L'auteur, arrivé à Paris à 17 ans en 1964, décrit la transformation de la ville et de ses moeurs en l'espace de trente années à travers des descriptions de la vie quotidienne, des portraits de jeunes venant de province ou de l'étranger (la styliste, le comédien, le séfarade…) et de mini enquêtes sociologiques (les cyclistes, les usagers de la poste, les pompiers, les catholiques…).
Il observe les comportements d'une époque sans internet ni téléphone portable, où on allait à la poste pour envoyer un fax et où les logements occupaient la place actuelle des bureaux et les petits commerçants celle des magasins de vêtements.
On assiste avec intérêt à l'évolution des visiteurs du Louvre, du Marais homo, du quartier des Halles…
Cette suite de chroniques – bel exemple de littérature bobo – est parsemée d'un humour toujours très fin et souvent drôle.
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Car non content de chérir un ectoplasme idéalisé, le néo-parisien nourrit contre la ville d'aujourd'hui des rancoeurs et des griefs constants, dont il n’aperçoit guère les contradictions internes. Ainsi se plaint-il tout à la fois du manque d'animation et du bruit. Si c'est du bruit des klaxons de voiture dont la loi interdit un usage que la préfecture de police a décidé d'autoriser de fait ou du bruit des alarmes de magasin qui suffisent à déclencher le passage d'un autobus, le grondement de l'orage ou même des causes aussi mystérieuses que sans rapport avec une tentative d'effraction, la plainte est plus que légitime . Mais le néo Parisien se fâche pour des - pollution sonores - bien moins violentes et bien plus humaines. Il téléphone au commissariat parce que la clientèle du restaurant voisin crée, par le tohu-bohu qui l'indispose ; parce qu'un café ferme trop tard ou, que le printemps venu, sa terrasse chahute et parle trop fort ; parce que les jeunes( dans les quartiers où il en reste) se réunissent en bandes dont le potin éclate quelquefois en tumulte, en cris ; en dispute ; parce que les gamins jouent au ballon dans la cour ou sur le trottoir et perturbent une écoute paisible de la télévision; parce qu'il font des tours en vélomoteur, ou pire en motos; parce que des Arabes - je ne suis pas raciste, mais - tiennent sur le bitume des palabres bruyantes auxquels il ne comprend goutte....
Histoire de Dresde : souffrances et éternité
Philippe Meyer
CNRS Editions, mai 2019
Une histoire de la ville allemande, depuis son accession au statut de capitale du duché de Saxe à la fin du XVe siècle à son essor après la réunification allemande, en passant par la destruction de son centre par les bombardements alliés en février 1945. ©Electre 2019
https://www.laprocure.com/histoire-dresde-souffrances-eternite-philippe-meyer/9782271118943.html