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Valérian et Laureline tome 10 sur 23
EAN : 9782205046205
47 pages
Dargaud (11/02/1997)
4.21/5   91 notes
Résumé :
Nous retrouvons Valérian au lit avec une pouffe blonde, alors que Laureline essaie de le réveiller par leur lien télépathique. Et elle n'est pas très contente, évidement, Valérian aura de sérieuses explications à fournir quand il rentrera à la maison.

En attendant l'intrigue continue :

Les mystérieuses apparitions auxquelles est confronté Valérian seraient commandités par deux puissantes multinationales : Belson & Gambler et la W.A.A.M... >Voir plus
Que lire après Valérian et Laureline, tome 10 : Brooklyn Station, Terminus cosmosVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
LE CREDO DES CRÉDULES CRAPOTEUX...

Après s'être perdu - corps et peut-être âme - dans la France et le Paris des années 80, nous retrouvons donc notre agent spatio-temporel préféré (manière de parler puisque le présent album donne une fois encore à suivre une Laureline décidément merveilleuse sous tous rapports...) plus que jamais perdu dans ses pensées saumâtres et dans sa vie, surtout lorsqu'on le retrouve dans les bras d'une superbe blonde américaine en mal de sensations fortes, de boites de nuit, de champagne et de mâle... Sauf que ce n'est pas bien malin d'agir ainsi lorsqu'on s'est fait poser un petit appareil permettant une communication tant auditive que visuelle instantanée avec sa compagne du bout de l'univers.

Mais laissons-là nos deux amis régler leurs comptes plus tard - «cela ne nous regarde pas» auraient faussement clamé trois comiques télévisuels ayant débuté cette même décennie -, car ce qui attend Valérian c'est une fois encore aventures (qui le dépassent), réflexions (qu'il ne comprend guère), espions (qui le manipulent), monstres élémentaires (contre lesquels il ne peut plus rien) et voyages (qui le déphasent encore un peu plus). À se demander s'il est de quelque utilité, finalement, notre sympathique agent (la réponse est dans l'interrogation)...? Valérian qui se retrouve, toujours en compagnie du délicieux et élégant Monsieur Albert, en plein coeur de Brooklyn dans la seconde partie de cet opus. Brooklyn et ses secrets, son petit monde des juifs hassidiques de New-York, Brooklyn et ses terrains vagues.

Pendant ce temps-là, c'est bien entendu Laureline qui accompli l'essentiel, quoi que le moins visible, comme c'est si souvent le cas. Cependant, celle-ci prend non seulement de l'assurance mais aussi une certaine maturité - à l'instar de la série qui s'éloigne à grand pas d'une BD encore très "jeunesse" pour quelque chose de bien plus mûr -, et l'on peut dire que d'héroïne de premier plan encore un peu "adulescente" elle se transmue en femme vraiment très femme et sûre de ses attraits, lorsqu'il devient indispensable de s'en servir... Puisqu'au bout, il faut tout de même sauver la Terre ! Que le lecteur se rassure : rien de dégradant ni d'obscène chez Mézière... Mais reconnaissons que le dessinateur sait mettre les atouts physiques de son petit personnage de papier en valeur lorsqu'il la revêt d'une tenue digne de la littérature gentiment sado-maso de ces années-là. Et puisqu'on vous dit que c'est pour la bonne cause !

Il n'empêche, entre tromperie plus ou moins avérée d'un Valérian - il ne semble pas avoir mémoire de grand'chose - complètement déphasé avec une fausse touriste-vraie espionne américaine (savourons l'ironie puisqu'il est supposé "en phase" directe avec Laureline) et une féminisation assumée et décidément très adulte de la jeune femme, voilà nos deux héros entrant de plain-pied dans des thématiques intimes auxquelles les auteurs ne nous avaient pas habituées à ce niveau-là. Et qu'ils savent traiter sans mauvais goût ni facilité caricaturale.

Par ailleurs, nous voici plongé dans le monde merveilleux des multinationales, prêtes à tout - y compris à s'associer avec des voyous intergalactiques - pour peu que les bénéfices, dont ils ne comprennent absolument pas les enjeux ni les règles, leur semblent insurpassables. On peut, avec le recul, estimer que ce monde-là était déjà bien en cours mais ce sont tout de même ces années Tatcher et Reagan, promoteurs cyniques de ce capitalisme financier et industriel surpuissant, de cet ultra-libéralisme effrénés, qui allaient être à l'origine des monstres économiques qui règnent désormais en maître presque absolus tout autour de notre petite planète. Pierre Christin et Jean-Claude Mézières en font une dénonciation claire et prophétique, même si ce n'est pas le seul propos de ce dixième opus. L'autre grande critique concerne toutes ces églises, croyances, religions dirigées par des gourous tous plus intéressés ou stupides, alcoolisés ou illuminés (voire le tout à la fois) les uns que les autres. Certes, les auteurs ont fustigé à plusieurs reprises les églises "officielles" et "monopolistiques" mais il montrent ici qu'ils ne trouvent guère plus de salut ni de grâce parmi ces pseudo-croyances, ces "néo-philosophies" et autres théogonies aussi absconses que débiles pour gogos crédules. Pour preuve, la présentation mêlée d'une ironie bien trempée, d'un certain nombre de gourous engagés par l'une des multinationale, par un «petit juif hassidique de Brooklyn» et néanmoins «l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de la kabbale», Shlomo Meilsheim. Certes, on pourra reprocher aux auteurs de faire condamner ces néo-religieux par un homme qui professe l'une des plus vieilles religions qui soit mais ce Shlomo est ici plutôt comme représentant d'une certaine sagesse éternelle que comme religieux en mal de prosélytisme. D'ailleurs, ce qu'il fustige avant tout c'est cette immuable alliance contre nature entre le matérialisme le plus veule - celui des Grandes Compagnies - et la spiritualité la plus insane - celle des sectes -.

La fin de l'album s'achève d'ailleurs sur des pensées quasi philosophiques... Ce que Valérian constate d'ailleurs, rappelant qu'il n'y est pas très habitué. Quand à l'ultime page, elle vient en écho légèrement nostalgique au premier album de la série : La Cité des eaux-mouvante.
Une très belle réussite pour cette première aventure menée en deux volume (ce qui sera aussi le cas des deux titres suivant), entre notre petite planète bleue et le grand opéra universel ! On a tout de même hâte de voir nos deux tourtereaux à nouveau rassemblés...
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Voilà que Valérian s'est fait la belle avec une inconnue, qu'il vient de passer la nuit avec elle pendant que Laureline essaye de démêler la situation dans la constellation de Cassiopée et qu'elle fait pour sa part tout un tas de rencontres peu charmantes : "Je crains que tu n'aies même pas compris que la ceinture d'Elsinn est assurément un endroit dangereux ... très dangereux en réalité puisqu'en continuant à enquêter sur mon désintégrateur oublié, j'ai été attaquée par la secte des Rapolinks ... misogynes absolus réfugiés sur un rocher sinistre, ils détectent on ne sait comment tout ce qui est femelle et le pourchassent jusqu'à la mort.", d'où elle réchappe : "Mais seulement pour être ensuite lapidée par un gang de malfrats qui pratiquent assez agressivement la télétransportation du caillou pointu." pour finalement s'en sortir et réussir à contacter Valérian le joli coeur : "Un miracle en effet, mais qui m'a tout juste valu de manquer être bouffée crue pendant une réparation extérieure par les infects chiens de l'espace dressés par d'autres voyous extradés de toutes les planètes de Cassiopée.".
"Pas mon habitude de philosopher ainsi, mais avec ces mises en phase, cet oiseau, que sais-je encore, je ne suis plus tout à fait moi-même.", allez, on va dire que c'est ça mon pauvre Valérian.

"Valérian et Laureline" est clairement une bande dessinée féministe, dans ce dixième volume c'est encore une fois Laureline qui vient en aide à Valérian et qui le met en garde, ce garçon étant décidément bien incapable de se gérer par lui-même.
Et c'est qu'elle n'est pas commode la petite Laureline, non seulement elle emprunte une tenue deshébillée à une amie maquerelle pour piéger les deux méchants mais j'ai senti poindre la jalousie et m'est avis que Valérian a passé un sale quart d'heure à son retour : "J'espère même que ça te fera réfléchir parce que toi, tu rentres par tes propres moyens et par le plus court chemin dès que j'en aurai terminé ... inutile de te dire que j'attends quelques explications. Il n'y a pas que sur les fusées closes de Cassiopée que sévissent d'horribles grognasses.".
Il quitte rapidement la France pour Brooklyn, toujours accompagné de Monsieur Albert, car la clé de l'énigme serait dans cette ville, pas totalement inconnue pour Valérian puisque l'action s'y situait déjà dans le premier volume de la série.
Cette fois-ci les auteurs choisissent de nous montrer le quartier de Brooklyn et quasi exclusivement de nuit.
Du côté du scénario, l'histoire est relativement bien ficelée et il n'y a pas de bavardages inutiles dans ce volume.
La résolution de l'intrigue intervient assez vite mais c'est surtout la fin qui est surprenante, du point de vue d'une révélation de Monsieur Albert mais également sur le plan esthétique, je la trouve d'ailleurs assez réussie.
Les graphismes sont réussis et il y a de belles scènes d'actions, l'opposition entre passé et présent étant aussi bien faite que dans le volume précédent.

"Brooklyn station terminus Cosmos" est la parfaite suite de "Métro Châtelet direction Cassiopée" et renoue avec les éléments qui ont fait le succès des premiers volumes de cette série : un scénario qui tient la route, des graphismes réussis et imaginatifs.
La tenue de l'intrigue en deux volumes est également un point qui m'a plu, qui m'a réconciliée avec cette série et m'a donné envie de lire les volumes suivants.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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d'étranges phénomènes sur terre qui inquiète Galaxity. Valérian et Laureline enquêtent chacun de leur coté. Sur terre au débu desannées 80, Valérian s'associe à monsieur Albert, agent local de Galaxity, pour traquer ses manifestations alors que Laureline tente d'en trouver l'origine du côté de Cassiopée.
Décidément, le couple Valérian/Laureline est très moderne, Laureline y faisant plus que jeu égal avec Valérian. Elle est loin des stéréotypes, et s'impose même comme la tête de ce duo. Valérian tient plus du benêt qui fonce avant de réfléchir.
Dans ce dyptique, il est question de la spoliation des peuplades primitives par les multinationales. Ce sujet était encore relativement neuf à l'aube des années 80. Ce dyptique maqe aussi lr début de la fin pour la série qui va progressivement décliner et ne plus jamais atteindre le niveau de qualité des tomes 4 à 10.
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10- Brooklyn Station - Terminus Cosmos
La conclusion est de même qualité que la précédente, j'ai toujours beaucoup de plaisir à relire cette histoire aux péripéties tortueuses, une sorte de space opéra d'espionnage. Et la séparation d'avec Laureline rend notre duo encore plus attachants, plus humains. Je ne dévoile pas trop l'intrigue pour préserver le plaisir de la découverte. C'est pour moi un socle qui permet aux auteurs de renforcer leur univers et de faire rebondir la série, déjà le dixième tome ! Sans compter les histoires courtes qui servent à la genèse de la série. le bestiaire de Mézières, déjà très riche, est un enchantement.
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Voilà donc la suite de métro Châtelet. Même si le dénouement semble un peu bâclé et arrive en tout cas bien trop brutalement, j'ai bien aimé cet album. Toujours séparé pour cette mission, notre couple est en crise et les transmissions à travers l'espace ne facilitent pas les explications. J'adore quand Laureline recadre son mec un peu rudement. C'est d'ailleurs elle qui comme d'habitude résoudra le problème et pour ce faire, elle se transforme en femme fatale. Croyez-moi, ça déménage ! Pour accompagner tout cela, les dessins de Mézières que j'aime beaucoup.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je crains que tu n'aies même pas compris que la ceinture d'Elsinn est assurément un endroit dangereux ... très dangereux en réalité puisqu'en continuant à enquêter sur mon désintégrateur oublié, j'ai été attaquée par la secte des Rapolinks ... misogynes absolus réfugiés sur un rocher sinistre, ils détectent on ne sait comment tout ce qui est femelle et le pourchassent jusqu'à la mort.
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Chez Bellson & Gambler, en tout cas, les managers en folie n'ont rien trouvé de mieux que d'appeler à la rescousse tout ce que l'Amérique compte de gourous givrés... Et ce n'est pas ça qui manque en apparence...
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J'espère même que ça te fera réfléchir parce que toi, tu rentres par tes propres moyens et par le plus court chemin dès que j'en aurai terminé ... inutile de te dire que j'attends quelques explications. Il n'y a pas que sur les fusées closes de Cassiopée que sévissent d'horribles grognasses.
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[Valérian] Malheur de malheur...Ce monstre emmagasine le neutron...comme monsieur Albert descend le beaujolais nouveau.
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Un miracle en effet, mais qui m'a tout juste valu de manquer être bouffée crue pendant une réparation extérieure par les infects chiens de l'espace dressés par d'autres voyous extradés de toutes les planètes de Cassiopée.
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Videos de Jean-Claude Mézières (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Mézières
Des vaisseaux de “Star Wars” aux taxis du “Cinquième Élément”, celui qui s'était autoproclamé “artisan de la BD” a grandement inspiré la science-fiction, avec sa série “Valérian et Laureline”, qu'il a co-créée. Il s'est éteint le 23 janvier 2022.
Il avait rencontré Pierre Christin, son complice, avec qui il créera "Valérian et Laureline", alors qu'ils avaient trois ou quatre ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils s'étaient retrouvés dans une cave à Saint-Mandé, en banlieue parisienne, alors qu'ils s'y cachaient pendant les bombardements allemands. Leurs chemins se sont recroisés bien plus tard et bien plus loin.
Entre temps, Jean-Claude Mézières, fils de peintres amateurs, était devenu dessinateur et maquettiste, via un passage à l'École des Arts Appliqués de Paris. "La vie est trop courte pour s'emmerder, il fallait que je fasse ce qui me plaisait, disait-il dans son livre, L'Art de Mézières. Et ce qui me plaisait, c'était le dessin”.
#cultureprime #mézières #sciencefiction #starwars _____________
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