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Pierre Thibault (Éditeur scientifique)
EAN : 9782130459040
128 pages
Presses Universitaires de France (01/09/1996)
3.8/5   5 notes
Résumé :
L'ANCIEN RÉGIME

Que sais-je ? n° 1411

Éditeur ‏ : ‎ Presses Universitaires de France - PUF; 8e édition (1 septembre 1996)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 128 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2130459048
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2130459040
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La guerre des Farines se déclenche en avril-mai 1775 : la hausse plus forte [du prix du blé] dans les campagnes qu'à Paris est moins forte en 1775 qu'en 1771 et 1773 après les deux récoltes maigres de 1770-1772, mais trois crises aussi rapprochées ont épuisé les disponibilités liquides et exaspéré les masses populaires. La liberté de circulation du blé accrut certes la hausse, car les détenteurs de stocks vont vendre cher dans les régions les plus démunies. A Paris, le pain de 4 livres passe de 11 sous en septembre 1774 à 14 sous le 3 mai 1775. Une traînée d'émeutes soulève les foules fin avril, sur les marchés de Dijon, Beaumont-sur-Oise (où le blé affiché à 32 livres le setier est taxé à 12 livres par les émeutiers), à Versailles même, où le roi harangue du balcon du château 8 000 manifestants qui se dispersent quand le prince de Poix, eut taxé le blé au prix réclamé : il n'en sera plus de même quatorze ans après...
A Paris, le 3 mai, journée de pillages de boulangeries et de marchés avec aussi des taxations par la foule, préface au scénario révolutionnaire...
Le 6 mai, scènes semblables à Meaux, puis les troubles décroissent. Turgot tint tête, abolit les taxations locales, maintint la libre circulation, rassemble autour de Paris l'armée du maréchal de Biron : 162 émeutiers furent poursuivis en justice ; les inculpés sont des salariés de tous métiers et quelques ecclésiastiques, outre l'abbé Saurin, auteur des Réflexions d'un citoyen sur le commerce des blés, très hostile à la libre circulation.
Les philosophes, surpris d'un soulèvement contre un ministre philanthrope, y virent un complot vengeur des Jésuites (Voltaire, Miromesnil, Hardy ; opinion reprise par H. Carré Léon Say, Schelle).

2855 – [Que sais-je ? n° 1111, p. 30]
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Paris fut un cas spécial, où les élections compliquées, eurent lieu les dernières. Elles eurent lieu dans un calme relatif dans les Assemblées primaires, mais furent suivies fin avril d'une violente explosion sociale : l'émeute Réveillon.
600 000 habitants, dont 120 00 aisés (5 000 nobles, 10 000 du clergé, 105 000 bourgeois) et environ 500 000 futurs « sans-culottes », boutiquiers, commis, domestiques, artisans, compagnons, sans vrai « prolétariat » de type marxiste, malgré quelques grosses fabriques. Là-dessus, la police dénombre environ 120 00 indigents, qui peuvent être parfois une classe « dangereuse ». Le « mur des Fermiers généraux » de 1785, haut de 3 mètres et percé de 54 portes colossales de Ledoux avec leurs impopulaires bureaux d'octroi, est concentrique aux vieilles enceintes et donne le tracé des boulevards « extérieurs » : il englobe les faubourgs Saint-Victor, Saint-Marcel, Saint-Jacques et Saint-Germain sur la rive gauche, les villages de Passy et Chaillot sur la rive droite, mais non les faubourgs Saint-Antoine, Saint-Martin et Saint-Denis de la rive droite.

2864 – [Que sais-je ? n° 1411, p. 82]
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En janvier 1788, le Parlement renouvela ses Remontrances, condamna les lettres de cachet au nom des « droits du genre humain », et, pour soigner sa popularité, enregistra le 29 janvier l'édit de Brienne et Breteuil accordant l'état civil aux protestants : mariage devant le juge civil ou le curé, décès déclaré, mais funérailles discrètes en un cimetière distinct. Ni libertés des cultes, ni accès aux charges publiques, en dépit du pasteur Rabaut-Saint-Etienne hostile à la religion d'Etat, car « l'Etat n'est pas une chose religieuse mais civile ». L'opposition à l'égalité des droits était encore trop forte (cf. les témoignages de Mallet du Pan, de Mme de Staël, du libraire Hardy) ; Malesherbes même était réticent et les magistrats sont hostiles à la formation de communautés non catholiques comme l'accès aux offices des « religionnaires ». On note toutefois l'écho profond de l'ouvrage de Rulhière, Éclaircissements historiques... publiés en 1788 en accord avec Rabaut, partisan du droit communautaire égalitaire. Les Parlements provinciaux enregistrèrent comme Paris, parfois avec restrictions (Grenoble, Toulouse), mais trois refusèrent tout enregistrement : Besançon, Bordeaux, Douai, n'admettent aucune tolérance légale.

2859 – [Que sais-je ? n° 1411, p. 54]
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Le dimanche matin 12 juillet [1789], la nouvelle du renvoi de Necker fit l'effet d'une bombe dans Paris surchauffé : panique financière dans la bourgeoisie, colère populaire au palais-Royal, où les orateurs, dont Camille Desmoulins se déchaînent. On acclame les noms de Necker et du duc d’Orléans ; on crie « aux armes ! », on défile dans Paris, et ce sont les premières rixes avec le Royal-Allemand qui charge place Louis XV et aux jardins des Tuileries sur ordre de Besenval et de Lambesc. Le bruit de répand d'un « massacre ». En fait les troupes ont piétiné et ont font retraite la nuit : plusieurs régiments suisses sont frappés de la défection des gardes-françaises qui se joignent ouvertement à la foule. Dans la nuit du 12 au 13, l'incendie et la destruction des barrières d'octroi est le fait essentiel, qui commence le déferlement populaire parisien, et la foule pille les armureries, cherche partout des armes.

2867 – [Que sais-je ? n° 1411, p. 99]
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La toujours brûlante question du pain précipite la solution du conflit politique : l'intervention armée du peuple de Paris ramène de Versailles aux Tuileries les 5 et 6 octobre la famille royale et l'Assemblée suivra quelques jours après. Là où est le roi, on ne saurait manquer de pain, pense le bon peuple, et sa présence est un talisman contre la disette. « Si not'bon roi savait... » est un [refrain] de 1789. Si le bon peuple savait que son roi a depuis juillet définitivement choisi l'option absolutiste et aristocratique, qu'il a protesté secrètement à Madrid contre toutes les signatures contraintes qu'il désavoue d'avance... Il sanctionne enfin le 3 novembre les décrets des 5 et 11 août ; décidé à jouer double jeu, il cède et signera désormais toujours...

2871 – [Que sais-je ? n° 1411, p. 124]
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