La photo de couverture de ce recueil à quatre mains, les unes poétiques, les autres photographiques, a été prise en Provence, à Fontvieille. Ce mur aux lignes obliques et horizontales me semble une métaphore de la rencontre entre les deux auteurs : c'est le même mur mais les deux parties en sont bien distinctes, comme les photos et les textes qui se succèdent en groupes bien séparés. A la fois nu et marqué de fines zébrures, comme les marques du temps ou des personnes qui se sont arrêtées là, il augure bien de la démarche proposée par les deux artistes : le photographe semble accueillir la richesse du sujet, du présent offert à son objectif tandis que les mots se coulent avec parcimonie sur la page blanche en vers courts, comme s'ils étaient ouverts eux aussi à l'inattendu de la rencontre.
Quatre thèmes, quatre chemins nous sont proposés par
Jacques Vilet, du quotidien des visages et des objets aux paysages et panoramas. Un index des photos, toutes en noir et blanc, est disponible en fin d'ouvrage. Si les portraits d'enfants et les « silences » d'adultes sont « posés », ils offrent cependant le mystère d'une moue enfantine, la profondeur d'une intériorité, la poésie d'une lumière. Les objets ou paysages du quotidien constituent des natures mortes épurées avant que notre regard s'élargisse sur des paysages extérieurs aux lumières changeantes.
Les poèmes de
Serge Meurant en contrepoint sont épurés. En strophes courtes et en brefs vers libres, ils racontent des instants fugitifs, des plongées dans l'enfance, des échos intimes, au croisement des chemins et des lumières.
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