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EAN : 9782919285181
Editions Antidata (15/02/2017)
3.6/5   45 notes
Résumé :
Ecrit à la première personne dans une langue aussi incorrecte que truculente, Cendres de Marbella est le récit d'une trajectoire au ras du bitume, celle d'un petit gars qui voudrait bien s'extirper de sa banlieue en déliquescence autogérée, pour être quelqu'un d'autre du bon côté du périphérique.
Une nouvelle drôle et noire.
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 45 notes
Cité Ravel, Ziz petit dealer de 15 ans
a des rêves plein la tête :
la Porche Cayenne, la montre bling bling ,
la bourgeoise accro et  les lumières de Marbella...
Ses ainés lui ont appris la leçon :
si tu veux veux gravir les échelons
et ne pas finir en zonzon
tu ne dois pas faire de fausses notes...
Hervé Mestron lui n'en fait pas quand
il se met dans la peau d'un petit caid 
qui délaisse sa capuche pour un look
respectable qu'il se taille à sa démesure...
Ziz se met en condition, se fout la pression,
affronte les requins et les coquins mais hors
de question qu'il partage son paquet de Granola...
Mestron joue en solo le Boléro de la cité de Ravel et de Debussy,
de façon magistrale, tantôt speedée, cynique, acide, cash,
 trash, pétaradant...On en prend plein le caillou.
Sa nouvelle de78 pages défile d'un trait...presque sans morts.
Après Jérémie Guez et Eric Maravelias, il y a désormais
Hervé Mestron qui nous plonge le nez dedans...
Les cendres de Marbella...encore brûlantes !
Je remercie Babelio, Masse Critique et les Editions Antidata
pour cette très bonne nouvelle noire.
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Bigre, j'aurais presque eu de l'empathie pour cet enfoiré de Mat ou de Ziz, prénom qu'il se choisit en fonction du lieu où il roule sa bosse et enfume les autres.
C'est qu'Hervé Mestron écrit foutrement bien et qu'il décrit la déchéance comme personne.

Ziz vit dans la banlieue parisienne. Son frère est en prison, belle carte de visite pour qui veut être introduit dans le milieu de la came. Il est en bas de l'échelle professionnelle, avant d'être vigile physionomiste il était guetteur. Mais Ziz a des rêves de grandeur et de propreté. Il voudrait grimper les échelons, se sortir de sa banlieue et « investir dans la légalité. » Alors quand le boss l'envoie travailler dans les beaux quartiers de Paris, qu'il goûte au luxe et fréquente le milieu bourgeois, il se dit que tout est possible. Mais voilà, le boss l'avait prévenu, avec les filles tu fais gaffe...

Cette histoire se lit très vite et d'une traite. Elle est écrite comme une page de journal intime. le seul narrateur et les seules pensées sont celles du jeune Ziz, beau gosse et mineur. On est troublé par les réflexions de ce jeune homme qui tantôt vous chavirent, tantôt vous écoeurent. Les milieux de la drogue et de banlieue y sont décrits de façon très réaliste. Je ne peux pas dire que l'auteur y dénonce les fonctionnements mais il se fait le témoin d'une certaine façon de vivre ou plutôt de survivre.

Bref une nouvelle qui vous remue les tripes et que je suis contente d'avoir reçue des éditions aNTIDATA, grâce à l'opération Masse critique de Babelio.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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J'ai choisi de faire ma critique littéraire sur la nouvelle Cendres de Marbella, elle a été écrite par Hervé Mestron en 2016 et a été publiée en 2017. Ce n'est pas le premier roman de cet auteur, il écrit des nouvelles et des romans depuis les années 1990. Hervé Mestron est né en 1963 à Valence et a fait ses études au conservatoire national supérieur de musique de Lyon ainsi qu'au Canada. Sa carrière est d'abord destinée à la musique. Il vit aujourd'hui en région parisienne à Aubervilliers. Romancier mais surtout nouvelliste, il a écrit une trentaine d'oeuvre. Son registre va de la littérature de jeunesse jusqu'au roman noir, il a donc un style d'écriture assez vaste. Il écrit aussi beaucoup de fictions pour la radio telle que France Inter. Pour lui la musique tient une place très importante dans ses oeuvres car elle est selon lui toujours prête à servir la cause des hommes. Il déjà reçu plusieurs prix pour ses nouvelles comme : le prix Real en 2016 pour Génération Mur ; le prix littéraire de la citoyenneté en 2013 pour Soupçons. Et de plus, un de ses textes a été joué au festival d'Avignon en 2017.
Pour ma part, j'ai plutôt bien aimé l'histoire et comment l'intrigue a été montée. En effet, il y a une certaine chronologie dans la nouvelle, car on a au début le personnage principal, Ziz, qui est un simple jeune de banlieue et petit à petit il va franchir des étapes, et j'ai trouvé que la façon dont ont été racontées ces étapes est bien faite. Les rapports entre les personnages ont, eux aussi, était bien fait, puisque il y'a une certaine hiérarchie que les personnages respectent. On a le chef qui dirige les opérations puis plusieurs niveaux en dessous. En ce qui concerne l'histoire en elle-même je l'ai trouvé à certains moment un peu monotone, il ne se passait pas grand-chose pendant plusieurs pages. Mais bien heureusement cette monotonie ne durait jamais longtemps car l'auteur trouvait toujours un moyen de relancer l'histoire par des évènements qui avait plus ou moins d'importance. C'est donc ces évènements qui donnaient à la nouvelle un caractère intéressant qui vous pousse à vouloir connaître la suite de l'histoire, j'ai personnellement mis une heure à lire la nouvelle, ce qui montre qu'on veut savoir le dénouement. D'ailleurs, je ne m'attendais pas forcément à une telle fin d'histoire, elle m'a surprise car elle ne finit pas forcément très bien et la situation est un peu floue. Je me suis donc demandé si une suite à cette nouvelle n'existait pas déjà. Concernant le style d'écriture, j'ai trouvé que d'avoir utilisé un langage de « banlieue » ou plus simplement un langage familier et parfois vulgaire à donner encore plus d'authenticité à la nouvelle, il fallait oser utiliser les bons mots pour décrire les situations correspondantes.
Je recommande la lecture de cette nouvelle aux personnes n'ayant pas d'avis fixe ou plutôt flou sur ce que être la vie en banlieue. Certes l'histoire ne traite pas de tous les sujets loin de là je pense, mais elle permet de se faire une idée du milieu que cela peut être et quelles difficultés rencontrent les gens qui y vivent. Si on prend vraiment le temps de bien lire la nouvelle, on peut l'apprécier malgré un langage plutôt truculent et pas toujours compréhensible pour tout le monde. Je pense que l'histoire a pour vocation, à travers un jeune de banlieue, d'apprendre aux gens la vie parfois difficile qu'ils peuvent avoir. Je recommande donc vivement la lecture de ce livre.
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« Mon phone est au nom de Sébastien Schmit. C'est là que mes clients peuvent me joindre.
Si un inconnu m'appelle sur cette ligne, je raccroche. Quand un mec vient me voir en soirée,
je lui dis qu'il se trompe et que je ne vends pas. Au préalable, faut un RDV ; J'ai une liste de
250 personnes et je reçois entre 10 et 15 appels par jours » : voici le train de vie de « Mat »
ou plutôt Ziz, jeune dealer banlieusard de 15 ans originaire de la citée de Ravel, qui a monté
sa petite entreprise «illegale ». Ziz ,à la fois héros et narrateur de la nouvelle, raconte lui-
même son ascension dans le monde la drogue tout en expliquant à sa manière son
expérience ! Il raisonne de façon sensée sur une activité et un milieu « hors la loi » qui ne le
sont guère. Il fait partager au lecteur, à travers le récit de ses mésaventures multiples, son
ambition de grimper dans ce monde illégal. Son rêve est de se servir de cette réussite pour
s'insérer ensuite dans la société et devenir quelqu'un : « montre bling-bling et porche
Cayenne ». Mais dans ce monde tenu par les caïds tout puissants et bafouant la loi, cela
parait bien compliqué pour lui de réussir honnêtement ! « Quand on fait un bizness quel
qu'il soit on doit respecter le client parce que de mon point de vue c'est une façon de se
respecter soi-même ; c'est un engagement qui comprend la droiture, l'honnêteté et la
fraternité ». Ce rapprochement entre les valeurs de ce monde de voyous et celles de la
société « honnête » confère à Ziz un côté très touchant. Au court de ses péripéties il
rencontre Elsa, fille à papa et droguée elle-même, qui s'attachera à lui et jouera un rôle
important ; D'autres personnages animent la nouvelle : Jean Gav, consommateur qui
entraînera la chute de Ziz, Dick un petit chef fier de ses pouvoirs et K le grand frère, son
« modèle », pourtant condamné pour vente de drogue !
Cette nouvelle d'Hervé Mestron nous fait rentrer au coeur d'un monde sans pitié, violent et
cruel, remplis de truands dangereux et avides et de personnages rusés, mais le ton reste
quand même souvent léger et humoristique ce qui permet de le lire avec plaisir.
J'ai aimé cette nouvelle ; son style très coloré m'a donné envie de la « dévorer »rapidement,
au rythme soutenu du parcours de Ziz ! J'ai ressenti de la sympathie pour lui tant il est futé
dans ses réflexions. C'est justement ce contraste entre sa vive intelligence et son parler très
familier qui m'a paru particulièrement intéressant Ce langage illustre bien sans doute la
mentalité de ce milieu où règne la loi du plus fort ! Ici, les sentiments sont extrêmes comme
les comportements et la noirceur se mêle à l'amour comme à la souffrance et au désespoir.
Moi qui avais beaucoup d'à priori sur ce texte je le termine en regrettant que ce ne soit
qu'une courte nouvelle et non un roman ! Mais sans doute est-ce sa brièveté qui en fait
aussi la force et l'intensité. J'ai beaucoup aimé l'humour dans la bouche du personnage
principal malgré son langage « politiquement incorrect » et ses propos parfois choquants. Je
conseillerais volontiers cette nouvelle à ceux qui ont envie de découvrir de façon intime et
crue l'univers des drogués qu'elle décrit très précisément ; et cela me donne envie de lire
d'autres récits de cet auteur !
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L'auteur de Cendres de Marbella est Hervé Mestron, cet auteur est aussi musicien étant donné qu'il est diplômé du Conservatoire national supérieur de musique à Lyon. L'auteur n'est pas à son coup d'essai, effectivement il a déjà écrit une cinquantaine de livres, la plupart destinée aux jeunes.

Il a déjà obtenu plusieurs prix, dont le prix des jeunes lecteurs en 2010 avec son roman Embrouilles à la cantine, mais aussi le prix littéraire et de la Citoyenneté en 2013 cette fois grâce à son roman Soupçons, enfin en 2016 son livre Génération mur lui offre le prix REAL.
Nous savons donc que nous avons à faire à un auteur expérimenté.


Dans Cendres de Marbella, Hervé Mestron est fidèle à lui même, nous comprenons à la thématique qu'il s'agit d'un roman pour les jeunes où est traité le sujet des quartiers et des dealers. En effet cela est très répandu en France, nous pouvons donc nous demander s'il souhaite que tous les trafics cessent, en effet le lecteur entre bien dans la peau de Ziz, le personnage principal.

Au cours du roman l'auteur nous fait part de plusieurs point de vues: tout d'abord un personnage très dévoué à sa cité qui commence à monter mais qui voudrait aussi s'en échapper. Nous pouvons remarquer que la cause du changement est aussi dûe à la mort de son frère. Cependant à chaque fois qu'il essaie de fuir, la cité le rattrape: nous pouvons évoquer Jean Gav par exemple, parfait pour illustrer ce rôle lorsqu'il le menace de dire à sa petite amie qui il est vraiment.

L'auteur nous montre aussi que d'être dealer, ça paie. Effectivement, au cours de l'histoire le personnage principal nous rappelle souvent que plus on monte en grade plus on gagne, mais aussi qu'avec tout ce qu'il a fait il est devenu riche. Cependant on nous montre aussi la manipulation effectuée par Dick représentant du chef de quartier. Ce personnage lui fait croire qu'il est son nouveau frère (vu que celui de Ziz est mort), qu'il est préférable qu'ils restent soudés, mais cela n'est que mensonge pour que Dick s'enrichisse et nous voyons cela à la fin.

Nous comprenons donc que Hervé Mestron veut surtout nous faire part du côté manipulateur de la cité.


Mais dans ce roman, il n'y a pas que l'histoire d'intéressant et ce n'est pas la seule chose qui nous montre que l'auteur écrit pour les jeunes. Tout le long de l'histoire on peut voir une façon d'écrire assez impressionnante: l'auteur utilise beaucoup de mots « vulgaires » . Que serait une histoire de cité sans le vocabulaire adapté ? Voilà pourquoi Hervé aurait pris ce risque, de plus les adultes seraient peut-être plus dubitatifs. Cependant s'il veut faire passer ce roman pour de la prévention à la manipulation, ce vocabulaire le raproche du jeune lecteur. Pourtant ces mots pouvant être jugés comme vulgaires peuvent aussi être perçus comme comique. Ziz, utilise ces mots à des moments qui peuvent inciter le lecteur à rire.


Ce livre possède d'autres qualités, par exemple l'auteur toujours dans l'optique d'être lu par les jeunes a fait un roman de 80 petites pages, ce qui rend celui-ci facile à lire, cela nous fait aussi part de l'intelligence de l'écrivain, il a pensé à tout, sans doute des qualités acquises au cours de son expérience.
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critiques presse (1)
Actualitte
19 décembre 2017
Sous fond de désir d’ascension sociale trafic de drogue, Cendres de Marbella (Antidata) d’Hervé Mestron dépeint avec un réalisme criant le quotidien tumultueux d’un jeune de cité en perdition.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Dans certains milieux, la délinquance n’est pas vécue comme une promotion négative. Quand tu nais dedans, tu ne vois rien d’autre et tu ne connais rien d’autre, et cela ne veut surtout pas dire que tu es malheureux. Voilà, c’est comme ça, tu ne te poses pas de questions parce qu’il n’y a pas lieu de t’en poser.
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La thune ne poussait pas dans ma poche. Je suis entré dans le bizness parce que je voyais des gens bien sapés autour de moi. Frères Armani et Hugo Boss, je vous salue. Dans la rue, le Gaulois, il va se planquer pour fumer, pour rouler son pétard. Le mec de la barre Ravel, il va sortir son matos au grand air légal, comme un paquet de Granolas. La seule chose dont tu dois te cacher, c’est la famille, les anciens. C’est eux, pour nous, la police. Mais perso, comme je suis orphelin, je n’ai peur de rien.
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C’est quoi la tendance ? Aujourd’hui, tu flingues d’entrée, en gros, tu ne discutes pas. Avec du matos de Turquie, fusil à pompe ou Kalach, puis tu remontes dans ta Cayenne qui pue le neuf. Que demandent ceux qui vont mourir ? Rapidité et précision. C’est comme ça que ça se passe entre les gangs maintenant. Fascination de la préhistoire. Tu as des petits guns sympa qui tiennent dans une poche Armani. Pour aller au resto, en boîte, c’est bien, tu n’es pas seul. Si tu as un problème, tu n’es pas obligé d’appeler ton cousin. En même temps, tu peux aussi choisir de soudoyer des gosses en échec scolaire. Pour 50 euros et un calibre, tu es sûr que le travail sera fait dans la journée. Les gens ne se méfient pas assez des mômes. Ceux qui connaissent la rue dès l’âge de cinq ans, à douze, ils deviennent des tueurs. On apprend le métier sur le tas, comme les musiciens manouches.
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On est là, on ne fait rien. On essaie de travailler dans le quartier. On guette, on vend, on fait tout. Si on peut voler, on vole. Tout ce qui peut rapporter de l’argent. On a les pieds sur terre, on paie notre loyer. On cotise pour la caisse de la cité. Quand un voisin est invité à l’hôpital, on raque sans passer par le DAB. C’est comme une mutuelle qui te rembourse les dépenses imprévues. La vie dans la cité est totalement sécurisée. Et ça, les gens, ils t’en sont reconnaissants. Ils t’aiment bien. Quand t’as envie de parler, tu tires la sonnette, tu es toujours bien reçu. Mais quand on flingue un môme, l’égrégore se grille. Un enfant couché au sol, ça fout la trouille aux vieux.
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[À Marbella] Le videur à l'entrée de la boîte, c'est moins un physionomiste qu'un expert-comptable. Il sait exactement ce que tu as sur ton compte rien qu'au pli de ton futal.
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