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Les Seigneurs des tempêtes tome 1 sur 3
EAN : 9782367933177
336 pages
L’Atalante (19/05/2014)
3.54/5   13 notes
Résumé :
À sa naissance déjà, son père l'emmenait voler sur son tapis. Tarik al-Jamal était le prince des contrebandiers entre Samarkand et Bagdad. Qui maîtrisait mieux que lui l'art du tapis volant ? Mais le jour vint où il perdit son grand amour Maryam dans le pays des djinns, le désert aux mille dangers entre les deux cités. Depuis ce jour, amer et résigné, Tarik n'a plus franchi les murs de Samarkand. Il gagne sa vie en participant à des courses de tapis illégales. Et vo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Intéressant mais pas concluant, bref pas entièrement convaincant.

C'est la critique presse d'Elbakin.net qui m'avait décidé à découvrir ce titre, et franchement le côté « rafraîchissant » dont le site de la fantasy au quotidien fait mention, difficile de le voir dans l'ambiance post-apocalyptique, l'allégorie de la Shoah, le bestiaire patibulaire et le côté horreur plus ou moins prononcé selon les passages (genre les Dévoreuses de souvenirs). Non que je sois hostile au truc hein, car bien au contraire depuis le supplément rôlistique "GURPS Arabian Nights", je milite pour une Fantasy orientalisante d'inspiration gothique. Mais là j'aurais préféré être prévenu, au lieu d'être carrément induit en erreur…

Kai Meyer nous fait entrer dans son nouvel univers par une course illégale de tapis volant dans les rues de Samarkand, inspirée de la course de modules de George Lucas dans le 1er épisode de Star Wars. C'était bien vu d'introduire ainsi les 3 personnages que nous allons suivre durant toute sa trilogie : les frères Tarik et Junis (remember les frères Winchester de la série télé "Supernatural"), et la mystérieuse mais troublante Sabatea.

Ensuite au fur et mesure que s'organise le go-fast vers Bagdad, qui va emmener le récit vers un certaine forme de road movie, on découvre un univers d'inspiration post-apocalyptique.


Tarik et Junis, fils d'un célèbre contrebandier désormais décédé, sont manipulés par une femme fatale qui souhaite rejoindre coûte que coûte la grande Bagdad, centre de la résistance à l'invasion des djinns et à l'irruption de la Magie Sauvage. Il s'initie un triangle amoureux entre Tarik, Junis et Sabatea, qui se calque sur celle entre naguère nouée entre les deux frères et la belle Maryam, présumée morte après avoir été enlevée dans le Karakoum par un inconnu surnommé le Fou aux Cicatrices…
Les partis pris de Kai Meyer rappelle ceux du cycle "Renégats" de Miles Cameron (l'opposition entre Magie Sauvage et civilisation humaine, proscription de la magie et des magiciens) et peut-être plus encore "Le Cycle des démons" de Peter V. Brett (lutte entre derniers démons et derniers bastons de la civilisation dans une ambiance résolument post-apo). Mais c'est surtout un revival "Prince of Persia", puisque Tarik et Sabatea fuyant les djinns dans les vastes espaces du Khorasan, c'est un peu beaucoup le Prince de Perse et Farah fuyant les créatures des sables dans les vastes structures de la saga vidéoludique.
L'ambiance est bien souvent intimiste puisque essentiellement centrée sur les pensées et les souvenirs de Tarik. La manière dont on glisse du présent, avec le voyage de Junis et Sabatea, au passé, avec le voyage de Tarik et Maryam, n'est pas très éloigné de certaines expériences littéraires de Laurent Kloetzer. Ambitieux mais assez onirique (pour ne pas dire nébuleux si j'étais mauvaise langue ^^)… Autant vous que j'ai bien aimé tout ce qui a été proposé par la 1ère moitié du roman

Las, passée la scène de l'oasis aux cactus, mon enthousiasme s'est un peu éteint :
D'abord parce que ladite scène était un peu WTF…

Ensuite parce l'auteur transgresse les règles qu'il a lui–même édictées.

Et puis, je n'ai pas vraiment adhéré au design des djinns, qui ressemblent à crustacés cul-de-jatte humanoïdes, se déplaçant par lévitation et se parant de scalps, de peaux et de membres humains…

Le dernier quart est un peu plan-plan voir en roue-libre car on traverse le Moyen-Orient en quelques courts chapitres.
Le récit reprend à l'arrivée en Irak avec les Gardes Faucons menés par l'éclaireur byzantin Almarik, qui amènent Sabatea et Tarik à la capitale du monde dirigée par le calife Haroun el-Rachid.



Par contre c'est un peu de café de balancer 5 gros cliffhangers dans la dernière page du tome 1 :

Cela fait un surtout gros teasing pour le tome 2, intitulé "La Guerre des voeux", qui oblige carrément à lire la suite !

Niveau prose, c'est quand même la première fois que je frotte à l'auteur Kai Meyer, mais plus encore, c'est la première fois que je me frotte aux univers de la fantasy allemande (ce que ne m'a pas empêché de me rappeler à de bons souvenir rôlistiques germaniques : Ah "La Fille du calife", ou "Les Esclaves d'Al'Anfa"…).
C'était mieux écrit que ce à quoi je m'étais attendu, et le récit a été conçu pour faciliter la lecture : les chapitres sont nombreux, courts et signifiant. On est donc en présence d'un nouveau descendant du roman-feuilleton !
Si on ajoute les partis intéressants (mais peut-être clivants aussi), c'est suffisant pour m'avoir donné envie de poursuivre le cycle, et de m'intéresser aux autres cycles de l'auteur allemand, notamment son cycle fantasy consacré à la Chine ("Le Peuple des nuées") et celui d'urban fantasy qui se déroule dans la Sicile mafieuse ("Arkadien erwacht").
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Kai Meyer est un auteur allemand à qui on doit de nombreuses séries de fantasy dont « Les Seigneurs des tempêtes », trilogie parue il y a sept ans aux éditions l'Atalante. le premier tome « Le pays des djinns » nous entraîne dans un Orient uchronique de la fin du premier millénaire dans lequel la magie a complètement détraqué le monde. Assiégés de toute part par des créatures mal connues mais indéniablement plus puissantes, les humains se terrent dans leurs cités que les djinns isolent de plus en plus les unes des autres à mesure qu'ils renforcent leur domination sur le désert. Samarkand fait partie de ces villes qui n'ont plus de contact avec l'extérieur depuis des années et dont les habitants se retrouvent piégés et dans l'incertitude concernant les intentions des djinns à leur égard. Même les rares contrebandiers qui parvenaient encore il y a quelques années à braver le désert pour rallier Bagdad à bord de leurs tapis volants ne s'y risquent plus. Tous n'ont toutefois pas renoncé à tenter la traversée, d'autant que cela fait longtemps que les djinns ont déserté les environs directs de la ville au point qu'une rumeur s'est récemment mise à courir à Samarkand : et s'ils étaient tout simplement partis ? Tarik al-Jamal, sans doute le plus doué des contrebandiers, est persuadé du contraire et se refuse à retourner dans le désert depuis la disparition traumatisante de sa compagne lors de sa dernière traversée. Mais lorsque son jeune frère lui fait part de ses intentions de tenter sa chance malgré le danger afin d'escorter une mystérieuse jeune femme, Tarik doit finalement se résoudre à se confronter à ses démons. Ce premier tome est essentiellement consacré au voyage des trois personnages et à leur évolution dans un désert méconnaissable car peuplé de créatures plus étranges les unes que les autres et où les lois de la nature ont été complètement chamboulées. Une sorte de road -rip, donc, mais dans le désert, et à bord d'un tapis volant !

Très prometteur, « Le pays des djinns » possède plusieurs atouts à même de ravir le lecteur amateur d'une fantasy faisant la part belle à l'aventure et à l'exotisme. le plus gros point fort de la série réside en effet dans le dépaysement provoqué par le choix du décor quand tant d'autres romans misent encore et toujours sur le médiéval-fantastique européano-centré. Tapis volants, génies capables de réaliser des voeux, djinns, chevaux mécaniques… : ce premier tome met à l'honneur la culture et le folklore oriental et constitue à ce titre une vraie bouffée d'air frais. Les nombreuses descriptions qui émaillent le roman concernant les spécificités de ce désert gangrené par une magie néfaste à l'homme et dont on ne reconnaît rien participent également à renforcer la curiosité du lecteur et n'est d'ailleurs pas sans faire penser au décor dans lequel évolue le héros de « Blackwing » d'Ed McDonald. Là-bas tout est différent, et survivre dans un environnement aussi hostile demande des compétences et une connaissance affinée qui ne sont l'apanage que de rares individus. L'apprentissage de ces nouvelles règles exerce bien sûr un fort attrait chez le lecteur qui alterne entre ravissement et dégoût devant l'ingéniosité et la noirceur de certaines trouvailles. Les créatures dépeintes par l'auteur sont toutes autant perturbantes, non seulement en raison de leur étrangeté mais surtout parce qu'on perçoit, au-delà de la monstruosité, une parenté avec l'humanité qui fait frémir (la bizarrerie de certaines espèces m'a d'ailleurs a plusieurs reprises fait penser à ce que peut imaginer China Mieville dans ses romans consacrés à Nouvelle-Crobuzon). L'auteur a, de plus, l'intelligence de ne pas présenter les djinns et les créatures qui gravitent autour d'eux comme de simples esprits malveillants qui en voudraient à l'humanité par simple instinct conquérant, mais se décarcasse au contraire pour leur donner une véritable épaisseur et des motivations cohérentes. de nombreux jalons sont posés ici mais beaucoup de questions restent en suspend si bien qu'il est difficile de se contenter de ce premier volume, quand bien même le principal arc narratif trouve bel et bien sa résolution.

Le second point fort du roman réside dans la qualité de ses personnages, à commencer par son protagoniste, Tarik, fils de contrebandier et contrebandier lui-même, du moins jusqu'à ce que son dernier voyage dans le désert ne mette fin à sa carrière. Alcoolique, déprimé, rongé par le remord, notre héros est loin d'être au meilleur de sa forme, et c'est justement cette vulnérabilité cachée derrière des manières de rustre qui nous le fait apprécier. Sabatea, elle, est toute aussi attachante mais plus mystérieuse dans la mesure où, même si le lecteur a vite des soupçons, sa véritable identité demeurera inconnue jusqu'à la toute fin de ce premier tome. Junis, le jeune frère du héros, est plus fade et fait pâle figure devant le duo charismatique formé par Tarik et Sabatea. Les relations entre les personnages sont bien exploitées et la psychologie de ces derniers suffisamment fouillés, ce qui donne lieu à des confrontations et des dialogues savoureux. La romance mise en scène ici, et qui saute aux yeux dès les premières pages, prend peu à peu de l'ampleur mais n'empiète jamais sur le gros de l'intrigue et se garde de toute forme de mièvrerie. Ce soin apporté aux liens tissés entre les différents acteurs, ainsi que l'ambiance « intrigues de cour à l'oriental » qu'on perçoit à la toute fin du livre, fait cette fois énormément penser aux romans de Guy Gavriel Kay, et notamment à sa « Mosaïque de Sarrance ». Même si Kai Meyer ne parvient pas à égaler son prestigieux homologue canadien, il existe des similitudes entre les deux oeuvres, et l'attachement que l'on porte aux personnages, de même que la qualité de l'exposition de leurs sentiments et fêlures, en font indéniablement partie. Bien que satisfaisante, la conclusion attise la curiosité plus qu'elle ne l'apaise tant de nombreuses pistes évoquées par l'auteur demeurent encore inexploitées.

Amateurs de fantasy teintée d'orientalisme, « Les seigneurs des tempêtes » est fait pour vous ! Kai Meyer signe ici un bon premier roman, plein d'aventure, de mystère et de magie, le tout dans un cadre dépaysant et déroutant. Porté par de solides personnages et une intrigue aussi bien ficelée que rythmée, « Le pays des djinns » fut une excellente découverte, et je ne peux que vous encourager à découvrir l'ensemble de la trilogie qui vaut indéniablement le détour.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Sur le principe cette trilogie avait tout pour me plaire avec ce coté fantasy orientale bien rafraichissant, peu usité et ce quelques soit les différents supports artistiques d'ailleurs (bd, roman, jeux vidéo ou cinéma).
Au départ je pense que l'auteur avait l'ambition de développer une forme de dark fantasy avec  comme background esthétique cet esprit bien singulier des contes des mille et une nuits, en définitif je crois qu'on peu raisonnablement parler ici d'échec d'intention voir même de naufrage créatif. Dans ce sens j'entre en résonnance avec la très juste critique de Albéric sur le premier tome (encore une fois) qui développe mieux que je ne pourrai le faire les grandes raisons de ce qui amène à cette sortie de piste et du manque d'inspiration créative de l'auteur.
Ce qui ressort de cette trilogie c'est le sentiment de errer dans un univers sans charme et  beaucoup trop sobre, finalement  bien trop quelconque.
Pour ce qui est de l'histoire, c'est pas l'euphorie non plus, si le style de l'auteur est plutôt plaisant, on a un peu de mal à s'attacher à des  personnages bien trop fonctionnels, une intrigue faussement complexe et le pire malheureusement beaucoup mais alors beaucoup de gras.
C'est simple, si le premier tome est en fait un gros prologue, les tomes 2 et 3 auraient gagnés à n'être qu'un.
Sans être mauvais, c'est un récit fainéant avec bien trop peu de fulgurances et de rebondissements pour sortir le lecteur de l'apathie dans laquelle l'auteur semble incapable de nous sortir. Pas non plus de final ébouriffant qui pourrait rattraper le truc.
Sincèrement si je n'avais pas acheté la trilogie en intégralité avant de la commencer, je m'en serai très certainement tenu au premier qui est certainement le plus rythmé avec le recul. (eh oui albéric, t'as bien lu...)
Tout n'est pas à jeter mais il y a tellement d'excellents romans fantasy à découvrir (du présent comme du passé), pour ne pas perdre son temps avec une trilogie trop exigeante en terme de temps et si peu généreuse.
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Un livre que j'ai beaucoup aimé, c'est de la fantasy historique (ou antique si on veut) dans un monde arabe, ça se passe entre Samarkand (ville historique d'Ouzbékistan) et Bagdad dans une zone qui est l'actuel Afghanistan (entre autre)!
La magie primitive est ressortie il a maintenant deux siècles et les Djinns ont coupés la route, ils massacrent tout ceux qui essayent de traverser leurs désert. On suis l'histoire deux frères contrebandier qui ont arrêté de faire la liaison dangereuse entre Samarkand et Bagdad suite à la mort de l'amie d'un des deux, depuis ce moment la ils sont bloqués à Samarkand car c'est le dernier bastion humain de ce coté du continent qui résiste encore aux Djinns. le plus jeune décide de reprendre le flambeau grâce à une affaire juteuse qu'on lui propose, mais il était trop jeune à l'époque ou leur famille faisait régulièrement la route pour connaitre les dangers. Son grand frère ne peux pas le laisser faire le chemin seul, il décide donc de le rejoindre, mais en 6 ans les choses ont hélas bien changé dans le désert, la route est bien plus difficile qu'ils se l'imaginent même dans leurs pires cauchemars ...
On est totalement dans le roman d'aventure fantasy, un grand voyage dans un désert hostile, des relations conflictuelles entre les personnages, des batailles et plein de dangers ...
On a le jeune frère qui veut faire ses preuves, c'est une tête brûlée, il n'a jamais expérimenté les dangers du désert, il ne connait que les récits de son père et les cartes de ce dernier. le frère aîné, Tarik, connait bien ces danger, seulement il refuse de refaire le voyage parce que malgré toute son expérience, malgré sa prudence, ça ne l'a pas empêché de perdre la femme qu'il aimait et il a perdu la foi dans ses capacités. Il va cependant prendre sur lui et pour sauver son frère il va prendre tous les risques.
Le style est très léger, j'ai trouvé que ça se lisait tout seul, les pages me sont glissées entre les mains sans que je m'en rende compte ! j'étais totalement prise dans l'histoire.
Je conseille ce livre à tous les fan de fantasy et d'aventure ^^
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Un premier tome assez plaisant, mais je dois avouer ne pas avoir été aussi immergée que je l'aurais souhaité.

Mais voilà il faut que je commence par le plus mauvais de ma critique... (fichue intj).

Ceci mis à part autant l'avouer, le décors est assez dépaysant: les sables du désert, Samarkand, Bagdad, les djinns maléfiques, les tapis volants...l'orient mystérieux des milles et une nuit dans toute sa splendeur. Mention spéciale pour les serpent argentés.

Les personnages sont nuancés, pas de stéréotype agaçant, mais j'aurais aimé quelque chose qui leur donne plus de relief encore.

L'auteur maintient un rythme soutenu sans être "pressé", ce qui est assez agréable.
La fin nous laisse sur l'expectative même si certaines choses sont de l'ordre du "prévisible" - je n'aime pas ce mot, surtout que généralement les choses prévisibles pour moi ne le sont pas pour les autres... disons que ça dépend de l'habilité du lecteur à décortiquer un roman à la manière d'un détective.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
29 mai 2014
Alors si vous en avez assez de la fantasy « à papa » prenant pour cadre un Moyen-Âge occidental ou bien si vous voulez tout simplement découvrir une œuvre originale aussi bien dans son monde que dans l’approche de ce dernier, n’hésitez pas, ce livre est fait pour vous !
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Devant eux se dressaient les sommets occidentaux de la chaîne. Entre les pics, il distinguait la plaine, un océan d’ocre vacillant. Bagdad nichait quelque part en son milieu, la ville des califes, le centre de l’empire abbasside. La métropole d’or sur les rives du Tigre. Pendant des années, elle avait résisté aux djinns et n’en avait pas pour autant perdu de son faste. Aucune ville du monde arabe ne disposait de tant de soldats, aucune ne possédait de plus fabuleux trésors et ne réunissait derrière ses murs une aussi grande richesse artistique ni une telle puissance militaire. Plus de cinquante ans après l’avènement de la Magie Sauvage, Bagdad demeurait encore le cœur du monde arabe, entre la Méditerranée et le golfe Persique, entre les sommets de l’Himalaya et les jungles étouffantes du continent noir.
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Un troupeau de chevaux d’ivoire paissait dans le couchant sur le large chemin de ronde du rempart. Les majestueux animaux blanc neige étaient plus hautes que des chevaux classiques, mais ils n’en paraissaient pas moins graciles, presque filigranes. Leurs crinières flottaient au vent du Karakoum. On ne remarquait pratiquement pas leurs ailes garnies de plumes aussi longtemps qu’elles restaient planquées contre leurs flancs. Et encore moins dans le soleil couchant zébré par les ombres des créneaux en partie écroulés. Leurs articulations étaient très larges, un peu massives même, par rapport à la minceur de leurs membres. Avec des filetages et des charnières, comme leurs ancêtres autrefois créées par l’homme. Jamais on n’avait vu de poulains ni de jeunes animaux. Nombre de gens croyaient que les chevaux d’ivoire ne se reproduisaient pas et que les quelques exemplaires que l’on pouvait encore observer étaient âgés de plusieurs centaines d’années. Du temps où, disait-on, un magicien les avait créés pour faire plaisir à un sultan de la lointaine Basra.
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Samarkand était déjà une ville importante sous Alexandre le Grand. Aujourd’hui encore, elle était d’une taille impressionnante. De petit comptoir commercial dans une oasis au bord d’un cours d’eau, au milieu de chaînes de montagnes brunes au nord et à l’est, Samarkand était devenue en plus de mille ans l’une des villes les plus riches de l’Orient. Vue du ciel, elle brillait encore de son ancien faste. Son opulence avait toutefois fondu depuis que les djinns régnaient sur les déserts, et Kahraman avait privé son peuple de liberté. Mais Samarkand était comme une chanson qui n’en finit plus de résonner. Son cœur continuerait de battre aussi longtemps que se dresserait ses murs, en dépit des djinns et des despotes.
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Tu viens ici et récoltes une satisfaction insipide. Vous avez toujours été ainsi, vous les humains. C’est tout d’abord à la magie que vous devez votre monde, et pourtant, vous la redoutez. Même vos magiciens, vous les avez mis au ban de la société et vous les avez poussés dans nos bras. La magie qui nous a créés est celle-là même dont vous êtes nés. Vous la croyez sauvage et indomptable, mais il n’en est rien. La magie fait enfin ce que vous avez refoulé pendant toutes ses années : elle crée une nouvelle vie, crée l’évolution, crée du progrès où il n’y avait plus qu’immobilisme. Il ne s’agit pas de vous et il ne s’agit pas de nous. Nous ne faisons que mettre de l’ordre après vous et d’autres le feront après nous. Peut-être même une nouvelle humanité, une humanité transformée. C’est cela que je voulais vivre. Tu crois que seule l’immortalité m’intéresse ? (Un ricanement éraillé.) Seuls vous, les humains, en êtres à ce point obsédés. Aucune autre créature ne redoute tant sa propre nature éphémère.
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L’oasis avait dû être ravagée par le feu avant que l’on ait pendu les cadavres aux troncs. Ces hommes étaient vraisemblablement morts depuis longtemps, quand on en avait décoré les palmiers desséchés. Tarik croyait les djinns capables d’avoir apporté les dépouilles de loin pour les exposer ici. Ils avaient un sens particulier pour ce genre de pratiques. Idolâtrie macabre, disaient certains. Haine farouche, prétendaient d’autres. Les hommes pourraient tenter avec la meilleure volonté du monde de comprendre les agissements des djinns, ils n’y parviendraient jamais. Les djinns étaient issus de la Magie Sauvage, leurs actes dépassaient l’entendement humain. Croyaient-ils en Dieu ? Avaient-ils une sensibilité – même atroce – pour l’art, pour l’esthétique ? Ou l’exhibition de leurs victimes leur procurait-elle tout simplement du plaisir ? On n’aurait pas les réponses à ces questions aussi longtemps que l’on ne parviendrait pas à faire parler un djinn. Pas un mot en cinquante-deux ans.
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Vidéo de Kai Meyer
booktrailer allemand du "Pays des djiins", tome 1 du cycle "Les Seigneurs des tempêtes"
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