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Carine Rabier (Traducteur)
EAN : 9782706708008
828 pages
Salvator (23/05/2011)
4.15/5   17 notes
Résumé :

Josip Lasta naît en 1933 dans les Balkans. En pleine Seconde Guerre mondiale, les montagnes yougoslaves sont le théâtre d affrontements terribles impliquant les armées allemandes et italiennes d occupation et les forces rebelles (oustachis, tchetniks, partisans communistes). Les habitants des Balkans sont à la frontière de trois mondes : le monde islamique, le monde slave orthodoxe et l Europe catholique. Ici, les conflits ne... >Voir plus
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Je remercie Babelio et les éditions Salvator pour m'avoir offert ce livre pour lequel je ne vais pas et ne peux pas être indulgente.
 

Il se trouve que j'ai lu il y a peu «Le Cheval rouge» d'Eugenio Corti duquel je pense Michael D. O'Brien est proche puisqu'ils partagent la même foi mais le premier a vécu ce qui fait l'objet de son roman et a surtout su nous faire partager ce qu'il a vécu par la force de son écriture, en l'enrichissant de ses réflexions tandis que le second me parait très distant de son sujet. Ce qui manque surtout à ce livre c'est la puissance d'évocation et le pouvoir de rendre palpable l'émotion. Il reste sur le mode descriptif. le corps participe de la lecture et on doit vivre et ressentir une grande émotion en lisant surtout quand un sujet comme celui-là fait l'objet d'un roman de 800 pages mais ce n'est pas la longueur ni la bonne volonté de l'écrivain qui permettent de donner âme et chair aux personnages et à leurs souffrances. Il ne suffit pas de décrire avec force de détails, encore faut-il les faire vivre. Là, de mon point de vue, ce n'est malheureusement pas le cas.

Pourtant le destin tragique de Jossip qui traverse toutes les souffrances possibles dans cette Yougoslavie déchirée et finit par se reconstruire avait tout pour me retenir et la quatrième de couverture me laissait espérer beaucoup.
Je ne peux résister au désir de joindre deux poèmes de Sidran, écrivain et scénariste, qui a vécu les horreurs de la guerre à Sarajevo qui font partie de son recueil dont le titre est lui-aussi «Je suis une île au coeur du monde» et qui traduisent en quelques mots une souffrance tout à fait comparable à celle que Jossip le «héros» de Michaël O'Brien traverse de son enfance à l'âge adulte. Ces poèmes donnent les larmes aux yeux... Lui-aussi a réussi en conservant sa force intérieure à survivre et résister au Mal.
Cauchemar
la traduction du poème se trouve dans le livre "Je suis une île au coeur du monde", traduction par Mireille Robin.


"Que fais-tu donc mon enfant ?

Mère je rêve. /
Je rêve ô mère que je chante
/ et que tu me demandes en songe «Que fais-tu donc mon fils»


Et que dit la chanson de ton rêve, mon enfant ?


Mère, elle dit que j'avais une maison.
/ Maintenant je n'en ai plus.
/
Voici ce que dit la chanson, ô mère.


Mère, elle dit que j'avais une voix
/ Elle dit que j'avais une langue.
Désormais je n'ai plus ni voix ni langue.


Avec cette voix que je n'ai plus
/ Dans cette langue que je n'ai plus

Je chante, mère, une chanson
Sur la maison que je n'ai plus".


et
SARAJEVO DIT : JE SUIS UNE ILE AU COEUR DU MONDE
Immense est le monde, les continents dérivent 
et le malheur sévit partout, mais ici les choses sont 
différentes : au nord comme au sud, 
la forêt embaume pareillement et cette fragrance
 ne ressemble à rien qu'on ait entendu, vu ni touché.
En vain se dilatent les narines (pour l'embryon, 
le ventre de sa mère n'aurait-il pas justement cette odeur ?)
 Odeur de Rien, qui de la même voix pleure et chante
 car l'amour et le malheur ont ici le même visage,
 tout est semblable. Aux portes de la ville,
des sentinelles saisies d'effroi, des sentinelles
 jqui dorment debout (portées sur une aile invisible),
 mais une voix, toujours la même, les fait sursauter :
 iSarajevo, la foudre t'anéantisse ! A nouveau
quelqu'un m'appelle à l'aide.
 Le désespéré ou le sage, l'enfant, l'aventurier ou le voyou
 devant moi réconciliés ! Tout est un, tout revient au même.
Je suis une île au coeur du monde.
Rien ne m'atteint hormis son sang alangui, hormis
 la peur qui plane au-dessus de nous tous.
 Le silence, et rien alentour.
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C'est un livre particulièrement intéressant car il traite d'une histoire récente douloureuse que l'on connait peu malgré les informations sur la guerre en ex-Yougoslavie mais vue la complexité du conflit je pense que beaucoup de français n'y comprennent rien s'ils ne s'y intéressent pas précisément. C'est un sujet qui m'a particulièrement touché ayant voyagé il y a quelques années en Croatie et récemment cet été plus largement en Albanie Macédoine, Monténégro et Kosovo. Nous nous sentons si proches et si loin de ces peuples. Pour moi ils sont européens, nous avons une culture commune. Mais au-delà de ça, ce qui est particulièrement mis en évidence dans ce livre c'est la souffrance d'un homme et de peuples. le style du livre certes emphatique, spectaculaire mais toujours intéressant, fait parfois penser à ce que l'on ressent lorsque l'on assiste à un opéra. C'est une sensibilité exacerbée mais il n'y a pas que cela. Contrairement à une précédente critique, je trouve que le problème de la souffrance et du pardon est posé avec justesse et précision, bref de façon très convaincante et éminemment chrétienne. Je ne comprends pas la remarque sur l'aspect simpliste de la vision chrétienne présentée car au contraire nous voyons un homme très humain qui lutte intérieurement malgré sa souffrance et sa haine pour ne pas se venger. C'est donc "plus que chrétien" puisque c'est de la charité en actes. Et après tout, le Christ n'était pas un théologien, c'est sur la croix qu'il s'est donné. Cela n'empêche en rien les magnifiques pages de grands théologiens, de grands saints, de grands mystiques sur la question de l'amour. En conclusion c'est un superbe roman, passionnant au récit plein de rebondissements, extrêmement captivant, avec en plus un éclairage historique vivant et incarné et une vraie portée spirituelle chrétienne. Bref, je suis totalement enthousiaste et convaincu par O'Brien et ce nouveau roman!
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4ème de couverture :

Josip Lasta naît en 1933 dans les Balkans. En pleine Seconde Guerre mondiale, les montagnes yougoslaves sont le théâtre d'affrontements terribles impliquant les armées allemandes et italiennes d'occupation et les forces rebelles (oustachis, tchetniks, partisans communistes). Les habitants des Balkans sont à la frontière de trois mondes : le monde islamique, le monde slave orthodoxe et l'Europe catholique. Ici, les conflits ne sont pas seulement géopolitiques mais aussi spirituels et religieux. Comment garder son identité et son humanité dans des conditions déshumanisantes ? Josip qui mourra dans la première décennie du XXIe siècle verra son monde s'effondrer, traversera des épreuves cruelles et trouvera le chemin d'une véritable résurrection. le souffle épique de Michael O'Brien donne à ce roman une portée universelle, inondé qu'il est par une éclatante lumière.

Mon avis :

C'est un gros pavé de 828 pages que voilà et j'avoue que j'en appréhendais fortement la lecture surtout après avoir lu certaines critiques plutôt acerbes.
Mais mes craintes se sont peu à peu volatilisées.
La première concernait le style. Mais j'ai été rapidement rassurée. Michaël O'Brien fait de belles phrases bien construites. La qualité de la traduction doit y être pour beaucoup mais voilà j'ai trouvé que c'était écrit dans une belle langue à la syntaxe rigoureuse. Ici, pas d'effets de style pour en mettre plein la vue. Non. Simplement un beau texte.

Sur le fond, l'histoire est passionnante et émouvante. On suit Josip de son enfance à sa mort. On l'accompagne tout au long de sa pénible vie, victime des guerres entre les différentes factions il perd sa famille puis victime du régime de Tito, il connaît la torture, la prison et enfin l'exil. Mais autant vous prévenir, ceux qui s'attendent à un récit témoignage ou à une sorte de documentaire romancé seront déçus. Bien qu'on ait à travers ce roman un aperçu des crimes et horreurs qu' a connu la Yougoslavie et bien que j'ai appris pas mal de choses, je ne crois pas que ce soit le contexte qui fasse l'essentiel de ce roman.

Selon moi, Une île au coeur du monde est un roman philosophique et un roman d'apprentissage. La notion d'identité est au coeur de ce récit. L'importance des origines est rappelée à travers de nombreuses évocations de L'Odyssée d'Homère. Ainsi, tel Ulysse, Josip cherche tout au long de sa vie à rentrer chez lui mais lorsque je dis « chez lui » ce n'est pas uniquement au sens matériel mais plutôt au sens spirituel. Bien d'autres thèmes comme l'art, la culture , les souvenirs, la perception que l'on a du monde, sont portés à la réflexion du lecteur à travers de nombreux dialogues d'ordre philosophique. J'avoue même avoir été un peu perdue par endroits. L'omniprésence du cadre religieux m'a un peu gênée aussi même s'il est indispensable car participant pleinement du processus de découverte du Moi de Josip et de sa lutte contre sa volonté de vengeance.
Certains passages sont vraiment poignants, j'ai adoré celui où Josip est interrogé par la police et où il leur répond avec philosophie les faisant ainsi passer pour des idiots. J'ai été marquée par tout le passage sur son incarcération sur l'ile de Goli Otok, ses échanges avec ses compagnons de cellule, la cruauté des gardiens (desquels il voudra se venger plus tard), le récit de son évasion. J'ai pleuré à d'autres moments de sa vie riches en émotions.
Néanmoins quelques passages semblent tirés par les cheveux, je pense notamment aux étonnantes coïncidences qui parsèment la vie de Josip. C'est un peu gros mais j'ai fini par passer outre et me laisser emporter par la beauté de l'histoire. Je pense également à certaines rencontres que fait Josip, des rencontres de personnes mystérieuses jouant le rôle de guides spirituels.

La suite :
http://booksandfruits.over-blog.com/article-une-ile-au-coeur-du-monde-michael-d-o-brien-87013510.html
Lien : http://booksandfruits.over-b..
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J'ai gagné ce livre par "masse critique".
Je n'aurais mis qu'une seule étoile si je l'avais acheté par moi-même.
J'ai rajouté une troisième étoile car ma critique va sembler très (très) violente.
Le sujet, la région des balkans depuis 1933 à travers le destin d'un homme, me passionnait par avance, ayant une "sensibilité personnelle" pour cette région. Et bien, la première impression qui me vient après lecture est la déception.
Bien sûr, ce sujet porte en lui tout ce qu'il faut pour toucher le lecteur, encore faut-il que l'auteur ait un minimum de style ou que la traduction soit de bonne facture. Et là, je le dis avec une tristesse à la hauteur de mes attentes: O'Brien ne sait pas écrire et tout le roman en devient difficilement supportable.
Je suis plutôt bon public d'ordinaire, prêt à me laisser emporter par l'émotion; or, cette façon d'amener la gravité en surlignant chaque instant, en surchargeant l'évènement décrit rend le tout indigeste: un mille-feuilles avec bien trop de crème. On sent O'Brien appliqué lorsqu'il écrit: l'application n'est pas une marque de talent, il me semble.
Vouloir faire de "belles phrases", chercher l'effet à tout prix, en vient à dégoûter le lecteur.
D'autre part, sans rentrer dans les détails, l'idée du christianisme qui est développée est d'un tel premier degré: l'amour...vision trop simple qui ne fait pas honneur à la profondeur de la religion.
Voilà typiquement le genre de texte dont la publication participe au nivellement par le (très) bas de la littérature.

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Lecture faite dans le cadre d'un partenariat entre Babelio et les éditions Salvator, merci à eux.

Résumé : Nous sommes en Yougoslavie, en pleine Seconde Guerre Mondiale. le village de Josip se trouve dans les montagnes, il y a de terribles affrontements avec l'occupant italien et l'armée allemande. Les différents groupes (oustachis, tchetniks, partisans communistes) essaient de repousser l'occupant mais aussi de construire l'avenir de leur pays, quitte à se battre entre eux. On demande à Josip d'aller chercher une sage-femme, l'accouchement de sa mère se passe mal. Au retour, il trouve le village complètement ravagé. Tous les habitants ont été massacré. Josip part, errant dans la montagne, il tombe sur le groupe qui vient de commettre les exactions. Ils ne sont ni italiens, ni allemands. Il ne doit son salut qu'à un soldat qui le laisse partir. Il atterrit en ville où il est accueilli par une tante. Son oncle est en train de se battre. Quand celui-ci rentre, Josip reconnaît l'homme qui l'a laissé partir dans les montagnes...

Mon avis : C'est un bien gros volume qui a atterri dans ma boîte aux lettres avec ce partenariat. 828 pages, je n'aurai pas dépassé les 350 pages. L'histoire est vraiment très bien. Poignante, violente et intéressante mais je n'arrivai pas à avancer dans la lecture. 30 à 50 pages difficilement par jour. Je trouve que certains passages sont trop longs. Chaque passage est intéressant mais est développé sur de trop nombreuses pages avec un style qui ne me convenait pas. le livre aurait été plus court j'aurais très certainement fait l'effort d'aller au bout ou si l'auteur avait eu un style d'écriture proche de Norman Mailer j'aurais pu aller au bout des 800 pages, mais là j'ai préféré arrêter la lecture plutôt que de voir celle-ci durer plus d'un mois.
On connait mal l'histoire de cette région, cela m'aurait vraiment passionné d'en apprendre plus. J'ai vu d'autres avis sur le net qui sont pour la grande majorité enthousiaste. Je vous conseille de faire une recherche pour aller voir d'autres avis sur ce roman.
Lien : http://kactusss.blogspot.com..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un homme est lui-même et pas un autre, dit Josip. C’est une île dans la mer de l’existence. Et chaque île est différente des autres. Les îles sont reliées car elles viennent de la mer qui coule entre elles. Elle les sépare et pourtant les unit, s’ils apprennent à nager.
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Creusez assez profond, et nous sommes tous des rois, malgré nos haillons.
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Video de Michael D. O’Brien (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michael D. O’Brien
Michael D. O'Brien talks about his book The Fool of New York City
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