policier dans un bar parisien, il est une nouvelle fois arrêté le 8 mars 1973... et s'évade du palais de justice de Compiègne en juin. Cette fois, il entre dans la légende des "grands criminels ". le 27 septembre 1973, il se rend au commissaire Broussard, en 1977 il est condamné à vingt ans. Il est enfermé dans le quartier de haute sécurité à la prison de la Santé de Paris.
La France en a fait l'ennemi public numéro 1 et celui-ci ne va pas décevoir... son public.
Le 8 mai 1978, Mesrine s'évade en compagnie de François Besse. Cette "belle" ne se fit pas sans dommages, Mesrine tira sur les gardiens et
déclencha une fusillade. Un troisième détenu fut abattu mais Mesrine est libre.
En 1978, c' est l'attaque mouvementée du casino de Deauville, puis l'enlèvement d'Henri Lelièvre. Ce dernier reconnut l'intelligence de son
ravisseur et affirma qu'il aurait pu devenir un homme d'affaires prospère...
On parle de Mesrine sans cesse à la télévision et dans les journaux. le Président Giscard d'Estaing estima que Mesrine constituait un danger pour
la sécurité d'État et qu'il fallait en finir.
Le 2 novembre 1979, Mesrine tombe dans un guet-apens, lui et sa compagne sont tirés comme des lapins, assis dans leur voiture, porte de Clignancourt. le commissaire Broussard et ses hommes burent le champagne sur place, près du corps du bandit touché de 18 balles.
Cela ne fit qu'accroître "l'aura" de Mesrine, certains considérant qu'il fut exécuté lâchement par la police. La mère et la fille de Mesrine
tentèrent sans succès de poursuivre en justice les autorités policières pour homicide volontaire.
Le groupe de rock, Trust, lui consacra une chanson : "Le Mitard". Sa dernière compagne, grièvement blessée le 2 novembre, contribua à ce que leur histoire soit assimilée à un second "Bonnie & Clyde".
Jeune, Mesrine incarnait plus un viveur un peu cynique qu'un dangereux tueur, hélas sa guerre personnelle contre la société fit couler le sang d'innocents...

"L'instinct de mort" est un ouvrage absolument remarquable, que je recommande vivement à tous les curieux, a ceux qui sont larges d'esprit et ceux qui aiment l'aventure, aux passionné(e)s essentiellement.
Il permet d'apprécier la grande intelligence de son auteur, de comprendre sa psychologie (il n'y a pas de fumée sans feu) et de faire connaissance avec l'Homme qu'était Jacques Mesrine : son histoire, ses relations avec tous ceux et celles qui ont compté pour lui, sa famille, l'univers carcéral en France et au Canada etc...
Ce récit autobiographique est parfaitement structuré (paragraphe par paragraphe, chronologique). le mot est toujours juste et convaincant. Les pensées sont profondes. La logique est implacable. L'histoire surtout est réellement captivante. Vous serez sans doute surpris par la qualité de l'écriture et vous passerez de très bons moments de lecture.
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Jacques Mesrine était l'ennemi public numéro1 (ça nous le savions), il était un homme dangereux (ça nous nous en doutions) et il était un véritable conteur (ça nous ne pouvions le présumer avant d'ouvrir son livre).
Mesrine manie sa plume d'une façon où il arrive à nous faire vivre ses aventures de grand banditisme avec une telle fougue que nous sommes totalement plongés dans l'action.
Avec un véritable style (une absence trop prolongée n'est pas compensée par les caresses de papier que sont les lettres d'amour) et sans faire l'apologie du crime, Mesrine (le grand) nous montre l'envers du décor d'un homme traqué en marge de la société, d'un voyou dont la seule limite est qu'il n'en a aucune, d'un bandit ne rêvant que de liberté et violant toutes les règles pour y accéder.
Magnifique livre, superbe polar où le teasing (l'aguichage) plus que de dévoiler la suite donne une envie féroce de dévorer cette autobiographie.
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Très honnêtement, ce n'est pas le récit du siècle. C'est cependant un bon témoignage sur un choix de vie, les errances de certaines institutions judiciaires et une dénonciation en règle des conditions d'incarcération. Mesrine n'avait aucune intention de se réinsérer, mais quid de celui qui pourrait en avoir la volonté ?
Je déplore le côté égotiste de l'homme. Il ne se prend pas pour de la petite bière et a une fâcheuse tendance à se représenter en Zorro ou en en Robin des bois. Tant que vous n'étiez pas en travers de sa route, peut-être mais il a surtout distribué le fruits de ses braquages au table de jeu.
On ne peut pas lui enlever un certain panache, c'est sans doute ce qui la rendu si sympathique et populaire.
Il ne faut pas oublier qu'il a été proche, d'après lui, de l'OAS.
En résumé, je suis partagé.
J'ai bien aimé la première partie du film avec Vincent Cassel tiré de ce livre, moins la deuxième.
Bientôt 19 ans et un avenir que je ne voyais pas quand j'ai appris sa mort.
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Mesrine est un homme qu'on craint ou qu'on admire. Mais attention, lorsque je parle d'admiration, il ne s'agit pas là de tous les crimes qu'il a commis, mais plutôt de l'homme en lui même. La personne. Il a été loyal envers tous ceux qui l'ont cotoyé. Son livre est presque émouvant lors de certains passages. Son écriture est fluide, on n'arrive pas à s'imaginer que c'est un grand criminel qui a écrit ce roman. Il avait des idées très claires, peut-être ne les a t-il pas menées de la meilleure des façons mais c'était quelqu'un de droit malgré tout. Un père remarquable. Je conseille ce livre a chaque personne fasciné par le crime.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
J'étais seul. Je me couchai sur mon lit pour y pleurer la mort de mon grand ami: mon père. Ma douleur fut terrible. Aucun de mes amis ne vint me voir, sachant qu'il me fallait cette solitude. C'est peut-être à cet instant seulement que je compris combien la mort pouvait faire mal à ceux qui restent. J'avais exécuté des hommes au nom de ma loi. Combien de mères, combien de femmes avaient ressenti cette souffrance qui me torturait le cœur et cela par ma faute: en tuant mes ennemis, ne les avais-je pa tuées aussi? Il était un peu tard pour me découvrir une conscience. Car je savais qu'il m'était impossible de tricher avec moi-même. J'étais un fauve qui au matin serait le même face à son milieu, c'est-à-dire sans pitié.
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Dans leurs arbres, les oiseaux chantaient leur joie de vivre libres, indifférents aux cruautés dont seuls les hommes sont capables. Mon crime pour l'homme de la rue pouvait paraître horrible. Il entrait pourtant dans les lois de mon milieu. Pour les hommes, une balle dans la tête. Pour les salopes comme Ahmed...une mort de salope.
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- "Je ne voulais pas que ma vie soit réglée d'avance ou décidée par d'autres. Si à six heures du matin j'avais envie de faire l'amour, je voulais prendre le temps de le faire sans regarder ma montre."
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- "Je voulais vivre sans heure, considérant que la première contrainte de l'homme a vue le jour à l'instant où il s'est mis à calculer le temps."
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De la prison à vie.. à la mort, ma sentence me laisse indifferent. Ma vraie condamnation, je la lirai à chaque parloir dans les yeux de ma fille, et là... je connaîtrai le regret.
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